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sur 1093 notes
François Cavanna - Les Ritals - 1978 : Les mémoires d'enfance sont souvent ennuyeuses et factices. Une fois qu'un individu a vendu deux livres, qu'il est passé une fois à la télévision ou qu'il a gagné une médaille dans une compétition quelconque, il pense du coup que sa vie devient intéressante au point d'en faire connaitre à tous sa genèse. Mais non mesdames et messieurs les peoples, les pseudos stars et starlettes, les vendeurs de vide on s'en fou de votre vie. Nous les lecteurs nous voulons du réel, de l'émotion et de l'histoire aussi. Avec Cavanna on avait tout ça et plus encore avec cette écriture vacharde et cinglante qui correspondait bien au monde de l'enfance et de l'adolescence. L'homme ne faisait pas de ses souvenirs une suite de situations idéalisées qui voulaient montrer à quel point il avait eu de la chance de naitre, ni un chapelet de malheurs totalement exagéré pour faire pleurer dans les chaumières. Entre un père manoeuvre respecté pour son insondable gentillesse et une mère aigrie par une vie qui lui avait sans doute enlevé tous ces rêves, François Cavanna vivait une jeunesse heureuse à Nogent sur Marne. Au milieu des immigrés italiens, cohorte bouillonnante de maçons et de femmes de ménage volubiles le jeune garçon faisait ses premières gammes, ses premières bêtises, sa première fugue aussi et anticipait dans des jeux pas toujours innocents ses relations futures avec les femmes. le ton de ces écrits transpirait une grande tendresse pour cette communauté valeureuse et pour ce père démuni matériellement mais tellement riche en humanité. Car c'était sa figure qui dominait le récit, c'était lui qui la plupart du temps était au centre des anecdotes du petit François Cavanna (avec deux «N» il y tient), lui qui à travers ces souvenirs recevait le plus bel hommage qu'un fils puisse faire à son père. L'anarchie qui régnait dans la construction de ce roman en éloignait toute monotonie. En effet Cavanna qui fut dès sa plus tendre enfance passionné de lecture, ne cherchait pas à classer les évènements par ordre chronologique mais au fur et à mesure qu'ils revenaient dans sa mémoire. Il n'est pas sûr que dans notre monde de plus en plus moraliste ce livre aurait eu le même accueil bienveillant qu'à sa sortie. Cavanna écrivait à l'époque dans Charlie Hebdo et son récit était loin de verser dans le politiquement correct. On n'en dira pas plus de peur que les associations féministes, antiracistes ou autres ne s'emparent de ces écrits pour en faire un autodafé en le sacrifiant sur l'hôtel des réseaux sociaux. Rien évidemment n'était à prendre au premier degré ici (ben oui, je suis Charlie), si ce n'est la bêtise de ceux qui entretiennent cette véritable fosse à purin virtuelle (je parle des réseaux sociaux, vous suivez ?). «Les ritals» était donc un model d'autobiographie rédigé par un écrivain qui ne s'embarrassait pas de pudeur de gazelle pour relater les sentiments partagés en général dans la société du temps de sa jeunesse. Et cette spontanéité équivalait à un véritable bol d'air pur pour les lecteurs… indispensable
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A LIRE ou A RELIRE un pur moment de tendresse, la vision d'un enfant, pré ado, sur un passé "dur" diront certain, ceux qui on le temps de se plaindre, des petites frustrations du quotidien,dirait François, parce que lui, il avalait la vie, plutôt que de se laisser avaler par elle.
Cavanna, ne l'a pas oublié, ce gamin, il est resté comme lui, rebelle, indépendant, attachant, terriblement "vivant", l'enfant François, c'est l'enfant qui tout au long de sa vie, l'a nourri .
Il nous "parle" cet enfant, nous rappelle celui "tapi" au fond de nous, que l'on a oublié, et pourtant cet enfant que nous avons été...c'est "vraiment" nous.
Il nous rappelle aussi, que " l'étrangé " il change souvent de nationalité, "l'étrangé" d'hier regarde" l'étrangé" d'aujourd'hui et lui trouve une sale gueule...
Un livre d'amour....pour ses proches et pour les hommes qui veulent le rester
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Quel livre, quand même...Quand on retombe dessus, par hasard, la nostalgie vous prend et on en relit vite fait quelque pages, comme çà, juste pour le plaisir. Mais ça ne loupe jamais et on finit par se goinfrer tout le bouquin sans débander, c'est ainsi. Un pur bonheur d'émotions, de rires, d'odeurs, d'accents transalpins et de terre nivernaise ( vous savez, celle qui ruine le dos parce que plus basse que nulle part ailleurs...)...
