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4,26

sur 1690 notes
J'ai lu ce livre grâce aux nombreuses critiques pleine d'éloges lues sur Babelio. Merci donc aux babeliots et babeliotes de me l'avoir fait découvrir!!
Cette fiction a comme base le contexte de vie difficile des mineurs du nord de la France . Le talent d'écriture indéniable de Sorj Chalandon m'a permis de rapidement m'immerger dans ce monde, même si j'en connaissais peu de choses avant d'ouvrir ce livre.
J'ai adoré lire la vie de Michel Flavent, si touchant, si attachant même.
J'ai imaginé tout le livre un dénouement. Cela me paraissait écrit d'avance et me plaisait d'ailleurs. Mais non, un revirement de situation incroyable m'a laissée complètement coite... Je ne vous en dis pas plus...
Je ne peux que conseiller ce roman de Chalandon paru en 2017 qui mêle l'intrigue policière à l'intrigue psychologique, et qui narre avec tellement de talent la vie des mineurs.
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C'est l'histoire d'amour fou d'un homme pour son grand frère qui le lui rendait bien.
C'est l'histoire d'un homme fou, incapable de faire le deuil du frère tant aimé et admiré.
C'est l'histoire de la mine et de ses mineurs, tellement crédible et extrêmement bien documentée.
J'ai adoré ce roman en entier. Quand j'ai vu le procès arriver, je me suis dit que cette deuxième partie allait peut-être moins me plaire. Mais l'auteur a su y insuffler des coups de théâtre que je n'ai pas vu venir et qui m'ont encore plus accrochée à l'histoire.
C'est un texte magnifique avec des moments remarquables, notamment les plaidoiries. L'auteur a su brillamment montrer la folie de cet homme et la culpabilité qui a gâché sa vie.
Le jour d'avant c'est le Germinal d'un auteur contemporain. C'est un hommage magnifique à tous ces hommes qui ont souffert dans les mines et à leurs familles.
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Coup de coeur !

Sorj Chalandon écrit comme il jouerait un morceau de musique. Ses mots : des notes. Ses phrases : une mélodie. Une belle harmonie au service d'une intrigue bien menée. A la fin, on se demande ce qu'on doit penser de tout ca.

Un bien bel hommage à toutes les victimes de la mine !
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Dans la fosse 3bis de Saint-Amé, le 27 décembre 1974, 42 mineurs sont morts dans un accident de grisou. 43 si l'on compte Joseph, Jojo, le grand-frère du narrateur, mort plusieurs semaines plus tard des suites de ses blessures. « Blessé, c'est un mot triste pour dire qu'il est vivant. »(p. 54) Michel n'a pas oublié la catastrophe ni la mort de son frangin et il n'a pas pardonné à la mine. 40 ans après, veuf et orphelin, il réclame toujours justice, quitte à la rendre lui-même. Il veut comprendre ce qui s'est passé dans la fosse et venger les siens, famille et communauté minière. « Tu ne savais pas que le grisou avait des complices ? » (p. 85) Michel traque celui qu'il estime responsable de l'accident, de la négligence, de la course au rendement au détriment de la sécurité. « Par mesure d'économies, les Houillères avaient pris le risque de l'accident. » (p. 103) En déterrant la vérité, Michel veut rendre justice aux gueules noires sacrifiées et oubliées. Il veut aussi se débarrasser du passé, mais finalement, il faudra surtout qu'il corrige sa propre histoire. « La mort de Jojo ne pesait plus sur moi. Ma vengeance était éteinte. Tout allait pouvoir être dit. » (p. 195)

La plume de Chalandon fait mouche à chaque roman. Pas un qui ne m'émeuve au-delà des larmes. Il faut dire que l'auteur a des phrases parfaites qui disent tout en peu de mots. « Il portait son costume du dimanche et son front du lundi. » (p. 8) Dans ce roman qui parle de la sombre histoire minière du Nord, l'auteur revient dans ma région d'adoption et de coeur, après La légende de nos pères. Il a su saisir une époque et une atmosphère. Après les avoir polies patiemment, il les a déposées dans l'écrin protecteur des Belles Lettres. Sorj Chaladon parle d'un deuil collant comme la poussière de charbon. Il dépeint à merveille l'amour fraternel, celui rend frère, celui qui fait fratrie au-delà des liens du sang. « À l'heure de dire au revoir à son charbon, la France a oublié de dire adieu à ses mineurs. » (p. 108)

Il y aurait bien des épithètes pour être dithyrambique. Un seul suffit : ce roman est beau. Lisez-le. Et lisez Sorj Chalandon.
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Un livre comme un combat de boxe avec les poings attachés dans le dos. Un livre qui fait mal partout, comme un râle qui vient du fond de la mine. La mine du Nord, du charbon et des corons, des coups de grisou. Celle qui mange les hommes et recrache de la suie.

