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sur 329 notes
Vigata, sa plage, ses prostituées, ses travestis, ses migrants, sa mafia, ses magouilles, son commissaire, sa misère, son soleil... Tout est en place pour un polar façon "autoroute du soleil". La misère est-elle moins pénible au soleil, demande Aznavour. La mafia est-elle plus vivable au soleil, les commissaires sont-ils plus endormis, pose Andrea Camilleri.

Quand l'avocat Leporello est retrouvé mort après s'être envoyé en l'air avec une prostituée disparue dans la nature, à se demander si elle a même existé, quand ce gaillard est retrouvé pantalon baissé, quand tout pointe du doigt une suédoise, épouse d'un notable du parti et surtout quand tout le monde exhorte le Commissaire Montalbano à classer l'affaire, car finalement il n'y a pas de meurtre, cela lui met la puce à l'oreille.

Montalbano va démêler la pelote de laine de tous les éléments de l'affaire. Meurtre, pas meurtre, machination, pas machination... C'est un polar en ligne droite, puissant, sans concession. Montalbano, c'est un homme intègre et sous le soleil de Sicile, c'est une denrée rare. Et ça énerve, façon "pain in the ass", un gaillard comme ça. Il est amoureux, et fidèle. Fidèle et amoureux à sa compagne, à la Justice et à la vérité. Fidèle et amoureux aussi à sa terre, et cela fait du bien au lecteur.

Camilleri sait l'importance de l'atmosphère et il la travaille avec minutie. Il sait aussi la force des personnages secondaires, bien menés et consistants. Il a écrit ce polar en Sicilien, ce n'est pas anodin, mais je ne peux le lire que dans sa traduction, faut pas rêver.
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Pour mon oral d'italien en fin d'année (un sujet au choix qui doit toucher à la culture italienne au sens large), j'ai décidé de présenter quelques séries de romans policiers liés à des villes. Je compte parler du commissaire Ricciardi à Naples, du commissaire Brunetti à Venise, de Donato Carrisi qui situe ses actions à Rome ou à Florence notamment. Je veux découvrir un peu Valerio Varesi qui a choisi pour cadre la ville de Parme et le commissaire Montalbano d'Andrea Camilleri qui a planté son décor dans la ville imaginaire de Vigàta, en Sicile. Si j'en ai le temps, je remonterai en Sardaigne avec Piergiorgio Pulixi. Faut-il le préciser, je ne suis pas encore assez armée pour lire dans le texte, je lis donc des traductions en français.

J'ai donc lu le premier roman qui met en scène Salvo Montalbano, après avoir vraiment apprécié l'adaptation de cette série pour la télé. Vigàta est, paraît-il, la copie conforme de Porto Empedocle, la ville natale d'Andrea Camilleri, c'est-à-dire une ville qui offre de nombreux décors pour des règlements de compte entre bandes mafieuses, de longues promenades sur la plage, de mauvaises blagues aux voitures de la police (beaucoup de pneus crevés qui mettent en rogne Montalbano, non à cause des ennuis causés mais parce que ses subordonnés ne vérifient jamais l'état des pneus avant de partir dans une improbable poursuite), et il y a bien sûr le Bercail, zone de non-droit où deux employés de la propreté publique retrouvent un matin l'ingénieur Luparello, mort dans une posture gênante que toutes les autorités compétentes vont s'employer à cacher. Tous sauf Montalbano, bien sûr, qui ne croit pas tout à fait à l'explication de mort naturelle fournie à tout qui accepte d'y croire. Comme c'est un homme honnête, le commissaire obtient un délai avant de fermer le dossier sur l'explication « officielle ». Son enquête va l'amener à croiser la veuve et le neveu de Luparello, la belle-fille sulfureuse de son adversaire politique, ainsi que des ouvriers effrayés mais lucides.

