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Urban tome 1 sur 5
EAN : 9782754803182
56 pages
Futuropolis (15/09/2011)
4.03/5   96 notes
Résumé :

Zacchary Buzz quitte sa famille de fermiers pour se rendre à Monplaisir, une immense cité dédiée aux loisirs, aux jeux, aux plaisirs… Avec pour modèle Overtime, le plus grand justicier de tous les temps, il rêve d’intégrer la meilleure police du monde : les Urban Interceptor.

Monplaisir est une société hyper contrôlée, dirigée par l’omniprésent Springy Fool. A grands renforts de caméras et d’écrans géants, toute la ville peut suivre en direct... >Voir plus
Que lire après Urban, tome 1 : Les règles du jeuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Il ne s'agit pas d'être laxistes Zach. Mais d'être plus dissuasifs que répressifs.
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Ce tome est le premier d'une pentalogie. Sa première édition date de 2011. Il a été réalisé par Luc Brunschwig pour le scénario, et par Roberto Ricci pour les dessins et les couleurs. Il compte quarante-huit pages de bande dessinée en couleurs. La série a bénéficié d'une réédition en intégrale en 2023, mais d'un format plus petit.

20 décembre 2058, des libellules volètent dans un rayon de lumière et Zachary Buzz se réveille, ou plutôt se lève. Il s'agit d'un solide gaillard : le jeune homme répond à une voix désincarnée constatant qu'il n'a pas dormi. Il répond à haute voix qu'il n'a pas pu, pas réussi. Alors qu'il se lève et s'étire, la voix désincarnée lui demande s'il regrette son choix. Zach répond à voix haute que non, c'est juste qu'il n'a connu que la ferme de ses parents. Ce qui va venir est autre chose, ce n'était carrément pas prévu au programme de son père ou de sa mère. Ça lui fait peur, autant que ça l'excite. Il s'apprête à montrer dans le wagon qui s'est arrêté, quand une autre voix l'interpelle : sa petite soeur Julia arrive en trombe sur un hoverboard, furieuse. Elle lui balance une figurine à l'effigie d'Overtime, un personnage de dessin animé, pour qu'il n'oublie jamais à cause de qui il a quitté la demeure familiale. Zachary prend place sur une banquette du train, tenant la figurine entre ses mains. Celle-ci lui parle comme s'il s'agissait d'un adulte assis à ses côtés, pour le détromper : sa soeur se trompe, il n'a pas besoin de cette poupée pour se rappeler à cause de qui il s'en va aujourd'hui. Alors que la destination se rapproche, une animatrice avec un décolleté ahurissant se met à parler sur les écrans : elle adresse son bonjour à ceux qui viendraient de les rejoindre à bord du tub à destination de Monplaisir.

Un humanoïde avec une tête de lapin interrompt la jeune femme. Springy Fool présente Monplaisir. Plus qu'un complexe de loisirs… Une cité tentaculaire vouée à toutes les formes de plaisir. Sur 300.000 hectares, un choix sans limites et deux niveaux d'accès. Pour ses 18 millions de visiteurs quotidiens ! le dernier endroit où ça rigole dans la galaxie !!! le train entre en gare, et sur le quai, Zachary Buzz est accueilli par Membertou, son coach. Celui-ci lui demande de ne pas l'appeler monsieur : il est son coach et il le sera pendant les six prochains mois. Il avait oublié à quel point Zachary est grand, et dense aussi. Dense, un mot barbare qui colle parfaitement avec son élève. Ce n'est pas un problème : la plupart des recrues ont grandi en apesanteur, leurs squelettes en sont fragilisés et leurs muscles bien moins toniques que ceux de Zach. Rien ne vaut un élevage au bon air des campagnes. le coach le remercie d'avoir postulé à l'académie de police. Les cours commencent dans moins de 24 heures. Ça laisse un peu de temps à Zach pour prendre ses marques. Dans le même temps, les écrans diffusent un message à l'attention des vacanciers : ils sont invités à se diriger vers la costumerie. Ils pourront y échanger leurs vêtements civils contre l'un des 400.000 déguisements que leur hôte Springy Fool met gratuitement à leur disposition.

