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EAN : 9781506702087
136 pages
Dark Horse (24/10/2017)
5/5   2 notes
Résumé :
As the guardian of Harrow County, Emmy is not surprised that someone has come to ask for her help. But she is surprised that her visitor is a haint! Someone (or something) has been attacking Harrow County's supernatural residents, and Emmy is surprised to learn that one of her oldest friends may be turning against her. While Emmy has been focused on dealing with threats from the outside world, perhaps a much bigger problem has been brewing at home.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Abandoned (épisodes 17 à 20). Dans la mesure où il s'agit d'une histoire continue, il vaut mieux l'avoir commencée par le premier tome Countless haints. Celui-ci comprend les épisodes 21 à 24, initialement parus en 2017, écrits par Cullen Bunn, dessinés, encrés et mis en couleurs par Tyler Crook qui a également réalisé le lettrage. Ces 4 épisodes sont complétés par 12 projets de couvertures non retenus (à l'état de crayonné) et des 4 fiches (un court texte une grande illustration pleine page ou sur les 2 tiers de 2 pages) sur Skinless Boy, Tattered Skin, Woddlands Ghosts, et les Gobelins.

Emmy pénètre dans une étable, où elle trouve Shaky, un agneau visiblement effrayé et tremblant. Elle le serre dans ses bras pour le réconforter et comprend qu'il doit y avoir une créature surnaturelle dans l'étable. Elle continue de scruter l'obscurité et finit par avoir la conviction qu'il y a bien une présence. Priscillia (un gobelin) finit par sortir de l'ombre de l'étage et descendre jusque dans le cercle de lumière de la lampe à pétrole. Elle explique qu'elle et les autres créatures ont senti la présence d'un chasseur, un individu qui est là pour tuer les créatures surnaturelles. Emmy la croit et lui propose de la suivre. Mais avant, il faut qu'elle récupère des affaires dans sa maison à proximité. Elle laisse la lampe à Priscillia qui reste dehors, mais cette dernière se sent plus exposée par la lumière, que protégée par elle.

Ayant enfilé son manteau, et pris sa sacoche dans laquelle elle transporte la peau du garçon, Emmy suit Priscillia dans les bois. Elle l'emmène vers un autre bâtiment dans lequel elles pénètrent. Emmy constate la présence de pièges armés dans une pièce du haut. Elle suit à nouveau Priscillia dans les bois et se retrouve devant une demi-douzaine de créatures de races différentes, se plaignant qu'elles ont obéi aux ordres d'Emmy de laisser tranquille les humains, mais qu'elles sont pourchassées et qu'Emmy ne fait rien pour les protéger. Les créatures tournent soudain le dos à Emmy pour se rendre plus loin. Elle les suit avec Priscillia et découvre le corps d'une sorcière la tête en bas, morte, enserrée dans le piège mortel de fils tendus entre les branches des arbres. Il apparaît rapidement que la responsable de cette mise à mort est son amie Bernice.

Emmy avait réussi à faire s'en aller les chasseurs humains qui étaient venus dans le tome précédents. Elle doit maintenant affronter un chasseur plus efficace et lié directement à elle : Bernice. le lecteur apprécie que Cullen Bunn ne lui resserve pas les relations de famille d'Emmy avec Levi, Odessa, Corbin, Willa, Kaine et Mildred. le récit peut ainsi aller de l'avant et éviter ces ennemis un peu faciles... pas complètement quand même puisque le scénariste choisit d'opposer les 2 amies. Même s'il peut être un peu désappointé par cette facilité dans le choix d'un opposant, le lecteur apprécie quand même sa lecture puisque Tyler Crook s'occupe de toute la partie graphique de ce tome. En outre, il découvre chemin faisant que Bunn ne s'est pas contenté de la solution de facilité en opposant Bernice à Emmy et qu'il y a des motifs logiques. Pour commencer, Bernice avait changé de statut dans le tome 4 et elle continue son apprentissage avec Lovey. le lecteur en apprend donc un peu plus sur le rôle de Lovey dans la communauté des afro-américains s'étant installés à l'extérieur de la ville en lisière de la forêt. Fort logiquement, Bernice a repris le rôle de protectrice de cette communauté comme l'assurait Lovey. Il devient donc inéluctable que les 2 amies se retrouvent dans des positions opposées, l'une viellant sur les créatures, l'autre étant plus préoccupée par le sort des humains.

Fort heureusement, Cullen Bunn ne se contente pas de les opposer et il déroule une intrigue plus fournie, réservant plusieurs surprises. En outre, il réussit à faire valoir le point de vue de Bernice avec conviction. Précédemment le lecteur avait retenu qu'Emmy assume un rôle de juge de paix, faisant en sorte qu'humains et créatures puissent vivre ensemble et en paix. Elle est donc fort contrariée que quelqu'un puisse s'en prendre à des représentants d'une communauté au prétexte de protéger les autres. Elle est prise de court devant la mort de la sorcière surnaturelle, mais elle ne sait pas non plus quoi répondre quand Priscillia lui explique que cette créature avait pour habitude de dérober les nourrissons dans les chambres dont une mère imprudente avait laissé la fenêtre ouverte. Elle est encore plus prise au dépourvu quand Bernice lui montre une créature en forme de jeune garçon, emprisonné dans une chambre fantôme et tout entier consumé par son désir d'agression et d'hécatombe. le lecteur se retrouve comme Emmy, pris en porte à faux entre ces preuves accablantes, et son investissement émotionnel dans le personnage d'Emmy. Bunn oppose 2 communautés (celles des humains, et celles des créatures) en mettant en évidence que la première sert de proie naturelle à la seconde. Effectivement les espoirs de coexistence en bonne intelligence s'apparentent à des chimères.

