Le bal du rat mort

le bal du rat mort est né en 1868 à l'instigation du peintre belge James Ensor, il se déroule depuis, à de très rares exceptions près, chaque année au Casino d'Ostende.
Cet album BD date de 1982 et est empli de fantastique, de mystère. Tout se déroule à l'occasion du bal du rat mort.
Des rats envahissent la ville, une femme est égorgée durant le bal, ne dansait-elle pas avec un homme déguisé en rat ? Un jeune inspecteur de la police judiciaire bruxelloise est appelé à se joindre à l'enquête. Mais qui est-il vraiment ? Que signifient et que révèlent ses hallucinations ?

C'est tout le propos de cette bande dessinée, on y entre dans un monde étrange, cruel où de belles jeunes femmes meurent attaquées par les rats...

le scénario de Jean Bucquoy nous entraîne dans un monde cauchemardesque, les dessins de Jean-François Charles sont académiques, certaines planches sont construites comme un tableau de Jérôme Bosch amplifiant ainsi l'atmosphère oppressante du livre.

J'ai peu de BD dans ma bibliothèque, c'est une discipline qui me tente peu, mais il y a des exceptions, et ce livre en est une !
J'aime ce climat étrange, c'est de plus une BD qui, à l'inverse de beaucoup trop d'autres, ne me donne pas l'impression d'une lecture trop rapide, ici, il y du texte, il y a une trame, fut-elle fantasmagorique.
C'est un livre que je relis volontiers, et toujours avec plaisir

Le rat, le rat noir, est la représentation du côté le plus sombre de l'Homme. Ses pensées les plus sombres. Quand la souffrance s'installe dans les cerveaux. La joueur de flûte qui débarrasse la ville de l'invasion des rats n'est pas un simple conte.
Ici non plus. Dans cette histoire. Jean Lamorgue, cet inspecteur de Bruxelles a un passé , une jeunesse, qui le ronge. Qui se rattache à Ostende, station balnéaire célèbre. Margot aussi fait partie de sa jeunesse comme son père, qu'il retrouve pendu. Et sa mère, dans le même temps, qu'il surprend au lit avec un homme et qui le chasse avec des paroles très dures, très sombres. Sombres comme ces rats qui hantent notre côté sombre.
La bd débute par le "bal du rat mort"...
Non, la bd de papa n'est pas morte. Oui le travail des peintres hollandais est toujours source de grandes oeuvres que l'on continue d'étudier.

La B.D. de papa est morte en 1980...

C'est l'horreur, le rêve, le fantôme d'Ensor, le spectre de Jean Ray, tout, tout et tout. Imbéciles et gâteux s'abstenir, car ils viendraient troubler l'état de grâce né de cette B.D.-là.
[ Pourquoi pas ? ]

Il faut lire et relire cet album qui vous plongera dans le fantastique flamand, celui de Breughel et de Bosch pour la peinture, de Jean Ray et de Johan Daisne pour la littérature, ou d'André Delvaux et d'Harry Kumel pour le cinéma.
[ Nord Eclair ]