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sur 3268 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Stupéfiant car c'est une histoire vraie. Comment peut-on en arriver là ??????? Comment en arrive-t-on à tuer sa famille car on n'a pas su faire face à la réalité !!!!!!!!! Quel engrenage effroyable. On ne ressort pas indemne de cette lecture. On se pose trop de questions pour essayer de comprendre. Mais peut-on réussir à comprendre ?????
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Après avoir menti pendant plus de 17 ans à tous, Jean-Claude Romans tue sa femme, ses enfants le 9 janvier 1993 et le lendemain ses parents. Comment un homme, intelligent, qui aurait pu être médecin ou chercheur a-t-il pu passer à l'acte ? Acculé par le manque d'argent, les interdictions bancaires, il sent lui-même que tout est fini et il veut en finir avec tous ceux à qui il a menti.
Ce livre est au programme des élèves de seconde. Enfin, c'est le professeur de français qui l'a fait étudier à ses élèves. Mademoiselle a énormément apprécié ce livre. Elle a eu d'excellents résultats sur les DS de classe. Elle s'est imprégnée de l'histoire qu'elle a su à merveille restituer dans ses moindres détails. Elle m'a donc demandé de lire ce livre. J'ai mis quand même plus d'un an avant de le lire. Il a fait l'objet de discussions entre nous.
J'étais au courant de cette histoire sans être trop entrée dans les détails. Hormis le crime horrible de toute sa famille, on se demande ce qui se passe dans la tête d'un assassin et surtout d'un menteur. Car mentir pendant autant d'années, il faut le faire. Mentir 17 ans, c'est énorme. Mais comme l'a analysé ma fille, il ment depuis bien plus longtemps. Puisque dans sa famille on cachait les sentiments. On ne montrait pas l'amour, on ne montrait pas la joie et on ne montrait surtout pas les peines. C'est ce qui arrive dans de nombreuses familles et dont beaucoup vivent à la campagne. Mais si les personnes se renferment, taisent les choses, gardent les secrets, cela n'en fait pas pour autant des menteurs pendant autant d'années. Même fragile, un homme ou une femme ne ment pas forcément et ne devient pas un assassin. Romans a une vie extrêmement cloisonnée. Son “travail” et sa vie de famille. L'une ne doit pas interférer sur l'autre. Il a beaucoup réfléchi pour que cela se passe comme ça. Il a trouvé tous les moyens pour ne pas être pris.
Outre le fait qu'il ait menti, je trouve que sa relation amoureuse et son mariage sont déjà un mensonge. Y avait-il de l'amour entre eux ? de la tendresse, forcément, à la longue. Mais vraiment de l'amour. Jean-Claude Romans a eu sa femme par le mensonge, en lui annonçant sa maladie. A-t-elle voulu lui épargner ainsi une souffrance psychologique en rompant ?
Ce livre ne m'a fait ni chaud, ni froid. Oh, bien sûr, j'ai été scandalisée concernant les meurtres. Mais je suis beaucoup plus scandalisée par l'attitude de cet homme. Emmanuel Carrère lui laisse sa part d'humanité. Ce qui est normal. Puisqu'il est en train de payer pour les meurtres commis mais il laisse encore plus d'humanité à tous ceux qui ont souffert pas la faute de Romans, la famille défunte mais aussi tous les amis qui ont souffert à cause de ces crimes, et en particulier les enfants. Et surtout Emmanuel Carrère trouve, par deux fois, que le fils de Romans ressemble à son propre fils. Carrère veut savoir ce qui s'est passé dans la tête de Romans, mais il n'y réussira pas, à moins qu'il n'ait pas tout écrit.
Pouvoir écrire sur une tragédie n'est pas donné à tout le monde. Il ne faut pas y mettre du sentimental quand on relate les faits. Cet exercice est très bien maîtrisé par Ann Rule. Un peu moins par Emmanuel Carrère.
