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Avec ce court roman noir, Andrea Camilleri semble s'être donné un objectif de style : écrire avec la plume de Simenon un scénario typiquement hitchcokien.

La patte de l'écrivain est sensible dans ce texte où l'ambiguïté règne et dont le personnage principal, au seuil de sa vieillesse, est pris au piège des choix de son existence et de son énigmatique épouse. L'ambiance glauque, le drame dans l'ordinaire des jours, l'immersion dans la psychologie du personnage avec ses routines, son déni, ses moments d'égarement.

Adele, fascinante et sensuelle dans son tailleur gris, évoque irrésistiblement les blondes et élégantes héroïnes des films du maître du suspense et son fantasme pervers du feu sous la glace. La description de la maison du couple est également très cinématographique avec ses réorganisations, cloisonnements, ses jeux de couloirs et de portes qui s'ouvrent et qui se ferment. La main mise d'Adele qui s'exprime sur l'espace domestique dit tout sur la perte de contrôle du narrateur sur sa propre existence et son sentiment de désorientation.

Résulte de cette lecture une ambiance de huis clos décadente et une vision de Kim Novak dans le tailleur gris de Vertigo.
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N° 1556 - Juin 2021

Le tailleur grisAndrea Camilleri – Métaillé.
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani.

Quelle est cette habitude prise par les hommes d'un âge certain, le plus souvent veufs ou divorcés, d'épouser des femmes qui pourraient être leurs filles ? C'est sans doute pour se sentir moins vieux, pour faire semblant de croire qu'ils auront ainsi droit à une rallonge de vie ou de plaisir qu'ils répondent à l'appel de ce « démon de midi » alors qu'ils ont toutes les chances de précéder leur épouse dans la mort. Surtout qu'il y a toujours une Gianna, à la fois meilleure amie de l'épouse et surtout sa parfaite complice pour servir d'alibi à l'épouse volage, même si le mari ne se fait aucune illusion. C'est le cas de ce directeur de Banque, tout juste retraité, qui a épousé dix ans plus tôt la très jeune et accorte veuve, Adèle, malgré les réticences de son fils Luigi. Elle n'arbora que pendant peu de temps son tailleur gris de femme d'affaires qui était aussi la marque de la fin de son deuil, de cette période assez indistincte qui est avant tout celle d'une transition. C'est une belle femme, autoritaire et déterminée, avide de reconnaissance sociale mais aussi de sexe et de plaisir, le type même de la femme de pouvoir qui entend bien gouverner sa propre vie qu'elle veut libre d'autant plus qu'elle a imposé Daniele au sein du couple, un soi-disant cousin étudiant qui dort dans la chambre voisine de celle d'Adèle.
Certes cette femme est au lit à la hauteur de sa fougueuse jeunesse, mais lui, malgré sa vigueur un temps retrouvée, finit par se faire une raison et par admettre de devoir partager Adèle avec des amants de passage. Et la toute nouvelle retraite de son mari, et donc sa présence au foyer, va un peu bousculer la liberté dont elle jouissait auparavant et qu'elle entend bien voir perdurer maintenant. Elle va donc le manipuler ainsi que son entourage pour lui faire accorder un poste important, même si celui-ci est quelque peu mystérieux et sans doute lié à la mafia, pour lui éviter de troubler son quotidien amoureux, autrement dit elle souhaite faire perdurer atmosphère de mensonge et de trahison dans laquelle baignait son couple jusqu'ici. Dans cette épisode, il semble être une marionnette entre ses mains de même qu'elle s'attache à brouiller les pistes autour d'elle, à faire semblant de l'aimer pour profiter des avantages financiers de cette union qui se révèle être un piège et l'amour entre eux, un leurre.
Avec la vieillesse vient pour cet homme la maladie et il voit son épouse changer, devenir dévouée et attentive tout en s'inquiétant de la succession. le livre refermé, j'avoue être un peu dubitatif face à cet homme qui se met à croire à l'amour de cette épouse, ou à se rassurer en faisant semblant, au pas de la mort qui sera pour lui une délivrance dans une situation qui ne pouvait que se retourner contre lui. J'ai même l'impression qu'il lui pardonne ses frasques. J'avoue que je n'ai pas cru un instant à cet amour tout neuf d'Adèle pour son mari et j'y ai même vu une autre forme d'hypocrisie. J'imagine qu'elle ne tardera pas à contacter le notaire pour connaître ses droits et ensuite se choisir un nouvel amant !D'ailleurs, avant de mourir, le mari constate qu'elle porte son traditionnel tailleur gris ! La chute de cette histoire m'a même paru un peu convenue, décevante même parce que je m'attendais à autre chose
J'ai apprécié cependant le style simple et agréable à lire de ce roman du grand auteur italien connu surtout pour ses « policiers ». Ici, rien à voir avec un « giallo » comme disent nos amis transalpins.


