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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
1932, centre pénitentiaire de Belle-Île en Haute-Boulogne, Bretagne. Jules Bonneau fait partie des colons. Il est donc l'un de ces enfants prisonniers, suite à un délit commis par le passé. Dans ce centre, les conditions sont épouvantables pour ces jeunes. Devant travailler avec acharnement, et subissant brimades en tout genre, ils rêvent de pouvoir s'évader. C'est ce qu'il va se passer finalement, et Jules sera le seul à ne pas être capturé.

Inutile de tergiverser bien longtemps, ce roman a été un coup de coeur total. Je ressors tout simplement bouleversée par ce récit fort et riche en émotions, qu'il vous faut absolument découvrir.

J'ignorais que ce centre pénitentiaire avait réellement existé. L'auteur part donc de faits réels pour tisser son histoire. J'en suis ressortie profondément émue. L'auteur a un véritable talent de conteur qui mêle à la perfection le côté romancé de l'histoire avec les faits réels, ce qui n'est pas toujours une chose aisée au moment d'écrire un roman.

J'ai suivi avec beaucoup de craintes le parcours de Jules, mais aussi celui de divers autres jeunes prisonniers. Et sans vouloir vous dire quoi que ce soit qui pourrait vous spoiler l'histoire, je peux simplement vous dire que les émotions sont présentes tout au fil des pages.

La plume de l'auteur est d'une grande fluidité. Une fois commencé ce ce roman, j'ai eu beaucoup de mal à en arrêter la lecture. Les sentiments sont décortiqués à la perfection. Grâce à un style vif et acéré, l'auteur réussit à donner une grande densité à son récit.

Un roman d'une grande densité, du début au dénouement. J'en ressors bouleversée. À découvrir sans hésitation.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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A Belle-île en mer existait une colonie pénitentiaire réservée aux enfants.
Leur seule faute n'était parfois que d'être orphelins.
En 1934 ; 56 gamins s'évadent et sont impitoyablement rattrapés et sanctionnés.
Tous sauf un, « La teigne ».
Il réussira miraculeusement à échapper aux poursuivants et sera recueilli par un formidable pêcheur et son épouse.
Mais malgré sa nouvelle vie, sa révolte et la colère engrangée par des années de sordide maltraitance seront ancrées en lui.
C'est poignant, révoltant, éprouvant, prenant.
L'écriture toujours aussi admirable de Sorj Chalandon nous entraîne sur cette île dans les conditions de vie inimaginables de ces pauvre enfants.
J'avais déjà lu des livres sur ce pénitencier, vu en film.
Et là, j'y ai été replongée comme si j'y étais.
Le jeune Jules Bonneau a engrangé tant de violence résultant de traitements tellement atroces.
Introduire Jacques Prévert et son célèbre poème « La chasse à l'enfant » donne à ce roman une force supplémentaire.. 

« Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
…....................
C'est la meute des honnêtes gens qui fait la chasse à l'enfant »
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Avant,en 1850,c'était le dépôt de Belle-Île,où étaient enfermés les insurgés parisiens en attente de jugement ou de départ pour la Nouvelle Calédonie.
En 1850,ils s'apellaient : Auguste Blanqui,Armand Barbès.
En 1866,c'est devenu un bagne: une maison centrale de force et de correction.
Ce sont beaucoup de communards qui ont " séjournés" dans ce bagne.
Nous voici en 1934,cette maison de correction a changé de nomination, à présent cela sonne juste et vrai,ça à de l'allure : Colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle -Île -en Mer.
Enfants abandonnés,orphelins,enfants ayant commis un larcin ou autre,et dont le jugement rendu les à envoyé la ,pour purger leur peine jusqu'à leur majorité qui était à cette époque à 21 ans.
Mais ce qui se passe à l'intérieur n'a pas changé. Si les murs ont gardé en mémoire les cris de souffrance des prisonniers ,à présent les murs résonnent des cris de souffrance des enfants..La maltraitance dans ce roman,est dénué de sens par rapport aux actes commis.
Malgré l'âge avancé de certains ,les gardiens ont fait un excellent travail en annihilant tout espoir de révolte chez ces gamins et ados,sauf un: Jules Bonneau qui s'est lui-même donné le surnom de : La Teigne,dont il est fier.
Mais un soir: le 27 août 1934 où un coup de trop ,une brimade de trop tout dérape, la révolte gronde,la violence explose et 56 gamins vont s'insurger et s'évader.
Dès lors ,la chasse à l'enfant est ouverte,c'est bien plus attrayant qu'une chasse aux gibiers,car pour chaque gosse rattrapé,vous touchez 20 francs,car il faut le dire,les habitants sont au courant de certaines pratiques ,mais ferment les yeux ,car pour eux ,sans distinction, c'est de la mauvaise graine ,des délinquants. Et puis c'est de la main d'oeuvre bon marché dans les fermes et les maisons.
55 enfants vont être repris ,sauf un : La Teigne et ....
La suite à vous de la découvrir.
Un livre ouvert à 9 heures du soir et que j' ai fini à minuit ,des larmes plein les yeux,un livre qui me suivra par sa lecture éprouvante, violente ,basée sur des faits réels.Quant à l'écriture, au style M.Sorj Chalandon à fait ses preuves depuis longtemps.
A recommander chaleureusement. ⭐⭐⭐⭐⭐
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Je lis beaucoup, mais cela faisait bien longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à une lecture. J'ai retrouvé mes émotions d'adolescent lorsque je lisais des romans d'aventures. Car l'enragé est bien un roman d'aventures, un genre trop souvent dénigré : beaucoup d'action, multiplication des péripéties violentes, faits inattendus, jeunesse du héros, intérêt dramatique, suspense etc...mais là où il s'en écarte complètement c'est dans la forme.
«  Ce n'est pas l'histoire qui fait un bon roman, c'est le style ; » disait Jean d'Ormesson. Et ici nous en avons une magnifique preuve. D'emblée nous sommes captivés par ce récit, happés par cette histoire magnifiée par un style à la fois simple, sobre, imagé et percutant, un style « coup de poing », à la Chalandon, toujours en parfaite adéquation avec le fond. C'est impressionnant. Jugez-en plutôt à travers ce passage ( le récit d'une bagarre contre les matons dans le réfectoire du centre pénitentiaire ) p.115 : « Jamais je n'avais autant frappé de ma vie. Des hommes, des tables, des roulantes de cuisine, des meubles. Une ivresse. […] Je m'étais emparé d'un trophée. Je ne pensais pas, je ne criais plus. le réfectoire tanguait. Je voyais à peine. Une furie rouge. Mon coeur entier tenait dans mes poings. Mes tempes étaient douloureuses . Je claquais des dents. Je ne courais pas, je dansais. Je grimaçais dans le tumulte. Je tirais une langue de gargouille. Tout était en train de disparaître. Les insultes, les brimades, les vexations, les humiliations, les coups. le froid de l'hiver, la brûlure de l'été, l'odeur de nos corps sales, la faim, les punaises, les poux, la gale. Je nettoyais sept ans de bagne à grande eau. A coups de hargne. J'étais enragé. Je respirais. Je vivais. » Âmes sensibles s'abstenir ! Et tout à l'avenant. C'est âpre, dur, violent.

J'ai aussi beaucoup aimé sentir l'omniprésence de l'auteur derrière le narrateur, presque à chaque ligne. Jules Bonneau, son jeune héros, qui d'enfant battu par son père et abandonné par sa mère passe sept ans de son enfance dans un centre de redressement - un véritable bagne - n'est-ce pas Sorj Chalandon lui-même ou un  « enfant de salaud » qui lui ressemble comme un frère ? Il suffit d'avoir lu quelques un de ses précédents romans, de l'avoir écouté lors d'une conférence pour s'en convaincre. «  J'étais un enfant battu. Mon père brandissait sans cesse la menace, soit de la maison de correction, soit de la maison de redressement. C'était une menace constante pour moi ». Tout comme Jules l'enragé, Sorj a la rage en lui, c'est un écorché vif . Raconter cette évasion de la colonie pénitentiaire de Belle-Île-en-Mer en 1934 est pour lui, une façon de tenter, par l'écriture, d'exorciser les vieux démons qui sont toujours en lui et dont il n'arrive pas à se défaire. C'est du moins comme cela que je le ressens.
L'humanisme dont l'auteur a toujours fait preuve dans son oeuvre s'incarne ici par ce couple de pêcheurs, Ronan et Sophie, qui par l'amour qu'ils témoignent à Jules vont tenter d'infléchir son destin de voyou. Mais si leur générosité, et leur fraternité atténuent sa souffrance intérieure, elles ne parviennent pas à effacer toute la violence subie tout au long de sa courte vie. A travers son héros, il s'écrit lui-même nous parlant de ses larmes et ses pleurs, de sa rage, de sa haine, de ses angoisses.
Et il n'est pas indifférent de constater que Sorj va « tuer » Jules, son double, son semblable, son frère, le faire fusiller par les Allemands comme s'il voulait par là en finir définitivement avec les traumatismes qui ont ravagé son enfance et son inaptitude à vivre en paix.

