Portland, Oregon, de nos jours. L'homme que les policiers surnomment « le Bourreau de Portland » sévit dans la ville. Il a capturé l'une de ses proies en la personne d'une jeune étudiante de psychologie, Juliette. Au moment où le tueur en série s'apprête à commettre l'irréparable surgit Joshua Brolin, inspecteur de police d'une trentaine d'années qui a été formé en psychiatrie criminelle et excelle à traquer les tueurs. Il élimine le Bourreau de Portland et sauve de ce fait d'une mort certaine sa victime. Une année s'écoule paisiblement. Puis des meurtres atroces secouent de nouveau la ville qu'on croirait commis par le Bourreau de Portland, tant la signature des meurtres lui ressemble. S'agit-il d'un copycat ? Ou bien alors du fantôme du bourreau ? En voulant approcher la vérité, Juliette et Joshua courent droit vers l'Enfer…
Maxime Chattam signe avec «
L'âme du mal » le premier tome de sa « Trilogie du mal ». J'ai lu l'ensemble de la trilogie mais dans le désordre : avec «
L'âme du mal », je boucle la trilogie. Je dois dire que je regrette un peu de n'avoir pas lu cet opus introductif en premier. En effet, je connaissais déjà la fin, tout du moins l'un des épisodes majeurs de l'histoire. Cela a fait décroître quelque peu le suspens. Je conseille de lire les différents opus, notamment le premier, dans l'ordre afin de conserver le suspens.
J'ai retrouvé l'écriture efficace de
Maxime Chattam, les éléments essentiels qui composent son style. Tout d'abord, l'oeuvre est très glauque, même si le début reste très soft et peut justement attirer de ce fait. L'auteur aime à nous entraîner dans les salles d'autopsie, se plaisant à fournir à son lecteur maints détails lugubres et médico-légaux. D'ailleurs, contrairement aux autres tomes, je le trouve très didactique dans cet opus : il a le souci d'instruire son lecteur (un peu trop à mon goût) en décrivant les ressorts des enquêtes de police scientifique ou de la psychiatrie criminelle. Il pousse un peu trop l'idée selon laquelle Joshua Brolin se met dans la peau du tueur en série, faisant preuve d'une véritable empathie. Après les premiers meurtres, Joshua est capable de dresser un portrait – physique et psychique – très précis du tueur. Cela m'apparaît peu crédible et ôte beaucoup au suspens. D'ailleurs les autres protagonistes du récit ne croient guère non plus à la véracité du portrait-robot dressé par Joshua.
On trouve beaucoup d'action, notamment à la fin, beaucoup de mystère, de suspens, un peu de sexe également, sexe déviant, à travers le meurtrier, pulsions plus avouables entre Joshua et Juliette.
Maxime Chattam a écrit un thriller terrifiant et l'on se demande même à un moment donné s'il ne va pas basculer dans la sphère du fantastique, autre domaine qu'il affectionne particulièrement (à travers par exemple sa saga « Autre-monde »).
Je n'ai guère accroché à la deuxième partie (la partie majeure de l'opus) ; mon intérêt s'est davantage mobilisé lors de la troisième partie, la partie finale et conclusive, un peu comme pour «
Maléfices » (3ème opus). Même si j'ai bien aimé la troisième partie, j'ai trouvé le final assez peu crédible.
Une oeuvre divertissante dont la fin annonce bien les deux autres opus, mais trop glauque et trop didactique.