Une joie féroce

Face à une mauvaise nouvelle, à un drame, une maladie, un malheur,chacun réagit à sa façon avec son vécu, sa personnalité, ce qu'il est, ses forces et ses faiblesses. On ne doit sans doute pas porter de jugement, et encore bien moins donner des leçons mais Matt, le mari de Jeanne qui vient d'apprendre qu'elle a un cancer du sein, agit avec un tel égoïsme que je ne peux malgré tout pas m'empêcher de soulever sa goujaterie, c'est vraiment un c.....d. "Il était perdu. Il voulait réfléchir. Mon mal le torturent. Il ne supportait pas de me voir souffrir. Il valait peut-être mieux, pour lui et moi, de renoncer à partager nos vies." C'est le genre de comportement qui me glace et m'insupporte. Et puis toutes ces personnes indélicates rencontrées ne facilitent pas la vie de Jeanne qui se doit d'affronter les remarques inutiles voires méchantes.
Mais il y a aussi les belles rencontres, Béatrice, Assia et Melody, 3 femmes meurtries à plusieurs titres mais qui vont être là pour partager autre chose que la maladie...
Comme à chaque fois avec Chalandon, il y a beaucoup de sensibilité mais ce n'est pas non plus un livre larmoyant au contraire, c'est un livre qui donne, paradoxalement, la pêche, l'envie de se battre, de prendre sa vie en main et d'avancer. Je suis complètement convaincue par ce livre.

Il m'est difficile d'être objective avec les romans de Sorj Chalandon, "le quatrième mur" étant l'un des plus beaux livres que j'ai lu (dans mon top 10 !) . Néanmoins, j'avoue avoir été déçue par l'écriture de ce dernier opus et le mélange des genres qu'il propose : récit de vie au départ quand Jeanne se découvre un cancer et les répercussions sur son existence tout entière puis espèce de polar (un peu second degré) dans une deuxième partie qui m'a paru bien plus hésitante (et bien moins intéressante). Reste de beaux portraits de femmes fortes (et libres) et de belles relations amicales entres ces 4 personnages à la rencontre inattendue.

Le gang des cancéreuses
Après avoir exploré la solidarité des mineurs de fond dans «Le Jour d'après» Sorj Chalandon explore celle qui lie quatre femmes, toutes atteintes d'un cancer et qui entendent réussir leur sortie en braquant une bijouterie place Vendôme.

Samedi 21 juillet 2018. le jour de la «vraie connerie». Celui où, après avoir longuement préparé leur coup, quatre femmes décident de passer à l'action, de braquer l'une des plus célèbres bijouteries de la Place Vendôme. Voilà pour la mise en bouche, voilà pour le chapitre qui ouvre le nouveau roman de Sorj Chalandon.
Nous n'en saurons pas plus pour l'instant, car l'auteur nous renvoie sept mois plus tôt, au moment où les médecins décèlent un kyste sous le sein gauche de Jeanne Hervineau. Une grosseur qui va s'avérer être maligne. Nous sommes en décembre 2017 et cette librairie prend conscience que sa vie a brusquement changé: «Ce matin, j'étais une fille rieuse de 39 ans. Cet après-midi, une femme gravement malade. Six heures pour passer de l'insouciance à la terreur. Je n'arrivais pas à regarder les autres. J'avais peur qu'ils comprennent que je n'étais plus des leurs. le temps avait basculé.»
Essayez durant quelques secondes de vous mettre à sa place. Imaginez ce qui peut vous passer par la tête lorsque l'on vous annonce un cancer… Si chaque histoire est particulière, la seule certitude que l'on peut alors avoir, c'est que désormais vous ne voyez plus la vie de la même manière. Un peu comme lorsqu'on effectue une mise au point, on découvre la vraie dimension des choses, on analyse les détails qui nous avaient jusque-là échappés.
Jeanne se rend compte que sa vie avec Matt tient davantage de l'habitude que de l'amour. Tout a sans doute basculé le jour où ils ont perdu leur fils. «Le jour où notre enfant a fermé les yeux, les nôtres ont cessé de briller. Matt ne m'a plus tenu la main. Ce n'était pas une punition, juste une évidence. Nos peaux n'avaient plus rien à se dire.»
En revanche, les femmes qui partagent son combat sont «à la fois lumineuses, puissantes et déroutantes.» La première dont elle fait la connaissance est Brigitte, dont chacun des regards est une main tendue. Avec Assia et Melody, elle ont choisi de se battre ensemble, trouvant refuge dans «un repaire de femmes qui n'attendent rien du dehors». Entre les séances de chimio, le choix d'une perruque et une coupe de champagne, elles vont s'épauler, se livrer, et rêver.
Fini les galères et les drames que chacune des quatre femmes a connu. Désormais il faut vivre et profiter de ce reste de vie. Et trouver comment sauver Eva, la fille de Melody et d'Arseni. Après leur séparation, son père a enlevé la petite et a regagné sa Russie natale. Pour rendre la petite, il réclame cent mille euros. Et voilà comment l'idée de braquer une bijouterie est arrivée. «Nous savions que tout était fragile. Qu'il y aurait cet avant et plus aucun après.»
Bien entendu, je ne dévoilerai rien ici du braquage et de ses suites. Disons simplement que l'épilogue vous réservera bien des surprises. Car Sorj Chalandon a plus d'un tour dans son sac et démontre une fois encore qu'on peut le trouver où on ne l'attend pas! Je vous promet Une joie féroce à lire ce roman !
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Il est des livres que j'évite, ceux qui parlent de la maladie, du cancer, sans doute parce qu'ils me revoient à une trop grande angoisse...
Pourtant une fois de plus Sorj Chalandon réalise l'exploit de me faire lire et aimer un roman dont le sujet m'est tabou.

