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Polar historique fin du 19ème siècle dans les quartiers populaires de Lyon.

Tout commence par la découverte le 1er janvier 1898 du corps supplicié d'un enfant sur les pentes de la Croix Rousse.
Ce plar se déroule en pleine affaire Dreyfus, l'antisémitisme ne se cache plus, la colère gronde et l'ambiance est sombre, très sombre.

Le commissaire Jules Soubielle va enquêter sur ce crime et faire face à la misère, la violence, la maltraitance des femmes et des enfants.

L'enquête est plus compliquée qu'il n'y paraît et les forces de police étant peu nombreuses, elle devra être résolue rapidement ou abandonnée.
La tension sociale monopolise les forces de police et exacerbe les opinions diverses au sein même de l'équipe du commissaire.

En plus de journées harassantes à traquer la misère dans les bas-fonds lyonnais, le commissaire commence à se questionner sur ses voisins dont les comportements d'abords jugés bizarres lui semblent progressivement assez suspects.

L'auteur intègre la petite histoire dans la grande avec beaucoup de talent.
La reconstitution de l'époque est très réussie, l'ambiance souvent glauque, noire, la misère et son lot de comportements inavouables sont décrits sans hypocrisie, les inégalités, l'injustice fondent la trame de ce polar.
Le traumatisme de la guerre de 1870 est très présent.

Un roman noir sans concession et addictif ! Une plume efficace et juste.
Un très bon 1er roman. A suivre !


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1898 dans la nuit, un chiffonnier trouve dans la décharge de la Croix Rousse le corps d'un enfant sans tête. La nouvelle va se répandre dans le bidonville où s'entasse une population, pauvre, laborieuse vivant de petits boulots.
L'enquête va se révéler difficile, elle se dérouler dans les milieux antisémites de la ville, l'affaire Dreyfus échauffe les esprits et exacerbe la violence. La police va devoir démêler les liens qui se tissent entre les membres de la ligue, les anciens combattants de 1870 abîmés par les horreurs du front, et l'alcoolisme qui règne partout.
Ce roman noir est prenant, captivant la plume est limpide. le lecteur est entraîné dans l'enquête et dans le quotidien des gens de l'époque. La complexité des sentiments patriotiques, xénophobes est déroulée au fur et à mesure de la lecture. Celle-ci est à la fois dépaysante et instructive. C'est un vrai plaisir !!
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Fin du XIXème siècle, à Lyon. Un commissaire va devoir s'intéresser à la manière dont vivent les classes populaires, sur les pentes de la Croix-Rousse, pour identifier l'assassin d'un garçon disparu depuis des semaines et qu'un chiffonnier retrouve mort. le commissaire Soubielle devra aussi fouiner dans les milieux antisémites et parmi ceux qui les combattent.
J'ai trouvé ce roman vraiment bien tourné, avec un ton et des détails qui fonctionnent bien. L'auteur s'est particulièrement penché sur la manière dont les enfants étaient peu considérés par leurs parents, et par les adultes en général, des torgnoles tombant facilement, des paroles malheureuses leur étant adressées ou dites devant eux… J'ai tout de même trouvé ce roman très sombre, un peu trop, et parfois inégal au niveau des dialogues, mais ce sont des défauts finalement minimes pour un premier roman.
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Avec La République des faibles, je m'aperçois que mes lectures relèvent habituellement d'une morale à peu près sauve, aussi évolutive et fluctuante soit-elle selon les personnages et les époques : il y a des fanfreluches et des élans romantiques pour la romance historique, des élucidations macabres pour les romans policiers, du sang, des meurtres abominables, du suspens, des péripéties, oui, mais en général tout est bien qui finit à peu près bien. Je ne vous dirais pas ce qu'il en est pour la République des faibles mais sachez au moins qu'aucun des personnages ne serait retenu pour figurer dans une romance. Même un roman d'Anne Perry serait encore trop optimiste pour l'ensemble de cette clique miséreuse. On est dans du vrai roman noir, là. Nous sommes à Lyon, au moment où l'affaire Dreyfus fait s'entredéchirer toutes les familles. 1898. Les conditions de vie des classes populaires mêlent pauvreté, hygiène déplorable, alcoolisme et moeurs douteuses. La police n'est guère mieux lotie et ressemble beaucoup aux hères qu'elle a pour mission de garder du chaos. Deux meurtres se succèdent sans lien apparent : un enfant dont on a retrouvé le corps sans tête dans une décharge et un policier réputé pour son implication politique dans la Ligue antisémite. Parmi la galerie de portraits que fournit l'enquête, nous avons un marxiste qui fait le coupable idéal, quelques simples d'esprit revenus bien amochés de la guerre de 70, une mère indigne, l'étrange famille du pharmacien en cours d'ascension sociale, quelques chiens galeux, quelques enfants pouilleux, beaucoup de coups, beaucoup de souleries, quelques tromperies aussi.
C'est donc, à mon sens, davantage le tableau social d'une époque qui fait le sel de ce roman. L'intrigue policière se tient mais elle soutient plus qu'elle ne justifie l'exploration de ces quartiers populaires de province. Elle est l'occasion d'exhiber tous les dysfonctionnements d'un monde rongé par les idéologies délétères, le manque d'avenir pour des classes laborieuses qui semblent contribuer avec un bel entrain à leur propre sabotage à force de coups de sang, et de trop de coups au zinc. On ne peut donc pas dire que le roman rétablisse l'ordre et que le travail d'enquête ait restauré le monde dans son équilibre un temps chahuté. Non, à la fin, il y a toujours autant de fêlures, toujours autant de misère, toujours autant d'injustices. Noir, c'est vraiment noir.
Alors si je n'ai pas été entièrement subjuguée par ce roman, je ne saurais dire si c'est parce qu'il équilibre mal les codes du genre policier et ceux de la fresque historique pour largement privilégier cette dernière ou si c'est parce que je suis davantage une lectrice de polar classique que de roman noir.
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Ce livre a atterri dans mes mains pour plein de bonnes raisons : d'abord, parce que l'éditeur m'en a parlé il y a quelques mois alors que je venais de lire Ce qu'il faut de nuit de Laurent Petitmangin, un superbe premier roman de la rentrée littéraire dernière. Ensuite, parce que ma libraire me l'a conseillé. Enfin, et c'est plus rare, parce que l'auteur vit à La Roche sur Yon, comme moi, et que ça n'est pas tous les jours que j'ai l'occasion de lire un auteur local publié chez un éditeur national.