Une dette vrillée au corps, aux tripes : « Venge-nous de la mine »

L'histoire d'un homme seul à porter la mort de son frère, une vie à trainer une dette.
Lien : http://noid.ch/le-jour-davant/
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Encore une fois, Sorj Chalandon part d'un fait réel dramatique et nous offre un roman poignant, un coup de coeur pour moi dans cette rentrée littéraire 2017.
Le 27 décembre 1974, la mine de Liévin fut le siège d'un drame qui devait marquer tous les esprits...et encore plus les habitants de la région, encore partagés entre la culture de la terre ancestrale et la mine qui au début du XXe siècle prenait de plus en plus de place dans leur vie quotidienne, tous ayant au moins un membre de la famille là-bas en bas.
En ce matin de décembre, un coup de grisou tue 42 mineurs. Au delà du drame humain, les hommes se taisent mais pensent tous très fort que la catastrophe aurait pu être évitée.
Joseph Flavent, entré à la mine à 20 ans, fait partie des victimes, mais lui n'est pas mort ce jour-là mais un mois plus tard dans son lit d'hôpital, sans les honneurs et sans la consolation pour sa famille de voir son nom inscrit sur le monument commémoratif.
Son petit frère Michel n'a que 16 ans au moment du drame.
Un an après, son père disparaît à son tour..."Venge-nous de la mine" lui écrit-il juste avant de se suicider.
Resté seul avec sa mère, le jeune Michel collectionne les coupures de journaux et autres compte-rendus du drame. Il bâtira un véritable mausolée à l'effigie de son frère tant-aimé...
Alors qu'il a quitté depuis longtemps la région et vit à Paris, il attendra quarante ans, et la mort de sa femme, avant de revenir chez lui, pour punir Lucien Dravelle, le contremaître (le porion) qu'il juge responsable de ce drame.
Mais sa mémoire se joue de la vérité et la réalité n'est pas toujours celle qu'on croit...
Voilà un roman que l'on ne peut pas lire sans émotion...
L'auteur décrit de manière très réaliste la vie dans les corons, les femmes qui attendent avec soulagement le retour des hommes, tandis que les enfants, eux guettent le pain d'alouette (reste des tartines, ramené du fond de la mine par le mineur). Il décrit aussi les risques du métier, les drames à répétition qui endeuillent les familles, et les rescapés qui crachent leurs poumons jusqu'à leur dernier souffle, fauchés par la silicose et détruits par le manque d'oxygène.
Je ne vous dirai rien des rebondissements qui vous attendent à la lecture de ce roman. Il est impossible pour moi de vous dévoiler un tant soit peu des éléments de l'histoire sans dévoiler l'essence même du récit.

L'auteur dénonce la fragilité des hommes face à la machine financière en marche qui ne pense qu'au profit sans s'encombrer des conséquences.
Journaliste, au moment des faits en 1974, il se révolte contre les compagnies minières qui préfèrent exploiter les travailleurs sans se soucier des conséquences, ni sur leur vie, ni sur leur santé, ni en matière de sécurité.
Dans ce roman poignant, il explore avec délicatesse et beaucoup d'humanité les limites de la douleur, le déni de responsabilité, et les méandres de l'esprit qui permettent à l'humain de survivre...en modifiant la perception qu'il a d'une réalité trop douloureuse.
C'est un roman inoubliable...un bel hommage à ces travailleurs qui ont donné leur vie et leur santé pour le confort collectif.
Aujourd'hui, le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais est désaffecté et classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 2012.
Jamais justice n'a été réellement rendue à ces victimes et à leurs familles...et le lecteur ne peut que vouloir en savoir plus sur leur vie et chercher à comprendre.