Jeanne 40 ans est malheureuse: son fils est mort, son mari ignoble et lâche n'éprouve qu'indifférence pour elle et on vient de lui découvrir un cancer du sein.
C'est dans une grande solitude physique et morale qu'elle commence la chimiothérapie. Dès la première séance elle rencontre Brigitte, malade elle aussi.
Puis viennent Assia et Melody, la solidarité les rapproche et bientôt Jeanne habite avec elles. Mais un jour Melody a besoin d'argent, de beaucoup d'argent pour récupérer sa fille enlevée par son père.
Les quatre amies décident d'en trouver par tous les moyens.
Commence alors une aventure complètement folle et désespérée ....

Certes l'histoire rocambolesque et bien peu crédible n'a pas la puissance du Quatrième Mur ni du Jour D'avant, mais Sorj Chalandon réussit une belle réflexion sur la maladie, la solidarité, le courage, la loyauté et la grandeur d'âme.
Et comme toujours dans ses romans, on retrouve ce mélange de pudeur et d'émotions si justes qui les rendent inoubliables.

Une joie féroce Sorj Chalandon Grasset août 2019
#UneJoieFéroce #NetGalleyFrance

Jeanne la douce, Jeanne la femme modèle, aimante, discrète, Jeanne s'effondre: il y a un petit quelque chose.
Quelques mots lancés à brûle pourpoint par le radiologue lors d'une échographie mammaire et le monde de Jeanne bascule... Orpheline, en deuil d'un fils décédé encore enfant, ignorée puis rejetée par un époux absent obnubilé par son moi , que peut elle espérer?
Un début de roman tonitruant, une plongée dans le tourbillon de la médecine, diagnostic, consultations, traitement, tout ceci est remarquablement rendu et ne peut que toucher au plus profond tous ceux qui ont déjà gravi ce sentier escarpé. Alors lorsqu'une inconnue lui tend la main dans la salle d'attente Jeanne la saisit et ne la lâchera plus.
C'est ainsi qu'elle va faire la connaissance de Brigitte puis d'Assia et enfin de Melody , un trio d'amies unies face à l'adversité qui pour elle vont agrandir le cercle et de cela Jeanne en a bien besoin! N'allez pas croire que Jeanne soit restée la Jeanne qu'elle était. Face à l'adversité une autre Jeanne est née, une Jeanne rebelle , une Jeanne qui a décidé de se battre et de ne plus se laisser marcher sur les pieds par personne , une Jeanne en colère, une Jeanne revendicative prête à aller au bout de tout pourvu qu'elle y croit. C'est cette Jeanne là qui va accepter le plan ...
C'est là que tout va basculer et que la lectrice que je suis a du s'accrocher pour comprendre où elle allait et pourquoi elle y allait. Si J'ai lu très attentivement les réponses de Sorj Chalandon à Ladybirdy et les éclaircissements qu'il apporte à la genèse de ce roman, je reste cependant en point d'interrogation. Un texte surprenant où la plume de Sorj Chalandon une fois de plus cisèle chaque mot, chaque tournure de phrase , un texte que je laisse à chacun le soin de découvrir et de juger par lui-même , un texte qui peut plaire ou déplaire qu'importe il est là pour être lu.
Merci à Sorj Chalandon et aux éditions Grasset pour ce partage.

