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EAN : 9782806105417
126 pages
Academia (12/08/2020)
4.63/5   15 notes
Résumé :
Encore un livre sur la voile ? Le énième récit homérique d’un grand navigateur ? Détrompez-vous. Ce journal de bord est écrit par une femme qui se lance par hasard, et par amour, dans les voiles d’un marin intrépide et débordant d’enthousiasme.

Embarquez en tant que passager clandestin à bord du Mojo, un rafiot qui a connu de bien meilleurs jours. Vivez un voyage iodé, truffé de situations inconfortables et, souvent, tellement improbables... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Chère Lia

Je profite d'un petit moment de solitude dans la salle d'attente de mon médecin pour t'écrire ce petit mot. J'ai chopé une sorte d'angine doublée d'une bronchite et, pourquoi pas, tant qu'on y est, le Covid. Nous verrons à l'autopsie. Heureusement, la maladie offre aussi quelques avantages, dont celui de s'étaler dans un divan avec un bon livre en attendant que ça passe. J'en ai profité pour monter à bord du Mojo, pour m'évader en bonne compagnie, celle du capitaine et de l'auteur, le long des côtes Normandes et vers les îles.
Tel un Marcel Proust souffreteux, imbibé de tisanes, j'ai trempé mes madeleines dans l'encre de ton journal de bord qui a réveillé le vieux loup de mer en pyjama qui sommeillait en moi sur le divan moelleux. Car oui, moi aussi, j'ai massacré le maquereau au marteau, j'ai connu l'humiliation des accostages ratés, les pannes de moteur, les cirés troués, les soirées d'ivrognes, les norvégiens bizarres, le mal de terre ; mais aussi, la beauté vénéneuse de la mer et des nuages si bien décrits, les apparitions animales furtives, le temps suspendu et la méditation face à l'infini. J'ai retrouvé des lieux que je connais par la terre et que j'affectionne beaucoup : l'île de Tatihou, Dieppe, Le Havre, Fécamp,  Saint-Vaast la Houge et ses huîtres, Etretat...J'ai appris que tu étais mariée (Félicitations), j'ai d'ailleurs beaucoup aimé le récit de ta nuit de noce par auteur interposé (belle trouvaille stylistique).
J'aime beaucoup cette façon d'être à la fois à l'intérieur et à l'extérieur, la juste distance entre l'observateur et les évènements décrits, la mise en retrait de l'auteur dont la personnalité percole par petites touches pudiques, subtiles, humoristiques et poétiques. Même si la forme du journal traite d'évènements clos dans un espace temps parfois réduit à une page, j'ai été porté par une belle écriture qui traverse l'ensemble des scénettes et peu à peu prend la place de son sujet.C'est particulièrement flagrant quand on le lit d'une traite avec délectation.

Merci Lia! À quand ton prochain livre, que je tombe malade.

Thierry
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Je viens de passer quelques jours à bord du Mojo en compagnie de Lia Capman et de son Capitaine qui ont navigué plusieurs semaines sur la mer de la Manche, en suivant les côtes françaises, avec pour destination les îles anglo-normandes. Malheureusement, je n'ai pas été totalement transportée par le voyage. Leur périple m'a laissée sur ma faim. Il faut avouer, il ne se passe rien de très palpitant et les anecdotes rapportées se passent souvent au port ou à terre. En fait, ce journal de bord, comme d'autres récits d'aventures lus précédemment, m'amène à me poser une question d'ordre littéraire : tout voyage mérite-t-il un livre ? S'il est certain que c'est une expérience marquante et unique pour l'auteur, est-ce que cela le sera pour le lecteur ? J'ai moi-même fait un voyage de près de 5 000 kms en vélo à travers l'Europe. Si cette expérience est l'une des plus enrichissantes que j'ai vécues, je ne suis pas sûre qu'elle aurait passionné beaucoup de lecteurs. Il faut peut-être croire que je préfère vivre que lire ce genre de voyage. En tous les cas, ce journal de bord rassure sur la possibilité de vivre de belles aventures, même avec une faible expérience en navigation (ce qui était également mon cas dans le domaine du cyclisme). Malgré mon avis mitigée, n'hésitez pas à embarquer à bord du Mojo car beaucoup de ses lecteurs ont été conquis par la traversée.
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Les voiliers, c'est bien jolis mais de loin et tant qu'à faire depuis la terre ferme. Ma seule expérience s'est résumée à un sacré mal de mer pendant laquelle j'ai tant bien que mal dormi dans une espace cabine, pendant que maman faisait une crise d'angoisse et ma soeur et mon père cassaient la croûte. Je ne suis bien que sur le plancher des vaches !
Prendre la mer avec Lia Capmann et son capitaine relève d'une grande aventure. Bien arrimée à mon canapé (oufff !) j'ai apprécié de ne pas souffrir des mêmes maux que la femme du capitaine. Hissez haut matelot ! Et hauts les coeurs moussaillon ! Lia Capman nous délivre dans son journal de bord minutieusement tenu les déboires d'une aventure mais aussi les merveilleuses rencontres.


D'un humour bienveillant et parfois moqueur, la femme du capitaine égrène au fil des jours tous les petits détails qui ne vendent pas forcément du rêve. La liberté a un coût et elle se mérite. Traverser la Manche le long des côtes françaises est un périlleux voyage qui se gagne à force d'huile de coude, de peur et de sueur.