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Ce superbe roman de la rentrée est surtout le livre de la culpabilité et du remords .
Que faire de ce lourd fardeau quand on a seize ans , et qu'il vous tombe dessus le jour d'avant la catastrophe de Liévin le 27 décembre 1974 .
Michel et sont frère Jojo sont issus d'une famille de paysans , mais nul ne prendra la suite du père, Jojo, un modèle de joie, de bonheur pour son petit frère écoute les promesses des recruteurs des Houillères du Nord-Pas de Calais, et descend à la mine comme presque tous les hommes des petites villes du bassin minier .
Surgit un drame personnel et collectif trop lourd à porter pour Michel, jeune ado.
Et même s'il fait sa vie comme on dit loin des corons , à la mort de son épouse Michel revient incognito à Liévin, il veut venger la mort de son frère, celle violente de son père. La MINE est responsable de trop de malheurs, trop de veuves, trop d'orphelins victimes du grisou également.cette obsession maladive le ronge, et c'est alors qu'il a des cheveux blancs qu'il vient régler ses comptes en 74.
Il y aura un coup de théatre puis un procés, long, très long à St Omer en 2017 dont je retiens le requisitoire de l'avocat général, brillant, superbe, puis Béthune et sa prison.
Sorj Chalandon a restitué l'atmosphère, le parler, les habitudes de ces villes de souffrances avec une exactitude confondante.
Il y a bien longtemps , mais j'ai encore en mémoire des moments passés à Drocourt dans des familles de mineurs , pour de belles fêtes, communion des enfants , mariage.
Ces hommes , gais au demeurant ces jours là redevenaient le lendemain des forçats de la mine.Soudés par le travail, la peurdu grisou , le reste de leur vie menée par les Houillères, qui fournissaient logement , chauffage , école à toutes ces familles, et malheureusement l'accès aux soins aussi : la mine te détruit, mais c'est aussi elle qui décide de ton sort....Quelle honte. Je me souviens avoir entendu parler par ces hommes du médecin chef Schaffner, qui minorait au possible les taux de silicose, de manière à vite « redescendre », et surtout à éviter les indemnisations.
Et à l'instant , je viens de lire sur Internet l'hagiographie du Dr Schaffner...
Je préfère penser à toutes les victimes mortes à Courrières, à Liévin, et aux centaines d'autres, morts sans bruit de ne plus pouvoir respirer .
Un très beau livre qui traite aussi de la Justice et de la mémoire collective parfois défaillante.
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La catastrophe de Liévin-Lens de 1974
42 ouvriers trouveront la mort à la mine de Liévin. Un hommage aux "gueules noires".
Ce livre est un magnifique hommage à cette région du bassin minier, désormais désaffecté depuis la fin du XXe siècle, mais dont l'intérêt patrimonial et historique a été reconnu par l'Unesco au début de ce XXIe siècle.

On sort bouleversé de cette histoire. On ne s'attend pas du tout à la tournure que prend l'histoire....Tant de vie brisées....
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Décidément, Sorj Chalandon est vraiment un grand écrivain! Et LE JOUR D'AVANT nous le démontre une fois de plus.
Dans cette histoire de vengeance autour de la tragédie du 27 décembre 1974 à Liévin-Lens qui a coûté la vie à 42 mineurs, il nous immerge dans la vie, les émotions et les états d'âme du jeune frère d'un mineur décédé.
Sorj Chalandon évoque avec une justesse qui prend à la gorge les conditions de travail inhumaines des mineurs, l'horreur de l'explosion de la fosse Saint Amé, le chagrin insoutenable des familles mais aussi, plus subtilement, profondément, l'impact psychologique et émotionnel sur Michel, un frère de mineur qui va chercher à se venger 40 ans plus tard.
Il nous fait partager ses réflexions, ses émotions, ses questionnements ainsi que son profond désespoir qui vont le conduire à l'irréparable.
La construction du roman est remarquable et ménage un grand suspense.
Mais par delà le suspense, il y a l'écriture magnifique de Sorj Chalandon et son évocation si profonde des méandres émotionnels de l'âme humaine.
Culpabilité, chagrin, pardon, rédemption...
On termine la lecture la gorge serrée...
Bravo et merci Monsieur Chalandon.
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Venge-nous de la mine, avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je lui ai promis, poings levés au ciel après sa disparition brutale. J'allais venger mon frère mort en ouvrier. Venger mon père, parti en paysan. Venger ma mère, esseulée à jamais. J'allais punir les houillères, et tous les salauds qui n'avaient jamais payé pour leurs crimes.
27 décembre 1974, 6h30, au fond d'une galerie de la fosse 3, Saint Amé de Lievin, un coup de grisou vient de tuer 42 mineurs et de laisser des familles entières dans le besoin et l'injustice, commecMichel Flavent, dont le frère est décédé 26 jours après le drame.
L'émotion est forte face à la plus grande catastrophe minière du Nord. Il en veut, Michel Flavent, il est en colère, cela fait quarante ans que cela dure. Il rumine. Sa cible : le contre maître aveuglé par la production, au détriment de la sécurité.
Ce livre écrit à la première personne est composé de phrases courtes. C'est un roman social avec une vengeance, un thriller psychologique et la prison et ses parloirs.
C'est un très beau roman qui rend hommage aux mineurs.
Cette histoire de vengance m'a tenu en haleine jusqu'au dénouement.
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