Dans un premier temps je dois vous parler de l'objet livresque en tant que tel, la couverture noire et argentée est magnifique et le liseré noir autour des pages donne un côté classe au roman. le livre est lourd, très lourd et peut parfois être compliqué à tenir longtemps en position allongée.
Il faut maintenant que je vous avoue deux choses, la première c'est que jusqu'ici je n'avais lu que trois romans de
Maxime Chattam, non pas parce que je ne les ai pas aimé, mais simplement pour ne pas en faire une overdose, je les lis avec parcimonie afin de les apprécier à leur juste valeur. Et la seconde c'est que je ne suis pas une inconditionnelle de
Stephen King, enfin plus depuis le milieu des années 1990... (là je viens de prendre un coup de vieux !)
Maintenant que le contexte est posé je vais pouvoir vous donner mon avis, le plus éclairé possible…
Tout d'abord, comme à son habitude Maxime sait mettre en place son décor, il créé de toutes pièces une petite ville du Massachussetts qui a tout, à priori, du paradis familial. Les gens sont globalement sympathiques et il y fait bon vivre, loin de la frénésie des grandes villes et du stress. Mais tout n'est pas si simple, cela serait trop beau… Des événements bizarres et violent deviennent récurrents, des morts, des disparitions, qualifiés d'accidents, de fugue… L'ambiance de ce roman est angoissante, Maxime a su me mettre dans un état de frayeur rare dès les premiers chapitres, là où
Stephen King n'a jamais réussi avec moi, pendant la mise en place du contexte, il a su intégrer des chapitres plus sombres qui contribuent à l'addiction du lecteur, qui veut connaitre la suite. Pour ma part, j'ai mis 9 mois à lire le pavé de plus de 750 pages, car j'avais peur, oui peur, je ne pouvais pas lire plus de quelques chapitres à la suite, tellement l'angoisse me prenait à la gorge.
La famille Spencer est une famille standard américaine qui a décidée de changer de vie mais qui ne se doutait pas qu'elle allait vivre l'horreur. Dans ce roman se mêlent l'angoisse, la peur la plus viscérale, l'ésotérisme et même la science et la technologie.
J'ai retrouvé dans ce roman de Maxime un peu de l'ambiance du 5eme règne que j'avais adoré, mélangée avec celle des Goonies, et bien entendu celle de Ca se
Stephen King, les enfants ont une part importante dans ce récit et ce la donne un parfait contrepied à l'enquête policière. Les enfants font plus confiance à l'instinct et croient encore à l'invisible ce qui n'est plus la cas pour la plupart des adultes. L'auteur fait de nombreuses références à
Stephen King et notamment à la scène du lavabo de Ca, il a le don pour placer ces dernières au bon moment et de la bonne façon, chaque clin d'oeil fait écho dans l'imaginaire du lecteur qui a les mêmes.
Maxime Chattam fait même des références aux classiques du cinéma d'horreur, comme par exemple à Vendredi 13 avec le tueur au masque de hockey... Tous les ingrédients sont réunis pour que la recette fonctionne sur le lecteur amateur de sensations fortes.
La construction du roman est très intelligente, entre événements terrifiants, enquêtes entremêlées, et vie dans une petite ville, le lecteur n'a pas le temps de s'habituer à un rythme, chaque chapitre vient retourner nos certitudes, nos pistes sont balayées... Mais ce qui m'a beaucoup surprise c'est la façon très juste dont
Maxime Chattam parle d'amour et sa façon remarquable de le décrire sous toutes ses formes, que ce soit sentimentale, physique ou filiale.
Beaucoup ont parlé de l'horreur de la fin du chapitre 23, pour ma part je n'arrive toujours pas à me remettre du chapitre 26 ! J'avoue que le personnage de Roy m'a bien plu, peu conventionnel il a une part intéressante dans le récit.
La fin du roman est plus gore que l'entièreté du livre mais chaque mort est choisie et rien n'est gratuit, tout illustre le propos de l'auteur et c'est en cela que c'est important.
Maxime Chattam n'a de pitié pour personne ! Même si la fin du roman ne m'a convaincue totalement, je m'attendais sans doute à autre chose, on peut dire que la mission est remplie pas
Maxime Chattam, il a su saisir son lectorat et le laisser pantelant au bout des 750 pages. La réflexion moderne sur la technologie peut tout à fait s'entendre et convaincre.
Si vous voulez passer un moment terrifiant, profiter de cette saison où les ombres et l'obscurité ont le plus de place, cela accentuera davantage le climat d'insécurité qui vous entoure...
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