À l'évidence, la couverture annonce une série de science-fiction, vraisemblablement se déroulant dans un milieu urbain à en croire le titre. le texte de la quatrième de couverture en dit un peu plus, un parc de loisir géré par une intelligence artificielle dénommée A.L.I.C.E., et il explicite que le terme Urban renvoie aux Urban Interceptors, les policiers de Monplaisir, unité que Zachary Buzz va intégrer en temps qu'élève. le récit se déroule en deux temps, tout d'abord l'arrivée de Buzz dans cette ville le 20 décembre 2058, puis dans un second temps un assassinat et l'enquête qui s'en suit le 24 juin 2059, c'est-à-dire juste vers la fin de la période six mois passés avec le coach. le lecteur est amené à suivre Zachary à ces deux moments, puis un autre jeune policier, Isham El Ghellab, qui a grandi dans l'espace, et qui doit mener à bien sa première mission, à savoir arrêter l'assassin qui a été repéré et dont la localisation au sein de Monplaisir est connue. Il croise également Ahn Loon Bangé, enquêteur, le temps de trois pages, la jeune femme Ishrat hôtesse à tout faire dans l'immeuble où loge Buzz, un enfant Niels Colton, également fan du dessin animé des Overtime, les justiciers du temps, et Antiochus Ebrahimi, l'assassin. le titre de ce premier tome Les règles du jeu, et le début d'une série induisent que les auteurs commencent par présenter l'environnement dans lequel se déroule la série.

Au départ, le lecteur ressent comme une forme de dissonance visuelle : d'un côté, il voit des dessins descriptifs détaillés, de l'autre il éprouve parfois l'impression d'une forme d'imprécision dans certains endroits d'une case ou d'une autre. L'horizon d'attente du lecteur peut comprendre une exigence de représentation consistante des environnements dans une histoire de science-fiction. Sur ce plan-là, il est comblé, l'artiste s'investissant pour donner à voir les environnements dans lesquels évoluent les personnages. le train sur monorail est visiblement d'un modèle futuriste, avec un profil spécifique. L'arrivée vers Monplaisir montre des bâtiments faisant penser à une nature industrielle, avec des poutrelles métalliques présentes régulièrement. L'architecture intérieure de la gare évoque plutôt la fin du dix-neuvième siècle. Certains buildings rappellent ceux de New York, début du vingtième siècle. Quelques pages plus loin, le lecteur apprécie la présence d'une statue d'une déesse à six bras évoquant Kali sur la façade d'un immeuble à la hauteur du quatrième étage. Par contraste, la salle d'entraînement des élèves policiers ressort comme étant froide et aseptisée, avec des dimensions peu communes.

Dans le même temps, le lecteur ressent comme un flou dans certains arrière-plans. Il lui faut un peu de temps pour comprendre d'où provient cette impression. L'artiste fait un usage sophistiqué de la mise en couleurs : à la fois une teinte dominante apportant une unité à chaque séquence, des jeux sur les nuances pour faire ressortir le relief et la texture de forme délimitée par un trait de contour, quelques effets spéciaux pour la décharge de 1.800 volts administrée à un voleur à la tire, pour le halo de chaque écran (et ils pullulent dans la ville et dans les appartements), pour les éclairages artificiels, etc. Parfois la couleur vient en appui des traits de contour ou de texture, s'adaptant à leur imprécision pour évoquer l'arrière-plan, sans réellement le représenter, en s'en tenant à l'impression générale qu'il peut produire sur un passant qui n'y prête pas attention. Pour autant, la densité d'informations visuelles s'avère très élevée à chaque page, montrant la ville et les locaux, en donnant pour son argent au lecteur venu pour le dépaysement concret du monde futur. Rapidement, il fait l'expérience du plaisir que prend le dessinateur à intégrer des éléments fouillés dans ses cases. L'exemple le plus flagrant réside dans les clins d'oeil au travers des déguisements mis à disposition des visiteurs : Goldorak, Mickey, Pinhead, Bender Tordeur Rodriguez, Darth Vader, Wonder Woman, Homer Simpson, un schtroumpf, une tortue ninja, un Rubick's cube, etc.

