Sorcières

Je retrouve avec plaisir la griffe de Chabouté : comme dans 'Fables amères', le trait est épais, le dessin chargé, et les visages sont souvent durs. Davantage de texte ici, pour décliner le thème de la sorcellerie dans les campagnes en quinze histoires brèves. On y croise des chats noirs, des crapauds, des sortilèges... et beaucoup de haine, de volonté de vengeance derrière tout cela.

Cette fois encore, l'album m'a paru aussi consistant qu'un recueil de nouvelles : pour chaque histoire, une ambiance sombre, une intrigue, et une chute souvent saisissante - inattendue ou drôle.

On passe de très bons moments, entre sourire et sentiment de malaise (parce que la sorcellerie, c'est des conneries, c'est bien connu... oui mais quand même, on ne sait jamais...).

Le titre de cette BD de nouvelles courtes et sombres aurait également pu être "méchanceté". Chaque petit récit traite de croyances diverses dans la campagne profonde et exploite le coté noir des gens qui y habitent, noir comme l'encre de chine qui a servi à dessiner ces personnages qui me rappellent l'univers du dessinateur Comès.

Après Tout seul, je ne pouvais que tenter à nouveau Chabouté. Et c'est au hasard que j'ai retiré Sorcières du bac à la bibliothèque. Je ne savais donc pas à quoi m'attendre. J'ai d'abord été surprise de découvrir des saynètes sans lien autre que la thématique où l'auteur met en avant les jeteuses de sort de tout genre. On retrouve le trait noir profond habituel de l'auteur, parfaitement assorti à son humour, pour illustrer la bêtise et la méchanceté humaine. Et ce qui m'impressionne surtout, c'est le poids des silences qui pèsent entre chaque case. Car Chabouté ne donne pas dans le personnage bavard. Beaucoup passe par le regard, le découpage des cases, des visages durs et marqués. Bref, si vous ne connaissez pas encore cet auteur, il faut le découvrir !
Lien : http://nourrituresentoutgenr..

Avec cet assemblage de petites pastilles horrifico-campagnardes, Chabouté signe un album qui ravira les adeptes de Claude Seignolle !

Le dessin, toujours en noir et blanc, est parfait et colle à merveille à l'ambiance. Les villageois.e.s ont de sacrées tronches, mais sans pour autant que les fameuses "sorcières" soient dotées de nez crochus.

Philtres, sabbat, envoûtements, bouc, chats, tout y passe.
Une belle revue thématique donnant lieu à de funestes chutes pour les protagonistes.

Une réussite.

Après Un îlot de bonheur, c'est la seconde bd de Chabouté que je découvre. J'ai été particulièrement surpris par tant de méchanceté dans le propos, mais au final, je dois bien avouer que cela sonne plutôt vrai.

Je me demande encore s'il s'agit d'une critique féroce de la superstition ou de la mentalité des gens de campagne, voire les deux. En tout cas, c'est réussi.

Ces histoires ont toutes un sens et certaines d'entres elles remuent profondément. Alors, oui, l'effet est dignement atteint (là où le triste "légendes urbaines" a échoué). "Sorcières" est une lecture qui mérite l'attention.

A noter que ce titre fait partie d'une Intégrale Chabouté que vous pouvez acquérir dans un format plus petit mais beaucoup plus économique.

Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

Des petites anecdotes qui se suivent et ne se ressemblent pas … un cirque ambulant qui traînent ces personnages hors du commun … une drôle de vache … un hôtel perdu au bout de rien avec son chat … un huissier transformé en Lucifer … une poupée qui tombe … un breuvage qui n'était pas un philtre d'amour … le café ou la soupe … à vous de choisir au milieu de ces quinze histoires à l'humour noir qui déclinent le thème de la sorcellerie dans la campagne profonde.
On y croise beaucoup de haine, de bêtise, de violence, de frustration, de souhait de vengeance, toujours avec un pied de nez final.
Le trait épais, noir et profond accompagne chaque caricature avec talent donnant à chacun des personnages une vraie profondeur et fait ressortir les caractères de chacun, les visages sont durs, chahutés par une vie difficile.
Le texte est minimum, point besoin de bavardages quand Chabouté fait tout passer par le regard et les silences.
Reste à chercher la morale de chacune de ces scènettes … par exemple … méfions nous du peigne … comment redonner le moral à quelqu'un avec un jeu de cartes …

Courtes histoires où se mêlent sortilèges, règlement de comptes, maléfices, et autres pouvoirs sombres dans une atmosphère à vous redresser les cheveux. Les personnages ont tous une tronche des plus moches, mais quel talent de dessinateur ! Chaque nouvelle, nous surprend et nous laisser sur une note cinglante quand la chute nous emporte en tourbillon et nous lâche d'un coup au point final, un vrai coup d'assommoir. Pourtant derrière le noir sidéral des sujets se pointe des éclats d'humour tout aussi noir, mais qui donne toute sa superbe à cet album.



Divination : une mise en bouche qui nous laisse à réfléchir sur les diseuses de bonne aventure ! Méfiance la prochaine fois si allez vous faire tirer les cartes, il se peut bien que les cartes disent la vérité à leur avantage !

Malédiction : à croire que les choses les plus normales ne sont pas toujours celles qu'on croient quand on vient se promener en campagne ! (j'ai bien aimé celle-là , c'est la moins terrifiante mais renversante tout de même !)

Chat : quelle couleur, noire forcément ! (je ne peux dire sans révéler la chute, donc à vous de la découvrir !)