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Je rejoins complètement mes amis babéliotes sur cet ouvrage... c'est un petit bijou de tendresse que nous a livré monsieur Cavanna ; tous ces souvenirs d'enfance qu'il revit pour nous, cette gouaille...
C'est un auteur que je connaissais peu, si ce n'est son par son talent de dessinateur, et dont j'ai maintenant envie de découvrir l'oeuvre plus en avant... un très bon moment de lecture !
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Nogent-sur-Marne, 1930 - 1940 environ. François, fils d'un maçon italien, arrivé en France dans les années 1920 et d'une mère Morvandelle, grandit dans un milieu d'émigrés italiens. Pas toujours bien vus par les Français dits "d'origine", à la recherche de travail, n'importe lequel, vidangeurs, ouvrier maçon, tout est à prendre pour quelques sous. Fier de son savoir-faire le père de François, garde sa dignité... "Tu vois, fiston, tout ce qui est beau en Italie, ou ailleurs dans le monde, ce sont les Italiens , des artistes qui ont bâti ces églises, ces monuments,, depuis des siècles. le travail ici, on a besoin, c'est dur, tu sais par tous les temps, il pleut, il gèle; pas toujours payé à cause du temps. Aussi, fiston, l'école, tu vois, il faut travailler pour arriver à travailler à l'abri, dans les bureaux, . François est super doué, à l'école, affamé de lecture, sa mère, qui fait la lessive chez les bourgeois, pense que ce n(est pas bon pour la tête. François se marre, il est contents au milieu des copains,à faire les 400 coups, comme des gamins plein de vie , dans la chaleur des familles turbulentes, il est heureux.
Les Ritals, c'est toute sa jeunesse racontée d'une façon truculente, dans une langue verte, imagée, mais jamais vulgaire. Un plaisir absolu de lecture. Cavanna, on l'aime, ce gosse, et son père encore plus, tellement courageux, sensible, J'ai lu ce livre il y a au moins 20 ans, et je m'en souviens comme un bonheur, d'ailleurs il est là, comme un copain d'enfance, suivi des russkoffs, que je vais relire, c'est sûr. Des livres comme ça, il n'y en a pas tellement souvent. Ne les ratez pas, c'est drôle, chaleureux, on sourit tout le temps, ciaio, le Rital, tu reste dans notre coeur.
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Quand Cavanna raconte son enfance, son quartier, son père...C'est magique et çà se "mange sans faim".
Cavanna a le don d'un conteur à nul autre pareil: C' est un amoureux des mots, mais des mots à faire partager.
Cavanna a la voix qui porte (il n'a pas de sang italien pour rien) mais sa voix est douce, forte et puissante toute à la fois.
Cavanna nous emmène dans un monde révolu, disparu, mais qu' il nous rend si familier que l'on s'y promènerait les yeux fermés.
Alors, où sont toutes ces étoiles qui manquent?
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François Cavanna, fils d'un immigré italien et d'une mère française, nous raconte ses souvenirs d'enfance entre sept et seize ans, une enfance vécue dans la rue Sainte-Anne, à Nogent, dans les années 1930.
La rue Saint-Anne, il n'y a que ceux qui y vivent qui la connaissent. Les Ritals y sont chez eux, parmi le cordonnier, le libraire, l'épicier, le jardin du curé, le petit bistrot et les minuscules cours. Les sales boulots, les boulots « ingrats » sont pour eux. Les ménages chez les bourgeoises, les travaux de terrassement et de maçonnerie, les déboucheurs de tuyau en tout genre,… Un homme sachant toucher à tout, comme le père de François, parviendra toujours à remplir les assiettes. Vivant au jour le jour, les Ritals ont cette fierté de ne pas être des feignants. Ne pas travailler est considéré comme une honte et leur monde s'évaporera avec la venue du çoumaze (le chômage), suivi des cartes de travail et des cartes d'expulsion du territoire français. La guerre approche et avec elle, la haine du juif et de l'étranger.
Et pendant que les adultes jouent à leur jeu d'adultes, les gosses du quartier vont à l'école, font des bêtises, se rossent, grandissent en essayant de ne pas décevoir les parents, jouent dans le jardin du curé (il m'a bien fait rire celui-là!), organisent des courses-poursuites avec tous les enfants de la rue (ça commence à 2 ans, trop petits pour courir, hop, sur les épaules des grands). Bref, Cavanna s'est bien marré !

