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sur 281 notes
La princesse au visage de nuit est un roman de David Bry qui vient de paraitre aux éditions de L'homme sans nom chez qui il avait également publié Que passe l'hiver. L'auteur fut le « coup de coeur » des Imaginales 2019. Les précédents romans de David Bry se situaient dans le domaine de la fantasy épique, du polar d'anticipation ou de la fantasy nordique. Avec ce nouveau roman, il s'essaye au fantastique avec brio.
De nos jours, Hugo habite Paris où il profite de la vie et de ses amis et s'occupe d'adolescents en difficulté dans le cadre de son métier d'éducateur. Mais Hugo cache un secret, une enfance malheureuse où il a été maltraité par ses parents. Lorsqu'il apprend la mort de ces derniers dans un accident, il retourne dans son village natal de Saint-Cyr pour assister à l'enterrement. Revenir sur les lieux de son enfance va lui faire remonter des souvenirs en mémoire, des souvenirs qui murmurent dans la forêt, qui dessinent des ombres en forme de princesse au visage de nuit.
Avec La princesse au visage de nuit, David Bry réussit un mélange d'enquête et de roman angoissant parlant de légendes anciennes, de vestiges du passé, de fantômes. le dosage entre les deux genres est très bien géré, on se prend très vite à cette histoire, voulant comprendre et connaitre le fin mot de l'histoire. Il faut dire que le lecteur a très vite l'impression d'être en terrain familier avec ce village de Saint-Cyr, rappelant tout village typique, ces personnages qui pourraient être des proches, des gens qu'on aurait croisés ou connus, ses bois qui deviennent oppressants une fois la nuit tombée, ses souvenirs d'enfance et de jeux qui semblent proches des nôtres. On aurait presque un sentiment de déjà-vu et pourtant cela fonctionne incroyablement bien. On tourne les pages très facilement, happé par cette histoire flirtant rapidement avec le fantastique. La lecture devient très vite immersive.
Autre point particulièrement réussi dans ce roman, son ambiance. David Bry installe peu à peu une atmosphère envoutante et inquiétante où les frissons ne sont pas loin. Certains scènes sont vraiment très prenantes et on tremble pour ses personnages. L'orage, la forêt, les ombres, tout est réuni pour faire monter l'inquiétude. le rythme du roman est soutenu, ne laissant que très peu de répit à ses protagonistes. L'auteur offre une narration brillante en alternant entre passé, avec l'enfance d'Hugo, et présent avec un compte à rebours oppressant jusqu'à la Saint Jean. La plume de l'auteur est fluide, belle, imagée et convient particulièrement bien au roman offrant tour à tour émotions, nostalgie et frissons.
Mais le roman est aussi terriblement émouvant, empreint d'une forte part de mélancolie, car il a pour thème l'enfance brisée sous plusieurs formes. le deuil, la souffrance, les blessures enfouies sont au centre du récit. Un thème vraiment pas facile à traiter et David Bry le fait admirablement offrant une belle leçon de vie et n'occultant rien de ses enfances perdues et parlant d'espoir.
La princesse au visage de nuit est ainsi un roman brillant, touchant, qui prend son lecteur par les sentiments pour mieux le plonger dans une ambiance particulièrement envoutante et angoissante. L'enquête est particulièrement prenante, la narration brillante, la plume belle et le récit immersif. Un coup de coeur pour ma part et un roman que je recommande chaudement. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman fantastique aussi réussi.
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Souviens-toi l'été dernier.

Vingt ans que Hugo a fui son village natal, isolé à l'orée d'un bois, bordé par une rivière.
Vingt ans qu'il a fui la maltraitance de ses parents, cachant les cicatrices couvrant ses bras. Qu'il a fui le souvenir de ses ami·e·s disparu·e·s un terrible solstice d'été, alors qu'iels étaient à la recherche de la Princesse au Visage de Nuit. Seul Hugo était alors ressorti de la forêt.
Contraint de revenir suite à la mort de ses parents – une mort plus suspecte qu'il n'y paraît –, les souvenirs remontent, tout comme le besoin de réponses à ses questions. D'autant que d'étranges événements viennent perturber son séjour forcé.

