AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,19

sur 216 notes
Avec ce recueil j'étais curieux de découvrir un auteur inspiré par mon cher Ambrose Bierce, dont une mini-nouvelle magistrale est d'ailleurs greffée en clôture de cette édition : quelques pages lui suffisent pour évoquer une délicieuse ambiance de mystères gothiques et de tourments d'outre-tombe.

A l'instar de son prédécesseur, la plume de Chambers possède un charme fleurant bon l'époque victorienne et le Paris fin-de-siècle qu'il connaissait bien et qu'il nous décrit tantôt resplendissant au soleil de juin dans la nature en fête ou tantôt traversé par des nappes de brouillard où errent les soldats vaincus de 1870. Dans tous les cas, les descriptions sont fluides et élégantes.

Pour le reste... je vais devoir être moins élogieux. Car, je n'ai pas retrouvé ici la verve de Bierce. Et encore moins son cynisme, bien au contraire : la majorité des nouvelles du recueil baigne dans les bons sentiments et le marivaudage. Je ne parle donc pas seulement des quatre derniers textes (des romances dépourvues d'éléments fantastiques) : la nouvelle "Le masque" m'avait déjà bien refroidi avec son triangle amoureux insipide, ses grosses ficelles et son dénouement illogique. Les trois nouvelles suivantes partent d'idées intéressantes, mais demeurent assez plates et sous-développées, en particulier "Le Signe jaune" avec sa fin trop rapide à mon goût, qui arrive sans crier gare au moment même où la romance cède définitivement le pas à l'horreur. Finalement, seule la toute première nouvelle "Le restaurateur de réputations", trouve grâce à mes yeux, avec son étonnant mélange reposant entre autres sur un 1920 de science-fiction dystopique (et désormais uchronique pour le lecteur d'aujourd'hui), ainsi que sur un narrateur fou et donc non fiable.