Excellent roman qui nous remue, nous secoue, nous prend aux tripes et nous interroge sur l'homme et sa capacité ou son incapacité à rester humain.
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Sorj CHALANDON. l'enragé.

COUP DE COEUR.

Décidément je me complais dans la misère qui plane ou à planer sur nos têtes. A peine ai-je refermé le livre de Anne PLANTAGENET «  La disparition inquiétante d'une femme de 56 ans » que je m'empare du livre de Sorj «  l'enragé » et à nouveau la colère se réveille et les larmes coulent… Trop de sensiblerie, non seulement de l'empathie, de la compassion, de l'émotion.... de façon magistrale, l'auteur, à partir d'un faits divers nous dresse un état des lieux de ces « maisons de détention et de déportation », construites sous Napoléon III. Ces bâtiments étaient destinés, à l'origine à accueillir les Insurgés de la commune de Paris. Ils ont ensuite reçus des enfants, abandonnés, orphelins, délinquants, tous mineurs dès l'âge de six ans et jusqu'à leur majorité vingt et un ans à l'époque. Ces maisons sont devenues des « institutions d'éducation surveillée «  et doivent délivrer à leurs pensionnaires une autonomie leur permettant, à leur levée d'écrou, oui c'est bien le terme à utiliser vu les conditions sordides de leur enfermement, de s'insérer dans la vie sociale, nanti de bases pour accéder à un emploi. Ils servent d'ouvriers agricoles dans les fermes environnantes... Mais les conditions à l'éducation ou la rééducation de ces malheureux enfants, déjà privés d'un foyer aimant, ne peuvent que devenir « enragés ». Les conditions de détention sont extrêmes et ne peuvent que révéler de la violence : malnutrition, maltraitance, viols, insalubrité des locaux et discipline militaire…. Et ces établissements n'ont fermés leurs portes qu'au cours des années 1970... Quelle honte !

Sur l'île de Belle-île-en-mer, au large de Quiberon, la colonie pénitentiaire de Haute-Boulogne, riche de 56 enfants, est soumise à une mutinerie émanant de ses pensionnaires, le 27 août 1934. Aussitôt une chasse à l'enfant est décrétée : 20 francs offert par tête. La majorité des habitants se lancent à la poursuite des fuyards, alléchée par la prime, y compris les estivants.. Sorj nous décrit ces battues organisées pour retrouver les chenapans, les vauriens, les exclus de la société. Un seul enfant, notre héros, Jules Bonneau parvient à réussir son évasion. Il sera recueilli par un pêcheur, Ronan Kadarn. Ce dernier va le prendre parmi ses marins, pêcheurs.

Sur la Sainte-Sophie, il sera mousse. Alain le Goff, Pantxo un basque, Perig le novice, le patron Ronan, Jules voici l'équipage de la chaloupe. Jules va-t-il réussir à s'intégrer aux matelots ? Lui qui a perdu toute notion de sociabilisation pourra-t-il enfin gagner la confiance de ceux qui l'entoure, l'encadre et lui offre la liberté. L'île est petite et le danger s'infiltre. Chacun doit défendre son territoire. Ronan, un homme au grand coeur, fait toute confiance à cet oiseau tombé du nid. Il lui offre du travail le couvert et le gîte. Jules sera même hébergé chez son patron, reçu par l'épouse de ce dernier, qu'il connaît bien. Au sein de ce foyer hors du commun, un patron communiste, une infirmière faiseuse d'ange, Jules trouvera-t-il son équilibre, sa joie de vivre, de revivre, lui l'enfant abandonné par ses père, mère, et même grands-parents qui l'ont confié à l'assistance publique ? Non, je ne vous en dirais pas plus. Je vous invite à suivre le parcours de « l'enragé ».