Ce livre est un polar plein de mystères. C'en est presque une triple enquête : sur la mort des parents de Hugo, sur la disparition de ses ami·e·s lorsqu'iels étaient enfants, et enfin sur la quête pour retrouver ses souvenirs oubliés de cette terrible nuit-là.
C'est un huis-clos avec à peine quelques échappées hors de ce village où chaque habitant semble cacher ses secrets, un village cerné par les bois et la rivière, perdu au milieu de nulle part, oppressant à mesure que le solstice d'été s'approche de nouveau et que des noms sont murmurés par le vent, que d'anciens jouets refont surface, et que l'orage gronde.

Ce livre est un conte, où l'on retrouve la figure de la sorcière, de l'ogre, de la princesse dans la tour, de la forêt et de la fée (fae) qui y exauce les souhaits si on la trouve, mais dont les enfants ne reviennent pas toujours.
Les figures archétypales oscillent entre la métaphore et le réel, entre leur passé et leur présent, participant à cette atmosphère gorgée de fantastique, un brin inquiétante.
Les ambiances y sont particulièrement soignées, complètement immersives. On frisonne dans cette nuit noire perturbée par le ballet des lucioles qui annoncent l'arrivée de l'étrange, où le tonnerre roule, menaçant, où les ombres rampent dans l'obscurité et les légendes prennent dangereusement vie au coeur des bois. Les secrets enserrent les êtres, le passé les étrangles, les retient... On oscille toujours entre poésie et angoisse.

Ce livre parle de maltraitance, des cicatrices (physiques ou psychologiques) laissées par les traumas, du passé qui percute et s'accroche au présent, mais aussi d'amitiés et d'espoirs qui permettent d'y faire face et de continuer à vivre.
C'est un livre rythmé qui se dévore quasi d'une traite, et si les personnages ou l'intrigue ne sont pas les plus complexes qui soient, l'histoire ne laisse pas indifférent·e grâce à ses mystères et ses atmosphères prégnantes particulièrement réussies.
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Un plaisir de retrouver la plume de David Bry. J'étais complètement tombée sous le charme de Que passe l'hiver, en plein solstice d'hiver. Bis repetita La princesse au visage de nuit, en plein solstice d'été cette fois.

Je me suis donc plongée avec plaisir dans cette nouvelle intrigue, fantastique, mystérieuse, feutrée. Je me suis accrochée à Hugo dès son entrée en scène, dans ce village improbable, et comme lui j'ai vite étouffé sous le poids des années, des non-dits, du silence, des souvenirs qui résonnent encore dans les pages du roman, des personnages qui n'ont pas bougé en vingt ans…

J'ai vraiment accroché au thriller. Habituellement je ne comprends jamais rien à ce genre de littérature; si j'ai accroché ici c'est parce qu'enfin j'ai compris quelque chose et je ne me suis pas perdue en route ! J'ai aussi été complètement happée par le suspense que j'ai trouvé haletant, au point de ne pas pouvoir lâcher le livre du tout avant la fin. Et cette pression d'arriver à cette fameuse nuit du solstice est insoutenable, j'ai beaucoup aimé le compte à rebours.
Bon, par contre je dois bien dire que le côté polar franchement n'est pas hyper réussi. Il y a des facilités énormes, mais ça passe parce que ce n'est clairement pas l'enjeu du récit.

Ambiance fantastique donc, mais des sujets très ancrés dans le réel, avec le rôle de l'amitié, très forte ici, et que j'ai trouvée un peu sous exploitée d'ailleurs, et surtout le travail de deuil.

Un roman à mon sens pas parfait, mais une très bonne lecture. Je dois pour finir préciser que le travail éditorial des éditions de l'Homme Sans Nom met très bien en valeur l'ambiance générale du roman et la lecture n'en est que plus immersive.
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Lorsque nous faisons la connaissance de Hugo, il est au cimetière où il enterre son père et sa mère. Peu de monde les entoure, mais Hugo ne cesse de les observer. Tout le monde a changé, certains ont grandi comme Anne, la petite soeur de Sophie, sa meilleure amie de l'époque, les autres ont vieilli. Vingt ans qu'il n'a pas remis les pieds dans son village natal de Saint Cyr. Les cercueils sont descendus dans la fosse, alors Hugo prend la parole : "Puissiez-vous brûler en enfer". Là, le ton est donné !!!

