RELIRE NOS CLASSIQUES (2)
Ce qu'il y a de bien avec
James Lee Burke, c'est que l'on pourrait se contenter de compiler ces phrases et laisser la magie opérer. Je devrais peut-être...
La revue Sang-Froid élit
James Lee Burke comme le premier des auteurs de polar nord-américain. Je me méfie autant de ces classements que
Donald Trump du New-York Times... Et puis, je me demande si nord-américain n'est pas de trop dans cette affirmation.
C'est peu dire que j'aime
James Lee Burke. Ces livres sont autant de sommets métaphysiques, de captation de l'Âme du Sud, cette Louisiane poisseuse, sordide et envoutante, à la manière d'un
Faulkner armé d'un flingue.
Pour ce faire,
James Lee Burke a créé, charpenté, une vie de papier d'une densité incroyable, celle de Dave
Robicheaux. Sublimée par une plume ample, élégiaque, soudainement troublée par des accès de violence sèche, la lecture du premier
Robicheaux porte en lui les premisses d'un long et tourmenté voyage.
Ce livre repose sur une intrigue complexe, malodorante, mélange de barbouzerie US dans l'arrière-cour d'Amérique latine et mafia locale. Mais ce bouquin va bien au-delà du hard boiled où des taiseux couillus affutent leurs répliques,
La pluie de néon sonde, comme toujours chez Burke, le bien et le mal qui voisinent en chacun de nous, et le mal que l'on doit faire pour que le bien advienne. Mais le doit-on vraiment ou n'est-ce-pas l'excuse que l'on se donne pour exprimer pleinement notre part d'ombre ?
James Lee Burke possède sa propre nuance de Noir, à la manière d'un Soulage troquant son pinceau pour une Underwood. Ce noir a son nuancier bien à lui, ni totalement pâle ni complètement enténébré, impossible à définir, si ce n'est en lisant les livres de Burke, et notamment celui-là.
Vertigineux.
Traduction impeccable de
Freddy Michalski.
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