Amadoué par le titre puis par l'originalité présumée de l'auteur, j'ai lu ce petit recueil de 3 nouvelles.
La première est une lettre de postulation d'un candidat à l'humble poste de garçon d'orchestre. le candidat est haut en couleurs, c'est le moins qu'on puisse dire. Avec une verve à la fois grandiloquente et ironique, il dépeint le monde philharmonique sur le mode comique. C'est amusant, érudit côté musical et la prose impressionnante contraste drôlement avec le portrait que le candidat fait de lui-même. J'ai eu une petite pensée pour ''
La contrebasse'' de
Patrick Süskind.
Dans la seconde nous faisons la connaissance de
Diabelli, prestidigitateur émérite, par une lettre où il signifie son intention de mettre un terme à ses activités et sans doute aussi à sa vie... Car de toute évidence, ça ne va pas du tout. Instable et dépréssif, sa lettre est un poignant constat d'échec à trouver le bonheur, où ses lamentations sont mélangées à son parcours dans l'art de l'illusion. Encore une fois, l'auteur étale une grande érudition sur le sujet, notamment en évoquant plusieurs figures emblématiques et historiques de ce domaine, et des anecdotes de moments moins glorieux les concernant. Parmi ceux-ci, seul le célèbre Houdini m'est familier, et je reviendrai peut-être me servir de ce texte comme base pour découvrir ce petit monde.
La 3e m'a semblé plus étrange encore, si possible. de nouveau une lettre, envoyée au service géologique du coin par le secrétaire d'un excentrique pour signaler sa mort pendant le dernier tremblement de terre. L'employé du dit service ayant pris connaissance de la dite lettre devait avoir un gigantesque point d'interrogation flottant au dessus de sa tête. Elle détaille la villégiature et les manies de son employeur, un vieillard obsédé par la mort ─ un ''thanatosophe'' pour employer son propre terme ─ et franchement dément.
Très singulier comme vous pouvez le voir, déconcertant même par moments ; pour l'originalité, j'ai été servi !