Il avait tout juste onze ans Hugo lorsqu'il a été arraché à ses parents et placé en famille d'accueil. Il aura fallu onze ans pour que les habitants de Saint-Cyr se rendent compte des maltraitances qu'il subissait. Il a été retrouvé en forêt, inanimé tandis que ses meilleurs amis, Sophie et Pierre ont disparu et jamais retrouvés depuis. Il avait tout le haut du corps, ainsi que les bras couvert de brûlures de cigarettes ! Et encore, c'était juste les traces visibles...

Le soir même, alors qu'il erre dans sa maison d'enfance délabrée, limite insalubre, qu'il tâche de ne pas trébucher dans la multitude de bouteilles vides et de vaisselles sales trainant partout, se maudissant de n'avoir pas pris le dernier train pour rejoindre Paris et sa vie, ses potes, son boulot, des bruits insolites l'attirent dehors. Et là commence l'aspect fantastique de ce récit, que je ne dévoilerai pour rien au monde. Juste vous dire que ce sont des petites touches, deci, delà, de telle sorte que l'on y croit dur comme fer. Personnellement, je ne verrai plus les lucioles d'un même oeil hein !!!
La suite sur le blog ;)
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Vous êtes à la recherche d'une lecture pour le Pumpkin Autumn Challenge ? Je vous recommande chaudement La princesse au visage de nuit de David Bry, une lecture parfaite pour la saison.

De prime abord, je trouvais la couverture superbe. Pourtant, je dois bien l'avouer, je n'étais pas franchement attirée par ce titre. Pourquoi ? Je ne sais même pas… Simplement une question de feeling alors que je ne me souvenais même plus du résumé ! C'est donc à l'aveugle que je me suis jetée dans ce récit.

On suit Hugo, un trentenaire qui vit à Paris et retourne dans son village d'enfance suite au décès de ses parents. Ce village, il n'y avait pas remis les pieds depuis vingt ans, depuis cette nuit du solstice où lui et ses deux meilleurs amis s'étaient enfuis pour rencontrer la princesse au visage de nuit. Il en était revenu seul et sans aucun souvenir.

L'histoire se déroule ainsi selon deux temporalités, le présent où Hugo cherche à comprendre ce qui est réellement arrivé à ses parents et le passé, quelques jours avant cette fameuse nuit qui bouleversa plus d'une vie. J'ai tout simplement adoré l'alternance entre les deux époques. Elle est parfaitement menée par David Bry et apporte une tension et un rythme constant au récit. Je me suis laissée happer par cette histoire dont je ne pouvais plus sortir sans avoir obtenu les réponses à mes questions. Je voulais absolument savoir, tout savoir !

Quand je relis le résumé, je me rends compte que je suis heureuse de l'avoir oublié avant ma lecture. J'ai découvert par moi-même la relation qu'Hugo entretenait avec ses parents et la souffrance qui l'habite depuis et ne l'a plus quitté. C'est un homme brisé, qui peine à se reconstruire. Au fil des pages, on fait la connaissance de ses amis parisiens, auxquels on s'attache également. Malgré leurs soirées arrosées et l'amitié qui semble les unir, chacun cache ses failles. On rencontre évidemment ses deux amis d'enfance mais aussi différents habitants du village. Au final, on suit plusieurs histoires qui s'imbriquent les unes dans les autres. Il n'y a pas un personnage qui ait été épargné, tous ont vécu au moins un drame ou traversé une épreuve. Ce roman est profondément sombre et triste, il aborde des thèmes difficiles où la violence prend plusieurs visages.