Le roman est assez court (251 pages) mais j'ai apprécié cette première enquête, l'ambiance sicilienne, la magouille sport national pour ces Siciliens, pour qui « la liggi » (la loi) et eux, comme l'explique le traducteur Serge Quadruppani, cela fait minimum deux, j'ai vraiment aimé l'honnêteté bourrue, la liberté intérieure et l'humour du commissaire Montalbano que je prendrai plaisir à retrouver plus tard dans une autre enquête. Mais – surtout pour mon travail en italien – l'intérêt se porte aussi sur la langue écrite par Andrea Camilleri, metteur en scène, poète et auteur, qui a décidé d'écrire en mêlant italien et sicilien, en employant des particularismes de sa région d'Agrigente (« la liggi » en est un exemple). Son traducteur en français parvient à rendre cette originalité, notamment en empruntant des tournures au parler marseillais. Une des formes surprenantes de ce dialecte sicilien est l'emploi dans la conversation courante du passé simple là où le français utiliserait le passé composé.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Cette critique vaudra pour tous "les Montalbano" que j'ai lus (c'est-à-dire tous ceux qui ont été traduits au 15 décembre 2023... il en reste encore deux ou trois à découvrir). J'ai lu d'autres romans de Camilleri hors Montalbano, toujours avec autant de plaisir.
Andrea Camilleri est l'un de mes auteurs favoris et son traducteur vers le français, Serge Quadruppani, est excellent ! J'ai eu l'occasion de lire un épisode de Montalbano en anglais et j'ai trouvé que ça n'était pas à la hauteur du français, qui est bien plus fidèle à l'esprit de la version italo-sicilienne.
Camilleri a cette façon - un peu à l'instar d'Almodovar - de raconter des choses graves ou gravissimes sur "sa" Sicile tout en arrivant à faire rire le lecteur. J'ai attrapé de ces fous-rires parfois... juste avant de tourner la page et d'être saisie d'effroi par un meurtre sordide ou par la corruption généralisée... J'aime le ton, le détachement et/ou l'extrême attachement, j'aime l'humanisme de Camilleri. Et celui de Montalbano. À noter que l'on trouve sur YouTube des interviews d'AC, qui parle lentement et clairement. C'est facile à comprendre même quand on ne parle pas italien couramment et c'est surtout très intéressant. Je les relis régulièrement, avec un plaisir jamais démenti. "L'excursion à Tindari", "Le chien de faïence" et "Le voleur de goûter" sont parmi mes préférés.
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Polar recommandé par mon libraire, je n'ai pas été séduit par cette enquête au coeur de la Sicile. L'enquête (courte de 250 pages !) n'a pas vraiment su susciter mon intérêt, ni générer le suspense que j'aime retrouver dans ce style littéraire (le coeur du livre résidant moins dans le déroulé de l'enquête et sa résolution que dans l'atmosphère sicilienne décrite par l'auteur).

Bien que je conçois que le texte ait été écrit en sicilien (et pas en italien), j'ai trouvé la traduction en française assez mauvaise et parfois peu claire ou peu précise, sans parler d'une syntaxe souvent incorrecte.

A noter toutefois le charisme du commissaire Montalbano qui sauve à peine du naufrage la traduction de ce (faux) roman policier, pour ma part.
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Je préfère ne pas noter ce livre ( je ne parviens pas d'ailleurs à supprimer la demi-étoile!) et ne pas en faire la critique non plus. La raison en est simple: la traduction est tellement mauvaise qu'elle ralentit la lecture, gène la compréhension de l'ensemble et complexifie l'intrigue. Dommage! Peut-être
que la lecture dans le texte original m'aurait ouvert d'autres perspectives...
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Avant de s'occuper de l'intrigue sicilienne, il faut présenter Andrea Camilleri qui fut d'abord poète, puis metteur en scène pour le théâtre puis se fit connaitre avec ce premier roman policier qui devait entrainer la renommée de son commissaire Salvo Montalbano !
A Vigàta ( Porto Empedocle : lieu de naissance de l'auteur ) , le commissaire Montalbano est appelé pour le décès de l'ingénieur Laporello dans sa BMW et, d'après le légiste Jacomuzzi : il s'agirait d'un simple arrêt cardiaque provoqué suite à un rapport sexuel !
Mais, cette voiture est dans un terrain vague : le Bercaïl qui accueille tous les déchets physiques et humains + la drogue + la prostitution de la ville, avec à sa tête : Gegé qui contrôle ce territoire en prélevant un pourcentage sur ces activités florissantes ! ! !
Le commissaire Montalbano qui pense que le vérité est comme la forme de l'eau puisque cette dernière n'en a pas !!! il va tenter en 48 heures de trouver qui est l'assassin et, qui a dérobé le collier en or serti de brillants qui a disparu. Comment un grosse auto a pu arriver par le lit du Canneto ? Qu'ont vu les 2 " ramasse-poubelles " qui étaient sur les lieux ? Pourquoi ont ils appelé en priorité maître Rizzo qui est en même temps l'avocat de l'ingénieur Laporello et celui de son successeur dans leurs magouilles politico-mafieuses ? Qui est cette femme qui " baisait "dans l'auto et pourquoi elle est partie aussi rapidement ?
Le commissaire connait bien les habitants de Vigàta, leurs défauts, leurs faiblesses y compris Gegé son camarade de classe, le journaliste Nicolô Zito...et, les affidés de la mafia.
C'est un flic humain, rêveur, bon vivant qui enquête de façon anarchiste en observant les moindres détails, d'autant qu'entretemps le fameux avocat Rizzo a été tué !
Un roman policier truculent, malin et féroce dans une langue italo-sicilienne aussi savoureuse que la cuisine locale !
L.C thématique de septembre 2022 : un polar avec un héros récurrent.
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Premier volume de la série Montalbano et déjà un très bon cru ! On y plonge et replonge avec grand plaisir.
Un Salvo attachant et un peu nerveux, le fidèle Fazio, Catarella au langage si particulier, un dottore Pasquano remonté, des prises de bec avec Livia, les débuts de sa relation avec Ingrid et naturellement la gastronomie sicilienne. S'ajoute une enquête policière qui tient la route, des magouilles politiques et la présence discrète mais pesante de la mafia.
Un petit regret (mais seulement parce que j'ai lu l'ensemble de la série), l'absence de Mimi.
Qu'elle donne (quand même) envie cette Sicile !
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Je veux vous parler du dernier polar mettant en scène Salvo Montalbano, il a été publié après la mort d'Andrea, je l'ai lu en Italien; j'espère qu'il aura droit rapidement à une de ces merveilleuses traductions de Serge Quadruppani, car – j'ose l'avouer – si je lis facilement l'italien, en revanche le dialecte sicilien m'est compliqué...

