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Brent Anderson (Illustrateur)Alex Ross (Illustrateur)
EAN : 9781401254599
176 pages
DC Comics (17/03/2015)
5/5   1 notes
Résumé :
When you're the Silver Adept, one of Astro City's newest and most powerful mystic heroes, your life is full of magic, battle, demons, apocalypses and more. When you're the Adept's personal assistant, though, life gets really weird. A look at the woman behind the hero.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Victory (épisodes 7 à 10 et numéro spécial "A visitor's guide"). Il contient les épisodes 11 à 16, initialement parus en 2014, tous écrits par Kurt Busiek, avec des couvertures d'Alex Ross. Brent Anderson a dessiné et encré les épisodes 11, et 13 à 16. L'épisode 12 a été dessiné et encré par Graham Nolan.

Épisode 11 – Raitha McCann est la secrétaire de Silver Adept, une sorcière protégeant la Terre de tous les périls magiques. Elle a fort à faire pour gérer l'emploi du temps de sa patronne, ainsi que les réclamations d'entités d'autres dimensions. Épisode 12 – Edward James Carroway a un don un peu particulier : il sait instinctivement quel costume, quelle paire de chaussures choisir pour chaque événement (y compris pour cambrioler une banque). Mais il essaye de raccrocher et de mener une vie normale, sans cambriolage ni vol à main armée.

Épisode 13 – Dancing Master (une étrange entité extradimensionnelle) souhaite rendre leur joie de vivre aux humains, alors que Gunhog (un supercriminel) souhaite changer de vie. Épisodes 14 & 15 – Dans un coin à l'écart dans l'Arizona, Ellie a établi un musée de robots, des carcasses qu'elle a récupérées après des batailles contre de superhéros. Un jour de retour de course, elle constate que son neveu Fred est venu lui rendre visite, après encore un nouveau divorce désastreux. Épisode 16 – Lors d'un match de baseball au lycée, le supercriminel Simon Says intervient et fixe un rendez-vous à Starbirght (le superhéros du coin) sous les yeux des autres lycéens, dont Rick (un adolescent en fauteuil roulant).

L'épisode 11 est un épisode parfait. En 24 pages, Kurt Busiek et Brent Anderson racontent une histoire dans laquelle les personnages s'incarnent avec une grande épaisseur, où ils parlent de la condition humaine avec délicatesse et une forme de sérénité qui n'exclut pas l'action et le fantastique. C'est une merveille.

Fidèle à la nature de la série, Busiek raconte le récit au niveau de Raitha McCann, secrétaire efficace, en léger surpoids, doutant d'être à la hauteur de sa fonction, malgré ses années d'expérience. En seulement 24 pages, l'auteur montre la personnalité bien équilibrée de Raitha, le plaisir qu'elle prend dans son travail dont elle perçoit le sens et ce qu'il apporte à la société.

Mc Cann met ses compétences et sa réactivité au service d'une femme plus jeune qu'elle. Kurt Busiek montre cette situation dans le cadre d'une intrigue pleine de suspense (comment faire face aux réclamations lorsque Silver Adept est absente ?), en en faisant apparaître toutes les facettes. Il s'extrait d'une relation subalterne placée sous le signe du capitalisme, préférant montrer en quoi Raitha McCann est épanouie dans son travail. Il n'en gomme pas les aspects stressants ou pénibles, mais il fait apparaître avec intelligence le plaisir de McCann à exercer ses talents, ainsi que ce en quoi elle contribue dans un métier qui participe au bien commun. Il est facile de voir en elle la transposition d'une secrétaire de médecin, à celle d'une adepte des arts magiques, sans forme de ressentiment ou de jalousie vis-à-vis de sa patronne.

Ce thème très adulte de la valeur de l'individu et de son accomplissement dans le milieu professionnel (même s'il se pare des atours du fantastique) bénéficie d'un solide ancrage concret par le biais des dessins de Brent Anderson. Ce dernier semble avoir retrouvé toute sa motivation pour réaliser des pages plus consistantes, avec une augmentation du soin apporté aux détails.

Le lecteur voit les personnages dans leur environnement familier, avec la décoration très particulière de la demeure de Silver Adept : statuettes et amulettes, vieux grimoires. Ce qui fait la différence avec un comics de Doctor Strange réside dans le fait que ces objets ne sont pas simplement décoratifs, les personnages s'en servent de manière naturelle, comme des objets familiers.