La plume vivante nous transporte immédiatement dans l'esprit du jeune garçon et ses anecdotes sont fort savoureuses. C'est frais, c'est vivifiant, un brin nostalgique.
C'est l'histoire d'une époque à travers celle d'une enfance, de l'insouciance, des rires, des cris, des pleurs ; mais pas trop les pleurs, on a sa fierté quand même !
C'est l'histoire du père et de tous les déracinés.
C'est l'histoire d'un p'tit gars qui apprend la vie.
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Après relecture, j'ajoute juste quelques lignes.

Au titre, je m'attendais à un réquisitoire, une dénonciation en règle du traitement subit par les Italiens quand ils sont arrivés en France.
Erreur totale ! il est facile de se faire des idées.
C'est en fait une autobiographie, sans doute un peu magnifiée, pleine de rire, te tendresse, la vision d'un enfant puis dans adolescent qui ne veut et qui ne retiens que le meilleur.
Je vais relire ce livre, je suis sur de retrouver l'émotion ressentie il y a quarante ans.
Panne de livre, j'en ai profité pour relire et j'ai pas grand-chose à ajouter. J'avais oublié avec le temps la gouaille de François Cavanna, se rire sans détour et ses réflexions au vitriol. quarante ans après, je vais me décider à lire la suite. C'est ça le plus.
Vous ne l'avez pas lu ? comblez vite ce manque, vous serez comblés.
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Il y a de cela une quarantaine d'années, ce livre est arrivé dans mes mains sur les conseils d'une collègue et amie qui, tout en surveillant la récré, m'a dit simplement : « Les ritals, c'est bien. »
Je connaissais bien sûr déjà Cavanna et j'étais plutôt en phase avec son humour mais je ne m'attendais pas à ce que ce bouquin me marque à ce point et pose un jalon important dans ma vie de lectrice.
Dès les premières pages, je suis sous le charme absolu. Je découvre une nouvelle façon d'assembler les mots, un style très personnel, vivant, drôle, à forte puissance évocatrice : un grand écrivain.
Cavanna a su faire ressurgir son enfance avec une justesse sidérante. La retranscription de l'accent italien est absolument jubilatoire... et attendrissante. Oui, beaucoup de tendresse aussi dans ce retour à l'enfance et surtout un hymne d'amour à son père dont il reparlera encore et toujours.
À travers cette autobiographie qui respire l'authenticité, j'ai découvert une personnalité à la tournure d'esprit qui me convient bien et j'ose même dire que je suis tombée raide dingue du bonhomme. La lecture ultérieure de ses ouvrages a confirmé cette première impression : voilà un homme dont je partage les valeurs, que j'admire et que je regrette.
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Une décantation longue m'a été nécessaire pour partager au sujet de cette 1ère lecture de François Cavanna.

Un 1er tome de son autobiographie, son enfance dans le quartier de la rue Sainte Anne à Nogent-sur-Marne pendant l'entre-deux-guerres.

Des mots frais et vifs déroulant un vécu brut de décoffrage. Une transcription de la langue parlée essence du charme exercé, très drôle.

Avant cette lecture, je ne connaissais pas la personne de François Cavanna, cofondateur de Hara-Kiri et de Charlie Hebdo, mais connaissait les dessins de Sépia, alias sous lequel il publiait.

Une découverte d'un genre écrit tout neuf et unique pour moi.
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