Riccardino a été écrit pour la première fois en 2005, puis modifié en 2016, après quoi Camilleri l'a donné à son éditeur sur la promesse qu'il ne serait publié qu'après sa mort. Il est décédé le 18 juillet 2019 à l'âge de 93 ans.

Bien entendu, on se régale: non seulement il y a un autre meurtre à résoudre pour le grincheux Montalbano, mais Camilleri lui-même fait une apparition. Il se présente pour coacher son détective qui hésite à poursuivre la nouvelle affaire:
'Je vous offre une piste et vous vous trompez, et je me retrouve en difficulté. En tant qu'écrivain, je veux dire. Nous ne pouvons pas continuer comme ça, vous devez commencer à enquêter', lui dit-il sévèrement lors d'un appel téléphonique. Un Montalbano peu impressionné lui raccroche au nez.

Le Riccardino du titre est éjecté à la page neuf. Montalbano également tire sa révérence, bien que Camilleri ait promis aux fans qu'il ne tuerait pas son détective bourru et gourmand.

'Le fait que Montalbano, contrairement à d'autres personnages de série tels que Sherlock Holmes ou Maigret, vieillisse, participe à la vie quotidienne, rend de plus en plus difficile pour moi de le suivre', a-t-il déclaré dans une interview, décidé à écrire le dernier roman.

Et où lire les romans de Camilleri ? si ce n'est à Porto Empédocle (Vigata dans les romans), au bord de la mer après avoir mangé un plat de Pâtes 'ncasciata – on trouve la recette partout - que l'on accompagne d'un vrai bon vin rouge, du Nero d'Avola.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Première enquête de Montalbano que je lis, j'ai aimé le personnage et sa façon d'arriver à la vérité.
En lisant le prologue, j'ai aimé découvrir la langue de l'auteur et la façon de la traduire. J'ai par la suite été moins étonnée de certaines tournures de phrases.
J'ai aimé l'humour de l'enquêteur, sa relation si particulière à son île et à ses habitants.
Une belle lecture comme je les aime.
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Cela faisait un bon moment que j'avais envie de découvrir les aventures du commissaire Montalbano et surtout la plume réputée d'Andrea Camilleri.
Et voilà, j'ai tourné la dernière page ce matin et j'avoue que j'ai été surtout sous le charme du style de l'auteur.
Je ne rentrerais pas plus en détail sur la qualité de la traduction de Serge Quadruppani, d'autres babelionautes l'ont déjà très bien fait.Il est vrai que cela donne une dimension à l'histoire fort singulière et nous permet de nous transporter sans problème en Sicile.
J'ai donc découvert avec ce premier épisode de la série qui compte près de trente épisodes, un nouveau policier. Il est vrai qu'il mérite le détour, ce commissaire Salvo Montalbano, qui sous ses airs de ne pas y toucher, est à l'affut des moindres détails permettant à l'enquête de progresser…
Je reste avec un petit sentiment de n'avoir pas su complétement apprécier ma lecture. Je me demande si à force de lire des polars majoritairement anglo-saxons, je n'ai pas inconsciemment été déroutée par l'environnement très différent de la Sicile qui sert de décor à Montalbano ?
Une chose est sure, je réessayerais dans quelques temps de lire une autre aventure de ce commissaire dont les valeurs humaines sont indéniables. Et retrouver la plume de cet auteur sera de toute façon un plaisir.


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Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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