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EAN : 9782738218360
Editions de la Seine (04/01/2009)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Née sur les terres sauvages d'Ardèche, mariée de force, mère contre son gré, Jeanne, emplie de haine, se rebelle contre son destin. Mais en 1789, la France entière s'embrase aux idées généreuses de la Révolution et c'est l'Histoire qui impose sa loi.
Pourtant cette Révolution qui a suscité tant d'espoir en une société plus juste ne tient pas ses promesses. La misère et le désordre gagnent du terrain. En Vivarais, des hommes s'affrontent avec passion et violen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En marge des camps de Jalès :
Les chemins d'orgueil de Marie Nicole Cappeau

Le roman commence par un accouchement et se termine par un accouchement. Entre les deux la Révolution française en Basse-Ardèche dans toute sa violence. Jeanne Reynard accouche de son cinquième enfant, d'un mari paysan, qu'elle n'a jamais aimé et qui la laisse veuve à la naissance de cette dernière.

Est-ce une nouvelle forme de romantisme ? Jeanne, après s'être livrée aux plaisirs solitaires, fait l'amour avec le baron du village pendant que sa fille de sept ans se noie dans la rivière. le caractère de Jeanne est très typé : c'est une orgueilleuse qui semble concentrer dans son coeur tout l'esprit contestataire des paysans du Vivarais. Les personnages se dessinent dans l'environnement familial et villageois, chacun emporté par un destin tracé d'avance par la révolution de 1789. le père de Jeanne, gentilhomme ruiné, sera révolutionnaire. le baron de Maupas, l'amant de Jeanne, sera entraîné par ses grands fils et malgré lui dans la contre-révolution. le vieux curé du village pour continuer à servir ses paroissiens prêtera le serment avec restriction, Dans la violence des événements l'opinion des uns et des autres est tranchée, la division s'instaure dans les familles. Les uns, girouette, évoluent dans le sens du plus fort tandis d'autres font fortune. le beau rôle, dans le roman, est donné aux humbles et aux estropiés. Marie Nicole Cappeau, de nationalité belge, sait évoquer ce pays qu'elle a parcouru à bicyclette depuis plus de quarante ans. le roman est écrit d'une plume alerte, avec parfois intervention de l'héroïne qui se transforme en narratrice pour donner de la force à ses sentiments. Les chiens occupent une place légitime : Mida la chienne de Jeanne, Platon le griffon du baron sont là pour prévenir du danger, accueillir en frétillant le proscrit, consoler l'affligé ou veiller les morts. Il faut beaucoup d'événements douloureux pour que l'orgueil de Jeanne s'amende et qu'elle exerce son talent de guérisseuse que lui a légué sa nourrice.

C'est avec émotion que je rencontre à mi-ouvrage mon ancêtre Louis de Malbosc qui fut l'organisateur, en juin 1790, des premiers camps de Jalès. Ma mère l'évoquait souvent. Mais pour elle les événements de Jalés c'était hier ! le massacre des catholiques de Nîmes et la fuite des familles arment toute l'Ardèche pour les défendre. Louis de Malbosc, dans cette affaire, tente de conjurer les divisions au lieu de les exciter. [Il écrit à l'Assemblée Nationale (1) "Comment peut-on croire que moi qui ait épousé une non catholique, qui suit allié à des non catholiques dont j'en attends de grands bienfaits, ait voulu semer une discorde de religion ? »] Mais les protagonistes qui veulent en découdre n'écouteront pas ses paroles de conciliation. Marie-Marguerite de Malbosc fuit, avec ses enfants, se cache dans le bois de
Païolive, alors que son mari est enlevé par les révolutionnaires. Un beau moment dans le roman quand Marie Nicole Cappeau décrit Marguerite de Malbosc recueillant un rouge-gorge
transi qui meurt entre ses mains au moment où, le l7 mars 1791, son mari est égorgé dans la prison de Pont-Saint Esprit et son corps jeté dans le Rhône.

Les camps de Jalès avaient déjà tenté la plume d'un historien Firmin Boissin qui a publié en feuilleton, en 1877, Jan de la Lune, roman maintes fois réédité (2). Firmin Boissin, plus près des événements écrit en témoin de témoins, avec un sens plus aigu des coutumes locales. Défenseurs du clergé réfractaire les Cébets, appelés ainsi à cause de la feuille d'oignon qui leur sert de cocarde, s'opposent aux Bisets, républicains par avance. le héros Jan est le chef des Cébets. Ses amours juvéniles et tragiques avec Margaridette, la gitane, recueillie par le prieur de Chambonas, captivant plus le lecteur que les amours du «troisième âge» du vieux baron de Maupas, héros du roman de Marie Nicole Cappeau. En revanche cette dernière, avec toute la liberté de la romancière, reflète plus la vérité historique que Firmin Boissin. du moins de la vérité telle que notre époque la transpose sur le passé.

Christian de Seauve

(1) A.N. d'XXIX bis - 12 - d 132 - Pièce 9.
(2) Édition Simone Sudre 1993.
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Jeanne est une jeune veuve, mère d'une famille nombreuse, et héritière de la propriété de son défunt mari. Une position enviable, mais également dangereuse, en cette veille de révolution.

La jeune femme doit faire attention à ce que l'on peut dire à son sujet, car pour une femme seule, il est facile d'être dépossédé de ce que l'on a, sur une simple rumeur de mauvaise conduite.

Il n'empêche que Jeanne a un coup de foudre, et qu'il faudra camoufler cette passion aux yeux de tous…

J'ai eu bien du mal avec Jeanne. Egoïste, intransigeante, envieuse, revêche, sans aucun amour maternel, c'est un personnage principal féminin comme j'en ai rarement vu ! On aime davantage une jeune femme courageuse, amoureuse, tendre et volontaire. Pour le coup, c'est un peu tout l'opposé !

Le ton donné au roman est raide, cassant, et les évènements sont parfois espacés de plusieurs mois sans que l'on se soit vraiment rendu compte du temps passé.

Quant à l'aspect historique, à propos de la révolution française, j'ai un avis mitigé. Les explications historiques sont très complètes. J'ai bien senti que les recherches avaient poussées, que l'auteur avait pris le temps de bien se renseigner. Ce que je trouve très dommage par contre, c'est que les explications ne sont pas intégrées dans le récit, ce qui rend l'ensemble lourd à digérer. En effet, le lecteur s'attend à un roman, et pas à un exposé historique sérieux et compliqué. le mélange des deux aspects ne se fait pas, et on reste donc bloqué dans certains évènements de l'histoire, du fait de trop longues explications.

Je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai été soulagée de l'avoir terminé, mais il n'empêche que je n'ai pas vraiment apprécié le moment passé avec cette lecture.

Lien : http://au-fil-des-pages477.b..
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