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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai choisi de lire Chalandon, il y a 10 ans, en lisant Retour à Killibegs au coeur des conflits irlandais.
l'enragé tient ses promesses : des combats, des méchants horribles, des gens bons, des choix de vie pas simples dans les années 30 de la montée des extrêmes.
Dans la peau de Jules Bonneau, cabossé de la vie, on apprend sur les maisons bagnes pour jeunes, la solidarité des petits pêcheurs en mer.
Sorj Chalandon oppose les gens de coeur et de luttes aux couards, suiveurs et traîtres. Il tisse son panthéon des luttes et des lutteurs. Non sans casse, le livre se termine plutôt bien si on s'en tient à la vocation du héros.
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Comme chaque fois que j'attends un livre avec impatience je suis déçue.
Ce fut le cas pour cette lecture
J'ai préféré la deuxième partie où il est vraiment question de la vie du dénommé "La Teigne".
Une lecture apprécié mais sans plus contrairement à certains ouvrages de cet auteur.
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"Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !" Paroles du début du poème de Jacques Prévert «la chasse aux enfants»
Chalandon renoue avec le journalisme engagé et social. A l'image d' Albert Londres il va voir du coté non pas de Cayenne mais d'un bagne atlantique de la métropole, un bagne pour enfants plus exactement colonie (pas celle de P. Perret) pénitentiaire :Belle-Ile-en-Mer qui porte bien mal son nom. La comparaison n'est peut-être pas tout à fait appropriée car ce n'est pas un reportage mais une fiction basée sur des faits réels, romancée et pas qu'un peu et ça se sent.
Chalandon ne s'est toujours pas affranchi de son salaud de père il continue dans la même veine avec l'enfance déshéritée mais dans un contexte hautement plus nocif. «Enfant de salaud», il a avec eux quelques affinités «Je suis un enfant battu, me touchent ceux qui l'ont été » dit-il. Des affinités? Il y en a aussi entre le père Chalandon, mythomane brutal et psychologiquement très malade et les matons, «animateurs» de la colonie, pauvres types mais bel et bien psychopathes: l'époque était rugueuse mais bon l'enfance de Chalandon n'était pas exceptionnelle, en tous les cas, sans commune mesure avec celle de ces petits bagnards.
Dans cette narration le misérabilisme est prégnant et Chalandon n'hésite pas à rajouter du pathétique voire du sordide sur des faits suffisamment dramatiques en soi pour convaincre des lecteurs acquis par avance à sa narration et c'est dommage. Il voulait être Jules mais il n'aurait pas du car il a eu lui-même son lot de misère et, s' il s'entoure de données factuelles et de réalisme il force beaucoup trop le trait quitte à arriver à une caricature geignarde et mal ficelée.
On peut lui reprocher d'avoir fait de la colonie une arène dans laquelle il a plongé ses personnages, d'ailleurs il a voulu en «faire un théâtre», et les exposer aux lecteurs une sorte de voyeurisme au détriment de l'empathie véritable que l'on pourrait avoir avec un simple récit factuel. C'est de l'empathie littéraire qu'il diffuse et contrairement à lui, Sorj Chalandon, je ne suis pas sur que la Teigne aurait aimé cette condescendance à son égard.
le problème avec Chalandon c'est qu'il se sent porteur de la bonne parole en narrant des histoires vraies : la sienne, celles de ceux qui ont souffert et qu'il a côtoyés, celles de ceux qui ont eu un parcours similaire au sien: un défenseur des miséreux. La thérapie par l'écriture apparemment ne lui sert à rien il ne voit que la misère et s'y engonce avec volupté.
Une sorte de fiction autobiographie, un exutoire, par procuration et assimilation des misères de Jules, avec les siennes: Chalandon assimile Jules pour pleurer encore, est-on tenté de dire, sur lui-même. C'est terrible tout ça et triste surtout!
La partie action du récit, notamment l'évasion, est une fiction et donc on se demande quelle part de romantisme Chalandon y a introduit. Un peu moins larmoyante elle apporte du rythme encore que cela paraisse saccadé , succession de scènes plus ou moins prévisibles et sans haute valeur ajoutée, et ce assez peu vraisemblable.Un peu de Conte de Montecristo, un peu de «la grande évasion», un peu de Jean Valjean et ses chandeliers, un peu de «bande à Bonnot», un peu de « traître », un peu d'histoire et de communards, un peu de Prévert lui-même, des croix de feu un peu tout, enfin tout ce qui est de bon aloi pour faire pleurer.
Une narration un peu pesante, un peu une offense au bon goût alors qu'il nous a habitué à tellement mieux. J'en souffre et en ait un peu honte pour lui.
J'ai beaucoup de peine, donc, pour Chalandon d'en être arrivé là: Ses dernières parutions sont au niveau de ce livre et ce n'est pas bon. A-t-il encore une vocation d'écrivain, j'entends par là une noble vocation qui lui fasse retrouver la pertinence de ses écrits du début?
Note il est d'ailleurs curieux de constater que dans «La Chasse aux enfants» de Jean-Hugues Lime, ouvrage romancé de 2004 sur cette colonie pénitentiaire, un personnage s'appelle Sorg avec un «g» Hum! Hum! Alors peut-être bien que notre Sorj avec un «j» était-il prédestiné à s'identifier avec «Jules» et faire une nouvelle version de ce récit. Après tout pourquoi pas!
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L'auteur – comme pour son précédent livre : Enfant de salaud – part d'un fait (divers/historique/individuel) pour en tirer une fiction qui alertera les lecteurs sur un thème en particulier. Ici il s'agit de la condition des enfants.
Le livre se veut une critique virulente de la situation des enfants qui ont la violence pour éducation. Il dénonce les conditions d'exploitation inhumaines qui déshumanisent et tuent.
Sorj Chalandon nous propose un exemple édifiant pour un roman coup de poing qui, s'il ne laisse pas indifférent peut sembler convenu ?

