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4,11

sur 406 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La construction est assez déroutante. Au début l'histoire se met en place, et on prend plaisir à suivre les péripétie de ce chevalier à la triste figure. Certaines scènes sont comiques et m'ont fait sourire.

Mais au file de la lecture quelques petites anecdotes racontées par d'autres personnages viennent se greffer. Ce qui est assez déroutant, c'est que hormis relancé la trame principale du livre en donnant à Don Quichotte de nouvelles missions, elles viennent combler une grosse partie des aventures de celui-ci.

D'un côté il y donc l'histoire de ce chevalier qui veut refaire le monde à sa convenance et déforme la réalité pour y parvenir et de l'autre de longs passages d'histoires d'amour plus ou moins tragiques.
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Au début j'ai bien ri des pitreries de Don Quichotte mais au fil des pages la nouveauté s'est estompée pour faire place à un certain agacement devant le délire du chevalier errant et les lamentations de son écuyer, encore que les dialogues entre les deux soient savoureux, au départ du moins car je m'en suis lassé également. Ce fut une lecture en dents de scie; certains épisodes m'ont captivé alors que d'autres aventures m'ont paru complètement futiles. Ainsi le plaidoyer de Marcelle la bergère sur son désir d'indépendance est incisif, intelligent et dépasse de loin plusieurs propos modernes à ce sujet. J'ai reconnu aussi avec amusement dans l'histoire d'Anselme et Lothaire le thème exact repris dans l'opéra « Cosi fan tutte » de Mozart; son librettiste aurait-il lu Cervantès? Certaines envolées sont également marquantes comme celle où notre hidalgo philosophe sur les lettres et les armes.

Par contre brûler des livres parce qu'on les pense nocifs me choque et je ne peux réconcilier cet acte du curé avec le discours qu'il tient au chanoine quant aux mérites des livres de chevalerie. Personnellement j'ai eu de la misère avec les phrases qui s'éternisent, les propos délibérément alambiqués et la logorrhée qui affecte les principaux personnages. Reste qu'à travers tout ce charabia émerge des réflexions surprenantes sur la condition humaine et qu'on ne peut nier l'originalité du texte ni son coté satirique parfaitement réussi.
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J'avoue avoir été quelque peu surpris et même un peu déçu à la lecture de Don Quichotte, livre emblématique de la culture iberique.
En effet, alors que j'attendais une fable sur l'utopie d'un homme et le pouvoir de l'imagination, je me suis retrouvé devant une farce. Don quichotte est un bouffon et Sancho l'est tout autant voire plus. On rit d'eux, avec moult bastonnades, vomissements et autres délires hallucinatoires. Il y a du Molière et ses clystères quand il se moque de la médecine, dans ce livre. Et pourtant...
Dans le deuxième livre qui constitue la suite des aventures de nos protagonistes (écrit plusieurs années après), Cervantès a pu apprécier la popularité de ses héros et j'ai l'impression que son regard a changé. Ils sont toujours ridicules mais ce grotesque touche à la beauté, à la rêverie poétique. On tente de leur jouer des tours, de tester leur raison et leur sagesse: ils en sortent vaincus mais grandis. Les rieurs montrent la beauté de leurs sentiments et la justesse de leurs raisonnements.
Ajouté à cela le talent littéraire de Cervantes qui joue du statut de son héros (Don Quichotte y est présenté comme un héros de roman) et des plagiaires qui ont tenté d'écrire une suite à son histoire, et l'on obtient au final une très belle et très drôle fable.

Avec la fin des aventures et la mort du héros, on est gagné par une pointe de tristesse et l'on retourne à la réalité. La farce est terminée mais la leçon est retenue, rêvons, soyons ce que l'on veut être...
Et retenons que ce fou lunaire avait certainement plus de sagesse dans sa folie que les moqueurs terre à terre et tristes.

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Tant qu'à m'attaquer à ce classique, j'ai opté pour la version intégrale traduite par Louis Viardot (1800-1883).
Disons-le bien, si par bien des côtés cela ne manque ni d'intérêt ni de drôlerie, ce n'est pas d'un abord facile. D'abord, à cause de la traduction en elle-même, très littéraire et d'un français un peu daté (mais qui convient sans doute très bien à l'oeuvre originale), mais surtout à cause de multiples digressions sur des sujets qui n'ont plus grand intérêt aujourd'hui, à part peut-être pour quelques spécialistes triés sur le volet.
Dans le premier quart, le très long développement sur les romans de chevalerie dont Quichotte s'abreuvait est un véritable pensum, et les notes de bas de page sont aussi absconses que les informations auxquelles elles se réfèrent.
Dans le troisième quart, l'histoire du captif, dont on comprend qu'il est une projection de Cervantès lui-même, qui servira à faire l'autobiographie de ses aventures à la bataille de Lépante et comme captif des Ottomans, m'a perdu elle aussi et j'en ai lu de nombreuses pages en diagonale tant c'était assommant, et pourtant je suis client d'épopées, mais là c'est raconté de façon factuelle et avec un tel luxe de détails inutiles que je n'en pouvais plus.
Même le reste comporte de très nombreuses autres digressions qui apparentent un peu ce road movie sans but réel à un recueil de contes, mais dès qu'il s'agit de sentiments (le thème de l'amour impossible entre deux personnages de classes sociales différentes est très souvent abordé), ces digressions sont nettement moins rébarbatives.
Si M. Cervantes présentait son manuscrit à un éditeur aujourd'hui, il serait bien évidemment rejeté, et même si on le prenait quand même, sur la base de sa notoriété par exemple, on lui demanderait probablement d'en sucrer au moins la moitié. C'est pourquoi, avec le recul, je conseillerais plutôt à ceux qui ont envie de s'y frotter de s'attaquer à une version simplifiée comme il en existe à l'usage des scolaires.
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Je mets une note moyenne à ce "monument de la littérature" car je suis à la fois déçu et lui trouve quelques qualités, comme celle d'être encore aujourd'hui lisible, compréhensible par la traduction (contrairement à d'autres écrits de l'époque) et le caractère assez comique des "aventures" que Don Quichotte se procure à lui-même pour un oui pour un non. Quel dommage qu'Orson Welles et Terry Gilian n'aient pu achever leurs projets de films (Jean Rochefort - parfait en Don Quichotte - a dû arrêter car il souffrait trop du dos à cheval) !
Mais que c'est long ! C'est un livre étrange finalement, qui contient un autre livre (au moins) , un autre récit qui - disons pour résumer "d'amours contrariés" - est d'ailleurs bien écrit (l'essentiel sur les tourments de l'amour y est bien écrit aussi) mais dont je me demande ce qu'il fait là au milieu de l'histoire de Don Quichotte et etc etc..(les autres personnages).
Cervantès a fait plus ou moins tourner en rond son personnage, à quelques lieues de son logis, revenir souvent involontairement à la même auberge. A -t-il voulu étoffer son récit ? Il en résulte la longueur du livre et une dispersion de mon attention et diminution forte de mon intérêt.. Mais on nous dit que c'est le premier "roman moderne", le modèle du style picaresque.. alors j'ai fait l'effort mais cela m'a épuisé.. Moi aussi j'avais l'impression de tourner en rond. Dommage. Peut-être qu'au fond le vrai sujet et intérêt de Cervantès c'est le language, la langue, les mots et, vu qu'il écrivait fort bien on peut considérer que son oeuvre est alors d'une étonnante et intemporelle "modernité". Je ne pense pas lire le second tome. La vie est trop courte.
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