Citations sur Sur l'écriture (129)
Si tu veux tenir bon dans ce jeu la boisson peut être d'un grand recours, bien que je déconseille d'en abuser. La plupart des ivrognes que j'ai connus ne sont pas intéressants. Bien sûr, la plupart des gens sobres ne le sont pas non plus.
L'opinion publique doit toujours être prise comme quelque chose d'aussi insensé qu'une rivière pleine de vomi.
Est-ce que c'est la suite logique quand tu t'adonnes à la poésie ? Est-ce que tout finit par s'effondrer ? Ton boulot, ta vie, ta femme, ton pays, ton esprit, tout sauf ton amour des mots et le son qu'ils produisent quand on les sculpte, sculpte, sculpte, la sculpture... o mon dieu oui
Ma question est la suivante : est-ce qu'un auteur à partir du moment où il est publié devient une propriété publique susceptible d'être fouillée sans préavis ou détient-il encore quelques droits à une vie privée en tant que citoyen qui paye ses impôts ? Serait-ce vulgaire de dire que le seul avantage à être artiste reste (encore) la possibilité de prendre ses distances vis-à-vis d'une société sur le déclin, ou s'agit-il simplement d'un concept tombé en désuétude ?
Dans l’histoire, les gens qui se voyaient comme des êtres humains sont probablement ceux qui ont fait le plus de mal. Plus que tous les autres. Je veux dire, éloignons nous du sacré et peut-être qu’avec un peu de chance on accédera au sacré. L’effort et le dévouement, ça ne suffit pas.
Parfois, je tombe sur ces interviews d’écrivains qui parlent de leurs méthodes de travail et j’ai l’impression que ces gens poncent des meubles.
Il n’y a pas d’issue ; il n’y a aucun moyen de gagner cette guerre particulière dans laquelle je me suis embarqué. Chaque pas m’envoie en enfer. J’imagine passer des journées difficiles et c’est alors que vient la nuit. La nuit tombe et les jolies femmes couchent avec d’autres hommes des hommes avec des têtes de rats’ des têtes de crapauds. Je fixe le plafond, j’écoute la pluie ou le son du néant et j’attends ma mort. Ces poèmes viennent de là. Quelque chose comme ça. Je ne serai pas entièrement seul si une personne au monde les comprend. Ces pages sont à vous.
Si je n'avais pas publié tes livres ici dans un premier temps, alors il n'y a aurait pas de traduction allemande et française." Ça me rappelle une déclaration faite par mon père quand j'ai refusé d'aller faire la seconde guerre mondiale. "Mais, mon fils, si je n'avais pas été à la guerre je n'aurais pas rencontré ta mère et tu ne serais pas né." Ceci, me semble-t-il, n'était pas un très bon argument en faveur de la guerre.
Mon dieu, les alcooliques, les poètes, les suicidés, les toxicos, les cinglés tout ça me file la gerbe! Je comprends pas pourquoi on doit vivre de manière aussi horrible, monotone et clairement abjecte dans un siècle où une civilisation a déployé toute son énergie pour mettre au point la force assez grande pour tous nous tuer.
Je ne crois pas aux histoires de techniques, d’école ou de divas… Je crois plus au fait de s’accrocher aux rideaux comme un moine ivre mort… pour les réduire en morceaux encore, encore, encore…