Sorj Chalendon utilise les mots justes qui me touchent à chaque fois. Déjà lors de ma découverte de cet auteur avec "Le quatrième mur" et ensuite avec "Le jour d'avant", son écriture m'avait totalement séduite. Il réitère l'exploit avec "Une joie féroce".

Jeanne, 40 ans, travaille dans une librairie. Jeanne la sage, très discrète, trop gentille, Jeanne à deux doigts d'être canonisée "Jeanne la Sainte", tant elle ne cherche qu'à faire le bien, jusqu'au jour où le méchant "crabe" l'atteint en plein coeur. Et c'est l'engrenage des désillusions : chimiothérapie, douleurs diverses et variées, perte des cheveux et "cerise sur le gâteau", le mari (celui-là, il mérite une médaille) qui, ne supportant pas de la voir malade la quitte en plein combat. Lors d'une séance de chimio, elle fait la connaissance de Brigitte et Mélody, comme elle en traitement, et d'Assia, la compagne de Brigitte. Un peu bousculée par ses nouvelles alliées contre la maladie, Jeanne accepte d'aller malgré tout d'aller vivre chez elles. Cette amitié va lui fournir une bonne raison de se battre, d'autant plus que le quatuor a décidé de se lancer dans un projet insensé.

J'ai été conquise par le personnage de Jeanne, ce vilain petit canard qui suit les cygnes... Les ayant réellement vécues aux côtés d'une proche malade, ses difficultés ont été les miennes. Bien qu'étant un homme, Sorj Chalandon raconte admirablement bien la lutte de tous les jours qu'une femme atteinte d'un cancer du sein doit mener. Avec la douleur et les effets secondaires des traitements, il faut accepter que les relations avec les autres soient faussées, que ce soit devant le personnel médical pour lequel on n'est plus qu'un malade parmi d'autres, ou devant le banquier qui ne nous regarde plus du même oeil. L'auteur insiste sur la difficile épreuve pour une femme de perdre ses cheveux, allant jusqu'à faire un parallèle avec les femmes tondues à la libération auxquelles on retirait également cet attribut, puissant symbole de féminité. Mais plus que sur la maladie elle-même, Sorj Chalandon bâtit son roman sur la force de l'amitié et le pouvoir de la solidarité qui permet d'abattre des montagnes, même si le projet rocambolesque que le gang des "K" envisage dépasse un peu l'entendement.

Un sujet qui me touche, une écriture sensible mais réaliste, tout est réuni pour que j'accorde un 19/20 à ce titre. Il faut parfois être au bord du gouffre pour se révéler et pour que le vilain petit canard prenne enfin son envol.

J'attendais avec impatience le nouveau roman de Sorj Chalandon et me suis précipitée dès que je l'ai vu dans une vitrine.
C'est l'histoire de quatre femmes atteintes d'un cancer.
C'est aussi l'histoire d'un braquage.
C'est raconté au féminin, par Jeanne .
J'aurais lu ce livre sans savoir qui en était l'auteur, je ne pense pas que j'aurais deviné que c'était lui.
D'abord, le sujet ne lui ressemble pas, à moins qu'il n'ait dans son entourage une personne atteinte du cancer, ce qui aurait pu le pousser à écrire cette fiction.
Ensuite, même si c'est comme toujours très bien écrit, je n'ai pas retrouvé la puissance, sa marque de fabrique, qu'il y avait dans tous ses précédents romans.
Mais peut-être nous a-t-il habitué à tellement fort qu'on devient trop exigeant et trop en attente.
Parce que j'ai bien aimé l'histoire de ces quatre femmes, je l'ai lue avidement.
Elle aurait été un premier roman d'un inconnu que j'aurais adhéré sans aucune arrière pensée.
Alors continuez Sorj, j'attendrai toujours avec autant d'impatience vos nouvelles publications et je les lirai toujours avec le même plaisir