Par ailleurs, je me pose également beaucoup de questions. Comment a-t-il pu vivre plus de 20 ans avec cet argent ? Bon, c'est vrai, cela faisait un bon paquet d'argent détourné en Suisse, mais si je fais le compte on n'arrive pas au million de Francs. Et tout ça pendant 17 ans. C'est vrai qu'au départ, ils vivaient dans un petit appartement. Mais ils ont acheté, ont envoyé leurs enfants dans une école privée et surtout il y a ces fameuses dépenses dans des produits de luxe, hôtels et restaurants.
J'analyse plutôt la vie de Jean-Claude Romans, alors qu'il faudrait que j'analyse Emmanuel Carrère. Il a fallu du temps à l'auteur pour finaliser son projet. Entre les premiers contacts, les premières réponses de Romans, des années ont passé. L'auteur a mis de côté son projet. Même il n'a plus voulu l'écrire, pensant que s'il se rangeait du côté de l'assassin (ce qui n'est pas le cas), il ferait souffrir encore plus ses victimes. Emmanuel Carrère se sent donc honteux d'écrire sur cet homme. Mais un auteur doit faire son travail. Il doit écrire sur les sujets qui le passionnent pour tenter de donner la vérité. Mais ce que livre Emmanuel Carrère est sans concessions. Il y a du travail de journalisme puisqu'il rend compte du procès, des éléments que tout le monde connaît. Mais il rend compte également de la vie de Romans derrière les barreaux. Un homme, qui reconnaît ce qu'il a fait, mais qui reste une énigme pour la psychiatrie. Car il n'a vraiment pas l'air de se rendre compte que tout est fini pour lui. Ah oui, il demande pardon. Mais comme il a été bien éduqué, c'est normal. ll pense qu'il l'obtiendra ce pardon et que ceux qu'il a tué, il les retrouvera dans l'au-delà et qu'ils seront ravis de l'accueillir. On voit également un homme qui a commis ces meurtres de sang-froid. Il n'a pas eu d'arrières pensées, il a exécuté sa famille, l'a laissée mourir et a pris son temps. On aurait pu penser, au départ, qu'il voulait mourir avec eux, mais non. Jean-Claude Romans est un homme égoïste qui ne pense qu'à lui. Il ne pense pas au mal qu'il a fait. S'il “rentrait” en lui-même, il se rendrait compte de toutes les horreurs accomplies. Il se souviendrait de tout et alors là, sa vie est finie. C'est soit la dépression, la démence qui l'attendent avec une possibilité de guérison ou le suicide. D'un autre côté, il voulait que ces crimes soient découverts puisqu'il a attendu longtemps avant de mettre le feu à la maison et il a permis aux pompiers de le sauver. Cela lui permettait également de mettre tout à jour. du narcissisme en lui ? Fort possible. Il paie pour des crimes. Mais il paie également pour ses mensonges et ses malversations. Sa vie est donc ainsi brisée pour de bon. Car en définitive que sa belle famille, ses amis, connaissances, sachent les mensonges maintenant, quel intérêt ! Tout est fini pour lui. Il veut peut-être également faire payer tous ceux qui ont réussi et en particulier son plus fidèle ami. le faire payer parce qu'il ne s'est pas assez intéressé à lui. le faire payer parce qu'il ne l'a pas assez questionné. Jean-Claude Romans n'a pas détruit sa vie, même s'il se pose en victime. Il a détruit toutes celles des autres. Il avait la capacité, qu'il possède encore, à faire dévier les conversations. Jean-Claude Romans est une énigme, avant tout, pour lui-même.
On peut également s'interroger sur les amis. Pourquoi ne sont-ils pas allés plus loin lorsqu'ils avaient des doutes ? La confiance, l'amitié, est-ce que cela fait un tout ?
Lien : http://angelitamblog.com/201..
