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3,91

sur 456 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bien qu'aimant la littérature de Calvino,les premières pages du livre m'a un peu déroutée , mais étant un cadeau de ma fille,et qu'elle l'a beaucoup aimé, j'ai persévéré. Je ne le regrette pas. Dans ce livre ,Calvino nous offre,dans le cadre d'un dialogue entre Marco Polo et son hôte Kublai Khan qui lui demande d'évoquer les villes qu'il a parcouru durant ses voyages, une suite organisée par arithmétique et symétrie, de courts textes présentant chacune une ville imaginaire, au total 55. Des villes invraisemblables et qui deviennent de plus en plus extravagantes, au fur et à mesure qu'on avance dans la lecture. Elles portent des noms de femmes,Baucis, installée sur des perches au-dessus des nuages, Octavia la ville suspendue sur un précipice,Argia où à la place de l'air, il y a de la terre,Sophronia,la ville constituée de deux parties,l'une fixe ,parc d'attraction,l'autre partie ville ordinaire avec ministères,école,hopitale,..démantelée chaque année à date précise,et réinstallée dans une autre demi-ville..l'imagination de Calvino est sans limite et c'est ce qui m'a plue.Je l'ai lu sans trop l'intellectualiser et il m'a entraînée dans le souvenir de villes que j'ai aimé,
Mardin/Urfa,Yazd/Persepolis/Isphahan,Jaipur/Jaisalmer/Jodhpur/Udaipur,m'a fait penser à Oscar Niemayer et Brasilia,à Le Corbusier et Chandigarh,aux tableaux de Magritte,et à Beckett et à son approche de l'existence par l'absurde,pour vous dire la richesse du texte.
J'ai aimé les dialogues entre Marco Polo et Kublai Khan,bien que pas toujours facile d'y comprendre la logique,et aussi à la fin du livre les derniéres paroles de Marco Polo ,qui je pense reflète la philosophie de Calvino sur La Vie.
Ce livre est complexe à lire,et je le relirais sûrement dans le futur pour plus l'apprécier.Si vous aimez Calvino,si vous êtes curieux de différentes formes de prose et l'approche de l'existence par l'absurde ne vous rebute pas,alors lisez ce livre,c'est vraiment très beau!
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Les villes invisibles d'Italo CALVINO
Dans ce livre paru en 1972, CALVINO s'attaque à un genre bien particulier, l'utopie littéraire. le prétexte en est la rencontre régulière entre Marco Polo et Kublai Khan. Ce dernier demande au grand voyageur de lui raconter au retour de ses déplacements les villes qu'il a découvertes et Marco Polo s'exécute en sautant, criant, montrant des objets ou faisant de grands gestes car il ne parle pas la langue du khan pas plus que le khan ne parle sa langue. Et progressivement, au fil des soirées entre les deux hommes la compréhension va s'affiner. CALVINO va faire décrire à Marco Polo 55 villes. Elles sont organisées en séries, en fonction d'une certaine affinité, les villes et la mémoire, les villes et le désir, les villes et les signes, les villes et les échanges, les villes effilées, les villes et le regard, les villes et le nom, les villes et les morts, les villes et le ciel, les villes continues, les villes cachées. Ce sont donc des villes imaginaires que CALVINO par l'intermédiaire de Marco Polo va nous faire surgir, mais des villes qui sont parties intégrantes du royaume de Kublai Kahn et qui le soir tente d'ordonner ce qu'il a perçu des descriptions. C'est un livre labyrinthe que nous propose CALVINO, quelques dizaines de lignes pour croquer ces villes invisibles, en onze chapitres entrecoupés des échanges entre les deux hommes que l'on imagine très bien autour d'une bonne table ou fumant la pipe. Étonnant.
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Grâce aux récits imaginaires que fait dans sa grande sagesse, Marco Polo au grand Kublai Khan l'Empereur de Chine, des cités fabuleuses surgissent en quelques lignes, elles se laissent visiter sur deux ou trois pages, puis s'évanouissent tels des mirages. Ces « villes invisibles » s'ouvrent au voyageur qui sera prêt à suivre Italo Calvino dans les méandres de son époustouflante imagination.

