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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est le premier jour de sa retraite tant méritée. Comme d'habitude, notre héros, ancien directeur d'une banque, se réveille aux aurores. Pas facile de perdre ses habitudes du jour au lendemain. C'est avec amertume et angoisse qu'il se demande bien ce qu'il va pouvoir faire de ses journées, maintenant qu'il n'a plus à aller au boulot. Sa femme, Adele, dort dans sa propre chambre. Cela fait maintenant 10 ans qu'il a épousé en secondes noces cette jeune veuve, au grand dam de son fils, et 3 ans déjà qu'ils font chambre à part. Décision de Madame à laquelle il n'a pu que se plier. Femme de pouvoir, décideuse, autoritaire, avec un fort appétit sexuel, elle trompe son mari qui est au courant mais la laisse faire. Il a même laissé entrer dans leur maison un soi-disant cousin éloigné, Daniele, qui vit dans la chambre, à côté de celle d'Adele.
Cette femme est-elle insensible? Que cache-t-elle réellement? Aime-t-elle sincèrement son mari? Aimait-elle également son ancien conjoint que la mort n'a pas vraiment eu l'air d'affecter? Que signifie pour elle ce tailleur gris? Autant de questions que se posera le banquier et auxquelles il lui faudra répondre au plus vite...

Voici un auteur que je ne connaissais pas mais apparemment très célèbre dans son pays natal. Et ce fut une agréable surprise de lire ce polar à la tension palpable et au climat oppressant. Outre la description outrageuse de cette femme aux moeurs peu conventionnelles, Camilleri fait également entrer la mafia dans la vie de cet homme à la retraite. A croire qu'un malheur n'arrive jamais seul..
On rentre dans l'intimité de ce couple si étrange et finalement mal assorti et on en ressort désabusé et dépité pour ce pauvre homme à qui la chance n'a pas souri.
D'une écriture simple, classique mais intéressante, Camilleri a su rendre ce polar accrocheur, à la fois plein d'humanité et de compassion.
Un roman noir, noir comme le vieillissement, les désillusions et les déboires...

