AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,24

sur 47 notes
5
3 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
3 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"… il y a deux cas dans lesquels on ne sacrifie pas un talisman : lorsqu'on n'a rien, et lorsqu'on a tout. À chacun son abîme."

P.B. Jones, "un bébé abandonné au balcon d'un théâtre de boulevard de Saint-Louis", a grandi dans un orphelinat tenu par des religieuses.
Il s'en enfuit adolescent, et devient masseur en attendant de rencontrer un succès qui lui échappe durablement comme écrivain.
Beau, attirant, usant de ses charmes pour vivre, plein d'esprit et mauvaise langue de toute première catégorie, il ne tarde pas à fréquenter la jet-set d'après-guerre, écrivains, acteurs, photographes, peintres, millionnaires… et en dit le plus grand mal dans ces pages.

Truman Capote a travaillé sur Prières exaucées du milieu des années 1960 à sa mort en 1984, mais seuls trois chapitres, publiés dans la revue Esquire en 1975 et 1976, semblent avoir survécu à leur auteur.
Ils constituent l'ensemble de cette édition posthume, et ne peuvent donc que laisser à imaginer ce qu'aurait été l'oeuvre ultime de Capote (ou ce qu'elle est, cachée dans un coffre-fort quelconque ou dans une boîte d'archives non encore explorée, croient les plus optimistes).

J'ai attendu longtemps pour affronter ce drôle de bricolage, trois chapitres dont on ne peut même pas dire qu'ils se suivent, ce n'est pas le cas, flingué comme au ball trap par une critique assez unanime à sa sortie en 1986 (1988 pour l'édition française).
Parce que j'aime Truman Capote le conteur, mais aussi Truman Capote le légiste autopsiant des meurtres de sang froid, et bien davantage encore l'ironie légère et fantaisiste manifestée tôt par le jeune Capote, si évidemment doué.

Le parfum de scandale est retombé, les "victimes" de Capote sont mortes depuis longtemps, lui aussi.
Que reste-t-il donc, de ce projet, "proustien" selon ses propres dires ?

À mes yeux, une esquisse de ce qui aurait pu être (qui est ?... dans le coffre-fort ou la boîte d'archives évoqués plus haut) un très grand roman, cannibale et outrancier, le "Revenge !" de celui qui s'est tu si longtemps.

Bien sûr, une esquisse c'est insuffisant, c'est frustrant, et puis cette histoire qui n'aboutira pas, forcément, ça laisse un peu sur le carreau.
Mais, mais, mais…

Mais l'écho de ce que j'aime chez Truman Capote se retrouve tout de même tout entier dans ces pages.
Elles n'auraient pu être écrites par nul autre que lui. Evidemment, il s'en donne à coeur joie, sabre au clair, il a tout vu, tout entendu, et de toute façon personne ne le croira.

Aucune extravagance ne lui échappe, aucun excès.

Ce monde qu'il décrit férocement ne lui pardonnera pas l'enthousiasme qu'il met à le démolir. Depuis des dizaines d'années, il est leur bouffon, leur confident, leur faire-valoir aussi, sûrs qu'ils sont d'être au-dessus de la mêlée.

Mais les égratigne-t-il vraiment ?
Ne les décrit-il pas plutôt sans complaisance, juste tels qu'en eux-mêmes, avec ces préoccupations délirantes et absurdes qui nous échappent totalement ?

Et en a-t-il fallu, des frustrations, des colères rentrées, des blessures intimes, de ces égratignures nonchalantes savamment distribuées pour remettre l'impétrant à "sa place" quand il semblait aller trop loin ?

En a-t-il fallu pour que s'exprime si pleinement, drôlement, crûment, ce que lui voyait, sans fard, sans filtre…

Le sale gosse sensible et doué avait vieilli, il a préféré clouer ses magnifiques papillons à son tableau de chasse, lassé de les voir voler.

À chacun son abîme, oui.
Commenter  J’apprécie          222
Certains détestent, d'autres adorent. Il s'agit de son dernier livre, inachevé (publié en 1975), on retrouve des fragments de sa vie disséminés dans plusieurs personnage. Il y décrit également sa vie mondaine, ses rencontres avec des personnalités, la vie de ses amis, sans pudeur ni tabous. Capote est un style.
Commenter  J’apprécie          20
PRIÈRES EXAUCÉES de TRUMAN CAPOTE
Capote avait prévu d'écrire ce livre dans les années soixante mais il ne verra jamais le jour sous sa forme définitive. Il s'agit ici de 3 chapitres, Des Monstres à l'état pur, Kate Mc Cloud et Côte Basque. Ce dernier chapitre a été diffusé dans un magazine, Esquire et relate des histoires et des ragots sur des personnalités de New York que Capote a fréquenté assidûment voire intimement. Malgré le fait qu'il ait changé les noms, les ressemblances étaient si évidentes qu'il fût banni de cette communauté. ( lire sur ce sujet le livre de Melanie Benjamin, Les cygnes de la cinquième avenue)
Capote a la dent très dure dans ce livre, et bien qu'il utilise un héros, P B Jones, il ne fait pas de doute que c'est bien lui qui parle, il égratigne méchamment et ce n'est vraiment pas ce qu'il a fait de mieux selon moi. Par contre, à la fin de ce très court livre sont jointes huit lettres qu'il a échangées avec son éditeur et on sent toute la tendresse entre les deux hommes, malgré le dépit de l'éditeur qui aura versé un gros à valoir pour Prières exaucées( Capote voulait que ce soit son chef d'oeuvre)et pour lequel il n'aura eu que quelques pages qu'il publiera après la mort de Capote.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (140) Voir plus



Quiz Voir plus

Truman Capote

Truman Garcia Capote (nom de naissance Truman Streckfus Persons) est né à la Nouvelle-Orléans en ...

1904
1914
1924
1934

10 questions
113 lecteurs ont répondu
Thème : Truman CapoteCréer un quiz sur ce livre

{* *}