J'étais donc très motivé à débuter La République des faibles, et je dois dire que je n'ai pas été déçu, mais alors pas du tout ! L'histoire se déroule à Lyon en début d'année 1898. Il faut imaginer le pays, nous sommes alors presque trente ans après la défaite de la France face aux prussiens qui vit naître la 3e République, fit passer l'Alsace et une partie de la Lorraine dans l'empire de Bismarck et laissa dans le pays une rancoeur tenace, un sentiment nationaliste très fort et un antisémitisme galopant.

C'est donc en pleine affaire Dreyfus que le corps décapité d'un jeune garçon est retrouvé dans une décharge, son corps ayant subi sévices et violences sexuelles. Une équipe de policiers est constituée, mais d'opinions et de méthodes très divergentes, afin de retrouver le ou les coupables. C'est un parcours semé d'embûches et de coups tordus qui attend les enquêteurs, parfois au péril de leur vie, et la disparition d'un autre garçonnet ne leur offrira aucun répit.

Si l'auteur avait déjà publié quelques nouvelles, il s'agit là de son premier roman et il est d'une qualité impressionnante ! J'ai été emballé par l'histoire dès les premières pages, en immersion dans un récit riche de détails historiques et à l'écriture fluide et intelligente. J'y ai retrouvé, pour vous dire comme ce roman est génial, le plaisir que j'avais eu à lire Au revoir là-haut de Pierre Lemaître. C'est une superbe découverte, si vous aimez les enquêtes historiques palpitantes aux personnages complexes, foncez ! Coup de coeur de ce début d'année.

Chronique partagée sur le compte Instagram de L'Homme Qui Lit. Service de presse adressé par l'éditeur.
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Je lis rarement de polars de cette époque, 1898, peu en sont proposés et dans un sens cela a été une aubaine pour moi car l'antisémitisme ultra tendu, le procès Esterhazy, l'affaire Dreyfus, le "J'accuse" de Zola dans l'Aurore, tout cela m'a été remis en tête de manière presque fracassante.