Le tailleur gris... du sur mesure...
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Chronique d'une mort annoncée, tel pourrait-être le sous-titre de le tailleur gris, tailleur annonciateur d'un décès imminent, lorsque la belle Adèle le revêt.
Pas d'Adèle H. ici, mais une séduisante Adèle anonyme "petite veuve de trente ans",parfaite poupée Barbie, dont "il", puissant directeur de banque sexagénaire est tombé follement amoureux, à moins que cette dangereuse manipulatrice ne lui ait mis le grappin dessus!
A présent à la retraite, "il" n'a plus que le temps à administrer, "il" n'a plus qu'à supporter ses frasques, à elle, auxquelles la meilleure amie sert de paravent.
Et le lecteur observe, outré, ce pitoyable cocu (évoquant le Montespan si bien décrit par Jean Teulé), aux cornes gigantesques, observer, langue pendante, ses sensuels rituels de bain; se tenir jaloux mais coit, comme un fidèle toutou, devant le porte close de la traîtresse en pleins ébats avec son neveu étudiant Daniele "pauvre petit qui n'a pas trouvé de logement décent".
Pas de "burdellu" pittoresque et de langage familier (comme dans La pension Eva) dans ce presque sobre roman le tailleur gris, juste quelques notes dissonantes, comme un fait exprès ("s'étant aréveillé", le "ramdam" "rin faire rin de rin") qui signent le statut de self made man de ce "il" riche mais qui, tel un familier qui s'adresserait à des proches, se montre bien pauvre en amour! du grand art!
L'étude de caractères de l'écrivain italien Andrea Camilleri est implacable, lucide et cruelle. Contrairement au roman psychologique de Philippe Vilain (La femme infidèle), seule la mort délivrera cet amoureux transi de ses épreuves.
Par ce "il" impersonnel Andrea Camilleri engloberait-il tous les hommes vieillissants, tenaillés par le démon de midi et flattés dans leur ego en se payant une belle naïade calculatrice?
L'auteur aborde également, ici, le temps vide d'une retraite à combler à tout prix sous peine de déprime. Mieux vaut occuper sainement son corps et son esprit que de s'angoisser en servant de façade respectable à des affaires louches. C'est qu'il s'en passe de belles à Palerme!
A lire!
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J'avais déjà eu l'occasion de faire connaissance avec l'auteur avec l'excellent "pension Eva".
Avec "le tailleur gris", nous changeons de registre, c'est bien moins gai et jovial. C'est même carrément dur et noir par moment.
C'est le premier jour de la retraite du narrateur, aux rituels bien implantés de celui qui a fait les mêmes gestes pendant des décennies dans son travail de banquier.
Mais voilà, c'est la retraite, et l'on peut dire que tout s'écroule.
Il y a quelques années, il a épousé une très jeune et jolie veuve, extravagante, délurée, qui le trompe sans compter. Il subit la situation sans trouver l'énergie pour y remédier.
Dans ce court livre, la situation va s'enfoncer dans une noirceur pas forcément identifiable au premier abord, mais très palpable.
Mafia, sexe, mensonge, maladie, tout prendra une large place de la vie de ce néo-retraité, jusqu'au final grandiose pour la découverte du pourquoi de ce fameux "tailleur gris".
Livre idéal pour une petite pause roman noir, car très court, mais très bon.
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Le premier livre que je lis sans Montalbano et j'avoue qu'au début j'ai pensé que Catarella et l'ambiance du commissariat me manqueraient. Mais non, j'ai été prise par l'histoire.
Le narrateur est au premier jour de sa retraite. jusque là son emploi du temps lui a été dicté par ses domestiques, et à partir du moment où il s'installait dans sa voiture avec chauffeur de la Banque, par son travail. Que va-t-il faire, maintenant, de tout ce temps libre ?
Et on se pose la question avec lui. Comment va-t-il organiser son temps avec sa femme ? Mais elle est elle même très occupée par de multiples activités caritatives, ou pas.
On est sûr que l'affaire va mal se terminer, mais comment ?
Et quand j'ai refermé le livre je me suis posé la question. Finalement, la fin n'est pas si claire que ça...
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Nom d'une pipe ! Pourquoi ai-je mis autant de temps à découvrir cet auteur italien, qui a un petit succès notamment avec les enquêtes du Commissaire Montalbano?

J'ai passé un très très bon moment avec ce trop court roman de seulement 135 pages. Pas vraiment un polar, cette histoire où se mêlent mafia, tromperies et personnages non conventionnels, n'en est pas moins oppressante et tendue. Andrea Camilleri possède un style bien à lui et je suis curieuse de savoir si je le retrouverais dans d'autres titres. En effet, de prime abord, l'écriture apparaît comme toute simple et un peu trop classique... et le lecteur tombe sur des termes et expressions un chouïa modifiés. « Rien » devient alors « Rin », « Parce que » se transforme en « passque ». Quant à « se réveiller », ça évolue en « s'arréveiller ». Attendez avant de prendre peur ! Cela reste assez rare dans le roman pour ne pas freiner lecture et bonne compréhension. Ça indique aussi un énorme et excellent travail du traducteur pour rendre au mieux l'écrit original... Combien de traductions j'ai lues en français dont les jeux de style ne marchaient pas. le premier qui me vient à l'esprit, c'est L'Attrape-Coeur de Salinger. de plus, il faut lire le Tailleur Gris pour l'étude psychologique aussi cruelle que véridique.

Une belle porte d'entrée pour développer ma culture littéraire italienne !
Lien : https://lireparelora.wordpre..
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Camilleri nous offre ici un nouveau visage dans ce roman qui n'est pas un polar.
C'est une histoire empreinte d'une réelle tristesse et qui a pour figure centrale une très belle femme assoiffée de sexe et de prestige social.
Son tailleur gris qui donne le titre est le vêtement qu'elle ne porte qu'en des circonstances bien particulières: à l'approche de la mort d'un parent ou après le deuil;
Adèle est une femme à la double personnalité: celle visible, publique, irréprochable, et celle, privée, à la conduite dissolue, froide et insensible.

