La bonne couleur

Antoine est un camarade de salons du livre et depuis le temps qu'on se croise, je me suis dit qu'il fallait lire un de ses ouvrages. le hasard m'a mis dans les mains ce polar au titre explicite. Je le connaissais plus pour le Butterfly Land, mais le découvrir à contre-jour dans un polar en mode KKK vs Fight Club m'a bien plu. On peut toujours refaire la guerre en termes de propos, de plume, etc, mais pour moi le débat ne se situe pas là. Antoine défend un univers, un langue orale (presque théâtrale) qui lui est propre et correspond à certains canons du genre. Ce que j'aime dans son travail, c'est sa franchise et le côté direct. Certes, il y a de la redite, mais manifestement, il est temps de redire certaines choses qu'on a tendance à prendre pour acquises alors que politiquement et concrètement le mouvement de retour en arrière est très inquiétant (aux States mais pas que). L'intrigue mêle le style horreur avec option torture, le dialogue entre le méchant flic (vraiment méchant ?) et le gentil accusé à tort (vraiment gentil ?). Les contradictions sont bien dosées, la troisième voix du démon intérieur apporte fraîcheur. À certains moments, cela pourrait quasiment virer en mode comédie absurde des Frères Cohen. Sait-on jamais ? Ce pas de côté m'aurait bien plu ! Une prochaine fois peut-être ? Je suis ravi d'avoir découvert le travail de cet auteur très sympathique et je vous invite à en faire autant.

Coucou les Lieblings 🖤

👓 6/2022
📖 La bonne couleur
🖋 Antoine Candeille ( Butterflyland)

👄 J'ai découvert, avec ce livre, la plume d'Antoine Candeille.
Au début, je n'ai pas accroché à son écriture. le personnage principal ressassait beaucoup, ce qui rendait certains passages répétitifs, même si cela était nécessaire pour marquer sa détermination, cela alourdissait le récit. Puis au bout de quelques pages, l'action a véritablement débuté et la lecture est devenue fluide.
Otis a un énorme défaut, il n'a pas la bonne couleur dans une petite ville du sud des États-Unis à la fin des années 60. Il est privé de justice et maltraité, le KKK ayant ses membres infiltrés dans toutes les institutions. Pourtant, il veut sa vengeance...
Au fil des pages, on découvre une société dans laquelle il ne fait pas bon être différent à tous niveaux. Il ne faut surtout pas sortir du rang ou de la moralité "blanche".
Ayant survolé la 4ème de couverture, j'ai eu la surprise du côté fantastique du récit, il s'insère parfaitement dans l'histoire. Quant aux méthodes choisies pour punir les coupables du crime odieux dont ont été victimes les siens, j'ai apprécié les châtiments lents et douloureux.
Le dénouement m'a plu et le mot de la fin est explicite malheureusement.
J'ai passé un intéressant moment de lecture.

⭐⭐⭐🌙/5