La narration visuelle transporte le lecteur dans cette cité futuriste avec ces visiteurs costumés, ces écrans partout, une véritable omniprésence, un personnage faisant même observer que seule l'intelligence artificielle A.L.I.C.E. peut les éteindre. Dans le même temps, elle emmène le lecteur grâce à son dynamisme : la première course-poursuite pour attraper le voleur à la tire, le combat entre deux élèves policiers, et le seconde course-poursuite entre l'assassin Antiochus Ebrahimi, et le policier Isham El Ghellab, des prises de vue rendant bien compte des déplacements, des coups portés, des acrobaties. le lecteur se retrouve impliqué aux côtés du gentil Zachary Buzz, peut-être un peu naïf, dans la découverte progressive et partielle de cette cité. le lecteur cherche à déterminer quel est le fil directeur principal de l'intrigue. Il se dit que cela doit être l'intégration de Buzz dans les Urban Interceptors, débouchant sûrement sur une enquête complexe.

Dans le même temps, le lecteur relève les différents thèmes abordés par le scénariste au travers du prisme déformant et souvent révélateur de la science-fiction. Cela commence avec les explications du coach sur le métier de policier à Monplaisir : Depuis que la police existe, les policiers se sont toujours plaints d'être constamment noyés sous un monceau d'obstacles idiots… Des centaines de délits sans intérêt qu'ils doivent traiter au jour le jour et qui les empêchent de se consacrer aux affaires réellement importantes. Mais à Monplaisir, rien de tel. En se chargeant de la broutille, A.L.I.C.E. leur permet de se concentrer enfin sur le vrai travail de policier : les meurtres, les viols, les enlèvements… Ici, être flic n'est pas un boulot ingrat, Zach. le lecteur relève également l'omniprésence des écrans aux programmes imposés, une critique sur les programmes de masse issus de grands groupes homogénéisés, les visiteurs déguisés en costumes, c'est-à-dire une forme de société ayant dérivé vers le parc d'attraction, la société du spectacle ayant atteint son dernier stade de développement, le personnage de dessin animé comme modèle de Buzz déjà adulte, entre infantilisme et absence de modèle dans la vie réelle. La seconde course-poursuite entre un voleur et un policier est diffusée en direct sur tous les écrans, comme un spectacle, le voleur pouvant profiter en temps réel de l'évolution de la progression du policier, les visiteurs étant encouragés à parier sur l'issue de cet affrontement, etc.

Un premier tome très accrocheur qui trouve le bon dosage entre ce qui est montré et révélé, et ce qui reste caché, à découvrir par la suite. Une narration visuelle savamment dosé entre ce qui est montré dans le détail pour donner corps à ce monde futuriste, et ce qui est suggéré pour éviter de se prendre les pieds dans le tapis avec des éléments qui pourraient exiger une trop grande suspension consentie d'incrédulité, ou se contredire. Une mise à profit de la science-fiction comme reflet déformé ou exagéré, prospectif de la société d'aujourd'hui, et une solide intrigue pleine de mystères. Une belle réussite.
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Dans un monde où l'intelligence artificielle fait partie du quotidien, Zach qui sa ferme familiale pour devenir flic dans le plus gigantesque complexe dédié uniquement aux jeux et aux plaisirs. Monplaisir est une société très particulière, avec ses propres lois, ses propres codes. le naïf Zacharie Buzz va devoir y trouver sa place.

Une histoire originale. Les bases sont bien solidement plantées avec un décor ahurissant. Reste maintenant à développer une intrigue pour le moment quasi inexistante et à étoffer les personnages.

Les dessins fourmillent de détails, les cases sont denses et riches. Au contraires des couleurs très douces et sombres.
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La maquette est élégante comme toujours chez Futuropolis et le format large permet d'apprécier la qualité des dessins et du découpage. C'est confortable. La ligne graphique des couvertures, si elle est cohérente avec l'atmosphère de la série, n'est pourtant selon moi pas très efficace pour donner envie...

Dans un futur proche le réchauffement climatique à submergé une grande partie des terres habitées, provoquant un exode sur les planètes et satellites du système solaire. Dans ce monde dystopique où l'écart entre riches et pauvres a atteint le stade du XIX° siècle, la cité de Monplaisir fait figure de respiration pour une population aux aboies: pendant deux semaines par an ils peuvent s'adonner à tous les plaisirs au sein d'une cité hyper-connectée et gérée par une intelligence artificielle. Un paradis...?

