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sur 32345 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce roman est intrigant. L'incipit est grandiose, l'auteur nous fait plonger dans les profondeurs de l'être, du détachement du ressenti malgré les évènements, du détaillisme pointilleux des sentiments de Meursault. Il y a là un rejet nihiliste des institutions, tant de la justice que de l'église, deux institutions qui cherchent à rationaliser les actes de Meursault.
L'absurdité prend ici tout son sens, l'homme cherche vainement un sens rationnel là où il n'y en a pas. Pour Albert Camus, la vie humaine n'a pas d'ordre rationnel.
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Un classique qui se lit à l'adolescence, meilleure époque de la vie pour comprendre le personnage. J'ai beaucoup aimé la restitution de l'atmosphère particulière de l'Algérie française, avec son air chaud et son soleil brûlant les soirs d'été.
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un grand classique toujours d'actualité.
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Mon deuxième Camus (le premier est le Mythe de Sisyphe).
Une chose m'a impressionné : il se lit très facilement et rapidement (4 jours). Je suis content de l'avoir lu, car je fais parti de ceux qui ont subi l'Étranger au lycée. Cette nouvelle lecture m'a réconcilié avec ce super livre.
Merci Albert Camus !
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Ma découverte de Camus. Aux frontières de l'absurde, très bon livre. Tourne autour de l'idée de la mort et du procès que peuvent faire les Hommes. On passe du journal au récit.Au fil du roman, on va passer du journal au récit. Dans la première partie, la chronologie est assez précise, on va de jour en jour, ou éventuellement, de semaine en semaine. Episode après épisode, Meursault raconte ce qu'il a fait, il n'a pas beaucoup de recul, on n'a pas d'allusions à l'avenir et peu de retours en arrière. Dans la première partie, les évènements étaient dans l'ordre. Dans la seconde, le narrateur est plus loin dans le temps, il fait une synthèse, il a plus de recul sur sa vie dans cette partie parce qu'il prend conscience de l'absurde, de qui il est et de ce qu'est la société.

Initialement, Meursault vivait la routine de la vie, la répétitivité des choses, il vivait en étant indifférent au monde et en vivant des sensations élémentaires. Il ne se faisait pas d'allusions sur les valeurs consacrées comme la mort, le mariage, l'honnêteté. Au fond, il se comportait comme si la vie n'avait pas de sens, il était en-dehors d'une morale, comme si il n'y avait pas de références. Il n'avait pas pris conscience de l'absurde tout en vivant dedans. Il était prisonnier du meurtre.

Tout commence, dans la mesure où Meursault découvre l'absurdité de son rapport avec le monde lors du procès. Au fond, il découvre le lot de tout homme, c'est-à-dire qu'il est condamné à mort (voir p. 184). Cette réflexion intervient après le rejet violent par Meursault de l'hypothèse religieuse et après le rejet d'un espoir chimérique. Or Camus face à ce non-sens du monde refuse un certain nombre de réponses comme l'hypothèse religieuse qui consiste en l'idée que l'homme est voulu et guidé par Dieu et que tous les actes ont un sens pour la vie éternelle, Meursault, comme Camus, rejette cette hypothèse. Il nous dit à la page 183, qu'il est habité par la certitude que la mort signe le non-sens de la vie. Il est à un moment où il est face à face avec son destin, où il n'a plus d'espoir. Cette certitude souligne « cette confrontation entre l'appel humain (le désir de vie) et le silence déraisonnable du monde (ce que Meursault appelle "la tendre indifférence du monde" (p. 186) ) » (Camus). Selon Meursault, cette confrontation constitue l'absurde, le monde ne répond pas au sens de la présence de l'homme, il reste un mystère. On rappelle que nous sommes tous appelés à mourir. Les pages 185-186 nous montrent qu'il n'a plus d'espoir : « je m'ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde. ... », Meursault a perdu toute illusion avec la vie. La fin du roman est paradoxale. le fruit de l'absurde est cette solitude.

En 1937, Camus a écrit L'Envers et l'Endroit où « l'Envers » exprime l'angoisse devant la simplicité et l'étrangeté du monde, on n'a pas de prises sur le monde, on possède une autonomie qui nous échappe, « l'Endroit » lui symbolyse l'émerveillement et l'acceptation du monde et quelque part, Meursault passe de l'un à l'autre à la fin du roman, il a les deux sentiments. Camus, également, il disait en effet qu'il ne voulait pas choisir : « Je ne veux pas choisir », « Il n'y a pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre ». On peut dire que La Peste va compléter L'Étranger par une attitude de combat et de révolte.