A cette galerie de personnages, s'ajoutent une ambiance et un décor qui sont impeccablement mis en place. Plus on tourne les pages, plus on peut ressentir la présence de la princesse. Les faits étranges se multiplient et l'aspect fantastique du récit se révèle alors. C'est un peu bizarre mais j'ai beaucoup de mal à mettre des mots sur ce que cette lecture a provoqué en moi. Je l'ai trouvé à la fois belle, mais aussi oppressante et fascinante. du début à la fin, j'ai vécu une longue apnée. J'ai été horrifiée, secouée plus d'une fois. Je me suis émerveillée devant l'histoire de la princesse. La fin m'a laissée sur une sensation douce-amère. Quoi qu'il en soit, j'ai vraiment adoré ma lecture. La plume de David Bry est poétique et enchanteresse. J'ai autant aimé l'aspect fantastique que le côté thriller du récit. Malgré les indices distillés au fil des pages, je ne suis pas parvenue à deviner ce que cette fin allait me réserver.

En bref, j'ai eu un énorme coup de coeur pour ce roman addictif et émouvant. L'alternance passé/présent permet de créer une tension qui monte au fil des pages, il devient impossible de lâcher ce livre avant le dernier mot.
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Cela peut sembler parfaitement ridicule, mais je n'ai commencé à me sentir véritablement chez moi dans notre nouvelle maison qu'à partir du moment où le nouveau facteur s'est mis à m'apporter des livres en abondance : c'était le signal que la vie reprenait son cours habituel, que tout redevenait comme avant … Ou presque. Car force est de reconnaitre que le bouleversement des routines quotidiennes a eu une terrible conséquence : c'est comme si tous les moments propices à la lecture s'étaient volatilisés, et je lis beaucoup moins qu'avant. Il m'a donc fallu négocier avec mes yeux si fatigués pour leur faire comprendre qu'ils devaient impérativement tenir quelques heures de plus chaque jour pour me permettre de lire un peu en soirée, avant d'aller me coucher, car c'est le seul créneau vraiment libre qu'il me reste. Et même si ça me demande une concentration à toutes épreuves – qui dit « fatigue oculaire » dit aussi « dédoublement des lignes » –, c'est indéniablement mon moment préféré de la journée !

Cela fait maintenant plus de vingt ans qu'Hugo n'a pas remis les pieds dans son village natal. Vingt ans qu'il s'efforce de tourner la page, d'effacer ce qui lui reste de souvenirs. Vingt ans qu'il tente désespérément de vivre, ou plutôt de survivre à cette enfance dévastée. Vingt ans plus tard, l'enfant du pays est de retour pour enterrer ses ivrognes de parents, dont la mort ne serait parait-il pas tout à fait accidentelle … Et tandis que le solstice approche à grands pas, tandis que l'orage gronde soir après soir, tandis que l'enquête suit son cours sinueux, voici que d'étranges événements volettent autour du jeune homme, aussi sûrement que ces nuées de lucioles qui dansent dans la nuit. Des prénoms murmurés dans le vent, des jouets perdus qui ressurgissent, des fantômes qui hantent le bois. le bois. Ce fameux bois de la princesse au visage de nuit. La princesse. Cette princesse au visage de nuit que ses deux amis et lui étaient venus chercher en pleine nuit de solstice, il y a vingt ans de cela. La nuit. Cette nuit où sa vie toute entière a basculé et dont il ne garde aucun souvenir. Seulement un vide, un manque, une absence : celle de ces deux enfants qui ont disparus sans laisser de traces alors qu'il a survécu.

Le communiqué de presse me promettait un « conte moderne, intense et poignant, entre enquête et fantastique, légendes mystérieuses et réalités crues » …. Et une chose est sûre et certaines : ces promesses ne sont pas seulement tenues, mais surpassées. Après un prologue bref mais puissant commence un compte à rebours haletant : le solstice d'été approche, vingtième anniversaire d'un drame qui ébranla à jamais la vie de ce petit village, et surtout celle d'Hugo que nous rencontrons donc dans le cimetière où ses parents vont être inhumés. On le sent : le jeune homme n'a aucune envie d'être là, dans ce lieu qui fait ressurgie tant de souvenirs, des doux comme des durs, des bons comme des mauvais. Surtout des mauvais. Il donnerait n'importe quoi pour être ailleurs, pour rejoindre ses amis parisiens dans un bar, pour retrouver le foyer où il accompagne des ados aussi cabossés par la vie que lui. Pour laisser une bonne fois pour toute le passé derrière lui. Mais ce passé le rattrape un peu plus à chaque instant, tout en s'obstinant à lui échapper par moment. Deux mystères s'entremêlent délicatement dans ce récit : celui qui entoure la mort de ses parents, et celui qui entoure cette fameuse nuit d'il y a vingt ans. Deux enquêtes parallèles qui, on le sent bien, vont finir par s'entrecouper.

