Il y a des auteurs à qui l'on reproche de rester toujours dans le même registre (je pense notamment à
Harlan Coben). Il y en a d'autres à qui l'on reproche de ne jamais faire pareil… Les lecteurs sont des personnes exigeantes, mais quel que soit leur avis, je me dis que si l'auteur s'est éclaté, alors le reste n'a que peu d'importance…
De mon côté, je suis loin d'être une experte de
Maxime Chattam, car avec seulement trois livres lus (quatre, avec celui-ci) sur pas loin de trente, si mes renseignements sont exacts, je n'ai fait qu'entrevoir le potentiel de son oeuvre ! Si je n'ai pas franchement (voir franchement pas) aimé « le coma des mortels« , j'ai par contre adoré « l'âme du mal » et « la constance du prédateur« . Pour autant,
Lux n'était pas au programme de mes lectures, d'autant que je lisais un peu partout qu'il souffrait d'un potentiel pas suffisamment exploité. Mais mon fils – pardon, petit papa Noël en a décidé autrement en glissant cette nouveauté sous mon sapin ! Bon, il est temps d'en finir avec cette introduction à rallonge pour vous parler enfin de
Lux, enfin surtout de ce que j'en ai pensé !
Hormis les retours que j'en avais lus, je n'avais pas beaucoup d'infos sur
Lux. Je suis donc entrée dans l'histoire sans attentes précises, presque prête à être déçue, même ! Hasard du calendrier, j'ai commencé ma lecture avec un autre lecteur assidu avec qui nous avons pris l'habitude de débriefer au fil de l'avancement ! (Sauf pour la fin, car j'ai perdu mon binôme de lecture en cours de route ! 😆). Et, contre toute attente, je suis rentrée dans l'histoire très vite, elle m'a portée et je l'ai dévorée !
Dans «
Lux », nous sommes dans un avenir plutôt très proche, plutôt très crédible, parce que la population mondiale doit faire face à des événements climatiques graves que, par souci de simplicité, les états ont classé sur une échelle de violence suffisamment limpide pour que le commun des mortels comprennent quand il est temps de s'enfermer chez soi. On démarre d'ailleurs le roman sur une tragique démonstration de cette classification. Et alors que la France panse ses plaies, un étrange phénomène surgit, mettant le monde en alerte. Toutes les interprétations sont possibles, de la plus scientifique à la plus illuminée, en passant par la divine ou l'extra-terrestre. La vérité, c'est que personne ne sait rien mais que tout le monde veut savoir.
Pour être tout à fait honnête, je n'ai qu'une expérience très limitée de la science-fiction, auquel se livre peut s'apparenter, hormis un énorme coup de coeur dans mon adolescence pour «
La nuit des temps » de
Barjavel, dont il sera d'ailleurs question dans ces lignes, à la manière d'un hommage subtilement présent. de l'histoire, je ne peux pas vraiment en dire plus, mais je peux vous parler d'une écriture très cinématographique qui m'a, tout du long, donné l'impression d'une superproduction hollywoodienne. Et si cette comparaison peut en refroidir certain, force est de constater qu'avec moi, ça fonctionne super bien, parce que je suis une grande fan de films catastrophes, même quand le fond manque un peu de consistance (et je ne dis pas que c'est le cas ici !) ! J'ai adoré la mise en scène, j'ai adoré les questionnements, les réflexions, les cheminements si différents d'un point de vue à l'autre, les situations haletantes, les tourments climatiques ultra-imagés. J'ai aussi et surtout adoré la fin, à deux vitesses, qu'il appartient à chacun de consulter, auxquelles on peut ou non adhérer… La terre et ce que le commun des mortels est en train d'en faire, c'est mon métier. Voir des visages étonnés quand j'évoque le rapport du GIEC, c'est mon quotidien. Des personnes totalement inconscientes des migrations écologiques, de la disparition de milliers d'espèces chaque année, de l'apparition de certaines maladies comme la dengue dans des régions où on ne les avait jamais vues ! Alors quand l'auteur fait ce choix-là de résolution, forcément, je plussoie !
Alors n'allons pas dire que j'ai tout trouvé parfait ! Si j'ai globalement beaucoup aimé les personnages, j'admets que je n'ai pas forcément compris l'utilité, ou le besoin, que sais-je, d'intégrer un personnage transgenre, même si, après avoir entendu une interview de l'auteur, je respecte ce choix.
Pour beaucoup de lecteurs, il manquait une profondeur dans la puissance de l'intrigue. Moi, je ne m'attendais à rien de spécial, et, alors que lire mille critiques enthousiastes d'un roman peut mener à une grosse déception, ne s'attendre à rien de particulier permet de prendre chaque ligne comme elle vient. Je comprends le manque que certains ont pu ressentir, il y avait peut-être bien matière à pousser la projection pour filer une bonne trouille, mais, me concernant, j'ai adoré ce roman, pour toutes les raisons précitées. J'ai eu le sentiment que l'auteur s'était fait plaisir en écrivant, c'est comme ça que je l'ai ressenti, et j'ai été touchée par beaucoup de passages. Je ne résoudrai pas le dilemme qui divise les lecteurs, j'y apporterai juste ma touche conquise 😘!
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