Le livre de B.

Ce tout petit roman de seulement122 pages est très émouvant. La narratrice se souvient de sa chienne qu'elle avait appelée Bébelle, une caniche noire. Ce souvenir est douloureux. Elle porte sur elle ce chagrin si spécial sans tomber dans le pathos. Tous ces mots répétés deux fois, c'est "bien-bien" par exemple donne un ton a la fois joyeux et touchant. La narratrice, ou l'auteure qui n'est autre que la fille d'Albert Cohen, auteur de "Belle du seigneur", accompagne Bébelle dans ses dernières heures jusqu'à sa mort jusqu'à ce que la vétérinaire ait emmené B.Elle est morte puisque les trois injections ont été faites, mais l'est-elle vraiment ? Jusqu'au bout… elle veut croire que ce n'est qu'un jeu, et pourtant B. n'est plus.
J'ai retrouvé dans ce roman des sentiments proches de ce que j'ai expérimentés pendant la fin de vie de mes chats et chiens. On veut croire que tout espoir n'est pas vain : mon premier chien que j'associe à mon enfance, Kiki, que mes parents ont fait "piqué", à la suite d'un mal qui grossissait, puis Dolly, notre chienne(à mon mari et moi), mi caniche, mi berger des Pyrénées, toujours pleine de vie. "La vie continue" dit-on, oui mais j'ai perdu un peu de moi à chaque décès médicalement assistés ou non. J'en ai encore des frissons. Ce petit roman , est fort et simple à la fois. C'est ce que j'aurais aimé écrire moi aussi...