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sur 1093 notes
Quoi de plus naturel que d'enchainer avec "les ritals" de François Cavanna après "le vin de la jeunesse" de John Fante. Bon, je me suis bien sûr plus reconnu dans l'enfance de Cavanna, même si on n'est pas de la même génération, son titre a été rédigé à peu près à l'âge où je le lis.

La petite communauté d'enfants d'ouvriers italiens, où Cavanna a vécu sa jeunesse dans les années 30, vit dans une rue de Nogent-sur-Marne et évolue dans des lieux qui n'existent plus. Son père maçon qui ne lit pas un mot de français mais qui comprend l'auvergnat, l'amour de l'orthographe et de la grammaire à l'école des bons pères. Les déconnades avec les copains, les filles et les bandes dessinées, ah la vache !

Goguenarde, l'écriture remplie d'expression désuète, est hilarante parfois, toujours humaniste et pleine de nostalgie. Des morceaux de mémoire rangés dans des chapitres thématiques qui construisent un récit de l'avant guerre en banlieue parisienne.
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Un livre autobiographique écrit avec la simplicité et la truculence d'un François Cavanna redevenu petit garçon, dans sa famille Italienne, sa banlieue de l'est Parisien.
Derrière le style agréable et les anecdotes, une réflexion sur l'intégration et le communautarisme, vécu dans la bonne humeur.
Un moment de fraîcheur.
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Les jeunes ne connaissent certainement pas son nom, mais les gens de ma génération se souviennent très bien de F. Cavanna, l'anar généreux et virulent dont nous avions l'habitude de lire les textes truculents. Bizarrement, je n'avais pas encore lu "Les Ritals", je viens seulement de le découvrir, longtemps après sa publication (1978).

Il s'agit des souvenirs d'enfance de Cavanna (avant la seconde guerre mondiale), arrivant dans le désordre et rapportés sans effets littéraires. La figure centrale, c'est le père: un ouvrier immigré humble, courageux et presque toujours de bonne humeur. Dans cette famille, l'argent manque cruellement, mais personne n'en fait un drame, sauf la mère. François est un garçon hyper-doué, ce qui ne l'empêche pas de faire les 400 coups avec ses copains "ritals". En grandissant, il commence à découvrir la politique et les problèmes sociaux. Cavanna évoque une fugue qu'il a faite et aussi ses émois de jeune mâle: il se deniaise dans un bordel. Mais il y a bien d'autres anecdotes croustillantes...

Le sujet est à priori très intéressant: l'entre deux guerres, les milieux populaires, la condition des immigrés et... les jeunes années de Cavanna lui-même. L'auteur écrit avec un style vif et primesautier. Son imitation de sabir paternel est savoureuse. Évidemment, ses mots sont souvent très crus, mais jamais orduriers. Dans ces mémoires, il y a de la nostalgie, mais stimulante et joyeuse. J'avouerai quand même une chose: j'ai trouvé ce livre un peu trop long.

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Cavanna raconte son enfance de fils de maçon italien immigré (rital en argot) dans la France de l'entre-deux-guerres à Nogent sur Marne. Une belle évocation de son père . La truculence du récit réside surtout dans la transcription phonétique des dialogues. On découvre un Cavanna tendre que le chroniqueur de Hara Kiri et Charly Hebdo ne laissait pas deviner. Une jolie fresque sociale sur les immigrés italiens et la France de l'époque. Des fous rires assurés et beaucoup d'émotions.
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Un livre déjà lu à sa sortie et qui m'a de nouveau enchanté et ému. Avec son style gouailleur et malicieux qui me rappelle les grands moments de « Hara-Kiri, journal bête et méchant » , il conte ses souvenirs d'enfant immigré et pauvre – c'est souvent synonyme – mais tant heureux de vivre, de lire et d'aimer. Sa sincérité totale – peu de gens se mettrait à nu de la sorte, dans sa plus profonde intimité, tant physique qu'émotionnelle – et sa confiance naïve sont tout simplement émouvantes, bouleversantes parfois. C'est si vrai que moi-même, petit garçon bon élève mais turbulent, 25 ans plus tard, j'y retrouve tous mes souvenirs au point de croire qu'il parle de moi. C'est une impression extraordinaire qui m'attache à ce livre comme à un journal personnel mais combien plus beau, plus spontané, plus juste !
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Bernard Pivot écrivait : “c'est un gosse qui parle”. Oui, exactement, bonne formule ! Cela tient du Petit Nicolas, de la guerre des boutons, du sac de billes... Mais là, absolument tout semble authentique, c'est du vécu, de l'enfance à l'adolescence. le tout est rédigé en langage parlé, avec de l'argot pittoresque, un style très cru (mais pas vraiment choquant), joyeux et nostalgique à la fois.