Les pages de fin comprennent quelques sketchs de recherche de l'apparence des personnages. le lecteur peut apprécier le travail de conception qui est réalisé pour que chaque individu présente une apparence unique et pensée. Effectivement, Raitha McCann reste longtemps à l'esprit du lecteur grâce à sa morphologie, ses gestes, ses vêtements, sans qu'aucune de ces composantes ne participe d'une exagération exubérante. Il en va de même pour Silver Adept dont le lecteur peut apprécier la silhouette menue, et le langage corporel. Orn (l'homme à tout faire) ressemble à une vache anthropomorphe, un hommage discret à Rintrah, un personnage secondaire de la série Doctor Strange.

Anderson conçoit avec la même habilité et la même intelligence les scènes dans lesquelles les pouvoirs magiques sont utilisés. Il bénéficie de la mise en couleurs d'Alex Sinclair et Wendy Broome pour des effets spéciaux rendant compte des flux d'énergie libérée. Même la récompense qui ressemble à une grosse grenouille flottante devient crédible dans le contexte du récit, grâce à l'apport de la mise en couleurs.

En seulement 24 pages, les auteurs ont raconté une intrigue vive et malicieuse, avec des personnages attachants, en évoquant des thématiques complexes comme l'épanouissement professionnel (dans un emploi subalterne), dans le contexte d'un récit de superhéros, magicienne de surcroît. Un joyau narratif des plus précieux.

Par la force des choses, le lecteur se prépare à une baisse d'intensité quand il attaque le second épisode. Les dessins de Nolan sont un peu moins détaillés (avec une petite influence de Joe Kubert dans le rendu des visages). le personnage principal est plus fade. Pourtant de page en page, le lecteur peut apprécier la facétie de Busiek dans le choix des capacités d'Edward James Carroway, son savoir-faire de conteur dans la manière dont il décrit le choix du vêtement de qualité et l'importance des chaussures, ainsi que les limites de la condition humaine (lutter contre ses mauvais penchants). Nolan utilise des expressions de visages manquant de nuances, mais il réussit à donner de l'épaisseur à ses cases par le biais des costumes, et de la vivacité dans les mouvements (un peu trop proches des comics de superhéros traditionnels). Un bon épisode d'Astro City, mais en dessous du précédent.

Avec les 4 épisodes suivants, Busiek et Anderson réalisent d'excellents épisodes d'Astro City (mais pas tout à fait aussi parfaits que le 11) grâce à leurs compétences professionnelles évoquées précédemment. Busiek a l'art et la manière de mettre en avant des individus avant tout humains dans leurs aspirations, et leur manière de faire pour leur mieux avec leurs limites. Il trouve des trésors d'inspiration dans les conventions des comics de superhéros, comme s'il n'y avait qu'à se baisser pour en ramasser. Il renouvelle à lui tout seul le genre de l'homme de main abandonné par son chef après un coup qui a mal tourné. Il aborde de manière originale le statut de l'adolescent rejeté et malmené par sa classe du fait de sa différence (un exploit narratif en soit quand on pense au nombre de récits écrits sur ce thème).

Non seulement Busiek sait donner corps et consistance à un personnage en peu de pages, mais en plus il n'hésite pas à expérimenter avec sa structure narrative. En fonction de son goût pour l'expérimentation, le lecteur appréciera plus ou moins le désordre chronologique de l'épisode 13. D'un côté Busiek manipule avec habilité l'unité narrative de chaque page, de l'autre ce n'est pas sûr que ce désordre serve la narration ou l'intrigue en elle-même.

Pour ces 4 épisodes (1 à 16), le niveau d'implication et d'investissement de Brent Anderson ne faiblit pas, avec un sens du détail remarquable (toutes les formes différentes de robots au rebut), une grande expressivité des visages faisant passer toutes les nuances des émotions, un grand naturel dans les personnages.

Lors de son redémarrage en 2013, le lecteur pouvait craindre que le rythme mensuel de parution ne nuise à la qualité global des histoires, à la fois du point de vue des intrigues mais aussi de celui des dessins. Avec ce troisième tome de cette reprise, il peut constater que Kurt Busiek, Brent Anderson et Alex Ros montent en puissance de tome en tome. Celui-ci recèle une pépite d'exception (l'épisode 11) aux côtés d'excellentes histoires. Busiek prouve à chaque épisode sa grande sensibilité, sa tolérance, sa compréhension de la nature humaine, avec des récits d'une intelligence narrative époustouflante. Brent Anderson se montre de plus en plus investi dans ses planches, donnant à voir des nuances que les dialogues ne suffisent pas à transcrire. Une très grande réussite.
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