Si certaines séries sont plus visibles pour le marketing qui les entoure, on peut dire que les auteurs d'Urban ne vont eux pas vers la facilité et que les choix scénaristiques ne souffrent d'aucun compromis. Il s'agit d'une BD qui nécessite de s'immerger, de prendre le temps et surtout, de tout lire à la file, tant Luc Brunschwig a construit son intrigue de façon très progressive, lentement, séparant chaque album quand aux protagonistes centraux ou via des flashbacks. Tel un puzzle en cinq tomes, les différents éléments convergent progressivement vers la conclusion, de façon tout a fait cohérente et maîtrisée. A ce titre cette BD force le respect pour la rigueur du travail d'écriture. Pour résumer, Urban s'appréciera idéalement en format intégrale.

Ainsi l'entrée en matière est compliquée. L'on suit un colosse un peu simplet parti contre l'avis de sa famille pour devenir policier à Monplaisir et discutant avec un personnage qui semble imaginaire... Dès l'entrée en matière, une galerie de personnages hauts en couleurs nous immergent dans un monde de carnaval permanent où tout le monde est déguisé et où il est compliqué de démêler la réalité de la fiction (imaginaire, virtuel?) dans un contexte futuriste sur lequel le lecteur n'a que très peu d'informations. Ce brouillage est calculé mais il faudra avancer dans la série pour s'en apercevoir. Des personnages nouveaux surviennent sans que l'on sache s'ils sont importants ou périphériques et même le personnage principal, Buzz, est assez peu présent dans les albums. le découpage lui-même joue de cela avec des irruptions brutales de scènes au milieu d'autres, non reliées directement... Je ne veux pas donner une l'image d'une série ardue car Urban est vraiment une bonne BD, mais il me paraît important d'être prévenu pour apprécier celle-ci à sa juste valeur.

Heureusement les dessins, de très grande qualité et très lisibles (notamment la mise en couleur un peu floutée et jouant sur un éclairage électronique permanent), permettent de faciliter la lecture durant les premières pages. le jeu discret du repérage des héros de l'imaginaire collectif (Batman par-ci, Zoro par là...) présents dans Monplaisir est également savoureux et incite à se plonger dans les cases larges de Ricci. L'artiste propose un design SF élégant, coloré, et une réalité crue: dans ce paradis des plaisirs le sexe et la violence sont bien présents, permettant des scènes d'action efficaces bien que peu nombreuses. Ce qui est le plus perturbant c'est de ne pas avoir de personnage à suivre (hormis Buzz) mais cela nous pousse à chercher d'autres focales, d'autres personnages, à échafauder des théories, ce qui est probablement recherché et est fort agréable, comme dans un bon polar (Brunschwig est auteur de l'Esprit de Warren, un polar sombre réputé à sa sortie en 1996). L'intrigue suit autant Springy Fool, le grand architecte transmuté en lapin d'Alice que ce couple de mineurs de Titan, un gamin et sa nounou que cette prostituée tatouée... L'illustrateur prend grand plaisir et précision à nous les présenter et nous les attacher si bien que l'on ne sait jamais qui est le réel centre de cette histoire.

A mesure que l'on avance dans l'intrigue la réalité se durcit, le rideau de la féerie se déchire pour laisser transparaître une réalité dystopique bien noire... Car le message de Brunschwig est simple: que se passera t'il dans quelques années dans un monde libéralisé où les États auront abandonné leur devoir de protection des population à des sociétés connectées qui pourront se comporter en démiurges autoritaires? Un monde où Disney allié à Google aura gagné, contrôlant nos vies d'endettés accro aux loisirs? J'avais retrouvé une idée proche d'Urban dans l'excellente série américaine Tokyo Ghost (en version trash...) comme dans l chef d'oeuvre de Pixar Wall-E.

J'ai découvert à travers cette série un excellent dessinateur et retrouvé un auteur que je n'avais plus lu depuis ses débuts. le plus gros défaut d'Urban est qu'il faudra attendre encore un an avant de connaître la conclusion...
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Dans un futur proche, Zachary, jeune homme un peu naïf, quitte la ferme familiale pour travailler dans un parc à thème high-tech dédié aux jeux et aux plaisirs, où « les masses laborieuses » sont envoyées se divertir deux semaines par an. Devenu « interceptor » de la ville de Monplaisir, il va découvrir les règles à part entière de ce « paradis » régi par l'argent et une intelligence artificielle nommée A.L.I.C.E…

