"Eine Frage der Zeit" (que je traduirais par "Une question de patience") d'
Alex Capus a été publié en Allemagne en 2007 et n'a, il me semble, pas été traduit en français. Parce qu'il s'agit d'un roman inspiré de faits historiques qui concernent les colonies allemandes et belges autour du lac Tanganyika en Afrique de l'Est ? Dommage, si cela en est la raison, car il s'agit d'un roman qui témoigne avec une écriture fine et empreinte d'humour de la folie des grandeurs, de l'absurdité de décisions responsables de la violence dans les colonies et des guerres. Pour consolider leurs désirs de pouvoir et de domination, les régnants embarquent des civils européens et africains dans des belligérances dont ils se seraient bien passés. Nous sommes en 1914, à Papenburg dans le nord-ouest de l'Allemagne. Anton Rüter, constructeur naval, le jeune Wendt menuisier, et Tellmann soudeur, sont engagés par la marine marchande pour accompagner le navire « Götzen » démonté et chargé dans 5000 caisses, à des milliers de kilomètres plus au sud, pour reconstruire le bateau à Kigami et assurer ainsi le pouvoir économique de l'Allemagne sur les colonies belges et britanniques qui jouxtent le lac Tanganyika long de 700 km. Mais entre le départ et l'arrivée, la guerre éclate en Europe, et se transporte en Afrique de l'Est, car les puissances coloniales n'envisagent en aucun cas de céder leur territoires. Les navires destinés au commerce sur le lac deviennent militaires. Côté allemand, la construction du Götzen doit être accélérée, et si possible dans le secret. Parallèlement, il serait bon de couler le petit ferry belge même s'il est d'un autre âge. Côté britannique, il s'agit de de détruire les deux ferries qui d'après leur connaissance sont en possession des Allemands. Entre alors en scène un personnage haut en couleur, Geoffrey Spicer Simson, officier de la marine britannique mis au placard, qui voit là enfin sa chance d'un acte héroïque digne de lui.
Pour les germanophones, une lecture que je conseille sans hésitation.