En quelques pages à peine, l'auteur nous plonge dans une ambiance vraiment très particulière, à la fois pesante et aérienne. On y retrouve les amitiés et les blessures enfantines, ces moments d'insouciance et ces instants de souffrances. On y retrouve l'atmosphère feutrée des petits villages où tout se sait mais rien ne se dit, où les secrets s'enfouissent profondément pour mieux ressurgir quand on s'y attend le moins. Et surtout, ainsi que l'espérait l'auteur, c'est un roman qui « parle à l'enfant en chacun de nous » : quel enfant n'a jamais cru au plus profond de son être que telle maison était hantée, que telle forêt cachait dans ses entrailles des légendes accessibles seulement aux plus petits ? Dans ce roman, réalisme et fantastique se mélangent habilement pour ne former plus qu'un : on ne sait plus où s'arrête l'un et où commence l'autre. Les enfants voient ce que les adultes ne voient plus, trop englués qu'ils sont dans leur rationalité qui éclipse tout l'inexplicable de la vie … Pourquoi Hugo a-t-il survécu alors que ses amis ont disparu ? Comment grandir avec cette culpabilité latente et cette douleur lancinante, avec ces rêves avortés et ces espoirs brisés ? « Tu vas t'en sortir. Il faut juste que tu grandisses », voici la promesse qu'Hugo fait à son enfant intérieur, cet enfant qu'il a tenté d'oublier mais qu'il doit retrouver pour pouvoir avancer dans la vie, libéré de ce poids qui l'entrave.

Et c'est donc cette combinaison de ces trois sous-intrigues – enquête policière, manifestations fantastiques et quête initiatique – qui rend ce roman particulièrement palpitant et haletant malgré un rythme qui reste relativement lent et constant. On reste dans un récit quelque peu contemplatif, qui pourrait presque se rapprocher du thriller psychologique. L'auteur a vraiment su trouver ce si délicat équilibre entre action et émotion, entre noirceur et lueur d'espérance, entre mélancolie et douceur. C'est un roman qui évoque à demi-mot des réalités atrocement crues, des vérités horriblement cruelles, mais qui le fait avec tant de délicatesse que même le lectrice hypersensible que je suis n'en a pas été trop marquée … Il faut dire que David Bry a une plume exceptionnelle, qui ne plaira sans doute pas à tout le monde du fait de sa douce poésie, mais qui m'a personnellement beaucoup émue. C'est comme retomber en enfance et écouter les contes de fées que nous racontent nos parents : entre effroi et émerveillement, on est tiraillé entre cette envie insatiable de connaitre le fin mot de l'histoire et cette crainte de ce qui nous attend et de ce qui attend les personnages … Délicat équilibre, encore une fois.

En bref, vous l'aurez bien compris, ce fut vraiment une très belle lecture, toute en demi-teinte : un récit « doux-amer » comme le dit l'auteur lui-même dans le petit mot que j'ai reçu en même temps que le livre. C'est un roman qui fait revivre en nous l'enfant que nous étions, avec ses rêves mais aussi ses peurs, avec son insouciance mais aussi ses douleurs. Car on a tous en nous des blessures, plus ou moins visibles, plus ou moins grandes, avec lesquelles nous devons avancer coute que coute. Et nous avons tous en nous cette douce nostalgie de cette enfance où tout semblait à la fois si simple et si compliqué, mais où tout pouvait s'expliquer par ce que les adultes appellent avec mépris « l'imaginaire ». Contrairement à d'autres romans qui s'efforcent de tenir le lecteur en haleine par une déferlante de rebondissements et d'actions, c'est un récit qui joue plutôt sur les sentiments et les émotions pour mieux pour happer. Comme c'est souvent le cas avec les éditions de l'Homme sans Nom, c'est un ouvrage à la croisée des genres, un ouvrage atypique qui se joue des frontières pour mieux nous captiver. C'est un roman qui ne plaira sans doute pas à tout le monde, j'en conviens, mais que je conseille tout de même à tout le monde, car il est vraiment très beau et il a beaucoup de choses à dire. A nous dire.
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David Bry c'est toujours très aléatoire avec moi, sans demi mesure. Ou j'aime, ou je déteste ce qu'il écrit.
Et ici c'est tombé du bon côté.

