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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman choral orchestré par Eulalie, la nièce parisienne, qui interroge son père et ses deux sœurs pour mieux comprendre et connaître son ascendance guadeloupéenne. Le parcours du frère et de ses sœurs se ressemblent ; ils ont tous trois quitté Hilaire, le grand-père, et Morne-Galant pour s'installer à Pointe à Pitre avant de s'exiler en région parisienne. Mais les ressemblances s'arrêtent là et les confidences faites à la nièce et fille mettent plutôt en avant leurs disparités physiques et idéologiques.

Anecdote après anecdote, récit après récit et dans une alternance de voix contraires, l'auteur façonne la trame de leur enfance et jeunesse. Des années 1940 à ce début de 21ème siècle, Sarah-Estelle Bulle donne à voir la modernisation marchande et bétonnée de son île.
Les personnages ont du caractère, des croyances, des obsessions et rien ne les fera dévier du chemin tracé. La langue est mélodieuse et chatoyante, elle flirte avec les sons créoles et se berce du chant lointain des esclaves.


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Ah fabuleuse Bookycooky qui ne me laisse pas de pauses de lectures avec ses critiques qui donnent tellement envie ! Un beau premier roman qui emmène le lecteur de la Guadeloupe à la métropole et ce, sur deux générations. Tour à tour, les narrateurs sont les deux soeurs et le frère. Chacun voit sa vérité dans les détails. le personnage principal est Antoine, grande femme de par sa hauteur mais surtout de par son caractère comme le découvrira sa nièce. L'auteur réussit le tour de force de nous attacher à tous les personnages, même les secondaires. La langue, les couleurs, la sensibilité, un parcourt sans faute.
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Là où les chiens aboient par la queue devrait vous séduire plus par le thème que par la façon dont l'histoire vous est racontée. En effet, les raisons qui ont poussé les Guadeloupéens à venir en métropole sont peu traitées dans la littérature française.

L'histoire commence à la fin des années 1940 en Guadeloupe, puis se poursuit à Paris. le titre du livre, Là où les chiens aboient par la queue, signifie dans un endroit perdu, au milieu de nulle part, c'est-à-dire là où la famille Ezechiel s'installe.

Hilaire Ezechiel a épousé une blanche, ce qui isole leur famille qui se débrouille comme elle peut. Cette vie ne fait pas l'affaire de leurs trois enfants qui partiront les uns après les autres, d'abord à Pointe-à-Pitre, ensuite à Paris.

Vous apprécierez certainement le thème du livre : l'exode des Guadeloupéens vers la métropole, encouragé par l'État français qui avaient même crée le Bureau pour le développent des migrations (Bumidom).

En revanche, vous trouverez peut-être que l'histoire racontée par une petite-fille d'Hilaire manque de dynamisme. Elle relate les faits au travers des témoignages de son père et de ses tantes, mais j'aurais aimé en savoir plus sur chacun d'eux.

J'ai aussi aimé que ce soit un roman choral : aucun personnage ne se voit de la même façon que sa fratrie.

Lien : https://dequoilire.com/la-ou..
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Une jeune française d'origine guadeloupéenne interroge son père et ses deux tantes pour reconstituer l'histoire de sa famille.
Leurs souvenirs vont de 1947 à 2006.
Outre une captivante histoire familiale, c'est l'histoire de la Guadeloupe qui nous est contée.
En France, on dit :
un coin paumé, le trou du cul du monde, un village ravitaillé par les corbeaux........
En créole on dit : là où les chiens aboient par la queue.
C'est d'un lieu comme ça là que vient cette famille.