Pas de piraterie, quelques camaraderies mais le souvenir grandiose lorsque le point de chute apparaît salvateur et générateur de bonheur.


Filant au grès du vent favorable ou du moteur capricieux, l'horizon est un paradis. Les désagréments se désagrègent au fil des flots vaincus et des orages grogneurs.


Déconcertant, ce journal de bord offre du rêve dans une réalité parfois cauchemardesque. Balade oxygénante au grès des paysages merveilleux, bucoliques, romantiques, la femme et le capitaine vivent une expérience qui alimentera les soirées au coin du feu bien des années plus tard.


DU SEL DANS LES OREILLES est en quelque sorte un natur writing dédié à la mer. On s'y sent seul, en osmose avec les éléments, confiant, apeuré, paniqué, mais l'élan de liberté est bien là, au plus profond des tripes qui inlassablement fait battre le coeur.


Voyage exquis à découvrir !
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Rafraichissant ! Ce journal de bord restera dans mon coeur pendant un long moment. Moi qui n'aime pas la mer, je m'y suis plongée jusqu'au cou.
Le récit tourne autour d'un périple en voilier que l'héroïne n'avait pas vraiment envie d'entamer. Une fois embarquée, enrôlée par son capitaine casse-cou, l'aventure commence : situations absurdes, rencontre d'humains parfois étranges et ridicules, avaries diverses et variées. Mais aussi, des instants magiques et romantiques dans des lieux magnifiques. Enfin, une énorme dose d'auto-dérision teintée d'humour somme toute very british. Bravo!
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Du Sel dans les oreilles , nous plonge dans un récit de l'intime délirant, où chaque péripétie maritime nous invite à en découvrir un peu plus sur le monde de la plaisance et nous fait plonger dans le quotidien de son équipage.

Le ton est aussi agréable et léger que la brise qui porte ce binôme étonnant dans des aventures remplies de l'humour et de poésie.

Un moment de lecture qui emporte vers de très beaux horizons!
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J’ai souvent l’impression qu’on est trois à bord. Le moteur est devenu un passager. Il prend beaucoup de place et on en parle beaucoup (surtout en mal). Je vois le capitaine se pencher au-dessus de son berceau sous la descente, comme s’il voulait amadouer un nourrisson qui boit, pleure, crache et, surtout, qui n’est pas étanche. Il
le veille, lui donne ses biberons d’huile à intervalles réguliers, le félicite et écoute attentivement ses jérémiades qu’on essaie, en parents anxieux, d’interpréter le mieux possible.
Quelques heures plus tard, on accoste au Havre. En mettant pied à terre sur le quai des visiteurs, on ressent, non sans fierté, le mal de terre. Ce mal peut se définir comme une légère perte d’équilibre, pas trop
désagréable, un peu comme si on avait quelques verres dans le nez, accompagnée d’une sensation de tanguer et d’être encore à bord. Il se fait ressentir le plus dans les petites pièces fermées, aux toilettes, par exemple. Chanceux, nous sommes davantage sujets au mal de terre qu’au mal de mer. Ce dernier, de toute évidence bien plus désagréable, disparaît quand on met pied à terre. Le mal de terre fait de même quand on remet « pied à mer », c’est-à-dire quand on monte de nouveau à bord, où l’on compte évidemment s’enivrer pour retrouver la même sensation. La boucle est bouclée. Les choses sont bien faites quand même…
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L’eau lèche la carène et court le long des flancs du bateau. Ça
gargouille et gazouille toute la nuit. À travers les claquements et
sifflements, je crois entendre des enfants chanter et des voix
murmurer. Je n’ai aucun mal à m’imaginer des marins leurrés sur les
rochers par des hululements interprétés, correctement ou pas, tels des
chants de sirènes.
La mer est une imitatrice exceptionnelle. Elle copie admirablement
pleurs et gémissements d’enfants, prières de moines, jurons de
soûlards, sonneries de réveils, cloches d’église, miaulements de chats,
grincements de portes, murmures de foule. La liste est longue. Parfois,
je capte même des phrases ou des mots isolés, portés par un vent de
Dieu sait où.
À bord, on ne se sent jamais à deux. On est toujours accompagnés
par le bruit du vent invisible, mais tapageur, et par la mer qui, elle, ne
se tait jamais. Même calme, la mer babillarde n’est muette que de
derrière le double vitrage d’un appartement.
La nuit est longue et courte à la fois. Je perds le sens du temps en
écoutant le brouhaha continu des bruits et distorsions sonores.
L’espace et le temps se confondent.
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Pour décortiquer mes sentiments mitigés pour la plaisance, j'ai décidé de malmener le journal de bord. Histoire de lui régler son compte. Sous l'emprise d'un curieux mélange de fascination et de répulsion, d'émerveillement et d'appréhension, j'ai alors tenté de mettre des mots sur une cascade d'angoisses et de splendeurs insoupçonnées que la mer m'a révélées.
D'emblée noircir les pages de ce carnet chaque soir est devenu un indispensable ancrage, ma bouteille à la mer (du Nord)...
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Levez l'ancre et mettez les voiles sans quitter votre canapé
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