Merci Mr Sorj CHALANDON pour votre récit, cruel, brutal mais empreint de tant de réalités, de vérités, de non-dits. Vous affichez aux yeux de tous la tristesse de ces soi-disant refuges pour âmes à la dérive. J'ai appris, au cours de ma lecture que Jacques PRÉVERT a dédié un poème a ces malheureux mutins; il était en villégiature à Belle-île-en-mer , lors de cet épisode tragique. (Le livre de Sorj CHALANDON me rappelle « Le gosse » de Véronique OLMI. de l'orphelinat, à la prison de la petite Roquette le gosse sera placé à la colonie pénitentiaire de Mettray…Je vous recommande également cette lecture qui dénonce des abus sociétaux). Je vous souhaite une bonne journée et de très belles lectures.
(26/03/2024).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Véritable livre du destin, pris au hasard sans en lire le moindre mot, c'est un bouleversement inattendu qui a pris mon âme de lectrice en otage pendant des heures qui se sont ensuivies sans aucune trêve.
Ce livre narre la destinée de Jules Bonneau, qui dès sa naissance, fut marqué par la vie et poussé à l'évidence : il ne fera rien de bien de sa vie, il ne sera rien d'autre que la Teigne, enfant terrible dont la société ne veux pas, et exclus.
Dans ce bagne pour enfants dans lequel se terrent insidieusement lorsque des regards étrangers s'y posent, et explosent à l'abri de ces regards, toutes les noirceurs humaines imaginables. Puis, un jour, une évasion. Enfin, un survivant. Et sa revanche sur la vie.
L'amplitude des émotions que procure ce livre est remarquablement grande, et participe à cet effet étrange qui rend un récit imbibé de noirceur, une merveille de beauté, beauté gravée et taillée dans ce diamant, lorsque la justice reprend sa place et que Jules se réalise. Aux côtés de Jules, ceux qui l'accompagnent. Meurtris et blessés. Leurs vies insignifiantes, jusqu'à ce que Jules arrive en elle, comme un messager. Dont la rencontre permets le miracle, et ce livre de devenir un incontournable témoignage d'espoir et d'amour.
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On ne présente plus l'auteur Sorj Chalandon qui nous revient en cette rentrée littéraire avec « l'enragé« , un roman aux résonnances multiples qui nous interroge sur notre rapport à la transgression. Que ferions-nous face à une loi inique ? Ou quand l'arbitraire prend le pas sur la « justice » et devient « l'injustice. » Il est question de révolte, de fougue révolutionnaire avec ce jeune garçon qui réussit à s'évader (avec cinquante-six de ses petits camarades d'infortunes) du Centre d'éducation surveillée de Belle-Île-en-Mer en août 1934. Ce qui est pudiquement qualifié « d'éducation » par les institutions républicaines d'alors est en réalité un bagne où les sévices sont quotidiens. Ils sont d'ordre sexuels, verbaux, maltraitance acceptée du moment qu'elle est dissimulée aux yeux des îliens. On préfère ne pas trop savoir, alors forcément on mène les recherches et très vite les enfants et adolescents sont retrouvés et renvoyés dans leur prison. Seulement, il manque un adolescent à l'appel, il est arrivé en 1927, orphelin malheureux et violenté par son grand père. Accusé du vol de trois pauvres oeufs il est conduit sur cette île cernée par l'océan. le roman nous raconte dans sa première partie le quotidien et les brimades, les humiliations. La colère sourde de celui que l'on surnomme « la teigne. » Un enfant qui s'endurcit pour tenir et ne pas céder aux mal-être bien présent chez-lui. Il va rencontrer dans sa fuite un couple de militants de gauche socialiste ou communiste. L'un est marin pêcheur tandis que son épouse est infirmière. Pour eux le combat, la lutte est une seconde nature. Entouré de cet amour qu'il entrevoit pour la première fois, le jeune garçon se trouble. Il faut dire que le contexte politique est particulier. En février 1934, le 