C'est d'ailleurs dans ce premier texte que s'exprime le mieux l'emprise de la pièce de théâtre éponyme du recueil, ce livre du Roi en Jaune qui catalyse la folie des personnages (Lovecraft y a sans doute puisé l'inspiration pour son Necronomicon). J'aurais aimé que la suite profite de ce début intrigant pour aller encore plus loin... hélas, comme on l'a vu, c'est tout l'inverse qui se produit, et le Roi en Jaune finit d'ailleurs par disparaître définitivement avant même la moitié du recueil... Si bien que pour les frissons, je recommande plutôt de se tourner vers EP Jacobs et sa Marque Jaune (oui ça n'a pas vraiment de rapport avec le sujet, mais je pense que cette conclusion est cohérente avec l'absence de cohérence du recueil).
Commenter  J’apprécie          85
Un livre incroyable, écrit en 1895, dans lequel l'auteur distille de fabuleuses et anxiogènes nouvelles.
Cryptiques, dérangeants, visionnaires... Il y a tant de qualificatifs à y accoler. Mais le mieux reste de lire les textes qui composent ce recueil.
On parle d'une cité mystérieuse : Carcosa, d'un Dieu terrible nommé Hastur et du Roi en Jaune, toujours précédé de son messager au masque blême qui annonce la chute de la ville et le sacre impie du souverain maudit.
Souvenons-nous qu'Ambrose Bierce est à l'origine de la sibylline Carcosa (Un Habitant de Carcosa - nouvelle) , de Hastur (Haïta le Berger - nouvelle).
Chambers va plus loin : nous entrons dans un domaine au-delà de toutes les lois physiques, dans le coeur de mondes possédés par les arts qui sont pervertis et laissent se répandre la folie qui les habite.
Le génie français de la littérature Marcel Schwob, qui a connu une terrible injustice littéraire, a publié quelques années plus tôt "Le Roi au Masque d'Or", une annonce prophétique. Howard P. Lovecraft, August Derleth, Ghislain GILBERTI, Jean Hautepierre et tant d'autres ont tenter de cerner Hastur et Carcosa... en vain.
Et vous, avez-vous vu le Signe Jaune ?
Commenter  J’apprécie          74
Ce recueil de "récit de terreur" m'a été conseillé par un ami fan de Lovecraft. Pourquoi ? Parce que Lovecraft s'est énormément inspiré du travail de cet auteur. On y retrouve donc les thèmes de la folie, la terreur, un livre qui rend fou quiconque ose le lire. Et surtout, Chambers, avant Lovecraft, a créé son propre système de référence fantastique, sa propre mythologie.
A part son statut de référence Lovecraftienne, le livre n'a pas grand intérêt. le style est souvent maladroit et a mal vieilli. Les personnages, en particulier féminins, sont d'une platitude exaspérante. Pire : les opinions xénophobes de l'auteur transparaissent d'une manière dérangeante.
Commenter  J’apprécie          70
Je n'avais jamais lu le roi en jaune, ce qui en tant qu'inconditionnel de Lovecraft, me semblait une quasi hérésie. Aussi, lorsque les éditions Callidor ont publié cet ouvrage mythique dans une version collector agrémentée d'une introduction de Christophe Till (spécialiste français de Lovecraft), d'une postface de S.T. Joshi et d'illustrations de Samuel Araya, j'ai sauté sur l'occasion.
L'objet-livre est magnifique, une réussite complète (je regrette juste l'absence de ruban signet pour marquer les pages).
Mais je dois avouer que le choix de certains textes m'a laissé perplexe.
Les 5 premières nouvelles sont de très bonne facture et correspondent à ce que j'attendais.
Mentions spéciales au Restaurateur de réputations, nouvelle qui ouvre le recueil et au Signe jaune, deux textes où l'on comprend aisément l'intérêt que Lovecraft porta à Chambers. La demoiselle d'Ys m'a beaucoup plu par son fantastique feutré et efficace. Mais j'y cherchais la trace du Roi en jaune... Mince, il avait déjà disparu. Parce qu'en réalité, il n'y a que 4 textes, moins de la moitié de l'ouvrage, qui traitent de ce livre mystérieux et maléfique.
Le reste du recueil est composé de nouvelles à l'eau de rose qui reprennent tous la même trame, celle de jeunes peintres américains étudiant aux beaux-arts (que l'introduction de Christophe Till permet au moins de recontextualiser). C'est plus que déstabilisant pour les lecteurs comme moi, qui ne lisent jamais les 4ème de couverture ni les critiques de livres qu'ils souhaitent lire. Je me suis rendu compte ensuite que cette étrange composition du recueil était connu et avait laissé perplexe plus d'un lecteur...
Ces textes sont d'une naïveté consternante et sans grand intérêt, encore plus si vous êtes amateur de littérature française du 19ème siècle.

En conclusion, cette édition est magnifique et se doit de figurer dans votre bibliothèque si la littérature fantastique du 19ème siècle vous intéresse. Les éditions Callidor ont frappé un grand coup. L'introduction, la postface et les 4 premiers textes du recueil justifient cet achat.


Commenter  J’apprécie          60
J'ai trouvé les premières nouvelles agréables. L'univers est très lovecraftien, dans la plus pure tradition du roman fantastique du XIXe siècle, avec une présence lancinante de thèmes autours de la folie et de la vie artistique. Mais très vite, certaines nouvelles se révèlent plus faibles, voire manquent de cohésion avec le reste. Je m'attendais à a minima du fantastique tout du long, Il y a sans doute un souci dans la façon dont ce recueil a été marketé.
Lien : https://lageekosophe.com/
Commenter  J’apprécie          60
« le roi en jaune » commençait fort bien avec un univers fantastique mettant en valeur le pouvoir infini de la littérature. Malheureusement les dernières nouvelles ont gâté mon plaisir et je n'ai pas perçu le rapport avec le reste du recueil.
Lien : https://plaisirsacultiver.wo..
Commenter  J’apprécie          60
Il faut lire le Roi en Jaune et oublier True Detective : n'espérez pas lire ce livre et en savoir plus sur Carcosa et son ciel parsemé d'étoiles noires car vous seriez déçu.
Personne n'en saura davantage sur la pièce de théâtre le Roi en Jaune, mentionnée dans le Roi en Jaune (faut suivre), et c'est très bien comme ça. Les mystères sont fascinants tant qu'ils restent mystérieux.

