Roman de 2021, de la famille Andara, je sors perplexe de cette lecture, qui à mon sens, présente un décalage important entre l'âge visé et son niveau de français, des personnages très caricaturaux et un scénario qui a été exploité à maintes reprises.
On propose un roman sur cinq presqu'ado de 12 ans qui résolvent des mystères ensemble. Dans le premier tome, il s'agit de retrouver des animaux domestiques disparus.
Dans un premier temps, je n'ai pas été emballée par le scénario parce que pour moi, il s'agit d'une histoire maintes fois exploitée. J'ai deviné la fin au début, ce qui ne m'a pas aidée. Il s'agit, au final, d'un énième voleur d'animaux domestiques souhaitant faire des profits. Cela peut donc résulter deux choses: Pour les lecteurs amateurs de polars qui ont déjà lus beaucoup d'enquêtes, c'est peut-être le genre de roman à éviter. Pour les non-initiés, il devrait convenir.
Moi qui ait lu les livres de
Samuel Champagne de sa collection LGBTQ pour ados, que j'ai beaucoup apprécié, je n'ai pas connu la même expérience avec ce roman-ci. Il s'agit d'un changement de lectorat, passant des ados de 15 ans et plus au lectorat intermédiaire des 10-12 ans, mais je pense que la marche est trop basse. Je m'explique. J,ai trouvé sa plume trop simple pour ce niveau. Les dialogues m'ont sembles creux et les blagues peu drôles. Je détestais la façon de deux des personnages supposément "plus intellectuels" de se montrer suffisant avec les mots plus soutenus.
En outre, je ne n'apprécie pas les enclaves de traits de personnalité comme le début le propose: "Jeanne le cerveau, Enzo l'intello, Sarah la dégourdie, Lucas le sportif et Thomas le planificateur s'improvisent détectives! Ils sont persuadés de pouvoir résoudre les mystères qui l'entourent".
J'estime que ce genre de catégorisation encourage les stéréotypes, dont celui du "bôlé" qui me décourage tout particulièrement: Lunettes, vêtements ringard et encyclopédie sur patte. À quand une nouvelle mouture des intellos, qu'on en finisse avec ce cliché? Parce que ce cliché n'est pas que dans la littérature jeunesse, il est aussi dans les films et les séries. Bref, j'aimerais bien qu'on en sorte un jour. Pour les autres, je les ai trouvé campés dans leur rôle, avec une fille qui a un TDAH qui bien sur arrive en retard et un "cerveau" qui connait de grands mots. Je ne suis par conséquent pas du tout enthousiaste pour ces personnages, car j'en ai croisé beaucoup depuis qui sont beaucoup plus fouillés, modernes et complexes.
Aussi, mais là c'est une considération qui ne touche pas que ce roman, je déplore cette tendance lourde des maisons d'éditions comme Andara de grossir les caractères pour les lectorats intermédiaires des 8-9 et des 10-12 ans. Je constate de plus en plus de lecteurs devenus dépendant de ces gros caractères et au-delà des romans intermédiaires, c'est terminé. C'est donc un élément à double tranchant: cela peut faciliter les lecteurs ayant des défis en lecture, mais elle peut aussi rendre les lecteurs dépendants, en plus de renforcer l'idée que les "gros" livres font de meilleurs lecteurs. Accessoirement, c'est beaucoup de papier pour très peu de texte.
Je pense que mon ressenti général n'est pas favorable et je recommanderai d'autres romans bien avant lui. Je ne trouve guère d'éléments pour le défendre. Ce n'est donc pas un coup de coeur pour ma part.
Pour un lectorat intermédiaire, 8-9 ans* Ou le lectorat 10-12 ans avec des défis en lecture ou en apprentissage du français
P.S "Motus openrandi" est un terme popularisé dans les séries policières américaines, mais au sein même de la Police, on ne l'emploie pas vraiment.
Source: Reportage du SPVM