J'ai acheté ce roman initialement pour ma fille de 14 ans, qui lit très peu, sur les conseils d'une libraire passionnée. Ma fille l'a englouti et l'a adoré. Et je me suis laissée tenter, d'abord pour l'accompagner, mais aussi parce que j'ai été attirée par la couverture, puis par le souvenir du roman d'
Agatha Christie «
Dix petits nègres ». Roman que j'avais adoré, lu d'une traite sur les conseils de ma mère au même âge que ma fille aujourd'hui, et qui était le premier d'une longue série d'autres romans de cette grande dame. Il m'avait fait frissonner, et figure encore aujourd'hui à mon panthéon du roman policier.
Tout ceci parce que
Marine Carteron s'est largement inspirée dans «
Dix » du roman culte «
Dix petits Nègres ». Il est là actualisé, mis au goût du jour pour nos ados.
C'est un huis-clos, 10 personnes sont isolées sur une île bretonne, sans aucun contact extérieur. Ils sont tous reliés, d'une façon ou d'une autre, au lycée Sainte Scholastique : sept élèves, un professeur, une infirmière et un ancien gendarme. Ils pensent être là pour participer à une émission de télé-réalité, dans laquelle tous sont filmés en continu. On apprend assez rapidement qu'ils ont tous été soit acteurs, soit témoins restés muets de la mort, quelques années auparavant d'une ancienne élève. Tous sont donc considérés comme coupables, et la vengeance se met alors en place.
C'est moderne, ça fait frissonner, c'est palpitant. Il y a du suspens, c'est intelligent et on ne lâche pas le livre tant qu'on n'est pas arrivé au bout.
C'est diablement bien construit, bien ficelé, c'était pourtant un gros risque de la part de
Marine Carteron de s'attaquer à ce monument de la littérature. Elle a su néanmoins contourner les pièges pour en faire un bon polar, et se saisir de l'histoire pour en faire son histoire.
Il n'y a certes pas le charme un peu suranné des romans d'
Agatha Christie, tout va beaucoup plus vite, les crimes sont décrits de façon beaucoup plus sanglante, mais ce n'est pas grave, il y a là tous les codes pour que ça plaise aux ados. Et puis on n'est pas là pour relire
Agatha Christie, mais
Marine Carteron.