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J'ai jusqu'ici beaucoup aimé les romans et récits de Sorj Chalandon (Mon traître, Retour à Killibegs, Profession du père, Enfant de salaud), mais je n'ai pas complètement adhéré à ce dernier. Il retrace sous forme romancée la vie d'un personnage ayant existé : Jules Bonneau, qui, abandonné par ses parents et mal aimé par ses grands parents, ayant volé des oeufs, se retrouvera dans la colonie penitenciaire de Belle-île-en-mer dans les années 30. La dureté de la vie de ce "bagne pour enfants" est bien retracée, comme d'ailleurs la vie des iliens à cette époque, mais j'ai trouvé que Sorj Chalandon n'avait pas trouvé l'équilibre entre le côté romanesque et le côté documentaire de son récit. On hésite en permanence entre
un roman romantique à la Hugo et un reportage sur la vie des enfants dans un bagne terrible subsistance au XX° siècle des pratiques répressives du siècle précédent.
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Jules Bonneau, enfant abandonné par sa mère, élevé par ses grands-parents paternels, maltraité et mal nourri se retrouve dans la colonie pénitentière de Belle-Ile-en-Mer après avoir volé 3 oeufs. Les brimades, coups et maltraitance continuent dans cette colonie qui tient plus du bagne que d'un centre de recréation. Un jour, les enfants se rebellent et s'échappent de leur prison. C'est le début d'une nouvelle vie pour Jules. J'ai trouvé le sujet extrêmement intéressant et avais espéré que l'auteur en ferait une nouvelle pépite. J'ai malheureusement été déçue par son style, la trame et l'évolution de l'histoire. J'ai peut-être eu trop d'attentes étant donné que je suis une grande fan de Chalandon.
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Je ne marche plus et j'en suis désolé.
J'ai beaucoup aimé Sorj Chalandon, découvert avec « Mon traitre » et « Retour à Killybegs ». Ensuite j'ai lu tous ses livres sauf les deux derniers en date avant « l'enragé ».
Des bons et des moins bons.
Le coup du fait divers journalistique éclairant une société et son temps, à coup de victime surnuméraire, je l'avais déjà lu sous la plume de Sorj Chalandon avec « le jour d'avant » sur la catastrophe de Liévin de 1974.
Je pensais que cela se terminerait là, je pensais retrouver le Sorj Chalandon que j'ai aimé.
L'écrivain et pas le journaliste d'après coup.
Las, nous revoici avec une victime surnuméraire et quelques épisodes rocambolesques à coup de manichéisme, des durs, mauvais, méchants, et quelques héros ordinaires pour racheter l'humanité.
Des coïncidences toutes aussi rocambolesques (à ce propos la rencontre avec Prévert est un sommet dans le genre).
Les bons sentiments ne font pas un bon roman.
Là, je ne marche plus.

