Pour essayer de définir le cubisme en 1913, Guillaume Apollinaire choisit judicieusement d'évoquer ce qui caractérise ce mouvement artistique : « Ce qui différencie le cubisme de l'ancienne peinture, écrit-il, c'est qu'il n'est un art d'imitation, mais un art de conception qui tend à s'élever jusqu'à la création... En représentant la réalité conçue ou la réalité-créée, le peintre peut donner l'apparence de trois dimensions... Il ne le pourrait pas en rendant simplement la réalité-vue ou en perspective, ce qui déformerait la qualité de la forme conçue ou créé...
Paradoxalement c'est au moment où des découvertes techniques fondamentales, notamment pour le mouvement et le déplacement, prennent leurs essor, que naît le cubisme concrétiant un art essentiellement statique pour accomplir la plus importante révolution plastique du XXe siècle. Opposant le dessin, la construction de la forme et du volume, à la couleur des impressionnistes et des fauves. Braque et Picasso prônent la rigueur contre l'improvisation, la raision contre la sensation. Ils nient que l touche du peintre puisse révéler un génie propre.
Cubisme fit voir des cubes où il n'y en avait pas et, avouons-le, en fit paraître.