Laïlah

Recueil de trois histoires courtes, il donne un bon aperçu du talent de Caza, qu'il s'agisse de construire une ambiance dramatique ou de verser dans l'humour absurde.
Le premier récit, qui donne son titre à l'album, raconte l'annihilation d'un peuple pacifiste et la vengeance de son unique survivante, Laïlah.
Le deuxième, Lulla ou le Dévorant, retrace le parcours d'un couple d'humains errant à travers l'espace dans l'espoir de découvrir une planète habitable afin de refonder l'humanité. Ils vont croiser la route du Dévorant (sorte de vagin cosmique !) qui les ramènera finalement à leur point de départ. Des réflexions métaphysiques côtoient un humour teinté d'absurde. Savoureux.
La dernière histoire nous plonge au coeur d'un marécage d'une planète étrangère au côté d'un explorateur parti à la recherche d'un temple perdu d'une civilisation de batraciens mammifères disparue. Il va croiser le chemin d'une Frogue (descendante dégénérée de cette civilisation) qui semble séduite par sa virilité et qui le conduira jusqu'au temple où il fera une découverte qui changera à jamais sa vie ! Un humour décalé et, comme toujours, une pointe d'érotisme pimentent cette dernière nouvelle.

Belle bédé.
Le style nous renvoie aux années 70 avec un trait singulier et académique. Abondance du trait fin et sur, matérialisant des personnages esthétiquement normalisés.

Caza nous emporte, avec quelques courtes histoires, dans des mondes lointains fortement teintés de science fiction et de fantastique. Nous avons affaire ici à trois histoires inégales racontant la fin d'un monde, un voyage dans l'espace temps et la découverte d'une jungle humide. Gros coup de coeur pour la première et la dernière histoire bien scénarisées et surtout éfficaces.

C'est bô et bon.