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Sex tome 4 sur 3
EAN : 9781632156778
128 pages
Image Comics (02/02/2016)
5/5   1 notes
Résumé :
Retired superhero, Simon Cooke, has returned to Saturn City to live life as a "normal" civilian. Easier said than done! Now that the full-blown, ten-year superhero orgy is over, life is getting even more complicated. And not only for Simon Cooke; everyone seems to have their own kink to deal with. Just remember: morality may be subjective, but SEX is still great!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Sex Volume 3: Broken Toys (épisodes 15 à 20) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 21 à 26, initialement parus en 2015, écrits par Joe Casey, dessinés et encrés par Piotr Kowalski, et mis en couleurs par Brad Simpson. le lettrage a été réalisé par Rus Wooton, et le design graphique de la publication par Sonia Harris. Il commence avec un trombinoscope très synthétique de 16 personnages, suivi par un rappel chronologique de 25 événements, en une phrase concise.

Dans un bar, une jeune femme avec un maquillage vaguement gothique et une tenue vestimentaire tout aussi gothique s'approche d'un homme accoudé au comptoir, échange quelques phrases compatissantes empathiques avec lui, et lui propose de passer un peu de bon temps ensemble, même si d'habitude elle n'est pas si directe que ça. le lendemain, par une belle journée ensoleillée, Simon Cooke reçoit la délégation japonaise dans l'immense salle de réunion de son immeuble professionnel. Il présente ses excuses et ses condoléances à la délégation de l'entreprise Kansei de feu monsieur Tanaka. Monsieur Inoue, le responsable de celle-ci, indique qu'il transmettra ses paroles de réconfort, qu'il espère que Cooke gardera à l'esprit la proposition de rapprochement et de fusion des deux entreprises, et que madame Yoshiko Tanaka souhaite poursuivre cette conversation économique avec lui, dans un avenir proche. Leur conversation est interrompue par l'arrivée de Warren Azoff, très en retard. La délégation japonaise n'en prend pas ombrage, et prend congé. Une fois seul avec les membres de son équipe, Simon Cooke récapitule la situation : la nouvelle responsable de l'entreprise Kansei, un candidat sérieux pour des négociations de fusion, est la veuve d'un homme âgé, qui a trouvé la mort aux mains des prostituées dont il avait loué les services alors qu'il faisait du tourisme à Saturn City. Non seulement ces prostituées ont à leur tour été assassinées par les hommes de Tanaka, mais en plus elles étaient employées par l'un des gangs de rue les plus dangereux de la ville, les Skin. Simon poursuit en tête-à-tête avec Elliot en s'interrogeant sur le fait que la veuve Tanaka souhaite elle aussi venir à Saturn City, et ce que pouvait bien faire Warren pour être ainsi en retard.

Warren Azoff repense à l'occupation qui l'a accaparé : nu, attaché les bras écartés sur un lit, avec une demi-douzaine de femmes âgées en face de lui, vêtues uniquement de sous-vêtements, en cuir, prêtes pour une partie fine. Azoff assure Cooke qu'il n'y aura plus de retard, et demande à son patron comment s'est passé son rencart avec Annabelle Lagravenese. Simon lui explique qu'il n'a pas bien compris ce qu'elle voulait pendant le repas en amoureux, et qu'il s'est retrouvé à la pourchasser de toit en toit. Warren change à nouveau de sujet en évoquant la mission que Simon a confié à Elliot K. Barnes, enquêter sur le meurtre perpétré par les prostituées. Drexeler, un responsable parmi le gang des Skin, est justement en train de recevoir Barnes et de le soumettre à la tentation d'autres demoiselles de petite vertu. Dans une chambre d'hôtel, la femme au visage desséché s'apprête à avoir un rapport sexuel avec un autre jeune homme. Dans un quartier défavorisé, Keenan Wade en tenue du gang Breaks, discute avec son pote Skyscraper sur le comportement bizarre de l'amie de ce dernier qui est enceinte, et qui ne veut pas dire qui est le père.

C'est un vrai plaisir de retrouver cette série qui annonce clairement son thème principal dans le titre, tout en s'avérant beaucoup plus riche qu'une simple succession de galipettes coquines. le scénariste a décidé d'inclure une scène de sexe par épisodes, avec nudité partielle ou totale, classique ou aventureuse, voire parfois déviante car pas forcément consentante. Il raconte l'histoire de Simon Cooke, un ancien superhéros qui a raccroché son costume, et qui a grandi pour prendre des responsabilités civiles dans la société, dans sa fonction de capitaine d'industrie multimillionnaire. La relation sexuelle (les siennes et celles des autres) devient le marqueur du passage à l'âge adulte, le révélateur du coeur de la personnalité des uns et des autres, et il est représenté de manière adulte, sans romantisme édulcoré, sans visée pornographique à base de performances acrobatiques. Dans ce tome, le lecteur assiste aussi bien à l'homme de loi s'offrant à des sexagénaires, qu'à une femme absorbant l'énergie vitale de son coup d'un soir, en passant par une relation consentie entre amants, à la misère sexuelle d'un employé loyal, ou encore à de la gérontophilie avancée. À chaque fois, les dessins sont dans un registre descriptif et factuel, sans gros plans, et sans hypocrisie, montrant aussi bien la nudité frontale des hommes que celle des femmes, sans gros plans anatomiques de pénétration. Effectivement, chaque relation sexuelle met en lumière un aspect de la personnalité des amants : leur pragmatisme, une forme de domination psychologique, une aventure pour une forme de plaisir sortant de l'ordinaire sans être glauque, une activité professionnelle, une manière de retrouver une forme de tonus physique, etc. Cette bande dessinée s'adresse à des adultes, mais elle n'est pas du genre qui se lit d'une seule main.