Pacte : Pas mal non plus celle-ci, une vieille dame de toute évidence qui carambole avec le grand fourchu, mais ignore son apparence, quand l'huissier vient sonner à sa porte, c'est la surprise ! quelle imagination ce Chabouté !

Poupée : ci-dessous la planche extrait de cette histoire, pas trop de surprise avec la poupée qu'on pique d'aiguilles ! mais mais… quand un enfant s'amuse avec, ça peut changer la donne, surtout quand cet enfant s'apparente à l'idiot du village !

Philtre : elle est bien bonne celle-là ! Attention qui boit la potion, de drôles de surprises peuvent vous attendre ! Si je puis me permettre je dirais “oh la vache !”

Poison : là encore, boire ou pas boire sans savoir ! méfiance nous voici revenu au temps des poisons qui circulent dangereusement !

Sabbat : Et bien comme on dit, ce n'est pas l'habit qui fait le moine !

Sortilège : hummmmm, elle n'a pas tort la vieille ! la chute encore une fois inattendue et foudroyante !

Maléfice : Mesdames, soyez vigilantes si vous empruntez le peigne de votre mari ! pas d'Adn sous roche, mais un malin retournement de situation !


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« Entre vieilles croyances, maléfices, diableries et autres jeteurs de sorts, il ne fait pas bon vivre dans nos campagnes… Elles veulent notre peau… Oui, mais pour en faire quoi ? »(Quatrième de couverture)

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Réédité par Vents d'Ouest en 2001, cet album m'a fait penser à Silence de Didier Comès. L'ambiance est la même, la faute au thème ?

Découverte totale d'un pan de l'univers de l'auteur puisque c'est également la première fois que j'ai l'occasion de lire un Chabouté en couleurs, un accessoire dont se pare un graphisme habituellement en noir et blanc… un accessoire qui rajoute de sa superbe à une atmosphère bien étrange. Dix histoires contenues dans cet album, dix univers teints d'étrangeté, de mysticisme et d'ironie du sort. Étonnement, le graphisme m'a surprise ou plutôt, les faciès des personnages que nous rencontrons. Pourquoi ? Parce que pour avoir déjà lu six albums de Christophe Chabouté (publications situées entre 2000 – Pleine Lune – et 2010 – Fables amères), c'est ici que je trouve le plus de variété dans la manière de dessiner les visages. Durant les dernières lectures, je ressentais une forme de lassitude à contempler des personnages, comme si tous étaient issus de la même famille, tant leur ressemblance était troublante. Troublée, je le suis donc en sortant de cette lecture qui me fait revenir sur une désagréable impression et me conforte encore plus dans l'envie de poursuivre la découverte de cet auteur.

Dix nouvelles aux titres diablement évocateurs se relayent donc dans cet ouvrage : Divination, Malédiction, Chat, Pacte, Poupée, Philtre, Poisons, Sabbat, Sortilèges, Maléfice… dix voyages fantastiques qui ravivent nos fantasmes et nos peurs des légendes urbaines (le chamanisme, le satanisme, le vaudou…). Une bonne alternance entre dialogues et passages muets, le rythme parfait.

Dix morales amorales dotées d'une succulente dose de sarcasme et d'humour noir. Soixante pages sombres, inquiétantes et prenantes.

Christophe Chabouté me ferait-il revoir mes aprioris sur les recueils de nouvelles ? Quoiqu'il en soit, alors que je ne suis pas une adepte de ce « format Nouvelles », je pose ici le même constat que j'avais fait dans Fables amères : j'aime.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..

Dans certaines campagnes reculées, il vaut mieux croire au sorcières. Dans celle-là, il s'y passe d'inquiétantes choses. Quinze nouvelles qui mettent en scène des empoisonnements, des sorts qu'on jettent à l'ennemi, une épouse qu'on éloigne de soi, une poupée vaudou que l'on épingle, des nonnes qui se livrent à des orgies les soirs de Sabbath...

Le dessin est très noir (j'ai lu la version en noir&blanc), le trait épais. Les silhouettes se détachent très fortement dans la nuit et cela confère à l'album une belle ambiance inquiétante. Parfois surprenantes, d'autres nouvelles (chacune de 6 pages environ) ont, il est vrai, une issue attendue. Mais peu importe, l'exercice est réussi par Chabouté.

Peu adepte des histoires fantastiques et ésotériques, j'ai aimé cette atmosphère rurale et ces évènements louches de sorcellerie, délicieusement macabres.

Lien : http://chezlorraine.blogspot..

Ce one-shot reprend le premier album de Christophe Chabouté (paru précédemment au Téméraire) en version noir et blanc et complété de quelques histoires supplémentaires.

L'album est composé d'une quinzaine d'histoires bien étranges, tournant autour de légendes rurales, sorcelleries, démons, sortilèges, philtres et envoutements. le graphisme bien sombre et «typique Chabouté» fait admirablement ressortir cette ambiance sombre et campagnarde, propice au thème de sorcellerie.

Par contre, cet album qui se lit assez (trop) vite repose entièrement sur la chute des différentes histoires et ne le fait pas toujours de manière efficace. La fin des histoires est souvent prévisible, donnant une impression de «pétard mouillé» à ces cases finales sensées nous scotcher définitivement. Heureusement, cette lacune est quelque peu compensée par une bonne dose d'humour noir et d'ironie.

Bref, du Chabouté, mais pas aussi abouti que dans ses oeuvres ultérieures (lisez "Pleine Lune" !!!).