Les 5 premières nouvelles sont les seules fantastiques du recueil, les autres ne le sont pas et sont globalement sans grand intérêt. Mais ces 5 nouvelles valent le coup à elles seules et tout particulièrement la première, "Le restaurateur de réputation".

J'ai lu l'édition dite "collector" de Callidor qui est faite avec soin. Malgré cela, je ne suis pas du tout sensible aux illustrations choisies : je trouve le style, mêlant collage numériques, retouche photo, et peinture, déjà très daté techniquement (Mais c'est tout à fait subjectif).
Je suis d'ailleurs un peu déçu que Callidor ait choisi le même illustrateur pour leur édition collecteur du Grand Dieu Pan d'Arthur Machen.
Commenter  J’apprécie          50
Robert Williams Chambers (1865-1933) est un écrivain américain, célèbre à son époque comme auteur de romans-feuilletons et de best-sellers, et reconnu aujourd'hui comme un des grands noms de la nouvelle fantastique, notamment pour son recueil le Roi en jaune. Né dans une riche famille de l'Etat de New York (père médecin, frère avocat), après des études artistiques à New York puis, de 1886 à 1892, à l'Académie Julian à Paris, il travaille comme illustrateur pour quelques grands hebdomadaires (Life, Vogue…) et commence à écrire. En 1933, alors qu'il a publié plus de 90 livres, il décède quelques jours après une opération chirurgicale. le Roi en jaune, recueil de nouvelles publié en 1895, vient d'être réédité.
Le recueil contient dix nouvelles et quand j'ai refermé le bouquin, j'en suis ressorti dérouté et même un peu déçu d'une certaine manière. Non par les textes eux-mêmes, mais par la construction de l'ouvrage fait de deux parties tellement distinctes que je ne comprends pas leur réunification dans un seul livre.
Les quatre premières nouvelles ont un lien commun, le Roi en jaune, et sont du domaine du fantastique effrayant, ce genre qui devra ses lettres de noblesse à H.P. Lovecraft, admirateur de Chambers. le Roi en jaune, au centre de ces textes, est un livre maudit qui rend fous tous ceux qui le lisent, les entrainant dans un monde obscure et parallèle, se référant à la très antique cité de Carcosa (empruntée par Chambers à Ambrose Bierce). Ces nouvelles, le Restaurateur de réputations, le Masque, le Signe jaune, La Cour du Dragon, sont extrêmement réussies et fortes. Elles forment un tout de grande qualité, on en voudrait plus encore.
La cinquième nouvelle, La Demoiselle d'Ys, reste dans le domaine fantastique, celui comme son nom l'indique des légendes bretonnes avec ses marais et ses brumes. le reste du recueil n'a plus rien d'étrange ou de fantastique, relevant plutôt de la romance et des histoires d'amour se déroulant à Paris dans Le Quartier latin, avec les artistes peintres et leurs modèles. C'est cette distorsion entre les deux thèmes ou les deux parties de ce recueil que je regrette.
Pour autant, cela n'enlève rien au talent de l'écrivain et si la seconde partie m'a décontenancé et moins intéressé, j'ai apprécié son écriture très précise et concise, il nous balade dans le centre de Paris comme si nous y étions, pas avare sur le nom des rues et la nouvelle, La Rue du premier obus, nous plonge dans la capitale assiégée par les prussiens durant la Guerre de 1870.
La présente édition offre en plus des nouvelles de Robert W. Chambers, la courte nouvelle d'Ambrose Bierce où est citée la maléfique ville de Cardosa et un texte permettant de faire le lien entre le Roi en Jaune et la série télévisée True Detective qui s'en inspire.
Commenter  J’apprécie          50
Etant une grande fan de la série True Detective, je ne pouvais pas passer à côté de ce livre qui a inspiré la série, un recueil mélangeant thriller et fantasy, horreur et suspens dans un style du XIXème qui pourrait paraître désuet mais qui au contraire apporte une touche unique à l'ensemble.