Devant un coucher de soleil, qui est quelquechose d'extérieur, de beau et d'éphémère, on se demande en vain la raison de son existence. Pour y répondre, on a l'hypothèse religieuse, des idéologies comme le marxisme. Ici, on a la constation en même temps de « l'Envers » et de « l'Endroit ». Comme dans le Mythe de Sisyphe, Meursault a perdu des raisons de vivre. Face à cette découverte de l'absurde, le monde ne va pas répondre. L'homme peut trouver l'appel d'autres hommes : la solidarité, « l'Endroit », on a plus de choses à admirer ensemble, que l'on trouve dans La Peste où les hommes s'unissent pour lutter contre ce fléau, l'Envers, c'est la solitude. « Je me révolte, donc nous sommes. » (Camus) : Meursault n'en est pas encore arrivé là, il ne fait que découvrir l'absurde.

Pourquoi Meursault ne parle pas ? parce qu'il se révèle : il est incapable d'exprimer par la parole ce qu'il est véritablement. On a un exemple miroir dans l'article de journal que Meursault trouve dans sa cellule : « Un homme était parti d'un village tchèque pour faire fortune. Au bout de vingt-cinq ans, riche, il était revenu avec une femme et un enfant. Sa mère tenait un hôtel avec sa soeur dans son village natal. Pour les surprendre, il avait laissé sa femme et son enfant dans un autre établissement, était allé chez sa mère qui ne l'avait pas reconnu quand il était entré. Par plaisanterie, il avait eu l'idée de prendre une chambre. Il avait montré son argent. Dans la nuit, sa mère et sa soeur l'avaient assassiné à coups de marteau pour le voler et avaient jeté son corps dans la rivière. le matin, la femme était venue, avait révélé sans le savoir l'identité du voyageur. La mère s'était pendue. La soeur s'était jetée dans un puits. ». Cette anecdote fait un peu mythique, il y a quelque chose d'absurde : l'homme n'a pas dit qui il était, il est un peu comme Meursault, cela fausse les rapports humains. Meursault est comme Grand dans La Peste qui est bloqué à la première phrase de son roman. La société veut que l'on parle et condamne Meursault parce qu'il se tait, elle invente un autre Meursault. Dans ce monde d'idéologies, il faut parler pour se faire entendre même si la parole est ambigue. Celui qui refuse la voie de facilité d'épouser un langage convenu, il est condamné. Camus est quelqu'un qui n'a jamais voulu s'enfoncer dans une idéologie : « les vrais artistes ne méprisent rien, ils s'obligent à comprendre au lieu de juger » dit Camus lors de son discours de Suède, lors de son prix Nobel.

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Un livre bouleversant que je me plais à relire à peu près tous les ans. Une satire de la société, de la justice et du qu'en dira t'on. Meursault, l'arabe, maman, tous ces personnages s'entremêlent pour former un grand classique.
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Absurdité de la vie ou hasard des trajectoires? Ce livre emporte, questionne, remue profondément.
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Un livre incroyablement intemporel, dans un style très sec . C'est un classique et un chef d'oeuvre tant il ne répond à aucun horizon d'attente. Meursault lui même n'attend rien !
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L'action se déroule en Algérie française. Meursault (le narrateur) apprend par un télégramme la mort de sa mère. Il se rend en autocar à l'hospice, près d'Alger. Il n'exprime ni tristesse ni émotion. Il refuse de voir le corps, mais veille le cercueil comme c'est la tradition, en fumant et buvant du café. Aux funérailles, il ne montre aucun chagrin, ne pleure pas, et se contente d'observer les gens qui l'entourent.

C'est peut-être inutile de faire une fiche sur ce roman qui est un grand classique, mais il m'a tellement marquée que je tenais à le faire quand même. Je crois que c'est mon premier souvenir du traitement de l'absurde dans une fiction... Dans ma jeunesse j'avais souvent ressenti ce décalage, ce sentiment que le monde tourne dans un sens que l'on ne maitrise pas, que rien ne nous appartient vraiment.
C'est tout à fait ce qui se passe ici. Meursault, parce qu'il se sent différent, en dehors des autres, va être éjecté de la société, jusqu'à l'ultime punition.
Pour ceux qui ne l'ont pas lu, il est encore temps!
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Que dire, tout a été dit... Pour moi un des plus grand livre français du siècle dernier. Un des rares livres que j'ai relu.
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