Tout comme
Jirô Taniguchi, qui rendit hommage au célèbre écrivain
Jack London dans «
L'homme de la Toundra » avec une histoire de chercheurs d'or affrontant le blizzard du grand nord,
Christophe Chabouté s'attaque ici à l'un des classiques de la littérature américaine en adaptant la célèbre nouvelle de l'auteur de «
Croc Blanc».
Démarrant sur une préface nécessaire à l'installation du contexte, le scénario, comme gelé par le froid environnant, avance lentement, rythmé par une voix-off exprimant les pensées de plus en plus pessimistes et emplies d'angoisse de cet homme prisonnier d'un enfer glacé. L'histoire se résume en deux mots, l'issue est connue d'avance et pourtant,
Christophe Chabouté parvient à accrocher le lecteur.
L'ambiance de cette bande dessinée, qui en incitera beaucoup à relancer leur feu ouvert d'une bonne buche, n'y est sûrement pas étrangère. Alors qu'on était surtout habitué aux décors sombres de
Chabouté, c'est d'un manteau de neige d'une blancheur extrême qu'il recouvre ici chacune de ses planches. Un découpage à l'aide de grandes cases d'une grande lisibilité et qui met l'accent sur chacun des petits gestes de cet homme qui tente de survivre face aux forces de la nature. Une impression de ralenti qui accentue encore ce silence funèbre que le lecteur n'interrompt que pour tourner les pages de ce splendide album.
Le seul défaut de ce one-shot étant probablement qu'il se lit aussi vite que les allumettes de cet homme en proie au froid du Grand Nord canadien se consomment.
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