C'est très bien structuré à travers les dires des uns et des autres.
L'écriture est dynamique, directe, vivante, rythmée.
Il en émane une grande authenticité et une véritable sincérité..
On y parle des superstitions, du racisme, d'exil, de métissage, de nuances de peau, des contentieux familiaux, de politique
C'est émaillé d'expressions créoles, de soleil, d'odeurs
Pour un premier roman, très certainement en grande partie autobiographique, c'est une véritable réussite.
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L'autrice nous évoque la Guadeloupe à travers la famille Ezechiel qui nous raconte ses souvenirs. Dans les années 40, la maman, Eulalie, tient un magasin alors que le papa, Hilaire, cultive ses terres et élève des boeufs. Il distribue aussi l'argent et ses terres à des membres supposés appartenir à sa famille. Ils ont deux filles Antoine et Lucinde et un garçon que tout le monde appelle Petit Frère. Leur maman, épuisée par la vie, meurt assez jeune et Petit Frère ne garde aucun souvenir d'elle à part ce que lui en ont raconté ses soeurs et son père. On sent cette souffrance chez lui notamment dans sa quête d'une photo représentant sa maman mais appartenant à sa tante assez revêche. Adolescentes, les deux soeurs n'aspirent qu'à une seule chose, quitter la maison par n'importe quel moyen. Antoine part pour Pointe-à-Pitre et s'impose chez sa cousine pour l'aider à élever sa fille et faire le ménage. Ensuite, elle ouvrira son propre magasin. Lucinde deviendra une couturière reconnue sur l'île.
On assiste à la transformation de la Guadeloupe pendant et après les Trente Glorieuses, les tensions qui s'installent, le béton qui prend de plus en plus de place dans le paysage, la fermeture des usines, les gens qui partent,....
Toute la partie concernant la Guadeloupe m'a plu mais les personnages un peu moins. En effet, la rivalité entre les deux soeurs Antoine et Lucinde devient vite exaspérante et leur manque de charisme ne les rend pas très sympathiques. Seul Petit Frère tire son épingle du jeu en montrant de l'attention aux personnes qui l'entourent plus qu'à l'argent et la reconnaissance.
Une histoire plaisante à lire mais sans plus... Belle lecture!
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Une lecture aussi intéressante que surprenante, je n'avais jamais lu de récit sur cet univers. Antoine est une sacrée femme, son caractère, sa force, sa détermination se ressent dans le roman, et contraste avec les difficultés que peuvent vivre les villageois puis les guadeloupéens partis tenter une nouvelle vie en métropole.
J'ai bien aimé le style coloré, chantant, la poésie, le brin d'humour parfois.
Un récit intéressant avec toutefois des longueurs , la fin est beaucoup plus dynamique.
Un premier roman fort réussi qui promet d'autres romans.
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Avec un titre pareil, je ne savais pas trop à quoi m'attendre...

Cela aura été un moment de lecture bien plaisant en compagnie de la famille Ezechiel de Morne Galant , un petit village en Guadeloupe puis Pointe à Pitre pour finir à Paris où vit la narratrice . La jeune femme qui n'a pas vécu en Guadeloupe demande à ses deux tantes et à son père de lui raconter la culture créole et les histoires de la famille , le récit alterne donc entre les trois personnages .

L'ainée de la fratrie, Appolone de nom de baptême mais appelée Antoine De son nom de savane ( ici dans la campagne sud- girondine on dit un chafre ...) est la plus "colorée" , elle quitte jeune son village pour monter un petit commerce à Pointe à Pitre , les deux autres suivront avant de partir tous à Paris .

Une vision très vivante de la pensée et de la vie antillaise émane de ce roman à la langue imagée et poétique mêlée à quelques expressions créoles , qui pointe du doigt la difficulté de se sentir intégré et l'ambiguïté de l'identité des antillais aussi bien dans les îles où ils sont confrontés au racisme de classe et de couleur de peau qu'en Métropole où leurs espoirs se transforment souvent en galères .
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Je ne vais pas résumer le livre, pour une fois, la 4ème de couverture le fait très bien.

Simplement, un bon moment de dépaysement et de lecture. Bravo à Estelle-Sarah BULLE pour ce premier roman qui m'a permis de m'évader, de quitter la Lorraine pour me retrouver en Guadeloupe, de rencontrer des gens bigarrés haut en couleur, de changer de continent, de culture.

Antoine est le personnage principal de ce livre. le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'a pas sa langue dans sa poche, Antoine. Il y a aussi Petit-Frère, et Lucinde sa soeur. Ils n'ont pas eu une vie facile ces trois-là, mais ils sont toujours restés « unis » bien que des tensions existent entre eux. Ils ont toujours pu compter l'un sur l'autre, quoi qu'il arrive, en cas de besoin.

Ils n'ont pas du tout le même caractère et il faudra bien qu'ils fassent avec. C'est donc leur histoire qui est racontée et surtout leur façon bien à eux de s'en sortir chacun de leur côté. La nièce d'Antoine, fille de « Petit-Frère, aura trois versions différentes des faits que chacun d'entre eux auront vécu, bien qu'ils aient eu une enfance commune.

