C’était hier et c’est demain
Où le sable détourne
Où le vent rature
Où le jour creuse et vrille
Où le jour ouvre large illimité
Où la nuit désancre
Où la nuit déporte
Où la marge fulgure
Où la vacance attise
Où la parole écarte
Où le silence joint
Où la neige n’est plus
Que veilleuse clarté
Où le corbeau s’estompe
Dans ses croassements
Où l’hiver mène haut
Sa chasse de roideur
Où c’est prendre visage
Que brûler d’une attente
Là ma demeure
Flamme profondément
Soudaine Écorce (1967)
UN LONG JOUR TORRIDE…
Là-bas s’épanchera
dans le vol régnant
d’une libellule
un long jour torride.
N’approche pas cette ferveur :
c’est toujours en toi que tu brûles,
toujours en toi
le ravage et le glissement.
Le sagittaire des marais
au fond d’un dieu
t’égare.
Monsieur Grain de blé. Paroles de Paul Chaulot