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"Il la kidnappe. Comme un tour de magie. Je perds ma mère. J'ai sept ans. Il faut voir comment ça se passe. le déroulement. Heure par heure. C'est intense. Ma mère est pourtant sur des rails. Je me la rappelle très bien à ce moment-là, qui trace, voûtée parfois, toujours à la besogne, comme une machine en quelque sorte. Et soudain, le choc. Il l'expédie ailleurs. Il la prend, il la vide, il se met dedans et il ne ressort jamais ".

Une fillette de sept ans voit sa mère dépérir sous l'emprise d'un pervers narcissique et s'étendre son empire. Elle raconte son histoire à travers celle de sa mère et son imagination déferle à chaque page.
C'est un roman ambigu dans lequel la question se pose : est-ce que c'est vrai ?
Parce qu'il y a des jours de bonheur, où maman est là pour "recoudre", où elle est contente d'avoir une famille à trois. Elle a de l'admiration pour cet homme et en même temps, elle remarque qu'il y a du bizarre chez lui. Il l'intrigue et la fascine. Il se fait remarquer par ses attitudes et ses réactions violentes. Car il y a de la violence dans le couple également, mais elle ne le dit pas franchement.
Avec sa mère, elles vont vivre un cauchemar jusqu'au dérapage de trop.
La machine va dérailler. Elles vont déménager encore et encore pour échapper à leur enfer. Sa maman continue à s'enfoncer … et si ça n'était pas ça l'histoire ? de quel empire est-il question ? Jusqu'où peut aller l'imagination d'un enfant ?

Un roman troublant par la force de l'écriture de Claire Castillon et le sentiment de malaise diffus qu'elle insuffle.
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Terrible et implacable, ce récit d'une emprise
Dans cette histoire on voudrait crier au personnage de la femme : pars ! Sauve-toi ! C'est d'autant plus fort que c'est sa fille qui raconte, ces années entre ses 7 et 10 ans, où un homme jaloux et possessif prend place dans la vie de sa mère. Même si l'humour parvient parfois à sourdre dans cette atmosphère toxique, même si l'amour de la mère pour sa petite fille tient bon, le malaise ronge. Edifiant.
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Un roman atypique dû à une écriture originale, voire onirique. Un style particulier mais qui fait le charme de ce livre. le réaliste et les métaphores se croisent au fil des pages, rendant la lecture parfois ardue.

Une histoire qui m'a dans un premier temps déstabilisé puis je me suis plongée avec beaucoup d'intérêt et de curiosité dans la vie de cette mère et de cette petite fille qui se retrouvent sous l'emprise d'un homme toxique.

Ce roman parle de la toxicité d'une relation amoureuse, il démontre tout le mécanisme de la manipulation, de l'emprise et de la perversion que certaines personnes mettent en place sur leur proie. Je suis très intéressée par ce sujet, c'est donc une lecture qui m'a plu même si parfois, j'aurais aimé un peu moins d'originalité dans la narration. Mais je suppose que c'est une volonté de l'auteure. Peut-être est-ce aussi un parti pris pour alléger un sujet aussi difficile.

L'histoire est racontée par l'enfant qui parle de sa mère et de sa relation avec cet homme fou, méchant, profiteur, menteur et à la double personnalité. J'ai beaucoup aimé que la parole soit donnée à cette petite fille.

Le regard de cet enfant, sur sa mère et sur sa relation avec cet homme est captivant et bouleversant à la fois.

Toutes les deux comprennent que c'est un parasite, un être instable et envahissant, mais l'emprise est si forte que ni la mère ni la fille n'arrivent à s'en détacher, replongeant à maintes reprises dans ses griffes.

Un récit intense au titre fort, qui prend tout son sens à la lecture de ce livre court et percutant.

Un roman singulier qui ne plaira peut-être pas à tous les lecteurs, mais pour ma part, j'ai été convaincue et touchée par l'histoire que nous raconte l'auteure.

Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Un sujet passionnant et traité du point de vue de l'enfant, une écriture bien menée... je l'ai lu d'un trait ( ce n'est pas bien long) plus pour savoir comment elle allait se sortir de son sujet qu'autre chose. Je trouve que l'auteure est empêtrée dans sa trame et si elle parvient à sauver la mise dans le première partie c'est la noyade totale dans la seconde... bref, rien d'inoubliable.
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ne enfant de 7 ans raconte la relation que sa mère entretient avec son nouveau compagnon.
Un homme d'abord gentil et séducteur qui se révèlera être un psychopathe-menteur-manipulateur (et j'en passe), essayant de séparer la mère de la fille en s'immisçant et en critiquant sans cesse leur relation… en s'incrustant comme et quand bon lui semble dans leur petit cocon.
Petit à petit, la gamine impuissante, voit sa mère sombrer sous la pression de ce pervers…

J'ai vraiment été sous « l'emprise » de cette histoire, impatiente de connaitre le dénouement… d'ailleurs « son emprise » aurait pu faire un bon titre aussi.

Le récit est écrit à travers les yeux d'une petite fille innocente. C'est troublant, parfois dérangeant, bouleversant.
Elle subit la souffrance de sa maman, une réelle douleur psychologique dévastatrice. Comme un venin, il se répand… et moi en tant que lectrice je me suis sentie impuissante ; j'assistais également à la lente agonie de ce duo mère-fille sans pouvoir intervenir ! Car crois-moi que ce sale con, je l'aurai dégager vite fait !

Leur quotidien n'est plus que brimades, honte, peur…
et puis il leur fait vivre des situations complètement absurdes et difficiles, comme lors de l'enterrement du grand-père, Patou… sans compter Noël, les anniversaires… Tout est bon pour leur gâcher l'existence et les rabrouer aux yeux de leurs proches. Il veut régner sur elles.

On croise beaucoup de métaphores, de comparaisons sarcastiques, l'ambiance est malsaine, pesante. La plume est incisive. L'auteure frappe fort !

Claire Castillon signe un roman très réaliste sur la manipulation mentale. La violence n'existe pas que physiquement… je pense même qu'elle est encore plus forte lorsqu'elle est psychologique.
Les filles ne confondez jamais Amour et emprise. On ne doit jamais se sentir enchaînée dans une relation !
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SON EMPIRE de Claire Castillon

Mettre des mots dans la bouche d'un enfant s'avère un exercice délicat en littérature et pas toujours heureux. Dans ce roman, ça passe mais pas toujours.

« Je veux raconter la journée qu'on vient de passer mais, à sept ans, rédiger des lignes est fastidieux... » p33

Un très bon sujet. Trop de "du coup" et de "si ça se trouve". Une fin qui semble en comporter deux et qui aurait avantage à être plus claire.

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Sacré bouquin sur l'emprise !
On connaît le sujet, même si on ne l'a pas vécu soi-même: l'emprise amoureuse et folle. L'emprise démente de l'un qui déteint sur l'autre. L'enfer qui s'immisce, doucement mais sûrement, à l'insu de son plein gré. Par ce qu'on ne veut pas voir. Les alertes, rouges, sont pourtant bien là. Mais rien n'y fait... Ni les amis, ni la famille, ni personne... Sous les yeux de l'enfant, lui aussi séduit au départ, plus rien n'est possible. Même des années après.

C'est l'histoire d'une famille mono-parentale. D'une mère avec sa fille. Et d'un pauvre type qui tombe du ciel.
Le loup est dans la bergerie. Sa folie et sa perversité dans la besace. Resserrant l'étau chaque mois, puis chaque jour, puis chaque heure, toujours un peu plus.
Et la fillette est témoin de tout cela.
Avec les mots choisis de l'auteur, elle nous raconte l'enfermement et l'étouffement psychiques d'abord consentis puis subis. La descente aux enfers de la mère. L'isolement, la déliquescence, la disparition malgré les tentatives de fuite.
C'est l'histoire d'une vampirisation en bonne et due forme. D'une aspiration de moelle et d'âme par le siphon d'un maître du genre.
C'est un sacré bon roman dont ne sort pas indemne. Puisque nous connaissons nous aussi la fascination bien que morbide.
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Un roman totalement addictif dont le thème fait froid dans le dos.