6, les différents mouvements d'extrême droite manifestent à Paris. S'ensuivent des violences entre force de l'ordre et manifestants. A Belle-Île-en-Mer, on est loin de tout cela mais l'arrivée d'un membre des Croix-de-feu du colonel de la Rocque va semer le trouble et menacer le fragile équilibre de l'adolescent. Sorj Chalandon dépeint avec minutie la vie des pêcheurs bretons tout en décrivant le contexte politique dans lequel se déroule cette histoire très bien écrite. Il y a une puissance d'évocation et un souffle certain c'est une évidence. J'ai trouvé ce roman passionnant dans ce qu'il nous dit du besoin de lutter pour préserver les libertés chèrement acquises et non éternelles. C'est, à mon sens, un des romans à lire en cette rentrée littéraire 2023.
Lien : https://thedude524.com/2023/..
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Superbe roman d'aventures du jeune Jules Bonneau qui naît en 1914 et se retrouve, abandonné par ses parents et grands parents soumis à l'arbitraire d'un enfermement peu enviable dans une prison à Belle-île. « La teigne », son surnom de mauvais garçon dans un milieu ou simplement manger et survivre est un combat, lui offre une respectabilité qu'il fait valoir et une carapace où se réfugier et paraître intouchable. Ce traitement indigne infligé aux pupilles de la nation qui a été également illustré par véronique Olmi dans son roman : « le gosse » et les aventures du petit Joseph, nous surprend un siècle plus tard, mais qu'en es-t'il du traitement actuel de ces pupilles ? Sommes nous bien informés ? le roman de Sorj Chalandon est, malgré sa dureté d'une grande sensibilité et d'un optimisme qui réconforte avec la rencontre de la joyeuse équipe de pêche à la sardine, de leur solidarité et de leur fraternité. Gros coup de coeur pour cet évadé qui se voulait « teigne indéfectible » pour se protéger et survivre mais qui parvient à fendre son armure et révéler une grande humanité.
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J'ai eu du mal, au début à rentrer complètement dans ce dernier livre de Sorj Chalandon, auteur que j'estime infiniment, autant pour ses livres que pour ses écrits dans le palmipède.
Je ne vais pas vous faire un énième pitch, l'enragé est 15e dans le top 20 des ventes 2023, et je suis la 450e à rédiger un billet dessus sur Babelio. Si néanmoins vous n'avez pas entendu parler de ce livre, (re)lisez la Chasse à l'enfant de Jacques Prévert.
Ce livre est violent, percutant, cruel et enragé. La Teigne, le personnage principal, est tout à tour révoltant, et admirable. Je n'ai pas envie de vous dévoiler ce qui l'attend, à l'aube de sa majorité (21 ans à l'époque), lisez ce livre, accrochez vous et admirez le style et la force de Mr Chalandon, saluez au passage l'emprunt de deux lignes à Jacques Brel, et passez sur le côté peut-être un peu caricatural des personnages de la deuxième partie du récit. Personnellement, Ronan, Sophie et Alain m'ont reconfortée, chamboulée que j'étais par les 150 premières pages.
Un gros choc, en résumé.

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Voilà. Chef d'oeuvre.
Une fois de plus, lorsque l'on referme un roman de Sorj Chalandon, on reste K.O., à terre.
À chaque fois, on se dit que c'est son meilleur roman.
À chaque fois, on ne voit pas bien comment, après un tel récit, on pourra passer au suivant.
Cette fois encore, les 400 pages d'une écriture fluide, d'une langue belle et précise, se dévorent littéralement.
Sorj Chalandon nous emmène au coeur de la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Île-en-Mer, sur les traces de Jules Bonneau , le seul enfant parvenu à s'évader de ce lieu de torture dans la nuit du 27 août 1934.
Véritable coup de poing, ce roman est un cri à l'enfance maltraitée.
Un livre essentiel.
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