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Je viens de terminer la lecture du Tailleur Gris ....Qui pourra m'expliquer cette lubie de mots déformés en tout début d'ouvrage (soit-disant pour rendre les prononciations) ? D'autant d'ailleurs que cette lubie est très éphémère et ne se retrouve plus au fur et à mesure du bouquin ...
Bref .... le style m'a semblé un peu plat, peut-être la traduction ? L'histoire m'a un peu intéressé, j'ai bien aimé les doutes de cet homme vieillissant, naguère puissant, puis devenu rapidement un mourant ravagé par un cancer métastasé, à la merci de sa jeune épouse, dont on ne saura jamais la vraie nature de ses sentiments à l'égard de son vieux mari.
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Roman de facture très classique: un homme vieux marié à une femme jeune, des soupçons d'infidélité et un ersatz de mafia... Rien de bien original. La traduction m'a gênée ou bien est-ce le style de l'auteur ? Je me suis surtout ennuyée avec ce roman convenu et sans surprise.
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Je connais Camilleri par le commissaire Montalbano que j'adore ! Ici, dans le tailleur gris, c'est différent. Pas d'enquête, pas de rebondissement mais une façon de voir la vie. Une vie pas très heureuse finalement pour cet homme, quoique, je pense, qu'il l'a choisi ainsi.
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dommage que le héros soit si poussiéreux ; il est censé avoir 65 ans mais il a les pensées d'un vieillard...l'intrigue était pourtant interessante...
je m'y suis ennuyée
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Ma première rencontre avec cet auteur italien ! Et au final, je ne sais même pas si j'ai envie de retenter. Dans ce bouquin, y'a que la fin qui m'a quelque peu intéressée... sinon, c'est que la pathétique histoire d'un homme qui est marié à une femme plus jeune que lui et qui profite bien de sa jeunesse pour le tromper à tout va. À la vue de la couverture, je m'attendais à une histoire hypnotique à la Betty d'Indridason... il n'en fut rien. Pourtant, il y avait quelques éléments qui auraient pu m'accrocher, comme cette proximité avec la Mafia italienne que j'aurai aimé voir creusé d'avantage. Alors, comme mentionné en début de cet avis, y'a que le dernier chapitre qui me fait mettre des étoiles... dommage que ce n'est été que la fin !
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Nom d'une pipe ! Pourquoi ai-je mis autant de temps à découvrir cet auteur italien, qui a un petit succès notamment avec les enquêtes du Commissaire Montalbano?

J'ai passé un très très bon moment avec ce trop court roman de seulement 135 pages. Pas vraiment un polar, cette histoire où se mêlent mafia, tromperies et personnages non conventionnels, n'en est pas moins oppressante et tendue. Andrea Camilleri possède un style bien à lui et je suis curieuse de savoir si je le retrouverais dans d'autres titres. En effet, de prime abord, l'écriture apparaît comme toute simple et un peu trop classique... et le lecteur tombe sur des termes et expressions un chouïa modifiés. « Rien » devient alors « Rin », « Parce que » se transforme en « passque ». Quant à « se réveiller », ça évolue en « s'arréveiller ». Attendez avant de prendre peur ! Cela reste assez rare dans le roman pour ne pas freiner lecture et bonne compréhension. Ça indique aussi un énorme et excellent travail du traducteur pour rendre au mieux l'écrit original... Combien de traductions j'ai lues en français dont les jeux de style ne marchaient pas. le premier qui me vient à l'esprit, c'est L'Attrape-Coeur de Salinger. de plus, il faut lire le Tailleur Gris pour l'étude psychologique aussi cruelle que véridique.

Une belle porte d'entrée pour développer ma culture littéraire italienne !
Lien : https://lireparelora.wordpre..
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vraiment un bon Camillieri et effectivement , sombre, noir, triste, sans l'ombre d'un prémisse d'humour que l'on retrouve si fréquemment ( et avec délice) chez Camillieri. Finalement aucun des personnages n'est vraiment sympatique mais cela n'enleve rien à la profondeur de l'histoire , à l'intrigue et à la montée du récit jusqu'au dénouement final. Etonnant, différent, plaisant.
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Le premier livre que je lis sans Montalbano et j'avoue qu'au début j'ai pensé que Catarella et l'ambiance du commissariat me manqueraient. Mais non, j'ai été prise par l'histoire.
Le narrateur est au premier jour de sa retraite. jusque là son emploi du temps lui a été dicté par ses domestiques, et à partir du moment où il s'installait dans sa voiture avec chauffeur de la Banque, par son travail. Que va-t-il faire, maintenant, de tout ce temps libre ?
Et on se pose la question avec lui. Comment va-t-il organiser son temps avec sa femme ? Mais elle est elle même très occupée par de multiples activités caritatives, ou pas.
On est sûr que l'affaire va mal se terminer, mais comment ?
Et quand j'ai refermé le livre je me suis posé la question. Finalement, la fin n'est pas si claire que ça...
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