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J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre qui divise la critique de manière assez marquée. L'intrigue de ce thriller psychologique débute par une banale partie de cache-cache dans un parc en hiver entre une mère et sa fille de 4 ans,Hortense. 27 secondes - le temps s'arrête- la mère qui est la narratrice stoppe le comptage avant d'atteindre le nombre 30. Un pressentiment. Justifié car la petite s'est volatilisée selon un témoin enlevée par un petit homme nerveux. La disparition d'Hortense restera non élucidée. Dix ans plus tard après une reconstruction difficile voire impossible, de nouveaux voisins s'installent dans la maison d'en face. La fille aînée du couple Hélène 14 ans la trouble car elle ressemble à sa fille disparue. Elle se persuade qu'Hortense dont le fantôme la hante et l'accompagne au quotidien est revenue développant alors une véritable obsession envers cette adolescente tranquille et replongeant dans la tourmente. Suspicieuse, menteuse, paranoïaque, elle n'accorde plus sa confiance sauf peut être à son époux.
Devenue hermétique aux autres, rien ne l'intéresse « Je ne ressens rien d'autre que l'absence de ma fille ». C'est le récit de l'effondrement d'une femme au bonheur confisqué par la perte, détruite intérieurement et engluée dans une névrose croissante, dans un déni puissant. L'écriture est saisissante, le style froid, détaché, ponctué de phrases courtes retranscrit pour moi parfaitement la « déconnection émotionnelle », sorte de défense psychique mise en place par la mère pour pallier la douleur trop vive et c'est précisément ce qui m'a touchée. Elle échafaude plusieurs scenarii opaques qui pourraient coller à la réalité. Délire total d'une mère détruite par la disparition de son enfant ? Scabreuse réalité ?
Un récit aussi glaçant que le bonhomme de neige d'Hortense devenu informe et conservé en souvenir dans le congélateur. Et bien que l'atmosphère soit sombre et oppressante c'est le blanc qui prédomine dans ce roman noir. Couleur blanche de la neige, de l'innocence, des nuits sans fin, des marches de deuil, de la folie du même nom, blanc comme mon teint à la lecture des dernières pages de ce roman très bien ficelé.
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J'ai tenu bon plus de la moitié du livre mais non, j'abandonne, je capitule et j'avoue, je n'ai pas aimé ce livre à moins que ce soit ce livre qui ne m'était pas destiné.

L'histoire est simple, c'est celle d'une enfant kidnappée à l'âge de quatre ans dont la mère ne se remet pas dix ans plus tard. Quand de nouveaux voisins emménagent, la mère imagine que la gamine de ce couple est sa fille. Elle en fait une fixation.

Je n'ai donc pas aimé ce roman.
Parce qu'il manque cruellement de sentiments. C'est comme un roman mort, sans poumon, sans émoi, qui flotte inlassablement sur du vide.
Parce que la mère de la petite Hortense poursuit sa vie et son bout de chemin sans cri ni rage.
Parce qu'il n'y a pas de dialogues, que tout est figé dans une latence glaciale.
Parce que l'écriture balance entre drame, tragédie et détails de la vie de tous les jours.
Parce que pas moyen de m'attacher à qui que ce soit. Les personnages sonnent creux.
Parce que et enfin, dans pareil cas, je serai à cent lieues de cette histoire sans âme, je crierai de rage et de haine et l'absence de la chair de ma chair me bannirait de la vie, des autres, de moi.
Puis et ce n'est pas négligeable, j'ai rongé tous mes ongles tant ce livre m'a tantôt agacée tantôt ennuyée. C'est malin maintenant.

