Au cours d'une bataille contre les Turcs, Médard de Terralba, chevalier génois, est coupé en deux par un boulet de canon.
Ses deux moitiés continuent de vivre séparément, fane faisant le bien, l'autre mutilant tout sur son passage.
Ce conte est pétri d'humour et de cynisme.
Le monde imaginaire de
Calvino où des doigts coupés indiquent la route à suivre, où les lépreux vivent heureux a pourtant toutes les couleurs du réel
Et
le Vicomte pourfendu prouve avec brio que la vertu comme la perversité absolues sont également inhumaines.
Calvino a toujours été attiré par la littérature populaire, l'univers de la fable, en particulier.
Dans
le Vicomte pourfendu, il exploite la veine fantastique : le cadre est celui de la fable tandis que la narration se fait sur deux niveaux : le plus immédiatement perceptible, le récit fabuleux, mais aussi le niveau allégorique et symbolique qui est très riche (il développe notamment les thèmes du contraste entre réalité et illusion, idéologie et éthique, etc.).
Mais la morale du roman est d'abord une invitation à la nuance, puisqu'il apparaît que la vérité absolue est une chimère.
Les deux autres romans de la trilogie Nos ancêtres obéissent au même principe de fonctionnement. le héros du Baron perché est un alter ego de
Calvino, désormais débarrassé de ses anciennes conceptions et qui ne voit plus la littérature comme porteuse d'un message politique.
Le Chevalier inexistant, dernier de la trilogie, est un roman plus sombre, en revanche.
À côté de cette production « fabuleuse »,
Calvino continue à traiter dans ses oeuvres de la réalité quotidienne.
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