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Une mère pleure la disparition de sa fille Hortense, 4 ans ; Carl, son compagnon, ne peut qu'assister à sa lente descente aux enfers. Elle voit son enfant partout, soupçonne même ses voisins. Claire Castillon sait montrer l'évolution psychologique de cette femme en déroute et on se surprend à espérer avec elle qu'un jour le cauchemar se terminera. Grâce au style, on épouse les doutes, les suppositions, les espoirs qui s'étendent sur une dizaine d'années et le dénouement, malgré sa logique et sa vraisemblance, nous laisse pantois. Un roman surprenant et bien écrit.
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Curieuse, j'ai eu envie de lire ce roman après avoir vu les avis divisés qu'il a pu susciter, et malgré un thème lourd - la disparition d'un enfant -, et existe-t-il une expérience plus cruelle que celle de ne pas savoir, j'ai beaucoup apprécié ce thriller psychologique. Il est vrai que j'aime particulièrement ces romans où nous sommes dans le courant de la conscience, ici dissociée, et bien que le style de l'auteure et le choix de la mère comme narratrice aient pu être des choix critiqués, pour ma part, cela m'a semblé bien réussi, et judicieux, permettant de faire ressortir les aspérités du personnage. Car pour être dissociée, elle l'est cette narratrice, mère d'Hortense (un clin d'oeil à Hortense de Jacques Expert ?), quatre ans, disparue le 23 janvier 2008 alors qu'elles jouaient à la cachette au parc en attendant un rendez-vous chez le dentiste. le temps de compter jusqu'à vingt-sept, et la vie avait changé à jamais. Malgré les stratégies diverses qu'on lui suggère d'adopter, elle est coincée dans une boucle obsessionnelle, ses pensées revenant sans cesse vers sa fille, sa disparition, son ambivalence maternelle, son amertume envers Carl, son mari, à qui elle reproche un manque d'engagement et de support dans son rôle de mère. Lorsqu'une jeune fille qui aurait l'âge de sa fille – quatorze ans -, emménage dans la maison d'en face, il n'en fait pas plus pour la pousser plus loin dans son délire obsessionnel… Il y a des parties plus difficiles à supporter cependant, lorsqu'il est question des sévices que des enfants peuvent subir aux mains de leurs agresseurs, ce qui fait malheureusement partie de la réalité.
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Sur ce sujet difficile, l'enlèvement d'un enfant, Claire Castillon fait un roman qui montre cette mère qui glisse doucement vers la folie.
Il aura fallu 10 ans à celle ci pour sombrer : dix ans et 27 secondes …27 secondes de cache-cache et sa petite fille de 4 ans n'est plus à côté d'elle.

La narratrice explique 10 ans après, ce qui c'est passé. Une homme petit et nerveux a enlevé Hortense. Un petit soulier vert sera retrouvé quelques jours après dans la nature… Hortense elle est volatilisée…
Jusqu'au jour où la mère reconnaît Hortense dans la fille de ses nouveaux voisins…

Un roman psychologique prenant….et convaincant pour moi par rapport à la narratrice (moins pour le personnage du mari que j'ai trouvé un peu « plat »…. Mais c'est certainement voulu par l'auteure….)
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28 janvier 2018, 16h20, Hortense, 4 ans, a disparu. Quelques minutes auparavant, dans un parc, la fillette jouait à cache-cache avec sa mère. Quand sa mère rouvre les yeux, Hortense, n'est plus là !

10 ans ont passé, le père ne baisse pas les bras, il continue à imprimer des affiches, des photographies, et à organiser des marches blanches.

10 ans ont passé quand dans la maison en face de chez eux, un couple et deux enfants emménagent. Elle croit reconnaitre sa fille, Hortense.

"Marche Blanche" est un thriller psychologique intense au coeur d'une disparition d'enfant. L'histoire est racontée à la première personne par la mère, dans la tête et la folie de cette femme devenue folle à cause de la souffrance.

Plongé dans la tête de la mère, on suit les épreuves traversées par le coupler tout au long de ces années : enquête, marche blanche, médiatisation, témoignages loufoques...

La plume de Claire Castillon est forte, percutante, faite de phrases courtes et choquantes, sans pathos. Un roman fort qui mène à la réflexion sur la folie, la perte d'un enfant et la maternité. Et cette fin qui m'a mis une claque monumentale.

Un roman captivant, saisissant et un style admirable. "Marche Blanche" montre tout le talent littéraire de Claire Castillon !
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Ce livre m'a bouleversée. J'ai lu, ça et là, des avis tranchés à son sujet, on l'aime ou on le déteste. Moi, je l'ai adoré. Tellement que je viens vous en parler, tout de suite, sans trop retoucher mes mots, sans me relire mille fois, sans attendre comme je le fais toujours. Besoin de dire vite, comme je l'ai lu. J'ai inspiré en le commençant, puis bloqué l'air pendant 167 pages. Il est temps de relâcher. Expiration.