Ce roman par sa quatrième de couverture m'a rappelé ce très beau film avec Catherine Frot : « L'empreinte de l'ange ». Un film fort et bouleversant avec des émotions qui se devinent sur un simple regard.
L'histoire est à peu près la même sauf que pour une fois c'est un film qui remporte le carton plein et que ce livre ira tout droit dans ma poubelle. Quelle déception.
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Tout change lorsque de nouveaux voisins s'installent en face du couple qui a perdu un enfant. La mère épie, commente, se pose des questions.
Puis une marche blanche est organisée, puisque la petite Hortense de quatre ans a disparu il y a dix ans, sans que les recherches et les chiens ne la retrouvent. Inutile de dire qu'elle est dévastée, cette mère, d'autant qu'au fil des pages elle nous parle de l'absence du père, qui part souvent à vélo, ou dans la montagne, en les laissent seules, sa fille et elle.
Carl, le père parait pourtant très attentif « depuis dix ans, c'est lui qui dit comment je vis ». Les autres, tous les autres du village, font semblant de s'intéresser à son malheur, mais ce qu'ils veulent, c'est fuir.
Or, les nouveaux voisins ont une fille de 14 ans, et très vite, l'hypothèse, devenue rapidement une certitude s'installe dans la tête de la mère, qu'elle soit sa propre fille, les âges concordants : l'histoire, après dix ans d'attente, prend sens, Hortense a été enlevée, puis vendue, car, dit-elle, il existe un protocole : le lundi, la victime disparait du bac à sable, le mardi elle est conduite dans un pays safe, et, à 14 ans, les parents adoptifs la reconduisent près de ses vrais parents. D'où l'arrivée des voisins.
Le délire s'empare d'elle, elle invente un passé certain, elle égrène les souvenirs qu'elle invente, puis en change, tout en avouant qu'elle marche de travers, « n'importe qui à ma place le ferait. »
 Elle a beau évoquer tous les nounours, les mots d'amour, les câlins et les bonbons, elle lâche parfois une phrase comme « ce n'est pas une bonne idée d'avoir un enfant. le couple morfle. » et parle incidemment d'une gifle, non, de plusieurs gifles…Et lorsqu'elle voit les yeux rougis de sa fille et comme la marque d'un coup sur ses joues, elle affirme : « l'absolu de l'amour reprend le dessus ».
Avec une écriture bien ciselée, ce roman dévoile l'amour d'une mère qui pleure et ne pense qu'à l'absence de sa fille, tout en l'enrobant dans une divagation insensée, dans des élucubrations démentes ; elle affirme qu'elle n'est pas folle, jusqu'à ce qu'elle imagine tellement de folles conjectures, essayant de faire écouter les chansonnettes d'enfant à la jeune adolescente sa voisine, certaine qu'elle la reconnaitra, perquisitionnant chez elle, lui volant un bijou, persuadée que malgré sa réserve, elles partiront ensemble… Jusqu'à ce que le malaise s'installe.
Alors que notre empathie devrait marcher à plein, et je suis sûre que pour certains(es) ce sera ou c'est le cas, alors que la perte d'un enfant est doublée de l'ignorance où nous sommes de ce qu'elle est devenue, alors que la mère ne manque pas d'évoquer les pervers qui auraient pu croiser le chemin d'Hortense, alors que nous aimerions tellement qu'elle puisse rebondir en retrouvant son petit amour dix ans après, pour ma part, la folie subodorée m'a trop stoppée dans mes élans compatissants.
Le genre de livre que l'on adorerait aimer… mais.
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Il y a dix ans, en 2008, la fille de narratrice, Hortense, a disparu dans un parc au cours d'une partie de cache-cache qu'elles faisaient toutes les deux. Depuis, la vie de la narratrice n'est qu'un long calvaire, que ni son mari Carl ni son amie d'enfance Adrienne ne parviennent à adoucir. Lorsqu'une famille vient s'installer en face de chez eux, la narratrice croit reconnaître sa fille en Hélène, la fille de ces voisins. Un éditeur avide de sensationnel, pressentant le potentiel commercial de l'histoire, fait son siège pour qu'elle accepte d'en faire un livre. ● Ce court roman très bien écrit, tout en finesse, est glaçant. Grâce à une narration à la première personne, on se met aisément à la place de la mère et on vit avec elle les affres de son existence « orpheline de sa fille ». On assiste à la lente dégradation mentale de la narratrice (avec quelques longueurs) jusqu'à un finale qui, si on l'a quand même un peu vu arriver, n'en est pas moins intense.
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Parce qu'elle a perdu il y a dix ans de cela sa fille Hortense, 4 ans à l'époque, une mère, la narratrice du roman de Caire Castillon, est persuadée de la voir partout et notamment dans les traits de l'adolescente de 14 ans qui vient d'emménager devant chez elle.