Bon, côté positif, ce roman m'a appris le quotidien de ces maisons de correction, de ces colonies pénitentiaires et l'inhumanité qui y régnait, m'a appris cette évasion et la fin de ces colonies.
A ce propos je ne saurais trop conseiller l'écoute du podcast de Sophie Dunan http://bit.ly/3POgqet sur France Inter.
Comment ne pas penser que cette horreur pourrait se reproduire.
Je me souviens particulièrement des propos de Nicolas Sarkozy en 2005 qui voulait que l'on procède systématiquement à un « dépistage précoce des enfants présentant des troubles du comportement ».
Bref, aménager le système pour que soient aussi repérés les plus jeunes !
« Il faut agir plus tôt, détecter chez les plus jeunes les problèmes de violence. Dès la maternelle, dès le primaire, il faut mettre des équipes pour prendre en charge ces problèmes », déclarait le ministre de l'intérieur de l'époque (Sarkozy).
Cela faisait suite à un rapport de l'Inserm préconisant « le repérage des perturbations du comportement dès la crèche et l'école maternelle ». Les « colères et actes de désobéissance » y étaient décrits comme « prédictifs » de la délinquance. le rapport recommandait « un examen de santé vers 36 mois : à cet âge, on peut faire un premier repérage d'un tempérament difficile, d'une hyperactivité et des premiers symptômes du trouble des conduites ».
Une pétition contre ce projet, intitulée « Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans », avait recueilli près de 200.000 signatures.
Comme quoi, il faut rester vigilants, car « la sécurité » est, malheureusement, le dada de toutes les droites au détriment de la Liberté.
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J'ai apprécié la première partie du roman. L'auteur a bien rendu l'atmosphère qui pouvait régner dans ces maisons de correction. Par compte, la seconde partie qui raconte la vie du héro après son évasion m' a semblé peu crédible. Je sais gré à l'auteur de m'avoir fait découvrir cet épisode historique.
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A partir d'un fait divers réel qui a eu lieu en 1934, Sorj Chalandon imagine la fugue d'un tout jeune homme surnommé « la Teigne ». Emprisonné dans une maison de rééducation, sur une île, Jules Bonneau profite d'une mutinerie avec une cinquantaine d'autres mineurs pour s'en échapper. Tous sont repris par la police sauf lui.
Grâce à l'aide d'un marin –pêcheur, Jules tente de passer inaperçu et de se fondre dans sa nouvelle identité : le neveu un peu simplet du marin qui l'embauche comme mousse.
Le roman est dense et légèrement indigeste pour moi : nombreux personnages (les mineurs emprisonnés, les surveillants, les marins, les habitants de l'île, l'infirmière et sa famille), nombreux retours en arrière et nombreuses péripéties, d'une part, et d'autre part des thèmes politiques et sociaux affleurés ( l'ultra-nationalisme montant, les avortements clandestins, …) qui s'entrechoquent avec le thème principal de l'horreur de ces « maisons de rééducation » de l'époque, lieux inhumains d'une violence insoutenable.
C'est très intéressant et puissant mais je ne suis pas enthousiaste.
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Dans 'l'enragé', Sorj Chalandon nous plonge dans une histoire poignante d'enfants malmenés, martyrisés au sein d'une colonie pénitentiaire sur Belle-Île-en-Mer en 1934. Ces jeunes garçons, orphelins ou abandonnés, sont livrés à eux-mêmes, leur faim les poussant parfois à des larcins qui les mèneront derrière les hauts murs de cette institution brutale.

Chalandon dépeint avec réalisme la cruauté des geôliers qui détiennent un pouvoir absolu sur ces enfants, les transformant en une main-d'oeuvre gratuite et corvéable à merci. Au sein de cet univers carcéral, certains courbent l'échine pour survivre, tandis que d'autres refusent de baisser les yeux, malgré les sévices inhumains qui les attendent.

Jules Bonneau, surnommé La Teigne, incarne la rébellion quotidienne de ces jeunes âmes. Son ressentiment croît de jour en jour, jusqu'à l'heure de la révolte où plus de cinquante de ces jeunes parviennent à s'échapper. Cependant, échapper à une île est une tout autre épreuve, d'autant plus lorsque toute la population se joint à la chasse à l'enfant fugitif. Jules est le seul à échapper à leurs griffes.

Le roman se lit d'une traite, suscitant l'indignation et la révolte. La plume de Chalandon se fait entendre à travers les monologues intérieurs ciselés de "La Teigne", la voix du narrateur transmettant cette colère d'écriture qui surgit de manière éblouissante. L'impact émotionnel est indéniable, et j'aurais certainement souhaité que cette intensité narrative perdure tout au long du livre.

Cependant, vers la fin, l'intrigue semble suivre une chronologie historique et le récit perd de sa cohérence, les émotions deviennent moins nuancées, et à l'exception du chapitre consacré à Camille Loiseau, une ode pudique à l'amitié, la dernière partie du roman peut décevoir en raison d'un dénouement qui semble forcé.

Malheureusement le livre prend un tournant vers des thèmes politiques, reléguant quelque peu au second plan les vies infâmes des jeunes colons, qui méritaient pourtant davantage d'attention.

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