Poumons pleins, j'ai avancé dans l'esprit torturé de cette mère. J'ai entendu sa rage, partagé sa souffrance, ses errances. J'ai serré ses poings dans les miens. Dix ans plus tôt, Hortense, son Hortense, a disparu. Sous ses yeux fermés. A peine 30 secondes. Un cache-cache jamais terminé. Depuis, ce sont dix années pleines d'espoir et de folie, de peut-être, de recherches. Dix années à se demander. Dix années à tourner, autour, dedans, dehors, à rabâcher, ressasser. Cette journée, les autres. Souvenirs de l'avant, du pendant. Impossible construction de l'après. Et puis viennent de nouveaux voisins, et leurs enfants. Leur fille. La sienne. Peut-être. C'est sûr. Il n'y a qu'une mère pour savoir ça, pour le sentir. Ça ne peut qu'être vrai. C'est elle. Évidemment.

L'enfant partie laisse place à son absence, pleine et entière. Étouffante. Omnisciente. Empêchée de siéger, la raison fuit, le couple aussi. Restent quelques regards, et du vide. Et l'espoir qui rend fou. Tout ça pour tenter de coller des morceaux de vie qui ne feront de cette femme qu'une poupée de chiffons, mal cousue, tenue par les fils d'un esprit morcelé. Alors bien sûr, cette mère-là fait peu de bruit. Ses cris résonnent à l'intérieur, ses doutes se cognent dedans. Personne d'autre ne pourra comprendre. Elle seule sait.

En entrant dans la tête de cette mère, j'ai manqué d'air, doucement. Dangereuse apnée. Alors j'ai lu vite. Je devais sortir. Je sentais que ça tournait, que, petit à petit, je m'enfonçais. le parc, la chaussure de poulain vert, les marches, les affiches, les voisins. Je perdais pied mais, comme elle, je ne pouvais pas lâcher. Et puis lui, le mari. Lui, réconfortant. Lui, maison de gilet gris. Lui, dedans. Dehors. Il souffre. Il essaie. Mais rien ni personne ne peut entrer. La tête maternelle est pleine de celle qui manque. Plus de place.

Que vous dire ? Rien d'autre. Il faut que vous veniez vous aussi. Ouvrez ce livre et comptez.

1,2,3... Hortense...
...
15,16,17...L'absence, démente...
...
25, 26, 27... Sa mère...
...
29... Ouvrez ses yeux...
30. Cachée.
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Ce roman est une magnifique description psychologique des mécanismes de déni et de projection chez une mère. Il est assez prévisible mais on ne veut tout de même pas y croire tant c'est glaçant. Je ne connaissais pas "Claire Castillon" mais je vais me pencher vers ses autres romans car elle est vraiment passionnante dans l'aspect psychologique de ses personnages.
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Cela fait 10 ans qu'Hortense a disparu. Dix ans depuis cette partie de cache-cache où, bien que sa mère ait ouvert les yeux après avoir compté jusqu'à 27 et non 30 comme convenu, Hortense, 4 ans, n'a pas réapparu. Un enfant, qui jouait dans la zone, a vu une petite fille renaclant de devoir partir avec son père ... Mais Carl, le père d'Hortrense était à son travail ...

10 ans que le couple n'en peut plus de se déliter,

10 ans d'affichettes, remises à jour de portraits vieillis d'Hortense,

10ans d'espoir qu'elle réapparaisse un jour, cela est déjà arrivé ...

10 ans où les amis ont disparu peu à peu,

10 ans où la mère d'Hortense n'arrête pas de penser la voir

Alors quand un couple et leurs deux enfants (un grand garçon, et Hélène, de 14 ans, l'âge qu'aurait Hortense !) emménage en face de chez eux, la mère d'Hortense est persuadée qu'Hélène est Hortense.

Entre fixation maladive, hallucinations, et récit en boucle de ce qui s'est passé ce fameux après-midi d'il y a 10 ans, le récit devient de plus en plus oppressant.

Un récit factuel, trop factuel, sans affect, ce qui laisse à la fois monter l'horreur et procure un sentiment de malaise croissant au fur et à mesure de la répétition de la narration des faits de ce facheux après-midi, qui évolue légèrement au fil des pages, se complétant de précisions sur les relations entre Hortense et sa mère.

Un roman qui laisse un souvenir amer.

