Son empire

Le sujet est fort : la puissance et la malfaisance d'un pervers narcissique. Claire Castillon nous plonge dans ce duo formé par une mère et sa fille de 7 ans qui tombe aux mains d'un homme, et quel homme! Menteur, voleur, manipulateur, simulateur, les adjectifs seraient nombreux. le récit est fait par cette fillette, qui découvre, à la fois fascinée et révoltée, sa mère aux mains d'un homme qui la détruit et la magnifie.
On oscille sans arrêt entre ces moments dérangeants où l'homme prend un malin plaisir à humilier, à torturer, à à épuiser cette femme de paroles pour qu'elle abandonne.... et ces moments qui semblent légers..... Semblent arce que dès le début, on sent que rien ne peut être simple avec cet homme. Manger une glace, aller au cinéma, offrir un cadeau, regarder un film (surtout pas de Louis de Funès!), tout amène à d'interminables discussions, à d'âpres disputes, à des silences salvateurs.... mais à une prise de pouvoir de l'homme sur la femme.
Une lecture qui laisse un drôle de sentiment, une narration qui pour moi a manqué de profondeur pour un sujet si difficile.

Un roman court et marquant sur un homme égoïste, mégalomane, voleur et mythomane qui s'incruste dans la vie d'une femme et sa jeune fille. On observe impuissant la descente aux enfers de la mère à travers le regard cynique et désabusé d'une petite fille forcée de grandir trop vite face à ce traumatisme.

Une vision originale de l'emprise d'un pervers narcissique.

La narratrice est une enfant de 7 ans qui vit seule avec sa maman.
Un jour, elle a l'impression que sa mère lui est ravie car cette dernière fait la rencontre d'un homme, qui va prendre de plus en plus de place dans leur vie à toutes les deux.
Au début, tout se passe bien mais très vite, insidieusement, il va critiquer la mère, l'éducation qu'elle donne à sa fille...et va faire de leur vie un enfer.


J'ai beaucoup aimé la première moitié de ce roman car le thème m'intéressait, l'écriture est belle et la narration originale. Avoir ce point de vue enfantin est très intéressant et offre une perception des choses singulière : on voit la perversion de cet homme mais aussi la passivité de la mère, complètement sous emprise. Durant la deuxième moitié de ce court roman, j'ai été moins enthousiasmée car j'y ai trouvé quelques longueurs et la fin m'a peu convaincue.

Histoire assez sombre d'un homme manipulateur, voleur, etc… qui entre dans la vie d'une femme maman d'une petite fille de 7 ans.
C'est cette enfant qui raconte l'histoire avec son regard.
Au départ, elle voit sa mère resplendissante et au fur et à mesure la manipulation commence. On observe alors avec impuissance (comme cette enfant) à la descente en enfer de cette femme qui va sombrer et tomber doucement dans la folie.
L'écriture est froide, cinglante, quelque peu détachée, peu empathique, avec du cynisme et de l'humour.
La tension est progressive et tient en haleine le lecteur.
Il se lit vite, on manque d'air, on suffoque et déjà la fin du roman arrive…

Son empire pourrait s'intituler "Son emprise" tant le livre évoque une relation toxique entre une jeune mère et un pervers narcissique, affamé d'affection et de contrôle. Appréciant le style affuté de Claire Castillon, j'étais ravie de découvrir son nouveau titre. Toutefois, je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire, sûrement à cause de la narration attribuée à l'enfant de la victime. le ton est à la fois naïf, percutant de vérité, vu à hauteur d'enfant, ce qui amène une certaine fulgurance et brutalité au récit ; cette histoire d'amour m'a parue malsaine et dérangeante puisque vue du point de vue de l'enfant, l'auteure parvient bien à provoquer le malaise toutefois elle m'a perdue en route. On a presque envie de secouer la mère pour qu'elle se rende compte de l'emprise de cet homme... Un sentiment mitigé donc à cette lecture, pourtant bien écrite, mais je ne suis tout simplement pas rentrée dans le récit.

Une relation d'emprise très bien décrite, on comprend avec la narratrice le fonctionnement de son beau-père : la perversion et l'emprise qu'il a sur sa mère. le style d'écriture est intéressant et il est pertinent de voir cette relation évoluer à travers les yeux d'une enfant de 8 ans. Cette lecture est assez peu reposante de par le thème du livre et cette position de témoin dans laquelle le lecteur est positionné, mais par ailleurs très intéressante.

Son empire relate l'emprise d'un homme sur une femme et sa fille.

Le narrateur, c'est la fillette qui perçoit du haut de ses sept ans le malaise s'insinuant dans le foyer.

L'homme est un personnage toxique, il est voleur, menteur, possessif ; s'il se montre tantôt gentil, promet des fêtes, des goûters à la petite fille, il multiplie les reproches à l'envi à l'encontre de sa compagne. Celle-ci s'efface, lui résiste, protège sa fille, voudrait que tout s'accorde.

Manipulant mère et fille aussi bien grossièrement qu'en toute subtilité, l'homme est déconcertant par son attitude plurielle et imprévisible.

On suit ainsi, à travers le regard de la fillette, l'évolution de sa mère, son état qui confine peu à peu au désespoir, ses efforts pour échapper à la perversité de son compagnon et, finalement, la dissolution de sa propre personnalité.

Il s'agit fondamentalement du récit d'un travail de sape psychologique où l'auteure manie tour à tour incongruité, malaise, folie et étrangeté.

Un roman qui se lit sans interruption.
Lien : https://paronomasesethyperba..

Cette histoire de manipulation dans le couple est d'abord bien écrite. Sur un sujet pareil, cela n'est pas évident de ne pas plomber le moral du lecteur.
Le récit s effectue par petites touches et la forme et donc au service du sujet.
La soumission à son bourreau fonctionne justement sur ce modèle, celui des petits pas vers l'horreur, des données contradictoires, de la confusion qui altère la raison.
Un livre malin donc, avec un propos grave qui ne repousse pas le plaisir à la lecture.

Une belle découverte une fois de plus chez Gallimard. Une écriture très habile puisqu'on s'attache (quand-même un peu) au méchant de l'histoire. Une histoire qui monte doucement et en puissance vers l'invivable mais aussi le fatalisme, le tout observé par une petite fille de 8 ans, alors que nous, nous interprétons les faits avec des yeux d'adultes... La dernière phrase du livre est tout bonnement glaçante...

Tout juste reçu en cadeau pour Noël et déjà achevé. Ce qui est malin est d'avoir détourné le sujet de l'emprise par deux procédés mêlés : le regard d'une jeune narratrice et l'acidité de l'autrice, qui se confondent. Je ne sais pas si c'est voulu mais parfois on a l'impression que la pensée ne peut émaner de la jeune fille d'où cette ambivalence. L'écriture est moyenne lorsqu'elle cherche trop par la brièveté des phrases à vouloir épouser l'âme de la jeune narratrice, cela fait factice. Bon livre malgré tout qui m'a tenu en haleine.