Obsédée par cette jeune fille, cette mère devient de plus en plus sujette à des crises de déraison incontrolable au grand dam de son mari, Carl, lui aussi totalement détruit par la disparition de sa fille....

Totalement monomaniaque, la narratrice toute en souffrance rentrée ira au bout de ses obsessions...

" Un jour, il m'a rétorqué que le pardon n'était rien qu'une seconde peine que le bourreau réclamait à sa victime. Je n'ai pas compris, et j'ai cru que le bourreau, c'était lui. En fait, il ne peut pas me pardonner, c'est ce que j'ai compris après, mais il le garde pour lui parce qu'il n'aimerait pas qu'Hortense le voie me haïr. "

On avait laissé la romancière Claire Castillon avec son roman jeunesse "River" dans lequel elle nous plongeait dans les psychés d'une jeune adolescente torturée et un peu névrosé.

Un roman jeunesse âpre et cruel, assez proche des écrits précédents de la romancière qui n'a jamais été une reine de la gaudriole et de la légereté ( en même temps ce n'est pas forcément ce qu'on lui demande) qui augurait sans doute cette marche blanche, qui met encore la cruauté et la noirceur un cran au dessus.

Avec ferveur et un vrai sens du suspens psychologique, Claire Castillon nous immerge dans l'intimité et l'esprit ô combien tourmenté de cette femme d'une fragilité indéniable, qui laisse libre court à son irrationnalité d'esprit.

Avec ses phrases courtes, aiguisées comme un canif, Claire Castillon livre un modèle de suspens psychologique à glacer le sang sur les différents visages que la monstruosité humaine peut prendre,et en ce sens, le dénouement ne déçoit pas.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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1,2,3… Une petite fille de quatre ans aux yeux bleus, Hortense, est kidnappée dans un parc. 4,5,6… Commence la survie des parents, prisonniers de l'attente, meurtris par chaque espoir déçu. 7,8,9… On suspecte tout le monde, même la soeur, même la mère. 10, 11, 12… Ça fait dix ans que c'est arrivé et comme chaque année, une marche blanche est organisée. 13,14,15… Pour la retrouver, on est prêt à tout, à faire parler les cartes, à invoquer les dieux et les diables. 16,17,18… Et cet éditeur qui harcèle la mère pour qu'elle raconte son histoire, pour qu'ainsi le portrait de sa fille disparue soit visible de tous. 19,20,21… de nouveaux voisins ont emménagé dans la maison d'en face, la fille aînée a le même âge qu'aurait Hortense aujourd'hui. 22,23,24… La mère s'est convaincue que la petite voisine est sa fille. Elle en perd la raison. Elle est folle, non, c'est bien pire que ça. 25, 26, 27… À 27, la mère d'Hortense avait rouvert les yeux pour découvrir que sa petite fille n'était plus là. Pourtant le cache-cache n'est pas celui que l'on croit.
J'ai longtemps hésité avant de lire le dernier roman de Claire Castillon. À cause du sujet, assez dur, et par peur que l'auteure ne soit pas à la hauteur. La capture récente du possible assassin de la petite Maddie m'a convaincue de franchir le pas. La quatrième de couverture ne ment pas. C'est un livre d'une grande maîtrise, et d'une rare finesse psychologique. Pour moi, l'un des meilleurs romans français de cette année 2020.
Bilan : 🌹🌹🌹
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Une marche blanche pour se souvenir..., se souvenir de cette petite fille de quatre ans disparue dans un parc alors qu'elle jouait innocemment à cache-cache avec sa mère...
Un fait divers terrible narré du point de vue de cette mère à la pensée chaotique, qui tombe progressivement dans la folie jusqu'à reconnaître son enfant dans les traits d'une adolescente dix ans plus tard.
La fiction raconte ces dix anneés de descente aux enfers, dix années de souffrance et de culpabilité mais aussi dix années à chercher et à espérer.