J'avais découvert l'auteur avec 'Rebelles, un peu', et surtout 'Ma grande', dont je garderai un bien meilleur souvenir
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Juste/ poignant/ terrible


« La maman d'Hortense ne vit plus depuis la disparition de la petite il y a 10ans. Et lorsque de nouveaux voisins s'installent en face, elle reconnaît tout de suite sa fille dans la leur. Vérité ou illusion due à la douleur? »


À lire après s'être assuré-e que les enfants sont bien au chaud dans leur lit.
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La narratrice est une mère brisée par la disparition de sa fille de 4 ans, enlevée par un petit homme sec, quasiment sous ses yeux, dans un parc pour enfants. Depuis dix ans, elle sombre dans l'instabilité mentale, rongée par la culpabilité, suspecte son entourage, a l'impression de voir Hortense dans toutes les petites filles qu'elle croise.
Elle la cherche, aidée de son mari qui colle, encore et encore des affichettes, lui qui a été si peu présent quand Hortense était en vie, organise maintenant des marches blanches pour "qu'on n'oublie pas".
Jusqu'au jour où, en face de chez elle, une famille s'installe, un couple, deux enfants; la fille, elle en est sure, est SA fille. le délire recommence, plus fort que jamais, la paranoïa prend le dessus.

Entrer dans la tête d'une mère qui pleure la disparition de sa fille et relater un fait divers peu vite tourner au récit larmoyant. Claire Castillon évite avec grand art cet écueil grâce à un style littéraire qui colle parfaitement aux ruminations délirantes de la mère.
Les phrases se télescopent comme ses pensées. Les descriptions sont irrationnelles comme ses perceptions. L'effet est froid et déshumanisé comme la mère qui a perdu toute foi en l'humanité, y compris en la sienne. L'histoire est foutraque comme cette mère qui ne sait plus si elle aimait sa fille ou n'en pouvait plus de l'élever seule.
Un style qui met mal à l'aise autant que la mère dérange. Excellent!
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Misère que je n'aime pas ça ! Recevoir un superbe cadeau d'une amie boostagrameuse et ne pas l'apprécier, c'est la pire chose qui pouvait m'arriver en ce 9e jour de confinement – dans la mesure où depuis le confinement, il ne m'arrive pas vraiment grand-chose alors imaginez ce que ça peut être pire que rien ?! -.

Evidemment le cadeau en lui-même m'a beaucoup touchée. Déjà parce que ce roman était le dernier coup de coeur de Clémence mais surtout parce qu'il était un peu un cadeau d'adieu avant qu'elle ne quitte notre beau pays toulousain pour des contrées lointaines mais non moins belles. J'avais hâte de le lire car son billet m'avait séduite, ce roman semblant réunir tous les ingrédients qui font habituellement recette chez moi. Mais voilà, Clémence m'avait prévenue : ce roman divise. J'aurais aimé être du même côté de la barrière qu'elle, je me retrouve finalement en face mais je sais que nous nous retrouverons bientôt sur un autre titre.

Bon alors, qu'est-ce qui n'allait pas dans Marche blanche de Claire Castillon ? Pour moi, très clairement c'est le style. Les phrases sont belles, l'écriture est esthétique, on sent que l'auteure a mis ses tripes dans l'écriture de ce livre. Par ses mots c'est comme si elle sculptait au burin les milles et une facettes de la folie de cette mère, anéantie par la douleur d'avoir perdu sa fille, il y a 10 ans dans un parc et nourrie de l'espoir dément de la voir resurgir sous la forme d'une adolescente dans la famille de ses nouveaux voisins. C'est très beau, c'est bien écrit mais c'est trop pour moi. Ca manque de naturel, c'est surfait, au bout de quelques dizaines de pages ce trop m'a écoeurée comme un gâteau trop plein de crème dont on a pourtant apprécié les premières bouchées. Bien que très court, ce roman s'enlise, on a vite compris ce qu'il y a à comprendre, on s'est vite fait une idée sur l'état psychologique de la mère mais ça ressasse encore et encore jusqu'au final fort mais sans aucune surprise, c'était tellement logique tout ça.

La même histoire racontée par un narrateur omniscient m'aurait sans doute beaucoup mieux convenue. Je n'ai pas du tout apprécier cette narration à la première personne, nécessairement foutraque pour coller à l'état psychologique de cette mère à la dérive et pour appuyer encore et toujours sur sa confusion mentale.

Le procédé est trop racoleur, les ficelles trop grosses, l'auteure aimerait nous faire pénétrer dans la tête de cette mère mais ça ne marche pas avec moi. La personnalité de la mère, bien que présentée comme complexe, est finalement très simpliste dans son raisonnement, on la cerne vite et on se surprend à anticiper ses réactions, sans surprise et sans émotion. Et puis on tourne en rond comme un lion en cage, sous prétexte que c'est ce que fait cette mère, mais de toute façon on n'a pas le choix, l'intrigue est tellement pauvre que pour tenir sur la distance il faut ressasser encore et encore.

En définitive, c'est bien ce manque de naturel dans l'écriture que je regrette le plus dans ce livre. Il est un peu à l'image de certains films français très réfléchis, très léchés, très travaillés pour faire très naturel mais qui finissent par souffrir d'une platitude assommante parce qu'on en a oublié l'essentiel, l'émotion.


Lien : https://www.lettres-et-carac..
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