Un livre émouvant, effervescent, et une fin très touchante. Il a, par ailleurs, reçu le Prix Stanislas 2018.
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Elle a toujours vécu en métropole et c'est comme si elle n'avait pas trouvé de chez elle. Absorbée par sa propre enfance et ses débuts dans la vie, elle veut relier le passé et le présent, la Guadeloupe à Paris, comme une racine souterraine pleine de vie, renouer les fils afin de comprendre le tour de sa propre existence. Elle va donc interroger son père et ses tantes sur leur vie en Guadeloupe et la façon dont ils ont tous quitté leur île.

De 1946 à 2006, Esther Sarah Bulle nous offre donc un roman choral où la narratrice, nommée la nièce, écoute tour à tour son père petit-frère et ses tantes Antoine et Lucinde. À travers leur histoire, c'est l'histoire de la Guadeloupe qui se déroule devant nous. L'enfance dans le village de Morne-Galant, un coin de campagne sans eau courante et sans électricité. Hilaire le grand-père, le plus beau des parleurs inutiles qui vole sa femme et joue les grands seigneurs au détriment de sa propre famille. Eulalie la grand-mère, une béké, une femme magnifique à la peau blanche. Ses journées commencent avant le lever du jour et se terminent dans la nuit. Hilaire traitait ses enfants comme il traitait ses animaux : « un verre de tendresse, un seau d'autorité et un baril de “débrouyé Zôt”. »

Nous participons à la vie de tous les jours, les parties de domino, les combats de coqs, le rhum, le cochon égorgé pour les noces, les trafics

« Ton père monte sur ses grands chevaux quand je dis une chose pareille, mais la vérité, c'est qu'un peu de malhonnêteté ne nuit pas. Ton premier million tu le voles... La Guadeloupe ç'a toujours été une terre de piraterie. »

Les mauvais esprits et la sorcellerie. L'installation à Pointe-à-Pitre et nous observons les changements de la ville, les bateaux qui amènent les fruits et légumes du monde entier, les cultures locales qui disparaissent, toute la ville qui évolue, le roi béton qui s'installe, les usines qui ferment peu à peu. La venue du Général de Gaulle, la guerre d'Algérie,

« De jeunes Antillais avaient péri sous un autre soleil, à des milliers de kilomètres de l'île, pour une France coloniale où les indigènes étaient traités comme des esclaves. »

Les indépendantistes, les manifestations, les balles qui sifflent. La métropole apparaît comme planche de salut. Une envie de voir comment était fait le monde, une soif de connaissances, de livres, de rencontres, de sorties, de découvertes. S'installer à Paris, des salles de cinéma à profusion, des théâtres, des librairies, des concerts à tous les coins de rue. Nous suivons le destin de milliers de jeunes Guadeloupéens, exiles, employés dans les usines ou les administrations.

J'ai apprécié l'écriture colorée, luxuriante, joyeuse et poétique et cette fresque familiale faite de violences, de destins liés entre eux, de soumissions et de révoltes, avec en toile de fond le créole, une langue musicale composée de mots vifs et sonores. le roman est rempli de personnages atypiques qui ont pour nom Papa malice et Gros-Vaisseau, mais j'ai été surtout marque par Antoine une femme libre, belle et truculente qui a le sens du commerce dans le sang.. Un roman dépaysant et rafraîchissant.

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A la fois pétillant et enlevé, ce roman ouvre la mémoire de la Guadeloupe, des années 50 à nos jours, de la campagne oubliée de Morne-Galant à Point-à-Pitre à travers la narration de quatre personnages sincères et attachants. Antoine, l'aînée au caractère bien trempé, nous entraîne dans la culture de l'Ile, ses travers et ses forces, égrenant les expressions créoles et détaillant l'évolution de tout un peuple étroitement lié à la Métropole. Les évènements se succèdent et l'on découvre toute la richesse de l'Ile et son histoire qu'aucun manuel ne nous enseigne alors qu'elle fait partie intégrante de la France. Lucinde, sa soeur, livre un autre point de vue tout comme petit-frère ou l'auteure du roman en quête d'une identité culturelle. Les ressentis se choquent, vivent et nous instruisent comme un précieux témoignage indispensable.

Le livre se teinte de couleurs, de saveurs, d'un commerce à l'autre, d'un port où l'on embarque à Caracas aux usines minées de tensions. On suit les périples, on s'imprègne des espoirs, de l'amour, de la débrouillardise, de la hargne et du courage. On côtoie les rêves de Métropole - issue et/ou déception. On écoute attentif. L'histoire est passionnante, l'écriture vive et de qualité.

Un lecture « Coup de coeur ».


Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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