C'est donc un roman psychologique à deux personnages principaux:
-la femme fatale totalement insensible,
-le vieux second mari, haut fonctionnaire de Banque,
Pitoyable mari,riche mais sans qualités particulières, soumis aux événements et à la femme aimée.

Un peu de satire sociale: les actions humanitaires sont un dérivatif à l'ennui et une façade qui recouvre une certaine vulgarité intérieure.

Ce roman est écrit en italien littéraire à l'exception des premières pages du narrateur dans lesquelles Camilleri utilise "son" langage italo-siculo.

Un bon livre, un bon moment de lecture.
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vraiment un bon Camillieri et effectivement , sombre, noir, triste, sans l'ombre d'un prémisse d'humour que l'on retrouve si fréquemment ( et avec délice) chez Camillieri. Finalement aucun des personnages n'est vraiment sympatique mais cela n'enleve rien à la profondeur de l'histoire , à l'intrigue et à la montée du récit jusqu'au dénouement final. Etonnant, différent, plaisant.
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L'écrivain italien Andrea Camilleri n'est pas seulement le père du Commissaire Montalbano ; il est également un excellent auteur de nouvelles et de romans noirs, sans de véritables héros récurrents. Dans « le Tailleur gris », il s'arrête dans la région de Catane, en Sicile (évidemment ! en Sicile.) Là, il nous présente un banquier remarié, après un veuvage, avec une femme de vingt-cinq ans sa cadette. Fraîchement retraité, il fait le bilan de sa vie professionnelle et privée. Surtout, il prend conscience, étape après étape, comment son épouse s'est éloignée de lui, l'a trompé avant d'installer son amant sous le toit conjugal. Alors qu'il fut complaisant pendant des années, le voilà qui se pose des questions que celle qui partage (mais si peu) sa vie.
Comme le fait si bien Georges Simenon dans ses romans noirs, Camilleri décrit, ici, une certaine bourgeoisie italienne, façonnée par l'argent et non par la culture (la description de la bibliothèque du salon vaut son pesant d'or). Par petites touches, il révèle les travers de ce couple, prisonnier de sa condition de personnes en vue. le banquier se soucie des apparences, des lettres anonymes, des rumeurs. Mais seulement pour parvenir à les contrôler. Si bien que ce n'est que quand il n'occupe plus aucun poste à responsabilités qu'il perd le contrôle (normal ! A force de vouloir tout contrôler, il ne contrôle plus rien.) Mais la vie rattrape tout le monde, à un moment ou l'autre.
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Camilleri est un auteur sicilien qui a notamment écrit des policiers. Je n'ai pas été surpris de voir ce livre dans collection Métaillé Noir mais je ne comprends pas ce choix éditorial. Ce n'est pas un roman noir, juste un bon roman avec une très belle psychologie des personnages. L'éditeur renvoie vers Simenon à cause de ses personnages un peu complexes, mais Simenon n'a pas fait que des Maigret et il est associé au roman noir de façon très abusive. En fait je suis énervé car j'attendais un polar que je n'ai pas eu, mais j'ai eu une belle surprise en retour.

Le narrateur prend sa retraite. Directeur de banque, il a épousé Daniele, une veuve bien plus jeune que lui, qui lui impose la présence d'un "cousin" pour satisfaire ses exigences sexuelles. le narrateur est atteint d'un cancer et revient sur sa vie et sa relation avec Daniele que l'on découvre beaucoup moins artificielle, assoifée de respectabilité que le début pouvait laisser croire. C'est cette bascule qui est intéressante et bien menée.

Camilleri a vraiment un grand talent et ce petit livre l'illustre. Quand au titre, le tailleur est évidement porté par Daniele, mais dans des circonstances exceptionnelles...
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Un petit livre d'une écriture pointue et talentueuse dont on ne peut pas se détacher. On suit pas à pas la quête amoureuse et douloureuse d'un homme en fin de vie. Un petit bijou de lecture.
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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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