L'histoire, c'est celle de Hugo, un jeune homme qui revient dans son village d'enfance pour y enterrer ses parents décédés dans un accident de voiture mystérieux et avec qui il n'avait plus du tout de contact. Très vite, il va se retrouver obligé de passer beaucoup plus de temps que ce qu'il le voulait dans ce village et en sa compagnie on va tenter de démêler les liens qu'il peut y avoir entre la mort de ses parents et des évènements qui se sont produits vingt ans plus tôt et lors desquels ses deux meilleurs amis ont disparu.

On navigue entre ce petit village banal qui tourne parfois à la collection des horreurs (qui fait un peu beaucoup pour un seul village) et Paris, où il a tenté de reconstruire une vie loin de son passé. C'est un petit peu le point négatif du roman parce qu'il y a là ses amis et que j'ai eu du mal à comprendre l'intérêt de ceux-ci, qui ont leur propre vie mais qui sont beaucoup trop lointain d'un récit qui vire au fantastique pour bien s'y intégrer.

Mais à part ça, je me suis régalée. J'ai beaucoup aimé l'histoire, l'enquête, ce compte à rebours et la tension qui monte. On voyage entre le présent et le passé, on essaie nous aussi de comprendre ce qu'il s'est passé et où tout ça va nous mener, on commence à trembler pour les protagonistes et on se dit que personne n'en sortira indemne.

C'est prenant, bien écrit, j'ai tourné les pages à toute vitesse et ça m'a un petit peu réconcilié avec David Bry qui m'a emporté avec sa jolie écriture et ce mystère bien tourné dans cette ambiance sombre et mélancolique.
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La princesse au visage de nuit serait-elle plus qu'une légende d'enfants ? Existe-t-elle vraiment ? Et que deviennent les enfants qui la cherchent et ne reviennent jamais ? L'un d'eux en est revenu mais a tout oublié de cette nuit. Et quand il doit revenir sur les terres de la princesse au visage de nuit, le passé le rattrape.

Retour de lecture
Ce qui marque dans “la princesse au visage de nuit” c'est l'ambiance. David Bry installe une atmosphère intéressante qui m'a fait ranger ce roman dans la catégorie thriller, car il y a quelque chose de ce genre. L'histoire est prenante de bout en bout. En tout cas elle a fonctionné sur moi. J'étais curieuse d'en savoir plus sur l'enquête sur la mort des parents de Hugo, sur ses recherches pour comprendre ce qu'il s'est passé cette nuit-là et sur le grand mystère autour de la princesse au visage de nuit. L'intrigue est enrichie par une panoplie de personnages qui donnent des indices ou vous font prendre de mauvaises routes.

Les conséquences de cette nuit
Hugo s'est réveillé dans un champ, entouré par des adultes inquiets pour lui. C'est tout ce dont il se souvient. Il ne sait pas ce qui s'est passé, s'ils ont trouvé la princesse au visage de nuit et où sont passés Sophie et Pierre. Ce soir-là, les adultes ont découvert les marques sur sa peau et l'ont enfin retiré à ses parents. Il a refait sa vie ailleurs, meurtri par son passé.
Depuis vingt ans il n'est pas revenu à Saint-Cyr. Revenir suite au décès de ses parents est un calvaire. Surtout qu'il apprend qu'ils ont été tués et qu'il est sans doute le meilleur des suspects. Les choses empirent lorsqu'il sent une présence l'observer et lui laisser des objets de son ancienne vie.
L'enquête est lancée : qui a tué ses parents ? Qui faisait chanter le vieux au regard lubrique ? Où sont passés Sophie et Pierre ?