Le plaisir de retrouver les dessins de Tyler Crook commence par le jeu de repérer le titre de la série dans les illustrations en double page en début de chaque épisode. Comme un fait exprès, l'épisode 21 commence par un dessin en pleine page simple, et s'il n'y fait pas attention, le lecteur peut oublier de rechercher le titre qui est intégré de manière naturelle à l'un des accessoires du décor. Pour l'épisode 22, l'artiste réutilise une forme d'intégration déjà vue précédemment, par contre pour le 23 l'intégration prend une forme plus ludique et très réussie. Celui de l'épisode 24 revêt également une forme originale, mais plus évidente. Ce jeu d'insertion du titre reste bien sûr un détail, mais il est révélateur du degré d'implication et de finition de Tyler Crook. Dès la première scène, le lecteur retrouve la richesse et la sensibilité de la narration visuelle qui fait passer un scénario parfois classique, parfois un peu plus élaboré, dans la classe des récits savoureux et inoubliables. le lecteur se délecte bien sûr du bestiaire. Tyer Crook a conçu une forme spécifique pour Priscillia et les autres gobelins, très différentes des interprétations visuelles habituelles. le lecteur peut y voir un croisement entre les postures et les oreilles d'un lapin, la maigreur d'un lévrier avec les côtes saillantes sous la peau, et des visages étrangers à l'humanité, tout en restant très expressifs, une grande réussite.

Le lecteur découvre également la furie du garçon dans la chambre fantôme, avec des dents acérées, des doigts se terminant en griffe, et surtout un regard d'une agressivité absolue. L'artiste accentue encore l'impression de folie furieuse en utilisant des teintes rouges pour l'environnement fantomatique dans lequel se trouve ce garçon surnaturel. Lorsqu'Emmy se retrouve devant le groupe de créatures dans les bois, le lecteur en reconnaît certaines d'entre elles, dont les spectres enflammés. À nouveau, le dessinateur fait en sorte de les éloigner d'une apparence trop humaine, pour bien montrer qu'elles n'appartiennent pas l'humanité. Par la suite, il y en encore d'autres dont la sorcière surnaturelle bien affreuse, et le retour des mocassins d'eau toujours aussi inquiétants et agressifs. le bestiaire de la série est donc toujours aussi original et toujours aussi convaincant avec un détourage des formes assez simple et expressif, et une mise en couleurs qui apporte texture et relief.

Étant un auteur visuel complet, Tyler Crook continue d'allier traits encrés et couleurs diectes pour qu'ils se complémentent, la couleur apportant plus d'informations que simplement refléter la teinte de l'élément considéré. Il continue de dessiner des traits de visage simplifiés, ce qui leur donne une plus grande expressivité, avec des yeux parfois réduits à des points, et des bouches qui peuvent être grandes ouvertes. La mise en couleur vient apporter de la vie à ces surfaces, du relief. Pris à part les traits encrés semblent un peu basiques, détourant des formes simples. Pris à part les couleurs semblent appliquées sans grande attention portée à la teinte réelle. Par exemple, Crook appose du rouge sur les joues d'Emmy juste sous ses yeux, sans rapport avec les rougeurs qui peuvent apparaître sur un visage. Pourtant le mariage des traits encrés et des couleurs aboutit à des personnages très vivants et naturels. le même phénomène se produit si le lecteur s'amuse ainsi à séparer traits et couleurs pour les décors, avec le même effet de complémentarité quand il les considère du même coup d'oeil. Il apprécie comment l'artiste représente le halo de lumière projeté par la lampe à pétrole.

De scène en scène, le lecteur se rend compte que son attention est complètement absorbée par les images, par leur justesse, leur naturel et parfois leur étrangeté horrifique. Il contemple les planches de l'étable en se disant qu'il pourrait les toucher s'il le souhaite car leur texture est rendue de manière globale et impeccable. Il se tient au milieu du petit groupe d'individus qui se recueille devant une tombe en sentant l'odeur de la terre, en entendant le bruit du vent dans l'herbe déjà un peu jaunie par endroit. Il réprime une grimace de dégoût à la vue de la peau abimée sur la tempe droite d'Emmy, une blessure vraiment pas belle. Il effectue un mouvement de recul à la vue de la progression des mocassins d'eau dans l'herbe. Tyler Crook insuffle de la vie dans tout ce qu'il représente, avec une simplicité apparente déconcertante et d'autant plus convaincante.

Le lecteur termine ce sixième tome enchanté par les dessins toujours aussi vivants, évidents et naturels. Il commence par maugréer que Cullen Bunn ne s'est pas foulé en opposant Emmy et Bernice, même si c'est logique. Il change d'avis en cours de route, en découvrant que leur opposition est nourrie par la problématique de coexistence entre des races dont l'une est prédatrice de l'autre, mais aussi par d'autres éléments de l'intrigue qui deviennent progressivement apparents.
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