Selon les albums, la place des protagonistes peut varier énormément d'un tome à l'autre mais aussi à l'intérieur même de ceux-ci. Zachary est un protagoniste assez attachant qui se rêve en justicier à l'instar de son héros Overtime. Mais bien qu'il soit le héros de cette aventure, il n'est pas forcément toujours très présent, ce qui est surprenant et perturbant. On voit apparaitre régulièrement un certain nombre de personnages « satellites » qui donnent de (fausses ?) pistes pour avancer dans l'intrigue. Dans cet univers où les personnages sont habillés comme s'ils participaient à une fête costumée, il est quelques fois difficile de distinguer le réel de l'imaginaire. C'est un monde un peu baroque où le jeu, le sexe et la violence règnent en maître et où les visiteurs deviennent des jouets entre les mains d'un lapin sous acide et d'une IA développée pour les plumer. Ce sont tous ces personnages secondaires qui concourent aussi à l'intérêt et à l'originalité de la série.

Prévue en 5 tomes, cette histoire originale signée Luc Brunschwig, se construit selon un rythme qui prend son temps pour bien poser les choses mais qui à force de flash-back et de sous-intrigues dépeint un monde assez intéressant. Tel un puzzle, tous les éléments se mettent progressivement en place pour donner à l'ensemble un rendu cohérent et structuré. L'intrigue n'en est pas pour autant résolue puisqu'il manque encore un certain nombre de fils avant que l'écheveau ne soit totalement démêlé.

D'après ce que j'ai pu en voir, La série Urban a failli être étouffée dans l'oeuf après avoir connu un faux départ aux Humanoïdes Associés sous le nom d'Urbangames avec le dessinateur Jean-Christophe Raufflet. Néanmoins, un « Reboot » avec Roberto Ricci a permis de redévelopper le concept pour nous proposer cette version qui s'épanouit sur plusieurs

J'ai commencé à entendre parler de Luc Brunschwig par le biais du premier tome du « pouvoir des innocents » à sa sortie il y a 20 ans mais étant donné que je n'ai quasiment plus lu de BD pendant un certain temps, je n'avais pas eu l'occasion de découvrir Urban, à la sortie du 1er tome. Il y a +/- 1 an, j'ai pu enchainer la lecture des 4er tomes rapidement, ce qui m'a permis de ne pas attendre trop longtemps avant de lire la suite et de ne pas être trop frustré par les cliffhanger de fin d'album. Je regrette juste qu'il reste encore à attendre la sortie du 5ème pour connaitre le dénouement.

Pour cette oeuvre de science-fiction, le scénariste a eu l'idée de faire de ce parc d'attraction grandeur nature, une ville ayant ses propres règles, son propre système de lois, un peu à l'image d'une petite nation. L'idée d'une ville dédiée au jeu n'est pas révolutionnaire, mais l'auteur va plus loin, en proposant une cité dirigée par un psychopathe avide s'arrogeant le droit de vie et de mort sur ses visiteurs sans que les instances dirigeantes du pays ne sourcillent vraiment.

C'est un certain nombre de dérives possibles dans une ville régie uniquement par l'argent et le profit qui sont pointés du doigt par Luc Brunschwig. Notamment les conditions inhumaines dont sont traités les touristes qui n'ont plus les moyens et qui deviennent soit esclaves soit SDF avec une durée de vie très limitée. Mais c'est aussi la sur-médiatisation et l'absence de vie privée qui sont esquissées ici, avec par exemple la poursuite des criminels, suivie en direct sur grand écran comme un jeu sur lequel les spectateurs peuvent dépenser leur argent en prenant des paris ou encore la multitude d'écrans et de caméras qui parsèment la ville. le scénario reprend entre-autre un des thèmes récurrent en SF d'anticipation : utiliser le divertissement pour garder le peuple sous contrôle.

Je vous parle beaucoup du scénariste et de l'histoire mais il faut aussi rendre hommage au co-auteur, le dessinateur Roberto Ricci dont le coup de crayon généreux donne des cases pleines de détails, sublimées par des couleurs pastelles, tout en douceur. Son style est élégant et expressif au point de laisser transparaitre une impression assez effrayante de cette réalité qui se cache derrière le cadre festif et apparemment idyllique de Monplaisir. Les couleurs oscillent entre chaudes pour le faste carnavalesque et froides pour les « coulisses ». Les décors sont plutôt fouillés et montrent une certaine expertise de l'auteur pour l'architecture et les arrières plans. le découpage des cases est plutôt classique même si certaines s'enchainent de manière quasi cinématographique.