Pourquoi le titre “ les Ritals” ? Parce que les immigrés de cette époque d'avant 1939 sont principalement les Italiens, qu'ils habitent souvent dans le même quartier, c'est une intégration récente et encore partielle. C'est notamment le cas du père de l'auteur, un homme en or, travailleur et généreux, franc comme une poignée de main mais au français incertain et maladroit. Cavanna se moque de lui et de tous ces immigrants italiens avec humour mais toujours avec un grand respect et une grande affection.

Comme il y a certaines longueurs ou non, plutôt parce que c'est difficile de rire pendant 347 pages et parce que le livre est assez décousu, je conseille de le lire en alternance avec un autre, par étapes plutôt que tout à la suite (j'appelle ça un livre-récréation).
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je ne ferais pas de critique car comme je l'ai dit celle de tiptop92 est tellement bien représentative de ce que j'ai ressenti en lisant ce livre que je me contenterais d'abord de le remercier mais également de dire que oui, c'est un livre à lire, c'est vrai, rafraichissant et comme il dit peut-être pas fait pour les faux bien pensant actuels, mais pourtant c'est du cru, du naturel et du réel et dit dans le ton de l'époque et de l'endroit
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Quel délice que cette écriture truculente avec laquelle Cavanna nous fait partager ses souvenirs d'enfance, fils de Rital dans un quartier populaire. Y'a d'la vie!
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C'est à la fois l'histoire de toutes ces familles italiennes qui sont arrivées en France avec leurs enfants, et l'histoire d'une famille à travail le regard de l'enfant qui découvre le pays, la langue, les coutumes... J'aime ces tranches de vie qui écrivent L Histoire et fixent la mémoire, mais je ne suis pas fanatique de la plume de Cavanna : le réalisme a-t-il besoin d'autant de vulgarité, souvent gratuite ? Dans certaines pages, c'est trop !
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Moi je suis comme Cavanna, mais à l'envers, je m'explique : le père de Cavanna était piémontais ou lombard pour un méditerranéen, ça ne fait pas une grosse différence. Pour moi qui suis petit-fils de sicilien, au nord de Naples, c'est l'Autriche. Dans mes jours de générosité, c'est au nord de Rome et quand je suis au sommet de mon indulgence, j'accepte les Toscans comme compatriotes. Cavanna dans son récit autobiographique explique le contraire, au sud de Rome ce sont des arabes. Ce ne sont pas les seules pages savoureuses de son récit. Il nous donne aussi un magnifique cours de linguistique sur les langues romanes sur une comparaison entre le dialecte parlé par son père, sur la prononciation des nasales, sur la proximité des langues cisalpines ou transalpines. Mon moment préféré, c'est la discussion entre père et fils sur la méthode pour mesurer avec un mètre articulé en bois, un grand moment, je ne déflore pas plus. Ce récit est aussi celui d'une enfance dans l'entre-deux-guerres. Un dernier mot, j'ai lu récemment que la Cité de l'immigration de la Porte Dorée était peu visitée, elle le mérite rien que pour la raison suivante, Cavanna fait partie de ceux qui ont donné des documents parmi ceux-ci, le décret de naturalisation française de sa mère, un détail, elle était nivernaise et avait donc perdu sa nationalité en épousant un italien. Ca fait frémir.
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