Prières exaucées : Suivi de lettres inédites de l'auteur à propos de Prières exaucées

Un étrange tableau d'une société artistique américaine décrite avec noirceur et dégoût. La surprise des premières pages laisse place à une lecture distante, tant le propos semble se limiter à une parodie. L'humour distillé le rend peu crédible. le livre y perd tout intérêt et profondeur. Rien d'atteint dans cet objectif Proustien et l'auteur lui-même a dû en convenir en abandonnant un tel sentier. Reste le goût d'une interrogation : ce monde a-t-il bien existé ailleurs que dans un esprit perturbé ?

Il y a énormément de choses de gênantes dans la lecture de ce livre, dont l'auteur assure pourtant avoir réalisé une oeuvre aussi forte qu'A la recherche du temps perdu. C'est très prétentieux déjà, et pourtant Capote n'a pas de raison évidente à l'être. Il n'y a rien de génial à fréquenter des célébrités et à déballer sur la place publique des détails que certains trouveront peut-être chauds et croustillant, mais que j'ai trouvé pour ma part fades et sans relief. de plus il n'y en a pas tant que ça, et les célébrités ne sont pas si célèbres que ça en fait. Et puis cette façon de remplir ses chapitres de "pédés" à toutes les sauces, c'est aussi ennuyeux que de voir des noirs se traiter de "négros" entre eux. Vraiment pas bon du tout.

PRIÈRES EXAUCÉES de TRUMAN CAPOTE
Capote avait prévu d'écrire ce livre dans les années soixante mais il ne verra jamais le jour sous sa forme définitive. Il s'agit ici de 3 chapitres, Des Monstres à l'état pur, Kate Mc Cloud et Côte Basque. Ce dernier chapitre a été diffusé dans un magazine, Esquire et relate des histoires et des ragots sur des personnalités de New York que Capote a fréquenté assidûment voire intimement. Malgré le fait qu'il ait changé les noms, les ressemblances étaient si évidentes qu'il fût banni de cette communauté. ( lire sur ce sujet le livre de Melanie Benjamin, Les cygnes de la cinquième avenue)
Capote a la dent très dure dans ce livre, et bien qu'il utilise un héros, P B Jones, il ne fait pas de doute que c'est bien lui qui parle, il égratigne méchamment et ce n'est vraiment pas ce qu'il a fait de mieux selon moi. Par contre, à la fin de ce très court livre sont jointes huit lettres qu'il a échangées avec son éditeur et on sent toute la tendresse entre les deux hommes, malgré le dépit de l'éditeur qui aura versé un gros à valoir pour Prières exaucées( Capote voulait que ce soit son chef d'oeuvre)et pour lequel il n'aura eu que quelques pages qu'il publiera après la mort de Capote.