Pour résumer, je dirais qu'Urban a su engranger de nombreux fans, au cours des années, de part toutes ses qualités qui en font une excellente série SF dont la conclusion est très attendue.

Lien : http://www.artefact-blog-bd...
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En 2058, Zach Buzz est un jeune homme qui s'apprête à se rendre à Monplaisir, une cité tentaculaire destiné au bonheur de tous ses visiteurs et répondre à tous leurs fantasmes. Mais Zach n'est pas un simple touriste, il s'y rend pour devenir policier. Mais Zach va vite se rendre compte que la cité de Monplaisir cache de nombreux mystères…
Malgré un style graphique qui ne me plait guère, l'univers crée autour de cette cité du plaisir est plutôt intéressant. Un monde qui flirte avec la dystopie où Zach découvre que tout le monde n'est pas heureux dans cette cité. Même son rôle de policier n'est pas ce qu'il imaginait.
L'idée est originale et il plane pas mal de mystères et surtout un monde qui est bien plus sombre que ce que le nom de la ville pourrait laisser imaginer : notamment avec ce jeu autour de l'arrestation d'un meurtrier par un jeune policier qui tourne au voyeurisme sordide !
Bref, le récit est plutôt prenant et prometteur, à voir si l'histoire prenne un peu d'épaisseur et si on avance un peu plus dans l'intrigue.
Petit point amusant dans cette cité de Monplaisir où les visiteurs doivent passer un déguisement à leur arrivée. L'occasion d'observer en arrière plan de nombreuses vignettes, des personnages connus : Tintin et Milou, Dark Vador et Leia, un légionnaire… je vous laisse chercher les autres.
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critiques presse (5)
BoDoi
18 octobre 2011
Fascinante, l’histoire mêle une critique d’une société ultra-cynique, où chacun est surveillé, à un destin individuel touchant. On admire le foisonnement de personnages atypiques – voire monstrueux -, la richesse de l’univers imaginé, dont certains plans peuvent donner le vertige, et l’intelligence de cette science-fiction référencée. Toutefois, malgré ces indéniables qualités, on reste à la surface de ce premier épisode. Qui, à vouloir brasser tant d’éléments […] se révèle d’une complexité un peu trop poussée.
Lire la critique sur le site : BoDoi
ActuaBD
18 octobre 2011
Le scénariste Luc Brunschwig a décidé de montrer un parc décadent, où sous des apparences de kermesse permanente, le bonheur est complètement asphyxié. Sans parler de la justice spectacle érigée en politique marketing. Roberto Ricci est le dessinateur adéquat pour donner du corps à ce tissu ultra urbain, même si l’on regrettera un léger manque de constance dans la qualité du trait. Amateurs de science-fiction désabusée (voire dépressive), Urban est pour vous.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BulledEncre
05 octobre 2011
Le scénario de Luc Brunschwig, une mécanique d’une grande précision, plante les bases de ce qui s’annonce être une grande série d’anticipation. Tout y est : hyper-industrialisation, omniprésence d’écrans et de caméras de surveillance, racolage permanent, télé réalité extrême, violente et mortifère, superficialité et déshumanisation des masses et consommation nauséabonde. Un album époustouflant qui apporte sa pierre d’originalité à la forteresse du genre.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
BDGest
26 septembre 2011
Urban est peut-être la deuxième tentative de Luc Brunschwig pour développer cette histoire d'anticipation où la surveillance est constante, mais le pari est réussi. Avec son complice, ils créent un monde inédit, fascinant autant que repoussant, captivant en tout cas. Graphiquement et scénaristiquement de grande qualité.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
05 août 2011