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Il y a longtemps que j'ai envie de lire ce livre… dès sa sortie, en fait. Cette histoire de Jean-Claude Romand, ses mensonges, son imposture jusqu'au meurtre de sa femme, de ses enfants et de ses parents m'avait choqué au plus haut point quand elle est arrivée. Je n'arrivais pas à comprendre, et n'y arrive toujours pas d'ailleurs. D'où cette envie de lire ce livre, pour tenter de comprendre un peu… mais peut-on comprendre la folie, la monstruosité ? Pas sur…
Je m'attendais bien entendu à un livre pas facile mais j'avoue que je ne m'attendais pas à ce que j'ai lu. J'ai déjà lu un livre d'Emmanuel Carrère « D'autres vies que la mienne » et j'avais aimé ce qu'il écrivait, la manière dont il le faisait, son humanité (déjà des histoires vraies et difficiles). D'où ma surprise, attristée et parfois choquée voire révoltée, de voir comment cet auteur se situait par rapport à cette histoire.
Je conçois parfaitement la difficulté qui a du être la sienne, justement pour trouver sa place… il le dit d'ailleurs dans le livre, il a même arrêté, pensant ne jamais le finir.
Mais la manière dont il a entouré de respect et de compassion ce monstre m'a choqué. Oui, bien sur, c'est un être humain et quoiqu'il ait fait, on doit le respecter pour ne serait ce que ça, ne pas se mettre à son niveau d'assassin. Mais tout de même, il y a des limites.
C'est un criminel… qui a tué ses enfants… ses propres enfants… sa femmes et ses parents. Monstrueux, inconcevable.
Et je suis également scandalisée par l'attitude de certains visiteurs de prison qui l'entourent d'affection, le trouvent merveilleux et ont vraiment des propos scandaleux (voir une des citations).
Je n'ose penser à la famille et aux amis des victimes s'ils lisent ou ont lu ce livre.
Bien sûr Emmanuel Carrère ne l'excuse pas, a de la compassion pour les victimes innocentes de cet homme mais l'impression qu'il me reste de ce livre est un fort malaise.
Je n'ai pas trouvé les réponses que je cherchais. Mais Jean-Claude Romand, dans sa folie, ne les a sans doute pas non plus.
Le plus effroyable dans l'affaire, c'est qu'il sortira de prison, l'an prochain en 2015, alors qu'il a été condamné à perpétuité. Ses victimes, sa famille et ses amis, eux, le sont jusqu'à leur dernier souffle.
Lisez-le… ne serait-ce que pour vous faire une idée… j'aimerais connaître votre sentiment.
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L'auteur cherche à percer le mystère de cet homme qui a menti à sa famille et ses amis pendant 18 ans. Pour cela, il retrace depuis l'enfance le parcours de ce fils unique élevé par un père bûcheron et une mère au foyer dans le Jura profond. Il essaie de trouver des raisons à l'abandon de ses études et tente de percer la psychologie de cet homme qui passait l'essentiel de ses journées sur une aire d'autoroute à lire le journal. Cette recherche a poussé Emmanuel Carrère à écrire à Jean-Claude Romand, à suivre son procès et à rencontrer les personnes qui ont compté dans sa vie.

Malgré tout, j'ai trouvé l'analyse assez superficielle. Disons que cela relève plus du reportage journalistique que d'une étude psychologique poussée. Certes, parfois, l'auteur se permet d'échafauder quelques hypothèses mais cela ne va pas bien loin. On reste souvent dans le descriptif basique et chronologique de l'existence mis en parallèle avec le déroulement du procès. Seule l'épilogue, une fois le verdict assené, rentre un peu plus dans le détail. Il raconte comment Romand a rencontré une visiteuse de prison et leur relation très mystique. Carrère se rend alors compte qu'il est devenu trop proche de l'assassin et en profite pour s'éloigner de ce personnage que les membres du groupe catholique qu'il a rejoint considèrent comme absolument gentil.