Le conseil de la bibliothécaire : Les avis sur Babelio démontrent qu'il a convaincu plusieurs lecteurs mais que ceux qui ont adoré ont vraiment beaucoup aimé et ceux qui ont détesté n'ont vraiment pas du tout aimé. Il est rangé par l'éditeur en fantasy/horreur… il a certes une intrigue avec une légende et laisse supposer que la fantasy est là. Mais il reprend nettement plus les codes du thriller. Il se trouve donc dans un entre-deux qui explique sans doute les réactions négatives.
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C'est un nouveau registre que je découvre ici, le fantastique y a sa part mais c'est aussi l'occasion de se retrouver dans les pas d'Hugo, jeune éducateur spécialisé à l'enfance marquée par une légende urbaine ici plutôt sylvestre, des disparitions mystérieuese inexpliquées d'enfants et la maltraitance que ses parents lui ont fait subir dans ce sinistre village natal de Saint Cyr.

Une ambiance lourde, des haines et jalousies locales, de pseudo sorcière, du fantôme d'une jeune filles, de nobliaux locaux et  des disparitions inexpliquées, mais aussi des amitiés / amours d'enfance qu'a fuit Hugo pour tenter de se reconstruire auprès d'ami(e)s sur Paris en taisant toute son histoire. C'est l'accident / meurtre de ses parents qui va l'obliger  à revenir sur ses terres d'enfance, à affronter ses blessures, les suspicions locales des autorités locales, des disparitions jamais éclairées et cela à quelques jours d'un solstice d'été qui est toujours synonime des disparitions inexpliquées. le lecteur va se retrouver plongé dans un certain huit clos où récits du passé, plongée dans la relation qu'entretient Hugo avec son monde parisien, son présent et son passé et la communauté plutôt sombre de son village natal. 

Meurtres, disparitions inexpliquées, huit clos étouffant, enquête aux multiples rebondissements, parenthèse fantastique, une écriture fluide et un sens du mystère assez exceptionnel
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Pour vous donner tout de suite le ton de ce qui va suivre : bof.
Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre avec ce roman, mais j'avoue que je m'attendais quand même à mieux, vu le succès qu'il semble avoir eu.
J'ai trouvé cette histoire plate et sans saveur. L'intrigue n'a pas grand intérêt, elle est banale et linéaire. Je n'ai pas été surprise une seule fois, je ne me suis pas laissée prendre au jeu et le dénouement m'a laissée très tiède. Pourtant, le postulat de départ était vraiment sympa.
Tous les personnages sont caricaturaux. On a la vieille sorcière du village, aussi nommée "la mégère" ou "la marâtre" (attendez je vomis... voilà), la gendarme qui est devenue gendarme parce que sa soeur a disparu quand elle était gosse, le vieux pervers qui collectionne les culottes de petites filles, le prêtre vengeur, le meilleur ami gay qui se comporte comme une pouffe (également nommé « l'homosexuel » ou « le métis » en cours de narration (oups pardon, j'ai re-vomi)), la meilleure amie célib désespérément en recherche d'un homme qui donnera un sens à sa vie... bref, toute une panoplie de clichés et de personnalités grossièrement dessinées au Crayola. le personnage point de vue doit être le pire de tous. Il est fade et un peu niais, avec comme background des parents maltraitants et un drame dans son enfance lors duquel il a perdu ses deux meilleurs amis. ça aurait pu être l'occasion de lui attribuer une certaine profondeur, un peu de noirceur, mais non : c'est juste un trentenaire aussi torturé qu'un ado emo et aussi complexe qu'un post-it vierge.
Le style est moyen, assez immature et souvent maladroit. La narration ne m'a procuré aucune émotion, elle ne bénéficie ni de technique, ni de talent. Les dialogues manquent de naturel et sont mal maîtrisés. Je ne connaissais pas cet auteur avant ça, mais au vu de sa bibliographie, je trouve surprenant que son style soit si pauvre et semble si inexpérimenté. Franchement, on s'attendrait à mieux avec un palmarès comme le sien.
Bref : je me suis ennuyée.
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