Urban est donc l'une des belles surprises qui vous attends pour septembre 2011. C'est une œuvre visionnaire qu'il ne faut pas rater ! Le futur est là qui vous attends à Monplaisir : ne loupez pas la visite de ce lieu de plaisir et de débauches !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Pas de ça, mon grand ! Les flics humanoïdes n’interviennent pas dans ce genre de délits. À part un coup de surin, y a rien à gagner dans une bagarre avec ces losers. Garde-toi en vie pour des arrestations plus dignes de ce nom. Maintenant, crois pas que cet enfoiré va s’en tirer comme ça ! C’est A.L.I.C.E, notre système de gestion informatique qui va prendre les choses en main. […] Il a eu sa leçon. Tu voudrais quoi ? Qu’on le colle en prison ? Impossible, il n’y a que quelques cellules ici et elles sont réservées ou deux ou trois gros criminels qu’on extrade chaque semaine vers le tribunal inter-Pla. N’oublie pas que Monplaisir est un parc d’attractions, Zach. Notre métier n’est pas de gérer la vie d’une infinité de détenus, mais de distraire au mieux des millions de vacanciers. Voilà pourquoi on traite les délits dits mineurs de façon un peu différente qu’ailleurs. Comme tu l’as vu, le cerveau de type a été traversé par une décharge de 1.800 volts. Non seulement ça l’a assommé, ce qui a permis de récupérer l’objet de son vol, mais en plus ce type va être dans l’incapacité de contrôler ses sphincters pendant les heures qui viennent. En un mot, il n’a pas fini de se chier et de se dégueuler dessus… Une expérience qu’il hésitera à renouveler, crois-moi. Il ne s’agit pas d’être laxistes Zach. Mais d’être plus dissuasifs que répressifs.
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Avant de travailler dans l’équipe de Springy Fool, j’ai vécu près d’un an dans les rues de Monplaisir. Je n’avais pas d’endroit à moi dormir. Alors je marchais chaque jour, plusieurs kilomètres. Je croisais des milliers de gens. C’est à ce genre d’ambulants qu’on propose cette sorte de tatouage. Ils sont payés 150 dolsuns l’unité par les gens qui nous les font. Grâce à eux, j’ai réussi à ne pas mourir de faim pendant cette période de ma vie.
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Hoho ! Pas de monsieur, par pitié. Je suis ton coach, Zach ! Je le serai pendant les six prochains mois, alors, pas de chichis entre nous, ok ? Bong Sang ! Hah ! Tu es si grand ! J’ai failli l’oublier. Et dense aussi. Oui, dense, c’est un mot barbare mais qui colle parfaitement avec toi. Un problème ? Sûr que non, fils. La plupart de nos recrues ont grandi en apesanteur. Leurs squelettes en sont fragilisés et leurs muscles bien moins toniques que ceux-ci. Rien ne vaut un élevage au bon air de nos campagnes terriennes, Zach. Merci de nous le rappeler, et merci d’avoir postulé à notre académie de police. Pour toi, les cours commencent dans moins de 24 heures. Ça te laisse un peu de temps pour prendre tes marques.
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Un flic heureux, Zach… Tu vas être un flic heureux. Écoute, depuis que la police existe, les policiers se sont toujours pliants d’être constamment noyés sous un monceau de conneries… Des centaines de délits sans intérêt qu’ils doivent traiter au jour le jour et qui les empêchent de se consacrer aux affaires réellement importantes. Mais ici, rien de tel. En se chargeant de la broutille, A.L.I.C.E vous permet de vous concentrer enfin sur le vrai travail de policier : les meurtres, les viols, les enlèvements… Ici, être flic n’est pas un boulot ingrat, Zach. Tu vas vite t’en rendre compte.
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Depuis que la police existe, les policiers se sont toujours plaints d’être constamment noyés sous un monceau de conneries. Des centaines de délits sans intérêt qu’ils doivent traiter au jour le jour et qui les empêchent de se consacrer aux affaires réellement importantes. Mais ici, rien de tel. En se chargeant de la broutille, A.L.I.C.E. vous permet de vous concentrer enfin sur le vrai travail du policier : les meurtres, les viols, les enlèvements. Ici, être flic n’est pas un boulot ingrat, Zach, tu vas très vite t’en rendre compte.
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Vidéo de Luc Brunschwig
Qu'il sera riche, ce mois de juin, de plongées historiques et documentaires.
À l'approche des jeux, vous découvrirez une biographie sublime et sublimée de Jesse Owens par Gradimir Smudja. Louison et Thomas Snégaroff se sont alliés pour adapter le roman sur Putzi, le pianiste d'Hitler. Laurent Bonneau et Alain Bujak vous feront entendre le Bruit de l'eau en enquêtant dans la vallée de la Roya. Jeff Lemire proposera la fin des Éphémères. Quant à Luc Brunschwig et Laurent Hirn, ils vont clore leur immense saga, après 35 ans : le Pouvoir des innocents se termine !
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Les personnages de Tintin

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