Vous le savez depuis quelques temps maintenant, je ne suis pas une adepte des nouvelles mais j'ai toujours apprécié les nouvelles dans le genre d'Edgar Allan Poe et Robert W. Chambers se case indéniablement dans cette lignée. Il serait difficile de tenir un rythme à la fois si lent et haletant à la fois durant tout un roman d'autant plus que chaque histoire a un lien avec la précédente.

L'omniprésence du roi en jaune, entité mystérieuse et terrifiante apporte du surnaturel là où le style classique ne s'y prêtait pas à la base. J'ai trouvé très intéressant ce mélange entre anticipation -notamment dans la première nouvelle le restaurateur de réputations - et écriture détaillée. Je lisais chacune des nouvelles avec avidité, en attendant de voir ne serait-ce qu'un passage de ce livre qui rend fou quiconque ayant eu l'audace de le lire. La mise en abime entre les lecteurs de ce livre maudit et du lecteur de ce recueil est vraiment bien menée et peut d'ailleurs nous mener nous-mêmes dans la méandres de la démence !

Chaque nouvelle apporte sa pierre à l'édifice, à son genre particulier, son approche singulière : il est à la fois possible de voir de l'anticipation, de la romance, de l'horreur. Je trouve ainsi que ce recueil est extrêmement complet. Il ne me manque plus qu'une annexe avec le livre en soi ou alors des explications sur Carcosa.

En définitive, je ne suis peut-être pas une experte en nouvelles, mais ce recueil plaira à tous les amoureux d'Edgar Allan Poe, à tous les fans de True Detective et à tous ceux qui veulent se plonger dans les profondeurs de la folie humaine...

Petite précision : j'ai beaucoup aimé le format du livre avec une couverture hardback et des pages fluides faisant penser aux anciens livres du XIXème ! Un beau cadeau pour Noël !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
Commenter  J’apprécie          50
Le Roi en Jaune de Robert W. Chambers a inspiré des créateurs de contes d'horreur, de jeux vidéo et de films. Pour ma part j'en avais entendu parler lors de la première saison de True Detective. Mais est-il vraiment à la hauteur de sa réputation ?

J'suis mi-figue mikado minou.e. Alors certes, il y a des moments où l'écriture de Chambers est vraiment brillante - il sait créer une atmosphère étrange et effrayante - mais dans l'ensemble, les nouvelles manquent de cohérence et de clarté, certaines semblent souvent disjointes, nous plongeant dans un brouillard bien épais ou la seule solution est de dire « fuck it, je passe ».

Cependant, je dois admettre que j'ai été impressionné par la façon dont Chambers utilise le motif du livre dans le livre : le Roi en Jaune permet de relier les différentes histoires. C'est une idée fascinante, et elle ajoute une certaine profondeur à l'ensemble. Mais même cette idée n'est pas toujours bien développée.

Je pense que le Roi en Jaune est un livre qui a sa place dans l'histoire de la littérature d'horreur, mais qui n'est peut-être pas aussi bon que certains le prétendent.

Si vous êtes un fan de Lovecraft ou de Poe, vous pourriez trouver quelque chose à apprécier ici, mais ne vous attendez pas à être complètement transporté dans un monde terrifiant et cohérent. Ce sont des nouvelles d'ambiance mais ça s'arrête là.

Next !

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (613) Voir plus



Quiz Voir plus

Ce film d'horreur et d'épouvante est (aussi) un roman

Jack Torrance, gardien d'un hôtel fermé l'hiver, sa femme et son fils Danny s'apprêtent à vivre de longs mois de solitude. Ce film réalisé en 1980 par Stanley Kubrick avec Jack NIcholson et Shelley Duvall est adapté d'un roman de Stephen King publié en 1977

Le silence des agneaux
Psychose
Shinning
La nuit du chasseur
Les diaboliques
Rosemary's Baby
Frankenstein
The thing
La mouche
Les Yeux sans visage

10 questions
966 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , horreur , epouvanteCréer un quiz sur ce livre

{* *}