Il existe des êtres manipulateurs, égocentriques, voleurs, paranoïaques, dominateurs. de véritables parasites qui s'immiscent subrepticement dans votre vie, votre famille, votre appartement, votre corps, votre âme. Une fois que vous vous apercevez de leur nécessité de tout contrôler, il est trop tard. Vous êtes déjà sous leur joug.

Celui-ci est d'une intelligence remarquable. Mais perverse. Il grignote jour après jour la mère de cette petite fille de sept ans qui nous narre cette histoire de ses yeux d'enfant, très observateurs mais impuissants. Un quotidien qui s'apparente à un terrible cauchemar. A plusieurs reprises, j'ai ressenti l'envie irrépressible d'intervenir en faveur de cette femme complètement désoeuvrée. Il faut dire qu'il est doué. Ah ça oui, il sait s'y prendre aussi bien pour taper du poing sur la table que pour se victimiser. Quel beau parleur que cet homme dangereux. Il excelle dans l'art de la manipulation.

Un court roman, sombre, dont les pages s'apprécient tout en se tournant très vite. Très vite. Une tension permanente jusqu'aux derniers mots. Une psychologie fine, une écriture incisive et très prenante.
Lien : https://labibliothequedeceli..
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Glaçant
Le mécanisme de l'emprise disséqué par une enfant de 7 ans
Glaçante
La lente agonie d'une femme qui veut aimer et se croit aimée
Glaçant comme « un rideau de douche qui lui colle à la peau. C'est froid et désagréable. Et dessous, on est nu »
Ce court roman m'a laissé un arrière-goût aigre. La dérangeante impression d'avoir assisté impuissante à la dérive d'une mère, embarquant son enfant dans son naufrage. Un naufrage inexorable, peuplé de fantômes et d'ombres, guidé de main de maître par un masque grimaçant…
Je ne saurais dire si j'ai aimé Son empire. Mais difficile de ne pas être ébranlée par ce récit.
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Le nouveau roman de Claire Castillon s'ouvre sur un constat, tragique et intime. La narratrice explique que sa mère a été kidnappée, lui a été enlevée. Et l'enfant, avec le recul de l'âge, nous raconte comment un homme a capté l'esprit, le corps, la Raison de sa mère sous prétexte de l'amour. Nous suivons ainsi plusieurs années au coeur de ce trio. L'homme, la mère et l'enfant sont réunis par intermittence. C'est parfois joyeux, souvent victime de sempiternelles interruptions. le roman, comme l'histoire de cette famille qui ne se compose jamais vraiment, se construit au rythme de marées émotionnelles. Claire Castillon ne parle jamais de « pervers narcissique » car elle conserve le point de vue de l'enfant qui observe minutieusement, pointe les incohérences des adultes et pose des questions. de cette description, douloureuse et profonde, ressort la lassitude vécue par la mère. Elle perd de son énergie, de son sens de vie.
Pour comprendre le mécanisme de cet envahissement, Claire Castillon développe l'idée de deux facettes pour l'homme : le gentil et le méchant. Petit à petit, cela prend la forme d'un ami imaginaire qui logerait dans l'homme, lui impulsant des idées noires, de la violence. Cette manière de dissocier montre une profonde dispersion chez cet être mais surtout raconte beaucoup sur la mère, personnage silencieux et sa fille, narratrice et tentant de mettre des mots sur le mal vécu. En prenant le temps de la description et de la difficulté de compréhension – la narratrice n'a pas la grille de lecture des relations adultes -, Claire Castillon montre l'ensevelissement progressif et irréversible qui se déroule et met en place. Elle questionne la capacité à regarder en face la sincérité des sentiments, celle à prendre soin de soi et à se libérer de l'autre. le roman est animé par la musique de l'écriture de la romancière, captant le mystère des sentiments amoureux, la peur de la perte et l'énergie apportée par le regard de l'autre. La dépendance est ainsi un autre axe d'exploration de cette histoire, celle entre un homme et une femme, celle entre une mère et sa fille, entre un adulte et un enfant. Apparaît alors la question de l'héritage, de l'imprégnation d'une telle invasion sensible. Claire Castillon regarde le réel et les êtres en n'oubliant jamais l'indicible des émotions, ce qui imprègne les corps et esprits, consciemment ou non, ce qui nourrit cet ami imaginaire qui grandit en chacun de nous.
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