Habituellement, quand les enseignants prennent la plume, c'est surtout pour vomir tout le mal qu'ils pensent de l'Éducation nationale, des parents démissionnaires, des élèves incivils et violents, de l'insécurité qui règne dans certains quartiers populaires. Dans cet ouvrage, encourageant et stimulant, une enseignante du premier degré (une maîtresse d'école comme on disait avant) a décidé de témoigner sur tous les bons souvenirs qu'elle a gardés pendant sa carrière au sein d'une école située en zone d'éducation prioritaire. Il n'est pas question d'enfer, mais d'instruction, d'écoute, de partage, d'échange, de transmission, et plus important encore, il est question ici d'amour. Cette enseignante, malgré les difficultés, aime son métier, aime transmettre et aime ses élèves. Car, l'enseignement est une activité affective ; les élèves le ressentent et tout est possible. Croire au possible et respecter l'élève, c'est peut-être ce qui manque le plus à notre cadre scolaire, mais je reste optimiste; si tout est possible, alors tout peut changer.
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Chaque lundi matin les cahiers de Martin sentent le tabac, ceux de Mina sont imprégnés d'odeurs d'épices et parfois tachés de graisse.
Ces bouffés d'intimité familiale me signalent mieux qu'une signature qu'on s'est intéressé au travail des enfants.
Avec un petit sourire confus, Radjma me dit : "Il faut que je corrige, j'ai fait une horreur !"
Une phrase qui sonne comme un écho à celle d'une autre petite fille qui m'avait déclaré : "J'ai fait une erreur d'orthograve !"
"Le père Noël existe mais il ne me fait pas de cadeaux : il ne fait pas de cadeau aux Arabes" (témoignage d'un élève - Mohammed)