L'écriture de Claire Castillon ne cède à aucun compromis et immerge le lecteur dans le cerveau égaré de cette mère désespérée qui est passée au-delà de la douleur. Les cris se sont naturellement effacés après tout ce temps à attendre et à vivre ce drame, rattrapés par le quotidien et la nécessité de continuer malgré tout. le propos s'éloigne justement du larmoyant, pour s'approcher au plus près du réel brut.

L'ensemble est percutant et glaçant, bouleversant et déroutant. Il questionne souvent brutalement mais toujours habilement et subtilement la question de la maternité, les failles et faiblesses de chacun.
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Dix ans qu'Hortense a disparu.
Elle avait quatre ans.
Les parents continuent à déposer des affichettes.
Chaque année, une marche blanche a lieu.
C'est la mère qui raconte.
Une mère qui perd la raison, qui sombre peu à peu dans une sorte de démence.
La dernière étant qu'elle reconnaît sa fille dans celle des voisins qui viennent d'emménager.
C'est l'histoire d'une escalade, l'escalade d'une douleur intolérable.
Si la fin peut sembler surprenante, elle m'a effleuré l'esprit plus d'une fois.
C'est du Claire Castillon pur jus.
Noir, sombre, désespéré et désespérant. à la limite du glauque.
Elle n'est pas d'un naturel très optimiste visiblement.
Mais elle écrit bien, et je ne peux m'empêcher d'acheter toutes ses nouvelles publications.
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Ce roman est un véritable tour de force de Claire Castillon, qui, en se glissant dans la tête d'une mère effondrée après l'enlèvement non résolu de sa fille, nous fait toucher du doigt cette souffrance proche de la folie.
La narratrice revient avec une constance obsessionnelle sur les circonstances du rapt : Hortense, quatre ans, enlevée dans un parc alors qu'elles jouaient toutes les deux à cache-cache.

Carl, le mari aimant, poursuit le combat à sa manière en placardant des affiches et des photos partout jusque sur les briques de lait, mais il reste impuissant devant les comportements incohérents de sa femme. Il parle bien de voyage pour échapper aux souvenirs étouffants, mais il leur est impossible de s'éloigner de ce lieu où a vécu leur fillette.
Dix ans après le drame, une famille s'installe dans la maison d'en face, une famille avec deux enfants dont Hélène, une ado de 14 ans, l'âge qu'aurait eu Hortense. Elle ressemble trait pour trait à la fillette disparue. La mère est en pleine confusion sous le regard de Carl impuissant. Il est évident que sa fille a été enlevée pour être vendue à cette famille. Elle cherche à établir le contact avec Hélène, échafaude une évasion, rien qu'elle et sa fille.
Le roman oscille en permanence entre la réalité : enquête, appels d'illuminés, démarche de journalistes, accusation des proches, marches blanches, et les histoires invraisemblables que se raconte cette mère pour garder la douleur à distance. Mais cette souffrance peut aussi cacher une certaine culpabilité, celle de n'avoir pas toujours été une mère à la hauteur.

Cette histoire racontée dans de courts chapitres peut parfois dérouter par son cheminement chaotique. On se sent mal à l'aise face à la folie de cette mère tout à la fois touchante et dérangeante.
Dans un style fluide, les phrases courtes de Claire Castillon font mouche
Ce roman psychologique, plus noir qu'il n'en a l'air, est percutant et je l'ai lu d'une traite.

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Un roman choquant.
Cela commence comme un thriller. En 2008, la petite Hortense disparaît alors qu'elle joue dans un parc sous la surveillance de sa mère avant un rendez-vous chez le dentiste, elle avait 5 ans. Cela se passe dans une petite commune du Jura.
Les parents sont dévastés et organisent depuis 10 ans des marches blanches et ne désespèrent pas de retrouver Hortense. Un jour, de nouveaux voisins arrivent, ils ont une fille de 14 ans qui pourrait être Hortense, selon sa mère.
Le roman est écrit du point de vue de la mère ( dont on ne connaît pas le prénom ).
Elle revient sans cesse sur les évènements passés en 2008 mais aussi sur son mariage avec Carl, ses aspirations. Petit à petit, elle va sombrer dans la folie.
Un style percutant, un roman très dérangeant.
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