Les jeunes ne connaissent certainement pas son nom, mais les gens de ma génération se souviennent très bien de F. Cavanna, l'anar généreux et virulent dont nous avions l'habitude de lire les textes truculents. Bizarrement, je n'avais pas encore lu "Les Ritals", je viens seulement de le découvrir, longtemps après sa publication (1978).
Il s'agit des souvenirs d'enfance de Cavanna (avant la seconde guerre mondiale), arrivant dans le désordre et rapportés sans effets littéraires. La figure centrale, c'est le père: un ouvrier immigré humble, courageux et presque toujours de bonne humeur. Dans cette famille, l'argent manque cruellement, mais personne n'en fait un drame, sauf la mère. François est un garçon hyper-doué, ce qui ne l'empêche pas de faire les 400 coups avec ses copains "ritals". En grandissant, il commence à découvrir la politique et les problèmes sociaux. Cavanna évoque une fugue qu'il a faite et aussi ses émois de jeune mâle: il se deniaise dans un bordel. Mais il y a bien d'autres anecdotes croustillantes...
Le sujet est à priori très intéressant: l'entre deux guerres, les milieux populaires, la condition des immigrés et... les jeunes années de Cavanna lui-même. L'auteur écrit avec un style vif et primesautier. Son imitation de sabir paternel est savoureuse. Évidemment, ses mots sont souvent très crus, mais jamais orduriers. Dans ces mémoires, il y a de la nostalgie, mais stimulante et joyeuse. J'avouerai quand même une chose: j'ai trouvé ce livre un peu trop long.
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je ne ferais pas de critique car comme je l'ai dit celle de tiptop92 est tellement bien représentative de ce que j'ai ressenti en lisant ce livre que je me contenterais d'abord de le remercier mais également de dire que oui, c'est un livre à lire, c'est vrai, rafraichissant et comme il dit peut-être pas fait pour les faux bien pensant actuels, mais pourtant c'est du cru, du naturel et du réel et dit dans le ton de l'époque et de l'endroit
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