En tout état de cause, l'adversaire est un excellent résumé de la vie de Jean-Claude Romand pour qui cherche à connaître l'affaire et ce qui l'entoure. Au-delà, on reste sur sa faim pour n'avoir pu rentrer suffisamment dans l'esprit de cet homme. Au demeurant, sans doute est-il trop mystérieux pour qu'on puisse déceler le fonctionnement psychique de ce mythomane que ses mensonges auront poussé à commettre l'irréparable.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Je suis un peu déçue par la manière de traiter le sujet. En effet, ce livre est une reconstitution des faits et je m'attendais à un peu plus. Ca n'enlève rien au fait que ce soit intéressant. En revanche, je trouve inadmissible qu'un psychopathe pareil se retrouve dans la nature : ne risque-t-il pas de se reconstituer « une famille » qu'il devra tuer pour ne pas qu'elle apprenne qu'il a passé plus de vingt ans en prison ? Argh !!
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Autant j'avais adoré "D'autres vies que la mienne", autant là, je n'ai pas compris l'objectif d'Emmanuel Carrere dans ce livre qui décrit un fait divers sordide. le fait divers est tellement ahurissant que le livre se lit tout seul mais je n'y vois aucun autre intérêt qu'un article de journal à sensation. Un peu déçue donc.
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Un livre deroûtant. Dérangeant.
Au style, à la langue, peut être, un peu détachés.
Mais porté par la l'obsédante personnalité d'un terrible héros
Qui habite longtemps
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La terrible histoire des victimes de J.C.Romand est racontée, de façon probablement proche de l'incroyable réalité. Certains passages glacent le sang, et, on peut le dire sans tout dévoiler, cette réalité est encore pire que celle que connait celui qui ne fait que compter les victimes de janvier 1993. Evidemment, ce livre est fait pour que l'on se pose la principale des questions: les escroqueries et les mensonges de J.C.Romand sont énormes. Pourquoi personne, parmi ses proches, n'a compris, ou n'a davantage cherché à comprendre? Aussi l'auteur aurait pu explorer cette idée: et si la femme de J.C.Romand savait déjà tout? Ceci avec 2 variantes: elles savait tout, dans son for intérieur (mais Romand ne savait pas qu'elle savait), ou bien elle savait tout, et partageait le secret avec son mari. Cela pourrait faire l'objet d'un autre livre.
Pour en revenir à celui d'E.Carrère (on le lit d'un trait), on peut se demander pourquoi un auteur, réputé pour être un véritable intellectuel et un bon écrivain, s'est-il lancé dans cette aventure, qui aurait pu être tout aussi bien réalisée par un simple journaliste avide de revenus complémentaires? En effet, le style n'est pas celui d'un grand auteur. de ce point de vue, le livre est décevant. Mais le fond, l'histoire de J.C.Romand nous bouleversent, et nous boulevesera désormais toujours.
A propos, il sortira vraiment de prison en 2015? Aie, aie !
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Une histoire lue pour les cours. Elle m'intéressait relativement mais au final, je l'ai lu sans ressentir grand-chose. Ce livre fait une chronologie de la vie d'un meurtrier, de son enfance jusqu'à son procès. Ce n'est pas mon genre de lecture à la base, et je dois reconnaître que j'ai trouvé la lecture intéressante sans être transcendante. Je me doute que ce n'était pas l'objectif de l'auteur en rédigeant ce texte de toute manière. Toutefois, je m'attendais peut-être plus à des explications scientifiques/claires et une étude du comportement plutôt qu'une biographie et une forte présence de la religion chrétienne.
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Lecture intéressante sur le "docteur" Romand, l'auteur essaie de déceler les motivations qui ont conduit ce médecin autoproclamé à abandonner ses études de médecine dès les premières années sans le dire à personne, à se faire passer pour un médecin à l'OMS et à tuer toute sa famille. le personnage est très inquiétant.
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