Depuis le tome précédent, le lecteur sait qu'il n'éprouvera pas de difficulté à se replonger dans l'intrigue, même s'il a laissé la série de côté pendant quelque temps. Les auteurs font tout pour lui faciliter la reprise : trombinoscope concis en ouverture avec quelques mots et une touche d'ironie gentille, et chronologie des faits les marquants. Il reprend pied sans aucune difficulté dans l'intrigue avec ses différents fils : Simon Cooke naviguant entre les tentatives de prises d'intérêt dans sa multinationale, Keenan Wade infiltrant l'un des deux principaux gangs de la ville, Annabelle Lagravanese essayant de retrouver une vie aventureuse, Sheila subissant sa grossesse, avec en toile de fond une guerre des gangs montant en puissance. le lecteur observe Old Man en se demandant quel objectif il poursuit en s'approchant du terme de sa vie, les frères Cha-Cha & Dolph Alpha s'attaquant sans relâche à un site après l'autre de leurs concurrents, Masai le chef du gang des Breaks accélérant ses préparatifs pour une émeute généralisée, sans oublier l'enquête de la journaliste Juliette Jemas sur le citoyen Simon Cooke. Joe Casey entremêle ces différents fils d'intrigue avec une aisance remarquable, sans jamais perdre le lecteur, sans oublier la personnalité de chaque protagoniste, ni son histoire personnelle. le lecteur reste curieux de découvrir ce qui va se passer, de savoir si tel personnage va s'en sortir, si tel autre parviendra à ses fins, le prix à payer pour celle-ci ou celui-là.

Comme dans les tomes précédents, la narration visuelle s'avère aussi naturelle que sophistiquée. L'artiste sait camper les personnages tels que le lecteur éprouve l'impression de pouvoir les croiser dans n'importe quelle grande ville, tout en ayant un physique inoubliable. le jeu des acteurs et de type naturaliste, avec une expressivité remarquable, le lecteur pouvant ressentir leur état d'esprit en les observant, que ce soit l'intensité de l'implication de Keenan Wade dans ce qu'il entreprend, sa vie en dépendant littéralement, ou les hésitations un peu timorées d'Elliot K. Barnes, ou encore le plaisir manifeste de Warren Azoff toujours aussi étonné d'avoir trouvé la sexualité qui lui correspond le mieux et de pouvoir la pratiquer sans entraves et avec consentement. le lecteur se rend bien compte que certaines teintes de couleur ressortent fortement car elles sont inattendues, mais il n'en prend conscience qu'après coup, car elles accompagnent parfaitement une émotion en la renforçant. Il faut qu'il fasse un effort conscient pour voir comment Brad Simpson utilise sa palette de couleurs pour établir une ambiance par séquence, tout en conservant une parfaite distinction entre les différents plans de chaque case, et entre chaque élément représenté. En outre, Piotr Kowalski aborde ses planches avec la volonté affichée et assumée de rester à un niveau descriptif élevé, en représentant les décors dans plus de 80% des cases, avec un niveau de détails aussi précis que nombreux. Cela n'aboutit pas à une apparence photographique un peu stérile, mais à des cases avec un ressenti plus organique, et très tactile.

Le lecteur peut donc se projeter dans des endroits très concrets, où évoluent des personnages plausibles, interagissant avec les objets et les obstacles qui les entourent, plutôt que d'évoluer sur une scène avec juste une toile tendue en fond. Les auteurs manient avec dextérité et à propos différentes conventions de genre : un peu de costume de superhéros en très faible nombre, un peu d'action, plus d'intimidation musclée ou menaçante, un peu de complot, pas mal de tension psychologique, et bien sûr du sexe régulièrement mais en quantité limitée. S'il le souhaite, le lecteur peut également se laisser gagner par les enjeux personnels, la quête existentielle de l'un ou l'autre, un caractère parfois obsessionnel. Il découvre avec délice les journaux de Quinn (Emily Carol Quinlan) évoquant la manière dont elle a entraîné Simon Cooke, son objectif en l'entraînant, sa rencontre et ses relations avec ses parents. Il est fasciné par l'implication totale de Keenan Wade dans son infiltration de gang, sans bien savoir ce qu'il recherche exactement, par les conséquences sur sa vie de couple. Il perçoit la même fibre obsessionnelle chez Juliette Jemas, la journaliste d'enquête au Saturn Sentinel, clin d'oeil assumé à Lois Lane (attesté par le doublement de la lettre J, pour celui de la lettre L), tout en étant beaucoup plus crédible. Il se demande sur quoi va déboucher la fin de vie d'Old Man, etc.

Ce quatrième tome s'avère encore plus prenant que le précédent, à la fois pour l'excellence discrète de la narration visuelle, à la fois pour l'évolution de l'intrigue qui continue de construire sur les bases des tomes précédents, à la fois pour les relations sexuelles, pour les motivations profondes des personnages, pour l'implication viscérale plus ou moins consciente des unes et des autres qui rend leur vie beaucoup plus intense.
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