L'histoire, tirant sur le thriller avec un meurtre d'enfant particulier, est le fil rouge pour poser tout le contexte à la fois historique et sociétale en ce Lyon du temps passé. Outre la condition féminine, évoquée ici abruptement tout comme elle était vécue à cette heure, celle des enfants est également transposée, le tout m'ayant donné des sueurs froides dans le dos. Chacun hésitant entre cette République que l'on conteste mais dont on apprécie tout de même les avancées, et les courants extrémistes qui font valoir leur violence pour se faire entendre.

Les personnages ne sont pas pour la plupart très attachants, sauf peut-être Soubielle et Caron, qui font presque partis des exceptions. Les autres sont froids, peu empathiques, aimant l'alcool, la violence et l'abus des faibles. La misère sociale côtoie ces policiers, pas tous intègrent. Ce pharmacien dont la vie privée se dévoilera malsaine est rebutant. Mais n'est ce pas ainsi qu'ils vivaient tous? La dureté de leur vie quotidienne engendre des comportements inappropriés, pas toujours avouable, souvent abusifs.

Je referme ce livre en l'ayant trouvé noir, dur mais beau, dérangeant mais passionnant. Un premier roman magnifique, une plume qui est à suivre de près car elle bouscule par sa particularité.

Enjoy!
Lien : http://saginlibrio.over-blog..
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Passé un prologue assez flamboyant qui m'a mis l'eau à la bouche, ce roman ne fut hélas pas à la hauteur de mes espérances.
Certes, l'auteur a bien fait ses gammes et il restitue plutôt pas mal les troubles qui agitaient l'époque, entre boulangisme, antisémitisme et pauvreté endémique, mais son entreprise souffre selon moi de pas mal d'écueils, dont le manque de style n'est qu'un des moindres :
- Trop de personnages flics pas assez différenciés les uns des autres en termes de description et de tempérament, de sorte qu'ils sont quasi interchangeables.
- Peut-être trop de sujets traités en même temps, quitte à embrouiller le lecteur pour finir par tout mêler de façon artificielle et bien peu crédible (l'histoire du déni de grossesse était sans doute de trop).
- Surenchère du cradingue. L'atmosphère était déjà suffisamment sombre, même sans ce luxe de détails scabreux.
Certains passages demeurent cependant assez éclairants sur cette époque pourtant pas si lointaine, comme la description du "spectacle" grandguignolesque anti-allemand et anti-juif dans une gargote des bas-fonds.
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Genre : policier historique. Ce n'est pas un mauvais roman mais je n'ai pas adhéré et j'ai une impression de déjà lu. Je ne me suis attachée à aucun individu, ils n'ont pas d'épaisseur, de vies propres et je mélange souvent tous ces policiers. Je ne savais jamais qui était qui.
Quelques faits historiques ponctuent le récit Zola, Dreyfus, la III République, les élections législatives, mais cela ne suffit pas à une bonne compréhension de l'époque. Tout se mélange, personnages, faits, actions. L'auteur surfe également sur les problèmes des années 1900 en résonance avec notre société moderne « déni de grossesse, femme indépendante, pédophilie, violence policière… ». C'est un maelstrom d'idées et d'actions et je m'y perds. de plus l'intrigue ne me passionne guère. Un récit vite oublié.
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IIIe République. Lyon. Polar historique. Et je dirais : politique. Gwenaël Buteau nous fait voyager dans le temps avec talent. Et nous interroge...La République des faibles, cette République qui se doit de protéger les plus faibles....
Oui, j'ai beaucoup aimé ce roman qui a su donner corps et âme à ses personnages, retracer les lignes historiques de cette France de 1898.
" le grand soir", prochain roman de G.Bulteau paraîtra en octobre prochain aux éditions La Manufacture de Livres. Et cela promet un autre bon moment de lecture !

Astrid Shriqui Garain
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Un très bon polar social et historique qui se déroule à une époque assez méconnue par le lecteur que je suis. J'ai aimé me plonger dans le Lyon à la fin des années 1890 à l'aube du XXème siècle. Un antisémitisme latent et présent dans la société, la place faite aux femmes à l'époque nous rappelle le chemin parcouru, et nous alerte sur la fragilité des acquis. Les personnages masculins, qui dominent forcément le récit sont tous un peu trop semblables, difficiles à distinguer, et l'intrigue a un goût de déjà vu, mais le rendu du contexte social est très prégnant.
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