Voilà un petit livre que l'on peut lire en marchant, laisser reposer pendant plusieurs années, puis reprendre en s'émerveillant comme devant des tableaux. J'aimerais qu'un peintre ou qu'un architecte urbaniste expose 52 toiles, une pour chaque ville de rêve. Mais il faut reconnaitre que l'écrivain a composé un chef-d'oeuvre littéraire que ne saurait égaler nulle représentation visuelle de ces villes fantastiques. Car, à travers ces textes où se glisse la philosophie, il est question de la mémoire, du désir, des morts, des échanges, du regard et des miroirs qui nous renvoient notre humanité.
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Ce n'est pas vraiment un roman, plutôt une compilation de villes imaginaires qui ressemblent toutes à une ville ou plutôt à une autre. Elle sont classées en thématiques. J'ai dévoré ce livre qui tend vers un symbolisme très poétique. Jusqu'à présent, aucun auteur italien ne m'a encore déçu.
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Marco Polo est à la cour de l'empereur mongol de Chine Kublai Khan, petit-fils de Gengis Khan. Ce dernier connaissant la réputation d'illustre voyageur du marchand vénitien s'enquière des différentes villes de son empire qu'il a visité au cours de ses pérégrinations.

C'est à partir de ce postulat de départ qu'Italo Calvino élabore cette oeuvre originale, composée de vignettes présentant des villes fantasmagoriques et oniriques, selon leur rapport avec le désir, la mémoire, le regard, les signes, selon leur échanges, selon qu'elles sont effilées, continues, cachées, qu'elles entretiennent des relations avec le ciel, avec leurs morts. Ces concrétions architecturales, fruit de la sédimentation des générations humaines ouvrent de vastes perspectives de réflexion sur la puissance de l'utopie, sur la plasticité du langage et sur l'absurdité foncière de notre monde moderne.

Cette promenade chimérique proposée par le malicieux auteur italien a fait revivre en moi les images, tout aussi biscornues et audacieuses, de M.C. Escher, dont l'oeuvre picturale, qui explorait les limites de l'impossible, de l'irréel, s'ingéniait à dérouter nos modes habituels de représentations. Une oeuvre qui ne manquera pas d'interpeller le lecteur curieux et compréhensif, et pourrait s'avérer déconcertante pour les autres, adeptes des lectures standardisées.
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Envoûtement, arabesques, rêveries, … Une lecture qui se mérite, s'apprivoise, car le texte est complexe, les mots se succèdent pour former des phrases sans fin comme l'imaginaire qui s'envole… Car ici tout est rêve, tout est poésie. Une lecture que je réserve au silence de mes insomnies pour la déguster sans les parasites du quotidien.
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Oeuvre poétique à portée philosophique, fondée sur les grands textes religieux et mythologiques (par exemple la Jérusalem céleste). Certains passages (tous en fait !) méritent d'être lus à haute voix pour bien en percevoir la beauté : je ne me souviens pas d'avoir été autant transportée par un texte.
Et quel travail de traduction ! J'ai une pensée émue pour Jean Thibaudeau à qui nous devons ce rendu musical, ciselé au son près, qui confine au génie.
Déconvenue cependant : le narrateur évoque "un voyageur", un "homme qui marche", ce qui me permettait encore, avec un peu de bonne volonté : mais j'ai ressenti avec chagrin le souffle d'une porte qui se refermait lorsque, dans chacune des villes visitées, le narrateur notait la présence de femmes passives, sans visage, statues de chair sans âme, qui attendaient le héros.
Pour Italo Calvino, manifestement, le lecteur idéal est un homme et une fois de plus je ne suis pas conviée à la fête, ayant juste le droit d' y assister à travers le moucharabieh.
Poète, j'attends de toi que tu façonnes des oeuvres humaines, entières, libres, capables d'atteindre les étoiles et les entrailles de la terre.
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Je suis Roliste depuis 1984, joueur, maître du jeu et créateur de scénario dans un univers qui m'ai propre. Ce roman de Calvino a été une puissante source d'inspiration pour toutes les villes qui se créaient dans cet univers collectif et onirique.
Je retiens surtout la ville d'Eudoxie !
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Très original et intéressant recueil de nouvelles avec pour fil rouge un échange entre l'éthéré et le très concret entre un Marco Polo voyageur invétéré et un Kublai Khan empereur qui se questionne sur le trône de son royaume sans réelle limite.

Entre le rêve et la réflexion de fond sur l'urbanisme, les sociétés, les conquêtes, l'aventure, les Hommes.

à LIRE !
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Merveilleux atlas de cités imaginaires,"bibliothèque infinie",ce livre réunit les dialogues entre Marco Polo et Kublai Khan. le sujet des débats est à chaque fois la description d'une ville qui n'existe que par les mots qui l'évoquent. C'est la représentation métaphorique de l'idée que Calvino se fait de la création littéraire. Celle-ci ne trouve son achèvement que par l'intervention du lecteur,dans la marge de sens qui lui est offerte ,ce qui est bien davantage qu'une simple lecture.
Ce thème de la participation du lecteur qui doit inventer,imaginer,est repris et développé dans son dernier roman: "Si par une nuit d'été,un voyageur."
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