Je sais, je sais, c'est vieux ! Mais j'ai pris un réel plaisir à me plonger dans cette lecture du début du XXe (elle est apparue en 1905 dans La Semaine de Suzette). Au départ introduite pour clôturer le journal, l'histoire de cette bonne bretonne rencontra un tel succès que l'auteur continua … A partir de 1913, elle apparaît dans des histoires plus structurées, jusqu'en 1950. C'est donc trois ans avant Les Pieds Nickelés, que l'on assiste à la naissance de la bande dessinée moderne, la transition entre les histoires illustrées et la vraie bande dessinée. Son graphique inspirera bon nombre de dessinateur, en particulier celui de Tintin 25 ans plus tard.
Mais ne vous y trompez pas ! le texte est encore très prédominant, et il n'y a pas encore de vrais dialogues au sens où on l'entend en bande-dessinée.
En tout cas, elle est entrée dans le dictionnaire avec comme définition : « Jeune fille sotte ou naïve. » Elle représente la figure de la provinciale de l'époque, telle qu'elle est vue par les élites bourgeoises parisiennes. Supposée être l'image d'une Bretagne rurale et arriérée. Une image que certains Bretons refusent encore (une association milite pour détruire sa statue au musée Grévin.). Pour moi, mieux vaut en rire aujourd'hui, et se dire que la Bretagne d'aujourd'hui n'a – heureusement – plus rien à voir avec la Bretagne du début du XXe siècle (et avec le monde rural hors Paris de cette époque).
Dans l'album que j'ai emprunté, paru en 1922, Bécassine se retrouve nourrice d'une pauvre petite fille abandonnée. Elle y révèle toute sa tendresse et son habileté avec les enfants, son bon sens paysan, tout en faisant régulièrement des bêtises …
Bref c'était une lecture agréable, au cours de laquelle j'ai bien rigolé, et qui m'a permis de combler une lacune essentielle ! :)
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