Gilles Cantagrel nous propose une réflexion ou une interprétation sur Bach qui ne nous ont pas paru innovantes malgré des rappels historiques nombreux et variés qu'il est bon de se remémorer ou d'apprendre. Mais cette partie n'est pas la plus interessante selon moi, le coeur du sujet étant tout simplement la question de cet opéra absent dans l''oeuvre du Cantor.
Or, si cette lecture est agréable et certainement didactique, les propos ne nous apprennent rien d'autre que ce que les amateurs éclairés savent depuis toujours ou pressentent. Certains relèvent aussi d'un jugement personnel archaïque ou faussé, comme le fait de supposer ou prétendre que Bach aurait hésité à écrire un opéra craignant que tel ou librettiste contemporain et notamment natif d'Italie n'eût point été à la hauteur de sa musique. C'est une erreur quand on peut juger sur la distance temporelle et sur pièce.
Bach de toute évidence connaissait l'opéra, et s'il est détaché c' est pour des raisons que nous pouvons tout aussi bien ignorer que pressentir.
Les deux cantates profanes, fort bien mises en oeuvre, exemple flagrant pour nous tous (sans besoin de mise en exergue et de « preuve » de G. Cantagrel) sont une évidence que Bach pouvait s'attacher à composer des oeuvres légères et profanes, puisque l'essentiel de son oeuvre (pour orchestre) est de la musique liturgique.
Le grand organiste possédait donc toutes les qualités pour faire un opéra, il a choisi de ne pas en composer un. S'il avait vécu plus longtemps, peut être aurions-nous vu quelque opéra séria apparaître.
J'ai apprécié cette lecture, cependant j'ai regretté une approche trop simple et mal argumentée.