C'est l'histoire de Jeanne , 39 ans à qui annonce qu'elle a un cancer du sein .
Son mari va fuir , il demande de faire un break , ce sont ces mots au début de la maladie , pause qui va devenir définitive , son mari n'arrive plus à supporter la souffrance de sa femme , pire il ressent du dégoût pour le corps malade de son épouse .
On apprend peu à peu que le couple avait commencé a se déliter peu avant l'annonce du cancer , Jeanne et son mari ont perdu leur fils Jules , Jules petit garçon né différent , handicapé , Jules qui sera le ciment du couple , à sa mort , les deux époux s'éloigneront peu à peu .
Jeanne va se battre contre la maladie et va faire la rencontre de Brigitte , Brigitte la solaire qui partage le même combat , Brigitte rencontrée lors d'une chimiothérapie.
D'autres rencontres vont suivre , assez rocambolesques d'ailleurs , d'autres jeunes femmes qui luttent contre la même maladie .
Mon avis : ayant lu d'autres livres de l'auteur dont le sublime Profession du père , je me suis demandée un instant s'il n'y avait pas erreur , si c'était bien le même auteur qui avait écrit ce roman , si on veut absolument garder quelques points positifs , on peut dire que l'auteur a su se renouveler , c'est très bien car souvent les écrivains dit on écrivent le même livre mais dans ce cas , enfin c'est mon avis personnel , l'auteur s'est trop éloigné de son style habituel .
Le deuxième point positif c'est que l'écriture est très belle comme c'est le cas pour les autres romans de l'auteur .
Maintenant pour moi en tout cas , l'histoire est trop romanesque , l'auteur s'est un peu perdu en cours de route .
Dommage qu'il n'ait pas été mieux conseillé car il y a malgré tout de très beaux passages comme cette évocation de Dieppe .
Cette lecture ne m'empêchera pas de lire les prochains romans de cet auteur .
Merci à NetGalley et aux éditions Grasset pour ce partage .

"On ne sait jamais ce que le cancer fait de nous".
C'est très vrai. Et loin de moi l'idée de juger le besoin de Sorj Chalandon d'en faire un livre béquille/soignant/consolant.
Mes deux étoiles ne sont pas pour l'homme mais reflètent juste l'émotion qu'a suscitée cette histoire chez moi. À savoir... pas grand chose.

Parce qu'il y a un cumul de malheurs chez la pauvre Jeanne. C'est souvent la méthode des feel-good à grosses ficelles et c'est surtout le genre de personnage qui n'a pas besoin d'être humanisé, à moins d'être une intelligence artificielle nouvellement née.
Parce qu'il y a ce choix de féminiser à son maximum la combativité contre le cancer : j'espère que c'est plus compliqué que ça.
Parce qu'il y a ces actions rocambolesques tirant vers un simple spectacle divertissant.

Ce n'est pas la sensibilité tout en finesse habituelle que j'aime tant chez cet écrivain. Comme si ce roman avait été écrit trop à chaud.

Néamoins, il m'en faudrait bien plus pour ne plus admirer Sorj Chalandon. J'ai hâte de lire autre chose de lui, parce qu'il restera à jamais une étape capitale de mon parcours littéraire.

Ah! Si la plume de Sorj Chalandon n'était pas aussi lumineuse,son histoire ne m'aurait pas fait " monter les larmes aux yeux".
Une belle histoire tout en tendresse unissant ces quatre femmes qui ont pour seul point commun une lutte acharnée contre le cancer qui les ronge.Une aventure tragi-comique qui nous fait rêver et oublier nos malheurs ,si seulement le comportement, le regard sur la vie de ces quatre femmes soudées par la maladie,reflétaient un tant soit peu l'humain d'aujourd'hui,tout serait génial!!Presqu'un conte doux-amer,ce roman ,pour quelques heures nous oublions nos tracas et cheminons aux côtés d'Asia, Brigitte,Mélody et Jeanne.Je n'ai pu m'empêcher de me poser la question en lisant les derniers mots: ah ,si le monde " tournait comme ça, le mot bonheur aurait un sens: à méditer.donc et à recommander pour partager une fenêtre ouverte sur les mots : tendresse et amitié. ⭐⭐⭐⭐